Résumé
Les carcinomes ovariens représentent un groupe hétérogène de tumeurs composé d’entités distinctes avec des facteurs de risque, des précurseurs, une oncogenèse, des profils moléculaires, une réponse à la chimiothérapie et une évolution clinique et un pronostic distincts. La cinquième édition de la classification des tumeurs de l’appareil génital féminin de l’Organisation mondiale de la santé reconnaît au moins cinq types principaux et distincts de carcinomes ovariens : le carcinome séreux de haut grade, le carcinome séreux de bas grade, le carcinome endométrioïde, le carcinome à cellules claires et le carcinome mucineux. La pathologie moléculaire a permis d’améliorer la connaissance du paysage génomique des carcinomes ovariens en identifiant des altérations particulières pour chaque sous-type histologique. Les carcinomes séreux de haut grade les plus fréquents, proviennent majoritairement de la trompe de Fallope et sont caractérisés par des mutations de TP53, des gènes BRCA et une importante instabilité génomique. Les carcinomes séreux de bas grades sont une entité bien distincte, prenant naissance dans précurseurs ovariens. Les tumeurs à malignité limite et présentant des mutations BRAF et KRAS sont fréquentes dans les carcinomes séreux de bas grade. Les carcinomes endométrioïdes et à cellules claires sont fréquemment associés à l’endométriose. Ils peuvent présenter une instabilité microsatellitaire. En 2024, les carcinomes endométrioïdes de l’ovaire sont classés, sur le plan moléculaire, comme les carcinomes endométrioïdes de l’utérus en quatre groupes. Enfin, les carcinomes mucineux sont des tumeurs rares et constituent un diagnostic d’élimination, la majorité des carcinomes mucineux de l’ovaire étant des métastases en particulier du tube digestif.
Summary
Ovarian carcinomas represent a heterogeneous group of tumors with distinct risk factors, precursors, oncogenesis, molecular profiles, response to chemotherapy, clinical course and prognosis. The fifth edition of the World Health Organization’s classification of tumors of the female reproductive tract included at least five main, distinct types of ovarian carcinoma: high-grade serous carcinoma, low-grade serous carcinoma, endometrioid carcinoma, clear-cell carcinoma and mucinous carcinoma. Molecular pathology has improved our understanding of the genomic landscape of ovarian carcinomas, identifying specific alterations for each histological subtype. High-grade serous carcinomas, the most frequent, originate mainly in the Fallopian tube and are characterized by mutations in TP53, BRCA genes and significant genomic instability. Low-grade serous carcinomas are a distinct entity, originating in ovarian precursors. Tumors with borderline malignancy and BRAF and KRAS mutations are common in low-grade serous carcinomas. Endometrioid and clear cell carcinomas are frequently associated with endometriosis, and may show microsatellite instability. In 2024, endometroid carcinomas of the ovary, like endometroid carcinomas of the uterus, are molecularly classified into four groups. Finally, mucinous carcinomas are rare tumors and constitute a diagnosis of elimination, the majority of mucinous carcinomas of the ovary being metastases, particularly of the digestive tract.
Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2024.07.012
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Bull Acad Natl Med 2024;208:1090-4. Doi : 10.1016/j.banm.2024.07.012