Communication scientifique
Séance du 10 octobre 2006

Appareil génital féminin et sport de haut niveau

MOTS-CLÉS : aménorrhée. anorexie. appareil génital féminin/traumatismes. incontinence urinaire. leptine. ostéoporose. sports
The female urogenital system and high level sports
KEY-WORDS : amenorrhea. anoxeria. genitalia, female/injuries. leptin. osteoporosis. sports.. urinary incontinence

Gilles Crépin, Jacques Biserte, Michel Cosson, Franck Duchene**

Résumé

Le retentissement sur l’appareil génital féminin du sport de haut niveau, synonyme de compétition et de performance, se manifeste à plusieurs niveaux : les traumatismes périnéaux sont rares et en général spécifiques de sports bien précis : empalement ou hydrotubation dans le ski nautique, induration nodulaire périnéale des cyclistes, périnée des cavalières. L’incontinence urinaire d’effort se retrouve dans tous les sports qui sollicitent puissamment la paroi abdominale et provoquent une augmentation brutale et répétée de la pression intra-abdominale très supérieure à la résistance du plancher périnéal. La mise en évidence de l’incontinence passe par un interrogatoire médical méticuleux et permet de proposer des mesures thérapeutiques et préventives éprouvées dans les formes habituelles d’incontinence. Les troubles neuro-hormonaux traduisent l’importance des contraintes liées aux conditions d’entraînement et de préparation, à la nature du sport exercé, aux exigences de compétition et de performance mais aussi et surtout à l’âge de l’athlète. A l’extrême, peut se constituer « la triade des sportives adolescentes » (F.A.T. des anglo-saxons) qui associe des troubles du comportement alimentaire peu éloignés de l’anorexie mentale, une aménorrhée et une ostéoporose comme lors de la ménopause. Ces manifestations peuvent être à l’origine de complications ostéo-articulaires sévères touchant les os longs et la colonne vertébrale. Même si le mécanisme intime n’est pas encore précisément connu, il fait intervenir en plus des désordres énergétiques des modifications du comportement cortical et hypothalamique et des perturbations du GnRh, de la leptine et des estrogènes. La prévention de ces troubles requiert une prise en charge personnalisée par des équipes pluri-disciplinaires réunissant tous les acteurs qui agissent autour de l’athlète, un suivi médical régulier, une sensibilisation de l’environnement familial et une responsabilisation argumentée de toutes les sportives et particulièrement des plus jeunes d’entre elles.

Summary

High-level competition sports can have a variety of negative effects on the female urogenital apparatus. Perineal trauma is rare and is usually associated with certain sports (impalement or hydrotubation during water-skiing, indurated perineal nodules in racing cyclists, and horse-riders’ perineum). Effort incontinence is seen in all sports involving abrupt repeated increases in intra-abdominal pressure that may exceed perineal floor resistance. Sportswomen should be questioned about possible incontinence and be informed of preventive and therapeutic measures.

Les manifestations d’enthousiasme et d’exaltation observées lors des grandes compétitions sportives et des remises de trophée masquent non seulement d’énormes sacrifices mais souvent de cruelles réalités touchant l’intégrité physique, psychologique ou morale avec des conséquences organiques et fonctionnelles insoupçonnées.

Nous nous sommes intéressés au retentissement sur l’appareil génital et urinaire des sports de haut niveau où les exigences de compétition sont extrêmes en nous limitant exclusivement aux effets directs des composantes naturelles du sport (entraînement, compétition, exploits…) et en excluant deux situations qui justifieraient leur propre développement : la grossesse et le dopage.

Qu’entendre par sport de haut niveau ? Il s’agit en fait de toutes les disciplines sportives qui sont exercées individuellement ou en équipe dans un esprit de compé- tition et qui requièrent de la part des sportives un dépassement permanent de soi même avec l’objectif de performance, de record ou de victoire.

