Communication scientifique
Séance du 1 octobre 2019

Diagnostic et prise en charge prénatals de l’infection congénitale à Cytomégalovirus

MOTS-CLÉS : Infections à cytomégalovirus, Diagnostic prénatal, Échographie, Imagerie diagnostique, Thérapies fœtales
Prenatal diagnosis and management of congenital cytomegalovirus infection
KEY-WORDS : Cytomegalovirus infections, Prenatal diagnosis, Ultrasonography, Diagnostic imaging, Fetal therapies

Y. Ville (a, b), V. Faure-Bardon (a, b), J.F. Magny (b, c), M. Leruez-Ville (b, d)

Marianne Leruez-Ville déclare le soutien (hébergement, transport et restauration) des laboratoires Live By GL Events, Ferring SAS, Abbott, Diasorin et BioMérieux pour la participation à des évènements scientifiques et déclare réaliser ponctuellement des expertises scientifiques pour BioMérieux.
Yves Ville déclare le soutien (hébergement, transport et restauration) des laboratoires Ferring SAS, GE Medical, Siemens HealthCare pour la participation à des évènements scientifiques.
Jean-François Magny déclare le soutien (hébergement, transport et restauration et inscription) des laboratoires Abbvie, Chiesi SAS et Vygon pour la participation à des évènements scientifiques.
Valentine Faure déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

L’infection congénitale à CMV est la cause la plus fréquente des handicaps neurosensoriels non génétiques de l’enfant. La majorité des formes sévèrement symptomatiques à la naissance sont issues de primo-infections maternelles contractées avant la fin du premier trimestre de la grossesse. Le diagnostic de l’infection fœtale est réalisable par amplification du génome viral dans le liquide amniotique prélevé par amniocentèse. Il existe 2 types d’indications. Une amniocentèse réalisée 8 semaines après l’infection maternelle documentée dans le cadre d’un dépistage sérologique de début de grossesse. Un prélèvement indiqué lors de la découverte de signes échographiques évocateurs lors des échographies habituelles de la grossesse au 2e ou au 3e trimestres. L’évaluation du pronostic d’un fœtus infecté repose sur une évaluation séquentielle de l’imagerie en particulier cérébrale à l’échographie et à l’IRM, ainsi que sur l’analyse du sang du cordon au 2e trimestres. Une évaluation normale au 2e trimestre pourra s’aggraver pour causer une symptomatologie grave ou modérée à la naissance dans 5 % et 25 % des cas respectivement. La présence de signes échographiques extracérébraux d’infection double ces risques et les atteintes cérébrales sévères vues avant la naissance peuvent justifier d’une interruption de grossesse si elle est demandée. Une évaluation prénatale entièrement normale au 2e et au 3e trimestres s’accompagne d’un risque limité à une hypoacousie légère et le plus souvent unilatérale dans 15 % des cas. Aucune séquelle neurosensorielle n’est associée à une infection maternelle après le 1er trimestre. Les infections du premier trimestre prouvées peuvent bénéficier d’un traitement antiviral par valaciclovir pendant toute la grossesse pour contrôler la réplication virale et prévenir en partie l’apparition d’une atteinte sévère.

Summary

Congenital CMV infection is the most common cause of non-genetic neurosensory disability in children. The majority of the severely symptomatic forms at birth are from primary maternal infections contracted before the end of the first trimester of pregnancy. The diagnosis of fetal infection is feasible by amplification of the viral genome in the amniotic fluid collected by amniocentesis. There are 2 types of indications: an amniocentesis performed 8 weeks after the maternal infection documented in the context of a serological screening in early pregnancy. An indicated sample during the discovery of evocative ultrasound signs at usual ultrasound examinations in the 2nd or 3rd trimester of pregnancy. The evaluation of the prognosis of an infected fetus is based on a sequential evaluation of imaging, particularly cerebral ultrasonography and MRI, as well as cord blood analysis in the 2nd trimester. Normal evaluation in the 2nd trimester may worsen to cause severe or moderate birth symptomatology in 5% and 25% of cases, respectively. The presence of extracerebral features of infection on imaging doubles these risks, and severe brain damage seen before birth may justify termination of pregnancy if requested. An entirely normal antenatal evaluation in the 2nd and 3rd trimesters is accompanied by a risk limited to mild neurosensory hearing loss, usually unilateral in 15% of cases. No neurosensory sequelae are associated with maternal infection after the 1st trimester. Proven first trimester infections can benefit from antiviral therapy with valaciclovir throughout pregnancy to control viral replication and partially prevent the development of severe disease.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2019.12.006

Accès sur le site EM Consult

(a) Maternité, hôpital Necker–Enfants-Malade, AP–HP, 75015 Paris, France ; (b) EA Fetus, Paris Descartes université, université de Paris, 75005 Paris, France ; (c) Néonatalogie, hôpital Necker–Enfants-Malade, AP–HP, 75015 Paris, France ; (d) Centre national de référence des herpes virus, laboratoire associé infection congénitale à cytomégalovirus, laboratoire de virologie, hôpital Necker–Enfants-Malade, AP–HP, 75015 Paris, France

Bull Acad Natl Med 2020;204:137—143. Doi : 10.1016/j.banm.2019.12.006