Résumé
Le professeur Jules Gavarret a assumé de prestigieuses fonctions, a accumulé divers titres et distinctions et nous a laissé une riche bibliographie relative à la physique et à la chimie des phénomènes de la vie. Retracer le parcours d’un de ceux qui firent bénéficier la médecine traditionnelle des progrès enregistrés dans les domaines des sciences physiques et mathé- matiques, est aussi l’occasion d’évoquer une des grandes personnalités que la province a su générer au XIX e siècle et dont la superbe réussite parisienne est demeurée trop longtemps méconnue.
Summary
Professor Jules Gavarret has undertaken prestigious offices, has accumulated various titles and honours and has left an abundant bibliography about physics and chemistry of life phenomenon. To recount the career of one of the academics who were benefited the traditional medicine of the progress achieved in physical and mathematical sciences give us the opportunity of recalling one of the great Parisian personalities of 19th Century who had not been appreciated for too long.
Louis-Dominique-Jules Gavarret (Fig. 1) vit le jour à Astaffort (Lot-et-Garonne), le 28 janvier 1809, dans la maison familiale du quartier de Bouc au nord du village [1].
Il était le cadet de deux enfants. Son frère, Gabriel-Justin (1805-1861), fit son droit et resta au pays en reprenant une charge notariale. Ses parents, Joseph-Gabriel-André Gavarret (1778-1843) et Jeanne Vidal (1785-1848), s’étaient mariés le 26 pluviôse an XI (15 février 1803) à Condom dans le Gers d’où était originaire sa mère. Son père exerça d’abord la profession de médecin [2], puis il remplit à la fin de sa vie les fonctions de juge de paix. La santé publique semblait être un sacerdoce familial, son grand-père paternel Gabriel Gavarret (1737-1813) était chirurgien, tout comme son oncle Joseph-Étienne Gavarret (1771-1812). Plus tard, son neveu Jean-Émile Gavarret (né à Astaffort le 29 octobre 1832) opta lui aussi pour une carrière de médecin [3].
Issue d’une famille de notables locaux, Jules reçut une éducation bourgeoise. Il débuta son parcours scolaire d’abord à l’école du village, puis au Collège municipal d’Agen. Après de brillantes études secondaires et l’obtention de son baccalauréat ès lettres, le jeune Gavarret fut admis en 1829 à l’École Polytechnique où il obtint la 40e place à l’issue de l’examen d’entrée. Les grandes écoles et les facultés parisiennes de ce temps attiraient déjà nombre de fils de notables provinciaux, car la capitale constituait désormais une étape obligée dans la formation des nouvelles élites. Jules quitta ainsi le Lot-et-Garonne et son village natal où il passa toute sa jeunesse. Il n’y revint guère et n’y conserva pratiquement plus aucune attache [4].
Le jeune astaffortais découvrit alors le Paris de la Restauration, le Paris des Misérables de Victor Hugo. Au sein de sa promotion [5], dont il se classa 69e en 1829/1830 et 26e en 1830/1831, il eut notamment comme condisciples Louis Vaneau (1811-1830), l’un des célèbres meneurs étudiants des journées de juillet 1830 où il trouva la mort en menant l’assaut de la caserne Babylone [6], le mathématicien Auguste Bravais (1811-1863) qui devint membre de l’Académie des Sciences en 1854, ou encore le général François Bosquet (1810-1861) qui contribua à la victoire de l’Alma lors de la guerre de Crimée et qui fut élevé au rang de Maréchal de France en 1856 [7].
Ces deux années de scolarité passées, au cours desquelles il suivit des enseignements de haute qualité qui lui assurèrent une certaine légitimité intellectuelle et de sérieuses garanties de carrière, Jules sortit de la prestigieuse institution de la montagne Sainte-Geneviève avec le grade de sous-lieutenant d’artillerie. Il débuta alors une carrière militaire particulièrement brève [8]. Le 22 novembre 1831, il rejoignit l’École d’application de Metz où l’on instruisait et perfectionnait les officiers et sous-officiers de l’arme de l’artillerie. Cependant, il sentit très vite qu’il n’était pas véritablement fait pour le métier des armes et que ses aspirations le portaient d’avantage vers la recherche scientifique. Il donna finalement sa démission le 31 janvier 1833 pour reprendre des études universitaires.
