Résumé
Un profil individuel d’hypométabolisme glucidique a été rapporté, au repos en imagerie TEP cérébrale au 18F-FDG, chez les patients présentant un COVID long avec symptômes neurologiques. Ces anomalies concernent un réseau encéphalique à possible porte d’entrée olfactive, impliquant les gyrus olfactifs et les régions connectées à ces structures : les régions limbiques et paralimbiques, le tronc cérébral et le cervelet. Ce profil hypométabolique est retrouvé de façon similaire chez les adultes et les enfants, en comparaison de sujets sains, en comparaison de patients présentant des troubles psychiatriques, et en comparaison des patients présentant un déconditionnement physique associé au confinement. La sévérité des hypométabolismes est corrélée à la sévérité des symptômes, à leur fréquence et à la durée d’évolution. L’imagerie TEP cérébrale au 18F-FDG pourrait ainsi permettre d’objectiver l’implication cérébrale du COVID long. Cet examen fournit par ailleurs des arguments de diagnostic différentiel, en particulier pour des pathologies neurodégénératives, ou de possibles encéphalites/encéphalopathies. Les experts de neuro-imagerie de l’Association européenne de médecine nucléaire (EANM) ont récemment précisé l’utilité clinique de cet examen, listant aussi les écueils à éviter et les perspectives à venir en termes d’implications cliniques et physiopathologiques pour le COVID long. La réalisation d’une TEP cérébrale au 18F-FDG pourrait être envisagée, après évaluation clinique dédiée, en cas de persistance des symptômes après un délai post-infectieux de 3 à 6 mois, ou en cas d’aggravation, afin d’éliminer les diagnostics différentiels, et réaliser le bilan d’extension cérébrale. Ces anomalies métaboliques pourraient refléter un dysfonctionnement astrocytaire et de la neurotransmission glutamatergique associée, en lien avec l’activation microgliale neuro-inflammatoire.
Summary
An individual profile of glucose hypometabolism has been reported, using 18F-FDG brain PET imaging at resting-state, in long COVID patients with neurological symptoms. These abnormalities describe an encephalic network with a possible olfactory gateway, involving the olfactory gyrus and the regions connected to these structures: the limbic and paralimbic regions, the brainstem and the cerebellum. This hypometabolic profile is similarly found in adults and children, in comparison to healthy subjects, in comparison to patients with psychiatric disorders, and in comparison to patients with a physical deconditioning due to the confinement. The severity of hypometabolism is correlated with the severity of symptoms, their frequency, and the duration of evolution. Brain PET imaging with 18F-FDG could thus objectify the cerebral involvement of long COVID. This examination also provides arguments for differential diagnosis, in particular for neurodegenerative diseases, or possible encephalitis/encephalopathies. Neuroimaging experts from the European Association of Nuclear Medicine (EANM) recently clarified the clinical usefulness of this examination, also listing the pitfalls to avoid, and the next perspectives in terms of clinical and pathophysiological implications for long COVID. A cerebral 18F-FDG PET scan could be considered, after dedicated clinical evaluation, in the event of persistence of symptoms after a post-infectious period of 3 to 6 months, or in the event of worsening, in order to eliminate differential diagnoses, and to carry out the cerebral assessment. These metabolic abnormalities could reflect dysfunction of astrocytes and associated glutamatergic neurotransmission dysregulation, linked to neuro-inflammatory microglial activation.
Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2023.06.010
Accès sur le site EM Consulte
(b) Microbes Evolution Phylogeny and Infections (MEPHI), Institut de recherche pour le développement (IRD), Aix-Marseille University, Assistance publique–Hôpitaux de Marseille (AP–HM), 27, boulevard Jean-Moulin, 13005 Marseille, France
(c) Department of Infectious Diseases, CHRU of Nancy, 54000 Nancy, France
(d) Service de médecine interne, CHU Conception, 147, boulevard Baille, 13005 Marseille, France
(e) Inserm, CNRS, laboratoire d’imagerie biomédicale, service de médecine nucléaire, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Sorbonne université, AP–HP, Paris, France
(f) Unité COVID long, CHU du Nord, AP–HM, Marseille, France
(g) Inserm U1313 IRMETIST, université de Poitiers, CHU de Poitiers, Poitiers, France
(h) Department of Oto-Rhino-Laryngology Head and Neck Surgery, IUSTI, La Conception University Hospital, Aix-Marseille University, AP–HM, Marseille, France
(i) Maladies infectieuses, Institut Alfred-Fournier, université de Paris Cité, Paris, France
(j) Department of Nuclear Medicine and Nancyclotep Imaging Platform, université de Lorraine, CHRU de Nancy, 54000 Nancy, France
(k) IADI, Inserm U1254, université de Lorraine, 54000 Nancy, France
*Auteur correspondant. Département de médecine nucléaire, hôpital la Timone, 264, rue Saint-Pierre, 13005 Marseille, France.
Bull Acad Natl Med 2023;207:933-46. Doi : 10.1016/j.banm.2023.06.010