Communication scientifique
Session of 3 octobre 2006

Les objectifs et les réalisations de la Fédération Européenne des Académies de Médecine (FEAM)

MOTS-CLÉS : academie et institut. europe.
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André Govaerts

André GOVAERTS*

C’est à l’initiative de votre ancien Président, André Sicard, que la FEAM a été créée, il y a un peu plus de dix ans. Elle réunissait alors quatre académies nationales : France, Belgique, Espagne et Portugal, et consacrait ses travaux à des problèmes de santé publique d’intérêt européen, sur lesquels, deux fois par an, elle publiait, en français, des rapports et émettait des recommandations, aussitôt transmises à la Commission Européenne. Les deux premiers secré- taires de la FEAM ont été Albert de Scoville et Louis Auquier.

Il faut bien reconnaître que notre audience auprès des autorités européennes était très réduite, si bien que nous avons, sans tarder davantage, radicalement changé de style, notamment en adoptant l’anglais autant que le français comme langues de travail, ce qui nous a permis de recruter rapidement de nouveaux membres. Aussi avons-nous maintenant quinze Académies affiliées, et trois ou quatre en attente, représentant près de quatre mille membres, médecins, pharmaciens et vétérinaires, dont beaucoup se sont déclarés disposés à contribuer aux études d’expertise demandées par la Commission Européenne.

Nous avons donc engagé des pourparlers avec la Direction générale Sanco et plus particulièrement avec son Directeur général, R. Madelin, et abouti à la signature, le 26 juin de cette année, d’une Convention par laquelle Sanco s’engage à consulter la FEAM sur tous les sujets relevant de notre compé- tence, et avant qu’elle ne prenne aucune décision contraignante en la matière.

C’est, sans doute, la première fois qu’un pouvoir exécutif s’oblige à solliciter préalablement l’avis et les conseils des Académies de médecine. Les recommandations que nous avions faites à la Direction générale Sanco sur les « essais cliniques en milieu hospitalier » et sur les « champs magnétiques
générés par les appareils de résonance magnétique nucléaire » ont d’ailleurs été prises en considération, et les directives concernées sont en cours de remaniement. Les différentes lettres qui ont été adressées à votre Académie au cours de ces deux derniers mois décrivent en détails les prérogatives que les académies nationales tirent de cette nouvelle situation.

En matière de rationalisation des projets européens en santé publique, la FEAM a aussi conclu des accords de partenariat avec l’EASAC (European Academies Science Advisory Council) et l’EuSANH (European Science Advise Network for Health) qui regroupe les conseils supérieurs d’hygiène européens (parmi lesquels la Haute Autorité de Santé, dirigée par Laurent Degos. La FEAM a aussi pris un premier contact avec l’IAMP (Inter Academies Medical Panel) présidé par Guy de Thé.

Permettez-moi enfin de terminer ce bref compte-rendu par un appel à tous les membres de notre Compagnie. Jusqu’à présent, la FEAM œuvre et se développe grâce aux cotisations annuelles des Académies nationales, et à l’activité bénévole de tous ceux qui y travaillent. Ce mode de financement est généreux ; mais il n’est ni souhaitable, ni légitime, ni d’ailleurs suffisant. Nous allons donc répondre aux appels d’offres de la Direction générale Sanco pour le programme-cadre 2007. Ce travail portera, pendant deux ans, sur un thème de première importance et de grande actualité, celui des « Vaccinations contre les maladies infectieuses, humaines et animales ». Nous l’aborderons lors de notre prochain colloque qui se tiendra à Bruxelles, au Palais des Académies, les 8 et 9 novembre prochains. Un premier inventaire de la situation actuelle dans les pays de l’Union y sera présenté par chaque académie nationale.

Chaque rapporteur décrira les grandes lignes de la législation actuelle dans son pays : pour les vaccinations de la première enfance, d’âges pré-scolaire, scolaire et de l’adulte. Le calendrier des rappels, l’efficacité des programmes et des vaccins utilisés, la disponibilité et le prix des vaccins recommandés, l’introduction de nouveaux vaccins, les obstacles psychologiques ou culturels seront comparés. En outre, toutes considérations utiles sur les pathologies liées à l’immigration, et sur les maladies animales transmissibles à l’homme seront les bienvenues.

Il serait très utile que chaque académie nationale veuille bien désigner un ou plusieurs experts chargés de maintenir le contact avec la FEAM sur ce programme, ainsi que de participer à la journée du 9 novembre qui sera consacrée aux recommandations et à la recherche en cours sur ces matières.


* Membre correspondant étranger de l’Académie nationale de médecine.

Bull. Acad. Natle Méd., 2006, 190, no 7, 1351-1352, séance du 3 octobre 2006