Ses goûts le conduisirent à la faculté de médecine de Paris, où comme tant d’autres étudiants il subit l’attraction d’universitaires de renom qui excellaient dans telle ou
FIG. 1. — Le professeur Jules Gavarret (1809-1890) (cliché bibliothèque de l’Académie nationale de médecine, Paris)
telle branche [9]. C’est d’ailleurs précisément à cette époque, sous la Monarchie de Juillet, que s’épanouit à Paris la médecine moderne, par la mise au point de nouvelles méthodes thérapeutiques et par les progrès des sciences apparentées à la médecine. La renommée des médecins parisiens, amplifiée et divulguée par des revues professionnelles, se répandait tant en Europe qu’en Amérique. Cette influence venait notamment du caractère objectif de la science française qui dérogeait totalement des doctrines théoriques qui persistaient encore dans bien d’autres pays.
Mettant à profit son expérience polytechnicienne, Jules Gavarret s’attacha tout d’abord à l’application des méthodes mathématiques à la médecine et dès 1840 il signa son premier ouvrage : Principes généraux de statistique médicale ou développement des règles qui doivent présider à son emploi (Béchet jeune et Labé, Paris, 1840,
XVI-312 p.). En cela, il fut notamment avec Pierre Louis, Louis-René Villermé et Paul Broca l’un des précurseurs de la statistique médicale, avant que cette invention ne sombre dans l’oubli et que l’école anglo-saxonne ne la remette au goût du jour [10].
Dans le même temps, le jeune provincial gagna l’entourage du professeur Gabriel Andral (1797-1876) qui l’associa à ses recherches physiologiques portant sur l’hématologie pathologique et sur les altérations physiques du sang [11]. Sous l’impulsion d’Andral, il orienta également ses travaux sur la quantité d’acide carbonique exhalé par les poumons humains et sur le développement du penicillium glaucum (moisissure) dans les milieux albumineux acidifiés. Conjointement, en 1843, le maître et l’élève cosignèrent les résultats de ces deux études [12].
Évènement d’importance, le 1er mars 1843 intervint la soutenance de sa thèse de doctorat : De l’emphysème des poumons et de ses rapports avec les différentes maladies du cœur et des bronches (de Rignoux, Paris, 1843, 63 p.) qu’il dédia à ses parents, à son frère et au professeur Andral.
Devenu à son tour docteur en médecine, au lieu d’ouvrir comme la plupart de ses pairs un cabinet de praticien et de se constituer une clientèle, il se tourna vers l’enseignement universitaire. Depuis le départ de Pierre Pelletan (1782-1845), la chaire de physique médicale de la faculté de médecine de Paris se trouvait vacante et Jules Gavarret, malgré son jeune âge et sans l’agrégation, n’hésita pas à se porter candidat à cette succession [13]. Lors de l’élection, il se trouva opposé à un redoutable concurrent, le docteur Jacques-Henri Maissiat (1805-1878), le propre suppléant de Pelletan. Les deux postulants obtinrent chacun six voix, et ce ne fut que par la voix prépondérante du président du jury, le docteur Pouillat, que Jules Gavarret put l’emporter de justesse lors de la délibération finale du 30 décembre 1843.
Le 14 janvier 1844, jour de sa nomination par arrêté ministériel, marque le point de départ d’une longue carrière universitaire. Il repensa l’enseignement de la physique et rompit avec la tradition de son prédécesseur qui visait à expliquer les phénomènes et les lois physiques sans en indiquer les applications médicales. L’originalité de ses vues dépassait en bien des points aussi celle de la médecine traditionnelle car il prit
en considération tous les progrès obtenus en mathématique et en physique [14]. Au lieu de ne s’en tenir qu’aux questions générales d’hydraulique et de mécanique, il étudia avec une vision toute personnelle les conditions matérielles de la circulation, de la station, de la locomotion, les phénomènes de l’optique, de l’électricité avec leurs applications à la médecine [15]. En quelque sorte, le professeur Gavarret innova et dota la faculté de Paris d’un enseignement résolument moderne.
