Résumé
Des publications de plus en plus nombreuses viennent confirmer que pratiquer des Activités Physiques et Sportives (APS) tout au long de la vie augmente l’espérance de vie en bonne santé, retarde la dépendance, et constitue un complément thérapeutique efficace en luttant contre la sédentarité pour de nombreuses affections comme l’obésité et bien d’autres encore, sans oublier la prise en charge des sujets en situation d’handicap. Outre Atlantique, la sédentarité a été qualifiée de « Sedentary Death Syndrome » [SeDS]. Si les effets favorables de la pratique des APS étaient connus de longue date, les études statistiques appliquées à des populations importantes ont confirmé ce qui était souvent contesté au plan individuel.
La connaissance du retentissement des APS sur les processus cellulaires, tissulaires et métaboliques s’est considérablement améliorée, et le domaine des APS n’est plus limité à une vision ludique de la vie, mais occupe désormais une large place, de l’organisme sain à la prise en charge du pathologique. Plus généralement, se consacrer à des APS offre aussi des ouvertures considérables dans les domaines du social, de l’éducatif et de l’intégration. Dès lors, notre société peut-elle refuser ou même négliger ces avantages ? Ce travail a pour objectif : 1) d’examiner rapidement les avantages d’une pratique « Régulière, Raisonnée, Raisonnable » des APS, en mettant en garde cependant contre les incidents qui pourraient
survenir en cas d’excès ; 2) de rappeler la désaffection de la population française vis-à-vis des APS, et d’en analyser les causes ; 3) d’indiquer le volume d’activités qui offrirait les meilleurs bénéfices pour les moindres inconvénients ainsi que les moyens de parvenir à un équilibre satisfaisant ; 4) de proposer une organisation nouvelle impliquant les pouvoirs publics pour guider nos concitoyens vers une pratique si bénéfique pour l’organisme, voire incontournable pour le bien être de chacun. Toute la population doit trouver sa place dans ce programme sport pour la santé : le médecin doit transmettre ses connaissances, proposer des conférences de consensus et en surveiller leur application, le citoyen doit admettre que le maintien de sa santé appelle la poursuite d’APS pour son bien être, les pouvoirs publics doivent intervenir pour rendre prioritaire l’application d’un tel programme auprès de tous les sujets sans discrimination.
Summary
The practice of physical and sporting activities (PSA) throughout life is now known to increase healthy life expectancy, to delay the onset of dependency, and to be an effective complementary treatment for many disorders, particularly obesity and disability. The notion of a ‘‘ sedentary death syndrome ’’ [SeDS] has been evoked on the other side of the
Atlantic. Although the beneficial effects of PSA have long been known, statistical analyses have only recently confirmed at the group level what was often disputed at the individual level. Knowledge of the impacts of PSA on cellular, tissular and metabolic functions has improved considerably. PSA is no longer seen simply as a leisure activity but is now considered necessary for a healthy body and mind. PSA also has considerable social, educational and integrative implications. Can any society ignore these evident health benefits with impunity? The aims of this article are 1) to provide a quick overview of the advantages of regular, measured and reasonable PSA, as well as the potential risks of excess ; 2) to discuss the quantity of PSA providing the optimal balance between benefits and risks, and the means of achieving this balance ; 3) to highlight the lack of enthusiasm for PSA among the French population, and to analyze its causes, and 4) to propose a new organization designed to help more of our fellow citizens to adopt PSA, in the interests of their health and well-being.
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Bull. Acad. Natle Méd., 2012, 196, no 7, 1429-1442, séance du 9 octobre 2012