Communication scientifique
Séance du 4 juin 2019

La chirurgie de cytoréduction péritonéale : de l’incurable vers le curable

MOTS-CLÉS : Interventions chirurgicales de cytoréduction, Maladies du péritoine/chirurgie, Chimiothérapie de consolidation
Cytoreductive surgery for peritoneal disease: From palliative to curative
KEY-WORDS : Cytoreduction surgical procedures, Peritoneal diseases/surgery, Consolidation chemotherapy

O. Glehen (a, ⁎, b) , V. Kepenekian (a, b), G. Passot (a, b), N. Bakrin (a, b), D. Vaudoyer (a, b), E. Cotte (a, b), N. Laplace (a, b), L. Villeneuve (b, c), P.E. Bonnot (a, b), F.-N. Gilly (a, b)

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

Les tumeurs primitives malignes du péritoine et les métastases ou carcinoses péritonéales ont été longtemps considérées comme un stade métastatique terminal. Le développement de nouvelles techniques de chirurgie de cytoréduction et péritonectomies, de chimiothérapie intrapéritonéale associée ou non à l’hyperthermie, la mise en place de centres spécialisés dans la prise en charge de ces pathologies a considérablement modifié le pronostic de ces pathologies. Autrefois condamnés à court terme, certains patients sélectionnés sur leur état général, l’origine, l’extension et la résécabilité de leur carcinose péritonéale peuvent bénéficier d’un traitement curatif. Le facteur pronostique principal, quelle que soit l’étiologie de la carcinose péritonéale est représenté par la possibilité de pouvoir réaliser une chirurgie de cytoréduction complète associant résection d’organes et péritonectomies. En moins de trois décennies, la médiane de survie des patients avec métastases péritonéales est passée de 5 à 40 mois pour celles d’origine colorectale, de 3 à 25 mois pour celles d’origine gastrique. Cette médiane de survie n’est pas atteinte pour les pseudomyxomes péritonéaux et est supérieure à 50 mois pour les mésothéliomes péritonéaux malins. Ces traitements chirurgicaux lourds et complexes nécessitent une prise en charge multidisciplinaire spécialisée et doivent être réalisés dans un nombre limité de centres experts afin de mieux sélectionner les candidats à une prise en charge curative, de limiter la mortalité et morbidité des procédures chirurgicales et d’optimiser la prise en charge périopératoire et la qualité de vie.

Summary

Malignant primary peritoneal tumors and peritoneal carcinomatosis or metastasis has long been considered as metastatic terminal stage. The development of new technics such as cytoreductive surgery with peritonectomy procedures, intraperitoneal chemotherapy with or without hyperthermia, and the establishment of centres specialized into management of peritoneal surface malignancies significantly improved the prognosis of these pathologies. Some patients with short-term survival in the past, may benefit from curative treatment with appropriate selection on general status, origin, extent and resectability of their peritoneal metastasis. Whatever the etiology of their peritoneal disease, the main prognostic factor is represented by the possibility of complete cytoreductive surgery combining organ resection and peritonectomy procedures. In less than 3 decades, median survival of patients with peritoneal metastasis increased from 5 to 40 months for colorectal cancer patients, from 3 to 25 months for gastric cancer patients. This median survival is not reached for pseudomyxome peritonei and is more than 50 months for malignant peritoneal mesothelioma. These complex and extensive surgical procedures require specialized and multidisciplinary management and should be performed in limited number of expert centres for better patient’s selection for a curative approach, to limit the mortality and morbidity of surgery, and to optimize the perioperative management and quality of life.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2019.06.014

Accès sur le site EM Consult

(a) Service de chirurgie générale, oncologique et endocrinienne, centre hospitalier Lyon-Sud, bâtiment 3A du pavillon chirurgical, 165, chemin du Grand Revoyet, 69495 Pierre Bénite cedex, France. (b) EMR 3738, université Lyon 1, BP 1269921, 69600 Oullins Cedex, France. (c) Service de recherche et épidémiologie cliniques, pôle de santé publique, centre hospitalier Lyon-Sud, hospices civils de Lyon, 69495 Pierre Bénite cedex, France

Bull Acad Natl Med. 2019;203(7):587-595. Doi : 10.1016/j.banm.2019.06.014