Communication scientifique
Séance du 29 mars 2022

Bases moléculaires du syndrome de Conn : rôle des canaux ioniques et formes anatomopathologiques

MOTS-CLÉS : Hyperaldostéronisme primaire, Hypertension artérielle, Glande surrénale, Minéralocorticoïdes, Génétique
Molecular basis of primary aldosteronism: Role of ion channels and pathological forms
KEY-WORDS : Primary aldosteronism, Arterial hypertension, Adrenal gland, Mineralocorticoids, Genetics

M.-C. Zennaro (a, ⁎, b) , F.L. Fernandes-Rosa (a), S. Boulkroun (a)

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

L’hyperaldostéronisme primaire (HAP), ou syndrome de Conn, est retrouvé chez 5–10 % des patients hypertendus. Alors que sa prise en charge précoce permet de traiter les patients de façon efficace, l’HAP reste encore largement sous-diagnostiqué dans la population générale. Des découvertes majeures ont été réalisées ces dix dernières années, permettant d’identifier des mutations génétiques dans la quasi-totalité des adénomes de Conn ainsi que de décrire des nouvelles formes familiales de la maladie. De plus, nous avons acquis des connaissances nouvelles sur le remodelage physiologique de la surrénale avec l’âge, avec notamment la présence de mutations somatiques dans des clusters de cellules produisant l’aldostérone, qui pourraient jouer un rôle dans le développement de l’HAP. Certaines anomalies génétiques sont associées à des caractéristiques cliniques et biologiques particulières, qui pourraient permettre l’identification de biomarqueurs de substitution et le développement de traitements ciblés. Dans cet article de revue, nous allons décrire les différentes anomalies génétiques identifiées dans les adénomes de Conn et dans les formes familiales d’HAP, les mécanismes pathogéniques sous-jacents et les nouvelles perspectives de développement clinique qui découlent de ces découvertes, permettant d’envisager des processus diagnostiques plus simples et applicables à une population plus large de patients hypertendus.

Summary

Primary aldosteronism (PA), or Conn’s syndrome, is found in 5–10% of hypertensive patients. While early management of the disease allows effective treatment of patients, PA remains largely under-diagnosed in the general population. Major discoveries have been made in the last ten years, allowing the identification of genetic mutations in almost all Conn’s adenomas and the description of new familial forms of the disease. In addition, we have gained new insights into the physiological remodelling of the adrenal cortex with age, including the presence of somatic mutations in aldosterone-producing cell clusters, which may play a role in the development of PA. Some genetic abnormalities are associated with specific clinical and biological features, which may allow the identification of surrogate biomarkers and the development of targeted therapies. In this review article, we will describe the different genetic abnormalities identified in Conn’s adenomas and in familial forms of PA, the underlying pathogenic mechanisms and the new perspectives for clinical development that arise from these findings, allowing to consider simpler diagnostic processes applicable to a wider population of hypertensive patients.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2022.03.011

Accès sur le site EM Consulte

(a) Université Paris Cité, Inserm, PARCC, 75015 Paris, France
(b) Assistance Publique–Hôpitaux de Paris, hôpital européen Georges-Pompidou, service de génétique, 75015 Paris, France
⁎Auteur correspondant. Inserm, U970, Paris Cardiovascular Research Center (PARCC), 56, rue Leblanc, 75015 Paris

Bull Acad Natl Med 2022;206:845-51. Doi : 10.1016/j.banm.2022.03.011