Communication scientifique
Session of 8 février 2005

Le traitement chirurgical de l’incontinence d’effort de la femme

MOTS-CLÉS : lithiase, rénale.. protéines de transport du phosphate
Surgical treatment of female stress urinary incontinence
KEY-WORDS : kidney calcul.. phosphate transport, proteins

Bernard Blanc, Aubert Agostini, Céline Mulfinger

Résumé

L’incontinence urinaire d’effort est une pathologie fréquente de la femme et entraîne une gêne quotidienne. La place du traitement chirurgical est prépondérante. Le principe du traitement est la stabilisation de l’urètre par la mise en place de bandelettes libres. L’évolution des techniques permet aujourd’hui un traitement chirurgical peu morbide et efficace. Notre compréhension de l’homéostasie du phosphate et de ses anomalies a progressé au cours de la dernière décennie en raison d’acquisitions majeures dans deux domaines. D’une part, l’identification moléculaire de plusieurs systèmes de cotransport sodium-phosphate appartenant à trois familles différentes et, d’autre part, la découverte de facteurs de régulation, qu’il s’agisse de protéines intracellulaires ou de peptides circulants. L’analyse phénotypique d’animaux génétiquement modifiés et de situations pathologiques caractérisées par une anomalie qualitative ou quantitative de l’expression de l’un ou l’autre de ces acteurs permet de mieux cerner le rôle de la balance phosphatée dans la lithogenèse.

Summary

Stress urinary incontinence is frequent in women, and can have a major impact on quality of life. Surgical treatment is the most effective option in many cases. The current reference treatment is urethral stabilization with the use of a free pelvic sling. Surgical management of female stress urinary incontinence is now effective and relatively complication-free. Our understanding of phosphate homeostasis and of its abnormalities has improved substantially during the last decade thanks to major advances in two areas : on the one hand, molecular identification of sodium-phosphate cotransport systems belonging to three major families and, on the other hand, discovery of regulatory factors, consisting of either intracellular proteins which interact with these cotransporters, or circulating peptides. Phenotypic analysis of genetically modified mice and of human disorders has shed light on the key role of the phosphate balance in kidney stone formation.

INTRODUCTION

Le phosphate est le plus abondant des anions de l’organisme (plus de 20 moles chez l’homme) et joue un rôle crucial dans de nombreux processus biologiques dont la minéralisation osseuse. Chez l’homme, 85 % du phosphate est stocké dans l’os, * Université Paris-Descartes, Faculté de Médecine, INSERM, AP-HP Hôpital Necker-EnfantsMalades, U 426, 149 rue de Sèvres, 75015 Paris.

Tirés-à-part : Professeur Gérard FRIEDLANDER, à l’adresse ci-dessus.

Article reçu le 14 juillet 2004, accepté le 29 novembre 2004.


* Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine. ** Service de Gynécologie, Hôpital de la Conception, Marseille. *** Département Anesthésie Réanimation Professeur Jean Claude MANELLI — Hôpital de la Conception 13385 Marseille Cd 5. Tirés-à-part : Professeur Bernard BLANC, Chef de service de gynécologie obstétrique, Hôpital de la Conception, 13385 Marseille Cd5. Article reçu le 10 novembre, accepté le 11 janvier 2005.

Bull. Acad. Natle Méd., 2005, 189, no 2, 301-307, séance du 8 février 2005