A peine entré dans le corps professoral Jules Gavarret fut très vite remarqué pour ses compétences et dès 1844 on le retrouve assesseur auprès du doyen de la faculté de médecine. Cette charge, il l’assura durant vingt ans auprès des doyens successifs jusqu’en 1864.
La qualité de son enseignement et de ses publications lui valut une réelle notoriété scientifique et professionnelle, au point que le 31 août 1858, il entra dans la section de physique et chimie médicale de la très convoitée Académie nationale de médecine.
Au sein de cette illustre assemblée, il prit part à de nombreuses discussions, en particulier sur la question des mouvements et des bruits du cœur [16]. Le journaliste Amédée Latour loua d’ailleurs, dans l’Union médicale , son art oratoire et son éloquence en ces termes : «
Son talent est plein de sève et de spontanéité, abondant et facile, correct et châtié, lucide et pénétrant. Il trouve sans effort le mot propre et le trait, enchaîne le discours avec ordre, dispose stratégiquement les arguments, les corrobore par un groupement habile et logique. Ajoutez à cela de l’accent, du mouvement, de l’émotion, de la passion même, ce qui ne nuit pas ; de l’ironie, une teinte sarcastique, quelquefois un peu de véhémence de langage et jusqu’à une certaine inflexion dramatique ».
Après de longues décennies de célibat, toutes consacrées à sa carrière, c’est à 51 ans qu’il résolut de partager sa vie. Le 14 septembre 1860, à l’hôtel de ville du 7ème arrondissement de Paris, il épousa Marie-Philippines-Eudoxie Binsse de SaintVictor [17]. Cette dernière, riche rentière, alors âgée de 38 ans, était issue d’une grande famille aristocratique [18]. Fruit de l’union du comte Jacques-MaximilienBenjamin Binsse de Saint-Victor et de Marie-Josèphe-Augustine de Courmont, elle naquit dans le 11ème arrondissement de Paris le 4 septembre 1822. Son père (1772- 1858), publiciste et ardent légitimiste [19], fut un des premiers traducteurs des confessions de Saint-Augustin. Son frère, Paul-Jacques-Raymond Binsse de SaintVictor (1827-1881), était un célèbre littérateur et critique [20].
Le ménage Gavarret mena une existence, mondaine, de grand bourgeois et résidait, rive gauche, dans le 7ème arrondissement, successivement au numéro 49 de la rue de Grenelle, au 9 de la rue de Varennes, et enfin au 73 rue de Grenelle. Le couple fréquentait les milieux intellectuels et côtoyait les dignitaires de la haute société impériale, puis républicaine. Edmond de Goncourt qui le croisa lors d’un dîner, le 2 juin 1890, écrivit du professeur : « C’est un sourd, qui n’entend pas ce que vous lui dites, mais c’est un anecdotier à la mémoire toute fraîche et abondamment remplie, qu’il faut laisser parler sans l’interrompre. Et vraiment, il est très intéressant, cet octogénaire spectral, en la verve méridionale de ses récits, dans le bruit un peu nerveux
du tapement continu d’un doigt sur l’étui vide de ses lunettes, et de temps en temps, le graillement d’un épais crachat qu’il envoi sur le tapis » [21]. Mais les Gavarret tenaient salon eux-même et recevaient en général à leur domicile le samedi soir [22]. Selon les propres dires de quelques habitués, ces réceptions réunissaient surtout « des femmes d’agrégés médecins en recherche de chaires et ne se prêtaient guère aux effusions littéraires » [23].
À partir de 1866, sa carrière d’enseignant, déjà bien assise, connut une seconde ascension. On lui confia, en effet, deux enseignements supplémentaires. Désormais, il assura les cours de physique générale et de physique biologique.
