Résumé
Les gènes impliqués dans la fonction de reproduction comptent parmi les gènes qui présentent une évolution particulièrement rapide, c’est-à-dire possédant des caractéristiques fonctionnelles différentes entre espèces proches. Cette évolution rapide peut se faire à travers la naissance de gènes chez les mammifères, comme c’est le cas de nombreux gènes d’expression exclusivement ovocytaire (KHDC1, NALP, etc.). Elle peut également se faire par mort de gènes par pseudogénisation (par transformation en un pseudo-gène bien que tous les pseudogènes n’aient pas les mêmes mécanismes de formation), comme les gènes codant les protéines de la zone pellucide, progressivement perdus au cours de l’évolution des vertébrés. Cette évolution peut également se réaliser par sélection positive, comme c’est le cas de gènes codant les Odorant Binding Proteins ou le récepteur GPR50 de la famille des gènes codant les récepteurs de la mélatonine. Nombre de ces évolutions sont très probablement apparues par hasard ; elles ont abouti à des modèles vivants adaptés à l’environnement du moment et ont été conservées. La description de l’ensemble de ces événements et des mécanismes moléculaires qui les sous-tendent sont autant de défis à relever dans les prochaines années, grâce notamment aux séquençages des génomes entiers et aux outils mathématiques dédiés à la phylogénie.
Summary
Genes involved in reproduction exhibit a particularly fast phylogenetic evolution. This rapid evolution could be illustrated by birth of genes in mammals as for numerous genes exclusively expressed in oocytes (KHDC1, NALP…). It can also be illustrated by death of genes by pseudogenization (by transformation into a pseudogene, although all pseudogenes do not have similar production mechanisms), as for genes encoding zona pellucida proteins that are progressively lost during evolution of vertebrates. This evolution can also be illustrated by positive selection as for genes encoding Odorant Bindng Proteins or GPR50, a member of melatonin receptor family. Most of these events most likely appeared randomly; they lead to living species adapted to the environment of the moment, and have been conserved. The description of all of these events and of their molecular mechanisms is one of the next future challenges, in particular with whole genome sequences and mathematical tools used in phylogeny.
L’article est disponible sur le site Science Direct édité par Elsevier-Masson : https://doi.org/10.1016/j.banm.2019.04.007
Discussion (Bull Acad Natl Med (2019) 203, 241) : https://doi.org/10.1016/j.banm.2019.04.008
Bull Acad Natl Med (2019) 203 , 223-234