Communiqué de presse
Publié le 2 février 2015

Le 2 février 2015, communiqué de presse : « Cabines de bronzage. Il est urgent de les interdire »

Cabines de bronzage

Il est urgent de les interdire

  • Dès 2003, l’Académie de médecine alertait les Pouvoirs publics et mettait en garde nos concitoyens sur les risques liés à l’exposition aux UV artificiels. Elle renouvelait ses mises en garde en 2009 et en 2010.*
  • En 2009, cette pratique était classée dans le groupe des agents cancérogènes certains pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
  • En 2011,  l’institut national de veille sanitaire (InVs) constatait déjà que le nombre de mélanomes avait triplé entre 1980 et 2005 en France,  atteignant 9780 nouveaux cas et 1620 décès.

Alors que le bronzage artificiel est reconnu comme l’une des principales causes de la forte augmentation des cancers cutanés dans le monde, le développement de cette pratique, à finalité purement esthétique, se poursuit.

La réglementation en vigueur n’est pas strictement appliquée :

  • L’interdiction de la publicité, en particulier de la promotion auprès des jeunes, n’est pas respectée ;
  • L’encadrement n’est pas assuré, et malgré le « durcissement de la réglementation » prévu par le décret de 2013, rien n’est fait pour empêcher que des mineurs, des femmes enceintes de plus de cinq mois et des personnes à la peau déjà très insolée ne soient pas dissuadés de se faire bronzer en cabine.

Il faut regretter que la réglementation actuelle laisse toute liberté pour entretenir une désinformation du public.

Il est urgent de durcir la réglementation comme l’ont déjà fait le Brésil et l’Australie.

L’Académie de médecine  rappelle que l’exposition aux rayons ultraviolets A ne s’accompagne d’une pigmentation de la peau que si elle est importante et de ce fait à l’origine d’altérations cellulaires. Ces mêmes expositions n’apportent aucun des bénéfices revendiqués par les professionnels du bronzage : l’apport de vitamine D active n’est pas lié à l’action des UVA et peut facilement se faire par voie orale ; l’exposition ne s’accompagne ni d’une pigmentation ni d’un épaississement de l’épiderme qui participeraient à une protection efficace de la peau ; enfin, dans le traitement de la dépression saisonnière, les UVA ne sont pas utiles et seule la luminothérapie peut avoir une certaine efficacité.

 

C’est pourquoi l’Académie nationale de médecine considère que l’interdiction totale des cabines de bronzage en France, «hors usage médical» dans le cadre de maladies dermatologiques, doit être décidée.

* Bazex j. Exposition aux rayons ultraviolets A artificiels à dessein esthétique. Bull. Acad. Natle. Med. 2003; 187: 785-786.

Civatte J et Bazex J; A propos de l’utilisation des cabines à bronzage. Bull. Acad. Natle Med. 2009:; 193: 1195-1196.

Civatte J et Bazex J. Exposition aux rayons ultraviolets artificiels: leur danger n’est toujours pas suffisamment pris en compte. Bull. Acad. Med. 2010; 194: 1115-116.