Résumé
L’arthrose est la maladie ostéo-articulaire la plus fréquente et associée à une surmortalité liée au handicap fonctionnel dont elle est responsable. Sa physiopathologie a connu de grandes avancées ces dernières années avec une connaissance approfondie du rôle de chaque tissu articulaire, au-delà de la simple atteinte du cartilage. Le rôle de chaque tissu (cartilage, synoviale et os sous-chondral) et de leurs interactions dans les mécanismes de dégradation de l’articulation a ainsi été mieux compris.
On définit cliniquement 3 grands phénotypes cliniques d’arthrose basés sur ses principaux facteurs de risque: arthrose post-traumatique, arthrose métabolique incluant l’arthrose liée à l’obésité et arthrose liée au vieillissement. Une autre approche est d’étudier la physiopathologie de l’arthrose en fonction de ces phénotypes en supposant que chaque phénotype possède des spécificités physiopathologiques.
Ces atteintes tissulaires ou ces phénotypes étant facilement caractérisables cliniquement ou par des méthodes d’imagerie modernes, on peut imaginer un futur proche des traitements personnalisés et ciblés issus de ces nouvelles données physiopathologiques.
Summary
Osteoarthritis (OA) is the most common osteoarticular disease associated with excess mortality due to functional disability. Its physiopathology has made great progress in recent years with a thorough knowledge of the role of each joint tissue, beyond the single involvement of cartilage. The role of each tissue (cartilage, synovium and subchondral bone) and their interactions in the mechanisms of joint degradation has been better understood.Three major clinical phenotypes of OA are clinically defined based on its main risk factors: post-traumatic OA, metabolic OA including obesity-related OA and aging-related OA. Another approach is to study the pathophysiology of OA according to these phenotypes, assuming that each phenotype has pathophysiological specificities.Since these tissue lesions or phenotypes can easily be characterized clinically or by modern imaging methods, we can imagine for the future personalized and targeted treatments resulting from these new pathophysiological data.
Bull. Acad. Natle Méd., 2018, 202, nos 1-2, 139-152, séance du 27 février 2018