Communication scientifique
Séance du 6 octobre 2020

Identification de biomarqueurs sanguins chez des sujets à risque pour la maladie d’Alzheimer

MOTS-CLÉS : Maladie d’Alzheimer, Trisomie 21, Syndrome de Down, DYRK1A
Identification of blood biomarkers in individuals at risk for Alzheimer's disease
KEY-WORDS : Alzheimer's disease, Trisomy 21, Down syndrome, DYRK1A

M.-C. Potier*

L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

La maladie d’Alzheimer (MA) est la forme la plus courante de maladie neurodégénérative, avec environ 46,8 millions de personnes touchées dans le monde, coûtant aux soins de santé environ 1 milliard de milliards d’euros. Certains facteurs génétiques augmentent le risque de MA. Des mutations spécifiques dans les gènes codant la protéine précurseur de l’amyloïde (APP) ou ses enzymes de clivage présénilines 1 et 2, des microduplications du gène APP, la trisomie 21, la présence d’une ou deux copies de l’allèle rare ɛ4 du gène codant l’Apolipoprotéine E (APOE) présentent les risques les plus forts de développer une MA. De plus, des risques cumulatifs agrégés sur un certain nombre de facteurs de risque génétiques moins forts ont émergé, grâce aux études d’association à l’échelle du génome (GWAS) avec des dizaines d’allèles géniques fréquents impliqués. Dans tous ces cas, les peptides β-amyloïdes se déposent avant l’apparition des symptômes. Quel que soit le contexte génétique, la charge amyloïde cérébrale est un risque de développer une MA. De nombreuses études visent à trouver des biomarqueurs sanguins qui pourraient prédire la charge amyloïde chez les individus asymptomatiques et permettre le traitement pendant la longue phase prodromique de la MA. Cette revue présentera la littérature et nos travaux sur la découverte de biomarqueurs sanguins au sens large de la charge amyloïde cérébrale chez des sujets asymptomatiques.

Summary

Alzheimer’s disease (AD) is the most common form of neurodegenerative disease, with an estimated 46.8 million people worldwide affected, costing health care approximately €1 trillion. Genetic factors increase the risk of AD. Specific mutations in the Amyloid Precursor Protein (APP) or its processing enzymes presenilins 1 & 2, APP gene microduplications, trisomy 21, the presence of one or two copies of the rare ɛ4 alleles of the Apolipoprotein E gene (APOE) give the strongest risk for AD. In addition, cumulative risk aggregated over a number of lower genetic risk factors have emerged through Genome Wide Association Studies (GWAS) with tens of frequent gene alleles involved. In all cases, β-amyloid peptides deposit early in the disease, before symptoms. Whatever the genetic background, amyloid burden is a risk for AD. Research has been very active in finding blood biomarkers that could predict amyloid burden in asymptomatic individuals and allow treatment during the long prodromal phase of AD. This review will present the literature and our work on the discovery of blood biomarkers at large of brain amyloid load in asymptomatic subjects.

Cet article a été publié dans le Bulletin de l’Académie nationale de médecine sous la référence figurant ci-dessous. Il est disponible sur les plateformes en ligne de la revue :

Accès à l’article sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2021.02.003

Accès à l’article sur le site EM Consulte

*CNRS UMR7225, Inserm U1127, UPMC, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, institut du cerveau ICM, 47, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France

Bull Acad Natl Med 2021;205:411-8. Doi : 10.1016/j.banm.2021.02.003