– Un fumeur sur deux décède de son tabagisme[1]
– 200 morts par jour : le tabac est responsable de plus de 73 000 décès par an en France[2] et tue vingt fois plus que la route[3]
– 33 % des 15-75 ans sont fumeurs, avec une prévalence en hausse entre 2005 et 2010[4].
– Le tabagisme est la première cause de mortalité évitable
L’Académie de médecine s’associe à la « Journée mondiale sans tabac » mais, au-delà des vœux de circonstance, elle souhaite que soient prises des mesures concrètes et réellement dissuasives, individuelles et collectives, pour lutter contre une des causes principales de mortalité dans notre pays.
Sur la base des dernières données épidémiologiques, l’Académie rappelle que les dangers mortels du tabac justifient que tous les moyens soient mis en œuvre pour s’opposer à la promotion et la banalisation de l’usage du tabac, en particulier pour protéger les populations les plus vulnérables (femmes enceintes, enfants, adolescents)et les non fumeurs.
1. réduire l’attractivité du tabac :
– Se doter d’une panoplie de mesures informatives, dissuasives et restrictives, mais surtout concertées et effectivement appliquées, comme l’interdiction de la vente aux mineurs, le contrôle et la sanction de l’interdiction de fumer dans les lieux publics et les lieux de travail, qui devrait être étendue aux terrasses des restaurants et cafés et aux véhicules automobiles en présence d’enfants ;
– mener une politique d’augmentation des taxes sur les produits du tabac réellement dissuasive en l’accompagnant par des campagnes soutenues d’information et d’éducation dénonçant les pratiques de l’industrie du tabac et la dangerosité de ses produits ;
– imposer le paquet neutre et veiller à ce que soit respectée l’interdiction de publicité et d’exposition à la vue du public des produits du tabac.
2. Encourager les fumeurs à sortir de leur addiction. Les traitements médicaux, éventuellement associés à un soutien psychologique, ont montré leur efficacité et les médecins généralistes en sont les meilleurs relais.
3. Empêcher par tous les moyens l’industrie du tabac d’user de subterfuges pour continuer à nuire impunément, en déjouant les manœuvres intrusives des industriels dans la sphère politique et publique, notamment via le financement de la recherche scientifique et de l’industrie du cinéma.
L’Académie considère que seul un plan national, reconnu par la loi et mis en œuvre dans le cadre d’une concertation interministérielle, peut à la fois contrôler efficacement l’application de ces mesures de santé publique et appliquer effectivement les sanctions dissuasives qui s’imposent.