Communication scientifique
Séance du 26 avril 2022

(Bien)faits et méfaits des compléments alimentaires

MOTS-CLÉS : Complément alimentaire, Allégation nutritionnelle, Allégation de santé, Nutrivigilance
Features and harms of dietary supplements
KEY-WORDS : Dietary supplement, Nutritional claim, Health claim, Adverse event registration

L. Cynober*

LC est actionnaire fondateur de Citrage SAS (société fondée sous l’égide de l’Université Paris-Descartes et incubée au sein de Paris Biotech Santé).
Au cours des 3 dernières années, LC a reçu des honoraires de : Nutrisens Médical, Citrage, Nestlé Health Science, Les Sources du Pestin, K’Noe Groupe Get et de l’International Council on Amino Acid Science pour des activités de conseil, de Metex Noovistago pour faire une conférence, de Totale Santé SA et de l’International Glutamate Technical Committee pour la rédaction d’articles.

Résumé

Par définition, un complément alimentaire est une denrée alimentaire dont le but est de compléter le régime alimentaire normal. Mais les motivations du grand public à consommer ce type de produits dépassent largement ce cadre : ces produits sont utilisés pour être plus beau, rester jeune et en bonne santé, pour prévenir une pathologie, pour se réapproprier sa maladie. La réglementation européenne, transposée dans le droit français, définit différents types d’allégations (nutritionnelle, de santé, de réduction du risque de maladies) dont certaines sont source de confusion avec le médicament. Les compléments alimentaires peuvent être utiles dans certaines situations particulières au cours du cycle de la vie (ex : acide folique chez la femme prévoyant une maternité, vitamine D chez la personne âgée…). Mais ils peuvent provoquer des effets secondaires, voire une véritable perte de chance, en rapport avec leur mésusage, un surdosage, leur association entre eux ou avec des médicaments, leur mauvaise qualité, une confusion entre différentes espèces dans le cas des plantes, la présence de substances masquées et illicites au sein du produit. Ces problèmes se rencontrent principalement pour des produits vendus sur internet. D’où l’importance du dispositif de nutrivigilance auquel les professionnels de santé devraient adhérer plus fortement. Certaines molécules, plantes et extraits de plantes autorisés dans les compléments alimentaires ne devraient pas l’être et la liste positive relative aux plantes doit être urgemment révisée. Enfin, les médecins, les pharmaciens et les diététiciens devraient être mieux formés à l’encadrement de l’utilisation de ces produits.

Summary

Dietary supplements are considered as a form of food products whose aim is to complete a normal regimen. However, people use dietary supplements for a wide assortment of reasons: to be more beautiful, to stay young and in healthy condition, to keep their disease under control. European regulations (transposed into French law) define several claims: nutritional, heath, reduction of disease risk), some of which are confusing with a high risk of overlapping with drug regulation. Dietary supplements may be useful in certain settings of the life cycle (e.g. folic acid in women planning to give birth, vitamin D in the elderly). However, dietary supplements may be responsible for detrimental effects (e.g., excessive dosage, association between them or with drugs, poor quality, confusion between herb species, presence of hidden substances. Thus, the process of nutrivigilance is of particular importance and should be encouraged. Also, improper use can be harmful (e.g., use during or instead of chemotherapy leading to a loss of chance for the patient). Some plants or extract of plants should not be in the positive list of authorized products as dietary supplements and this list should be urgently revised. Finally, healthcare professionals (MD, PharmD, RD) should be better trained to the right use of dietary supplements.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2022.02.014

Accès sur le site EM Consulte

*Université de Paris, Paris, France

Bull Acad Natl Med 2022;206:660-6. Doi : 10.1016/j.banm.2022.02.014