Le musée d’ethnographie de l’Université Victor Segalen
Sophie CHAVE-DARTOEN *
Les collections sont constituées de six mille objets, dont quatre mille-cinq d’Asie, six cents d’Afrique, deux cents d’Arctique et une centaine d’Océanie et d’Amérique. Une part est due aux médecins navalais et aux négociants bordelais. En 1901 est venu s’ajouter le fonds asiatique des musées Guimet et du Trocadéro, faute de place, bientôt suivi de collections africaines, américaines et océaniennes. La création de ce musée d’ethnographie et d’Etudes coloniales, en 1894, est liée à l’installation de l’Ecole de Santé navale et à l’enseignement de la médecine tropicale voulus par le doyen Albert Pitres. Il avait la vocation pédagogique d’apporter aux futurs médecins de l’Outre-mer une initiation à la culture de leurs patients avec des documents ethnographiques et iconographiques concernant la médecine, la pharmacopée, l’histoire naturelle, ainsi que l’histoire, la géographie et l’anthropologie. Toute la faculté s’est mobilisée ainsi que la cité pour enrichir les collections. Mais celles-ci connurent bien des vicissitudes, des déménagements et des mises en caisse, lorsque le ministère des finances s’installa à la faculté pendant la première guerre mondiale, suivi du ministère de l’intérieur pendant la seconde. Ces collections dépendaient de la chaire de médecine tropicale jusqu’à leur dévolution en 1978 à l’ethnographie que le professeur Métais venu du musée de l’Homme fut le premier à enseigner. L’inventaire, l’informatisation, la restauration des collections furent surtout l’œuvre du professeur Mériot qui organisa vingt et une expositions temporaires entre 1979 et 2001. Le musée d’ethnographie, le deuxième de France par le nombre et la qualité de ses collections, sera prochainement ouvert au public dans un cadre rénové de l’ancienne faculté de médecine et de pharmacie, grâce à l’effort de l’Etat et de la Région. Il a un site internet : www.meb.u-bordeaux 2.fr
Bull. Acad. Natle Méd., 2008, 192, no 4, 779, séance du 15 avril 2008