Communication scientifique
Séance du 13 février 2024

Aspects cliniques et physiopathologiques des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin

MOTS-CLÉS : Maladies inflammatoires intestinales, Maladie de Crohn, Rectocolite hémorragique, Exposome, Incidence, Médecine de précision
Clinical and pathophysiological dimensions of inflammatory bowel diseases
KEY-WORDS : Inflammatory bowel diseases, Crohn's disease, Colitis, Ulcerative colitis, Exposome, Incidence, Leukocyte L1 antigen complex, Precision medicine

Bénédicte Caron (a, b, c, d), Patrick Netter (e), Laurent Peyrin-Biroulet (a, b, c, d, ⁎)

B. Caron déclare avoir des liens d’intérêts avec Abbvie, Amgen, Celltrion, Ferring, Galapagos, Janssen, Lilly, Nordic Pharma, Pfizer, Takeda.

P. Netter déclare ne pas avoir de liens d’intérêt.

L. Peyrin-Biroulet déclare avoir des liens d’intérêts avec AbbVie, Adacyte, Alimentiv, Alma Bio Therapeutics, Amgen, Applied Molecular Transport, Arena, Biogen, BMS, Celltrion, CONNECT Biopharm, Cytoki Pharma, Enthera, Ferring, Fresenius Kabi, Galapagos, Genentech, Gilead, Gossamer Bio, GSK, HAC-Pharma, IAG Image Analysis, Index Pharmaceuticals, Inotrem, Janssen, Lilly, Medac, Mopac, Morphic, MSD, Norgine, Nordic Pharma, Novartis, OM Pharma, ONO Pharma, OSE Immunotherapeutics, Pandion Therapeutics, Par’Immune, Pfizer, Prometheus, Protagonist, Roche, Sanofi, Sandoz, Takeda, Theravance, Thermo Fisher, Tigenix, Tillots, Viatris, Vifor, Ysopia, Abivax, Samsung, Ventyx, Roivant, Vectivbio.

Résumé

Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) sont des pathologies inflammatoires multifactorielles et complexes de l’intestin, comprenant la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Au cours des dernières décennies, l’incidence des MICI a augmenté de façon alarmante dans le monde entier. La physiopathologie des MICI implique des interactions complexes entre des facteurs de risque génétiques, environnementaux (tels que le tabagisme, l’alimentation et le mode de vie par exemple), microbiologiques, immunologiques. Le diagnostic initial d’une MICI résulte d’un faisceau d’arguments cliniques, biologiques, endoscopiques, radiologiques et histologiques. Comme le diagnostic de la MICI, la réponse au traitement est définie par une association de critères cliniques, biologiques et morphologiques. Ce traitement dépend de l’activité de la maladie, de son évolution (fréquence des poussées, tolérance aux traitements, manifestations extra-intestinales…) et de l’extension des lésions. La prise en charge actuelle s’oriente vers un suivi non invasif des patients atteints de MICI, avec notamment le dosage de la calprotectine fécale, via la stratégie « treat-to-target » afin de modifier l’histoire naturelle de la maladie en instaurant précocement des traitements de type biothérapie ou petites molécules. Malgré l’avènement de nouvelles thérapies, le taux de rémission profonde ne dépasse pas 20 %, raison pour laquelle de nouveaux axes de recherche sont nécessaires afin de briser ce « plafond de verre », tels que la médecine de précision, les essais d’intervention sur l’exposome et l’exploration de nouvelles cibles thérapeutiques prometteuses.

Summary

Inflammatory bowel diseases (IBD) are multifactorial and complex inflammatory intestinal disorders, including Crohn’s disease and ulcerative colitis. In the last few decades, the incidence of IBD has been increasing alarmingly worldwide at a dramatic worldwide rate. The pathophysiology of IBD involves complex interactions between genetic, environmental (e.g. smoking, diet and lifestyle), microbiological and immunological risk factors. The initial diagnosis of IBD is based on a combination of clinical, biological, endoscopic, radiological and histological findings. Like IBD diagnosis, response to treatment is defined by a combination of clinical, biological and morphological criteria. The treatment depends on the disease activity, its evolution (frequency of relapses, tolerance to treatments, extra-intestinal manifestations, etc.) and the extent of lesions. Current management is focused on non-invasive monitoring of IBD patients, including fecal calprotectin measurement, as part of the “treat-to-target” strategy in order to modify the natural history of the disease by early initiation of biological or small-molecule therapies. Despite the emergence of new therapies, the rate of deep remission remains below 20%, which is why new areas of research are needed to break through this “glass ceiling”, such as precision medicine, exposome intervention trials and the exploration of promising new therapeutic targets.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2024.05.005

Accès sur le site EM Consulte

(a) Service de gastro-entérologie, centre hospitalier régional universitaire de Nancy, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy, France
(b) Inserm, NGERE, université de Lorraine, 54000 Nancy, France
(c) Institut INFINY, centre hospitalier régional universitaire de Nancy, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy, France
(d) FHU-CURE, centre hospitalier régional universitaire de Nancy, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy, France
(e) Ingénierie moléculaire et physiopathologie articulaire (IMoPA) UMR 7365 CNRS, université de Lorraine, 54000 Nancy, France

Bull Acad Natl Med 2024;208:989-98. Doi : 10.1016/j.banm.2024.05.005