Résumé
Le terme « chemsex » désigne des relations sexuelles pratiquées sous l’influence de divers types de drogues illicites, en particulier des nouveaux produits de synthèse (NPS), mais également des médicaments consommés avant ou pendant l’acte sexuel, menant ainsi à une expérience combinée de drogue et d’activité sexuelle, permettant de prolonger et d’intensifier le plaisir sexuel. Ce phénomène se répand dans certaines communautés de la population comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), ou les communautés LGBTQ (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Queer). Deux études menées en France ont permis de montrer leur incidence, avec 232 cas recensés ayant conduit à des investigations médicolégales entre 2018 et mars 2023, car à l’origine d’intoxications sévères, de décès, ou de soumissions chimiques. Chez les HSH, il a été montré le rôle important du « chemsex » dans les comportements à risque, à l’origine notamment d’une augmentation des infections sexuellement transmissibles (IST). Les substances les plus couramment utilisées dans le « chemsex » sont les cathinones, suivies par la cocaïne, la méthylènedioxymétamphétamine ou MDMA (ecstasy) la méthamphétamine (crystal), la kétamine, et les médicaments de la dysfonction érectile ou inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (PDE5). Le γ-hydroxybutyrate/GHB et son précurseur la γ-butyrolactone/GBL (« ecstasy liquide »), non recherchés dans notre étude sur les HSH, semblent également très utilisés. L’incidence en France sur les délits et accidents de la route de ces nouvelles drogues n’est pas connue, puisque ces substances ne sont toujours pas recherchées.
Summary
The term chemsex refers to the practice of sexual relations under the influence of various types of illicit drugs, in particular new psychoactive substances (NPS), but also drugs consumed before or during the sexual act, thus leading to a combined experience of drugs and sex, allowing sexual pleasure to be prolonged and intensified. This phenomenon is widespread in certain communities, such as men who have sex with men (MSM), or the LGBTQ (Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender, Queer) communities. Two studies carried out in France have shown their incidence, with 232 cases recorded between 2018 and March 2023 leading to medicolegal investigations, these cases being the cause of severe intoxication, death, or chemical submissions. Among MSM, chemsex has been shown to play an important role in risky behavior, leading to an increase in sexually transmitted infections (STIs). The substances most commonly used in chemsex are cathinones, followed by cocaine, methylenedioxymethamphetamine or MDMA (ecstasy), methamphetamine (crystal), ketamine, and erectile dysfunction drugs inhibitors of phosphodiesterase type 5 (PDE-5) inhibitors. The γ-hydroxybutyrate/GHB and its chemical precursor γ-butyrolactone/GBL (“liquid ecstasy”), not investigated in our study, are also widely used. The impact of these new drugs on road traffic offences and accidents in France is not known, as they are still not investigated in road traffic accidents.
Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2023.11.011
Accès sur le site EM Consulte
(b) Équipe MOODS (Santé mentale), Inserm U1018, Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP), université UVSQ-Paris-Saclay, 78180 Montigny-le-Bretonneux, France
⁎Auteur correspondant.
Bull Acad Natl Med 2024;208:208-14. Doi : 10.1016/j.banm.2023.11.011