Communication scientifique
Séance du 24 septembre 2019

Les diabètes : de la génétique à l’environnement

MOTS-CLÉS : Diabète, Gènes, Auto-immunité, Métabolisme, Environnement
Diabetes: From genetics to environment
KEY-WORDS : Diabetes, Genes, Autoimmunity, Metabolism, Environment

C. Boitard*

L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

Les diabètes de type 1 et de type 2 représentent plus de 95 % des diabètes. Il s’agit d’entités elles-mêmes hétérogènes. La biologie permet le diagnostic de diabète en détectant l’hyperglycémie et le diagnostic de diabète de type 1 en détectant des autoanticorps. Mais aucun paramètre biologique ne permet le diagnostic de diabète de type 2 qui demeure un diagnostic d’exclusion. Les diabètes de type 1 et de type 2, emblématiques des maladies chroniques non transmissibles, témoignent des bouleversements récents de notre environnement. La difficulté d’en définir une étiologie indique le changement de paradigme auquel conduisent les maladies métaboliques. Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui détruit les cellules insulinosécrétrices et dont l’hyperglycémie est la conséquence. Les traitements actuels ne permettent pas de rétablir des glycémies normales. L’enjeu en est sa prévention. Le diabète de type 2 se développe à bas bruit. Lorsqu’il n’est pas dépisté, le diagnostic en est tardif, et des complications parfois déjà présentes, souvent irréversibles. Le diabète de type 1 et le diabète de type 2 surviennent sur un terrain génétique de prédisposition multigénique, différent dans les deux maladies. Aucun facteur déclenchant unique n’a pu être identifié à leur origine. C’est probablement là un enjeu majeur de leur compréhension clinique. Le diabète de type 2 est dû à un défaut qualitatif, puis quantitatif de la sécrétion d’insuline dans le contexte d’une résistance périphérique à l’action de l’hormone. Les mécanismes moléculaires sous-jacents, multiples et incomplètement définis, traduisent une interaction complexe du génome avec l’environnement.

Summary

Type 1 and type 2 diabetes are likely to be heterogeneous entities. They represent more than 95% of all forms of diabetes. Biological tests allow the diagnosis of diabetes by exemplifying the presence of hyperglycemia and the diagnosis of type 1 diabetes by allowing the detection of autoantibodies. But no biological test allows the diagnosis of type 2 diabetes that remains based on exclusion. Both forms of diabetes are typical of chronic, non-transmissible diseases that reflect the changing environment. The difficulty to define a precise etiology of both type 1 and type 2 diabetes illustrates the new paradigm that summarizes metabolic diseases. Type 1 diabetes is an autoimmune disease that drives the destruction of insulin-secreting cells. Present treatments fail to restore full normoglycemia. The coming challenge will be to define therapeutic strategies allowing its prevention. Type 2 diabetes develops silently during most of its evolution and is often diagnosed when complications of hyperglycemia are already detectable. Type 1 and type 2 diabetes both develop on a non-overlapping multigenic background. No unique environmental factor has been identified that trigger their development. Type 2 diabetes is the consequence of a defect of insulin secretion in the presence of insulin resistance. Underlying molecular mechanisms reflect the complex interaction between metabolic pathways and the many triggering factors involved in our present environment.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2020.03.007

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* Inserm U1016, service de diabétologie, hôpital Cochin, 123, boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France

Bull Acad Natl Med 2020;204:493—499. Doi : 10.1016/j.banm.2020.03.007