Communication scientifique
Séance du 15 juin 2021

Dernière génération : des acquis, mais encore des combats

MOTS-CLÉS : Féminisation, Femmes en chirurgie, Questionnaire, Chirurgien, Égalité
Last generation: achievements, but still fighting for more equality

S. Chopinet*

L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

Le nombre de femmes en chirurgie augmente actuellement, vu que les femmes représentent un tiers voire la moitié des effectifs en chirurgie digestive, mais existe-t-il des progrès pour autant ? Mener de front une vie de femme, une grossesse, et une carrière chirurgicale est difficile. Pour ma génération se pose la question d’être une femme et d’être prise au sérieux comme chirurgienne. Pour y répondre, j’ai réalisé des questionnaires à destinée des chirurgiens, des infirmières et des patients. 300 chirurgiens ; 110 infirmières de bloc opératoire (IBODE) et 170 patients ont répondus à plus de 25 questions. 96 % des patients déclarent faire autant confiance à un homme qu’à une femme chirurgien. Parmi les 99 chirurgiens interrogés, la moitié avait une conjointe médecin et seuls 2 ont déclaré s’occuper majoritairement des tâches ménagères et familiales. En plus de l’inégalité dans la répartition des tâches ménagères et familiales, une inégalité d’accessibilité aux postes à responsabilités existe puisque les femmes représentaient 63 %des CCA, et seulement 7 % des PU-PH en chirurgie, selon une étude réalisée au sein de l’APHP. Les femmes ne travaillent pourtant pas moins, dans notre questionnaire : 58 % des hommes et 57 % femmes interrogées travaillent>60h par semaine. Les femmes veulent exercer le métier qu’elles aiment, mais elles renoncent souvent aux postes à responsabilités d’elles-mêmes, par le poids des obligations familiales, et par le manque de soutien. L’égalité des congés de maternité et de paternité, et l’aménagement des horaires permettrait de réduire les inégalités entre homme et femme en chirurgie.

Summary

The number of women in surgery is currently increasing, as women represent 1/3 or even half of the workforce in digestive surgery, but is there any progress for all that? It is difficult to combine a life as a woman, a pregnancy, and a surgical career. For my generation, there is the question of being a woman and of being taken seriously as a surgeon. To answer this question, I carried out questionnaires for surgeons, nurses and patients. 300 surgeons, 110 operating room nurses and 170 patients answered more than 25 questions. 96% of the patients said they trust a male as much as a female surgeon. Of the 99 surgeons surveyed, half had a female doctor as a partner and only 2 said that they were mainly responsible for family and household duties. In addition to the inequality in the distribution of household and family tasks, there is also an unequal access to leadership positions, since women represent 63% of the Assistants (CCAs) and only 7% of the Professors (PU-PHs) in surgery, according to a study conducted within the APHP in Paris. Women do not however work any less, in our questionnaire: 58% of men and 57% of women questioned work>60hours per week. Women want to do the job they love, but they often renounce positions of leadership on their own, because of the pressure of family obligations and the lack of support. Equal maternity and paternity leave and flexible working hours would reduce gender inequalities in surgery.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2021.05.020

Accès sur le site EM Consulte

*Hopital de la Timone, Chirurgie digestive et transplantation hépatique, 13005 Marseille, France

Bull Acad Natl Med 2021;205:966-9. Doi : 10.1016/j.banm.2021.05.020