Résumé
La formation médicale a été structurée au dix-neuvième siècle en France autour des concours de l’externat et d’internat des hôpitaux de Paris, étendus par la suite à d’autres villes de faculté. La vision d’Abraham Flexner, appelant au début du vingtième siècle à ancrer la formation médicale sur des bases scientifiques solides, s’est imposée de par le monde, et a été reprise en France lors de la création au début des années 1960 des centres hospitaliers et universitaires, par convention entre un centre hospitalier régional et une université. Le concours de l’externat a disparu en 1968 et celui de l’internat en 2004, mais on continue à évoquer les étudiants en médecine sous les vocables d’externes et d’internes. Même si les différentes réformes des études médicales ces 50 dernières années étaient censées renforcer le rôle de l’université, l’essentiel des moyens consacrés par l’État à la formation médicale émanent du ministère de la Santé. Cette vision hospitalo-centrée de la formation isole celle-ci de la recherche et de la pluridisciplinarité présente au sein de l’université. Formation et recherche sont indissociables en médecine. Un renforcement de la place de l’université, via ses facultés de santé, apparaît indispensable pour répondre aux attentes de la société en termes d’offre de soins et pour relancer la dynamique de la recherche médicale française.
Summary
Medical studies were organized in France at the early nineteenth century, based on the “externat” and “internat” selective competitions in Paris and other faculty towns. Abraham Flexner recommended at the early twentieth century to anchor medical teaching in north America to solid scientific bases, which was progressively implemented all over the world. In France, that was achieved by the creation in the sixties of the “centres hospitaliers et universitaires”, university hospitals linking a tertiary hospital to a university. Although the “externat” and “internat” reviews were suppressed respectively in 1968 and 2004, the terms “externes” and “internes” are still employed today to depict medical students. A number of reforms conducted during the last fifty years aim to reinforce the role of the university in the medical studies, most resources still come from the health ministry. This hospital centered conception of medical teaching prevents it from the academies resources of the university, beyond the field of biological and health sciences. The role of the university must be reinforced in France to let medical teaching and research respond to the expectancy of the society and boost medical research.
Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2023.11.017
Accès sur le site EM Consulte
Bull Acad Natl Med 2024;208:472-9. Doi : 10.1016/j.banm.2023.11.017