Vint aussi le temps des honneurs. Il accumula décorations, titres et distinctions. Jules Gavarret était, en outre, doté de remarquables qualités de vulgarisateur et prenait un soin tout particulier pour diffuser les idées nouvelles comme en témoignent ses leçons dispensées à la Faculté ou certains de ses livres [24]. Durant des années, ses feuilletons scientifiques publiés dans le Moniteur universel en étaient également la tribune.
Le ministre de l’Instruction Publique le chargea en 1873 d’inspecter les écoles préparatoires de médecine en vue de leur transformation éventuelle en facultés. Il s’acquitta si bien de cette mission que le 10 février 1879 il fut nommé, en remplacement de Marie-Paul-Émile Chauffard (1823-1879), inspecteur général pour l’enseignement supérieur de la médecine. À ce titre il s’opposa formellement à la création de la faculté de médecine de Marseille et de l’École de médecine navale de Bordeaux, qu’il jugeait inutile. Il considérait d’ailleurs que la multiplication des nouvelles facultés répondait d’avantage à des convoitises locales et à des intérêts électoraux qu’à de réels besoins.
Le conseil des professeurs de l’École d’Anthropologie de Paris et son conseil d’administration se réunirent en 1880 pour trouver un successeur à Paul Broca (1824-1880) qui avait fondé et conduit cet établissement libre d’enseignement depuis 1875. À l’unanimité, les deux conseils offrirent au professeur Gavarret la direction viagère de l’école.
En 1882, à l’apogée de son art, suprême reconnaissance, il accéda à la présidence de l’Académie nationale de médecine. Jules Gavarret était, en outre, membre du Conseil consultatif d’hygiène publique et avait appartenu pendant plusieurs années à une commission du Ministère des Finances qui étudiait les questions relatives à la télégraphie électrique.
Son admission à la retraite de la faculté de médecine [25] intervint en 1886 et il fut remplacé par Charles-Marie Gariel (1841-1924), un de ses élèves dont il avait assuré la préface d’un ouvrage écrit en collaboration avec V. Desplats en 1870 [26]. En prévision de ce départ, l’année précédente, un décret du 31 juillet 1885, rendu sur le rapport du ministre de l’Instruction Publique, des Beaux-Arts et des Cultes, le promut au grade de commandeur dans l’ordre de la Légion d’honneur [27]. Ses collègues universitaires lui accordèrent enfin, en 1888, le titre de professeur honoraire.
1890 fut l’année fatale. Elle débuta par un grand malheur, la perte de son épouse qui s’éteignit le 25 mars, à leur domicile du 73 rue de Grenelle. Profondément affecté par la séparation, Jules Gavarret mourut en Seine-Maritime, le 30 août, alors qu’il était en villégiature comme chaque été au château de Valmont chez son confrère de la faculté de médecine de Paris et de l’Académie nationale de médecine : le professeur Odilon-Marc Lannelongue (1840-1911) [28]. L’annonce de sa disparition n’eut qu’un faible écho dans sa région natale, au point que même le Journal de Lot-etGaronne , dans son édition du 1er et 2 septembre 1890, n’en fit mention que très succinctement et encore sans rappeler ses origines astaffortaises et lot-etgaronnaises.
NOTES ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES [1] À notre connaissance, seules de brèves notices lui furent consacrées, nous ne retiendrons ici que les plus instructives. SACHAILE C. — Les médecins de Paris jugés par leurs œuvres, ou statistique scientifique et morale des médecins de Paris. Paris, 1845, p. 317. ANDRIEU J. — Biographie générale de l’Agenais et des parties du Condomois et du Bazadais . Paris et Agen, 1886, Tome 1, p.
322. LABORDE M. — Le professeur Gavarret.
Bulletin de la Société d’Anthropologie de Paris , 1890, 4ème série, 1 , 645-651. PETIT L.-H. — Mort de M. le professeur Gavarret. L’Union médicale , 1890, 104 , 325-327. École polytechnique . — Livre du centenaire 1794-1894. Tome 3 :
Services civils et carrières diverses . Paris, 1897, p. 403-407. BARIETY M. et COURY C. — Histoire de la Médecine . Paris, 1963, p. 925-926. HAVELANGE I., HUGUET F. et LEBEDEFF B. — Les inspecteurs généraux de l’instruction publique. Dictionnaire biographique 1802-1914 . Paris, 1986, p. 372-373. HUGUET F. —
Les Professeurs de la Faculté de Médecine de Paris. Dictionnaire biographique 1794-1939. Paris, 1991, p. 199-200.
[2] Il fit ses études à l’école de médecine de Montpellier où le 24 prairial an IX (13 juin 1801) il soutint sa thèse : Quelques considérations sur les hémorragies spontanées .
[3] Il partit faire sa médecine à Paris, où enseignait son oncle, et le 23 août 1859 il obtint son doctorat avec une thèse intitulée : De la crépitation dans les fractures .
[4] En effet, mis à part pour les obsèques de ses parents, on ne le revit pratiquement plus dans le chef-lieu de canton lot-et-garonnais. Le 30 septembre 1849, peu après le décès de sa mère, eut lieu le partage du patrimoine familial. Il hérita alors de la métairie du Péducasse qu’il mit en fermage et qu’il revendit le 21 novembre 1868. Lors de toutes ces transactions, il se fit systématiquement représenter depuis la capitale par un mandataire, un proche parent : Gabriel Duffourc. Archives départementales de Lot-et-Garonne, 3 E 1415/25.
[5] Le registre matricule (X 1829) donne de lui la description physique suivante : cheveux châtain blond, front couvert, nez droit, yeux bruns, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille de 1,75 m. Bibliothèque de l’Ecole Polytechnique (Palaiseau), X2c/2.
[6] Une rue et une station de métro de Paris portent aujourd’hui son nom.
[7] RITTER R. — Le Maréchal Bosquet . Pau, 1971.
[8] Service Historique de l’Armée de Terre (Vincennes), 2 Ye.
[9] En pratique, les spécialisations médicales n’étaient pas encore clairement établies mais les professeurs devaient leur réputation pour leurs travaux dans des domaines particuliers ou sur certaines maladies.
[10] AUBENQUE M. — Un précurseur de la statistique médicale : Jules Gavarret.
Biotypologie , 1958, 19 , 94-98.
[11] Plusieurs articles, parus en 1841 et 1842 dans les
Annales de chimie et de physique , rendent compte de ces travaux. Ils furent compilés par G. Andral, J. Gavarret et O. Delafond dans
Essai d’hématologie pathologique (Société encyclographique des sciences médicales, Bruxelles, 1843, 374 p.).
[12] Recherches sur le développement du Penicillium glaucum sous l’influence de l’acidification dans les liquides albumineux normaux et pathologiques (de Bachelier, Paris, 1843, 28 p., extrait des
Annales de chimie et de physique , 3e série, 8 t.) et Recherches sur la quantité d’acide carbonique exhalé par les poumons dans l’espèce humaine (de Bachelier, Paris, 1843, 30 p., extrait des Annales de chimie et de physique , 3e série, t. 8).
[13] Pour ce concours, il rédigea le mémoire :
Lois générales de l’électricité dynamique. Analyse et discussion des principaux phénomènes physiologiques et pathologiques qui s’y rapportent (de
Bachelier, Paris, 1843, 19 p.).
[14] Il défendait d’ailleurs l’idée que l’application des données et des méthodes de la physique était primordiale pour le développement des sciences médicales mais aussi que les lois de la physique étaient applicables aux êtres vivants. Il exposa ses thèses en particulier dans deux ouvrages : De la chaleur produite par les êtres vivants (V. Masson, Paris, 1855, IV-560 p.) et Les phénomènes physiques de la vie (V. Masson et fils, Paris, 1869, XVI-424 p.).
[15] Très tôt, il avait saisi l’intérêt des phénomènes électriques et on lui doit un très remarquable Traité d’électricité (V. Masson, Paris, 1857-1858, 2 volumes, VI-595 p. et 604 p. ; 2ème édition : V.
Masson et fils, Paris, 1868 ; édition allemande :
Lehrbuch der Elektricität , F. -A. Brockhaus,
Leipzig, 1859) ainsi que
Télégraphie électrique (V. Masson et fils, Paris, 1860, 428 p.).
[16] Sujet qu’il avait soulevé dès 1854 et pour lequel il joua un rôle fondamental, voir sa plaquette
Sur la théorie des mouvements du cœur (J-B. Baillière et fils, Paris, 1864, 63 p., extrait du Bulletin de l’Académie impériale de Médecine , t. 29).
[17] Auparavant, le 12 septembre, un contrat de mariage fut établi à l’étude notariale de Me de Madre. Les témoins du mariage furent Charles-Guillaume-Paul Andral (avocat et fils du Professeur Andral), Jules-Auguste-Édouard Monneret (docteur en médecine), Hercule-LouisJoseph de Montepin (propriétaire) et Jules Larden (rentier), tous quatre amis du couple.
[18] Les Binsse de Saint-Victor firent en partie fortune à Saint-Domingue où ils s’étaient établis au XVIIIe siècle lorsque l’île était française.
[19] Il écrivait sous le pseudonyme de René de Mersenne.
[20] Il publia plusieurs ouvrages dont Barbares et bandits. La Prusse et la commune , qu’il édita en 1871 à Paris chez Michel Lévy frères et qui connut un certain succès. Sur sa vie et son œuvre on ne peut que conseiller la lecture de : DELZANT A. — Paul de Saint-Victor , Paris, 1886.
[21] GONCOURT E. et J. DE — Journal. Mémoires de la vie littéraire. III (1887-1896), Paris, 1989.
[22] Pour l’anecdote, c’est à l’occasion d’une de ces soirées que Gabrielle, la fille d’Ernest-François de Caritan, un des compatriotes astaffortais du professeur, rencontra le 17 décembre 1877 son futur époux Alidor Delzant. Sur cet épisode voir : SAVIGNY-VESCO M. — Gabrielle Delzant et ses amitiés , Paris, 1939.
[23] DELZANT G. —
Lettres et souvenirs . Paris, 1904, essentiellement p. 221.
[24]
Des images par réflexion et par réfraction (G. Baillière, Paris, 1866, 186 p.) où il décrit les méthodes de Gauss et de Bravais et
Phénomènes physiques de la phonation et de l’audition (G.
Masson, Paris, 1877, VII-599 p.) avec lequel il contribua à faire connaître les recherches sur l’acoustique de Helmholtz.
[25] Conformément à la loi de 1865 qui établissait une limite d’âge pour les professeurs de l’enseignement supérieur.
[26] GARIEL C.-M. et DESPLATS V. —
Nouveaux éléments de Physique médicale . Paris, 1870.
[27] Ses insignes lui furent remises par Alfred Richet (1816-1891), de l’Académie de médecine et membre de l’Institut, le 1er août suivant. Le récipiendaire avait été nommé auparavant chevalier le 23 avril 1847 et officier le 19 août 1862. Centre Historique des Archives Nationales (Paris), LH 1100/14.
[28] Malgré l’écart de génération, les deux universitaires étaient très intimes. D’ailleurs Jules Gavarret fut le témoin de son mariage avec Marie Cibiel le 22 novembre 1876. Le professeur Lannelongue était aussi l’ami de Léon Gambetta et du président Félix Faure qu’il assista jusqu’au dernier souffle dans la situation burlesque que l’on sait. Il entra à l’Académie des Sciences en 1895 et se fit même élire député puis sénateur du Gers. Pour de plus amples précisions sur sa biographie on peut consulter avec profit : FAURE J-L. — En marge de la Chirurgie : le Professeur Lannelongue , Paris, 1927, et VANDERPOOTEN C. — Le bistouri et la fortune. Odilon et Marie Lannelongue , Condé-sur-Noireau, 1986.
Bull. Acad. Natle Méd., 2001, 185, no 7, 1327-1335, chronique historique