Toutes ces situations ont en commun d’exiger :

— des capacités physiques optimales — des aptitudes à affronter et à préparer les confrontations avec d’autres adversaires ou des performances déjà établies.

— un équilibre psychologique entre l’environnement, la vie sportive et la vie personnelle.

Les incidences sur l’appareil génital féminin peuvent s’envisager selon trois rubriques :

— les risques traumatiques — les déséquilibres de la statique pelvienne — les désordres neuro-hormonaux

LES TRAUMATISMES DE L’APPAREIL GÉNITAL FÉMININ

Il s’agit de situations rares voire anecdotiques qui peuvent s’observer dans certains sports.

Les délabrements périnéaux et vaginaux

En dehors des accidents par impact direct et par empalement [1, 2] sur le périnée, le ski nautique offre une situation particulière. Lors des chutes à grande vitesse, le contact du périnée avec la surface de l’eau se fait à des pressions énormes de l’ordre de 6 à 8 bars. Si la coque de protection n’a pas joué son rôle, on assiste à l’irruption dans le rectum et/ou le vagin d’eau à très forte pression. Ainsi peuvent se constituer des délabrements majeurs du sphincter anal avec incontinence anale secondaire, des perforations recto-sigmoïdiennes avec complications péritonéales, plus spécifiquement chez la femme des désinsertions du dôme vaginal, des ruptures des artères cervico-vaginales et utérines avec hémorragies graves. La littérature fait peu état de ces situations mais nous avons été personnellement confrontés dans le cadre d’une expertise à un tel incident ayant gravement menacé la vie d’une jeune femme.

L’induration nodulaire périnéale

Elle réalise une authentique lésion kystique à paroi fibreuse rencontrée chez les coureurs cyclistes, communément appelée « troisième testicule » ou « testicule accessoire ». Même s’il s’agit d’une lésion spécifiquement masculine, elle a été décrite chez les femmes cyclistes [3]. Cette lésion se traite de préférence par exérèse chirurgicale d’emblée en raison des risques infectieux éventuellement aggravés par les infiltrations de corticoïdes qui auraient toutefois leur place au tout début.

Le périnée des cavalières

Cette particularité anatomique est bien connue des gynécologues obstétriciens car elle peut être à l’origine de dystocies basses ou de lésions traumatiques étendues du périnée lors de l’accouchement en raison de modifications chroniques provoquées par l’équitation : hypertrophie des muscles élévateurs, fibrose périnéale. Elle trouve sa solution dans l’analgésie péridurale et l’épisiotomie.

LES TROUBLES DE LA STATIQUE PELVIENNE

Ils se répartissent en fréquence très inégale en :

— incontinence urinaire d’effort — prolapsus génitaux Incontinence urinaire de la sportive

On admet en général que le risque d’incontinence urinaire d’effort est majoré en cas de pratique sportive.

On considère que ce risque est multiplié par deux par rapport à un groupe d’âge égal et à statut hormonal équivalent mais non sportif [4].

Ce problème concerne non seulement les sportives de haut niveau ou de niveau national universitaire ou régional mais aussi les professionnels du sport (professeur de gymnastique, professeur d’aérobic ou même femme soldat…). Et le quart d’entreelles se dit réellement gêné par ce problème [5-8].

Seuls Bo et Borgen comparant 660 athlètes féminines de haut niveau à 765 non sportives ne retrouvent pas de différence significative en terme d’incontinence urinaire d’effort (41 % contre 39 % respectivement) mais seulement 4 % des athlètes avaient déjà accouché contre 33 % des non sportives [9]. Mais le risque dépend du type d’activité réalisée : il est plus important dans les activités dites « à fort impact » (par ordre décroissant de risque : gymnastique, aérobic intensif, trampoline, sport de combat, basket ball plus que volley ball, athlétisme et en particulier courses de haie).

Le tennis qui s’accompagne d’une hyperpression abdominale très importante lors de certains gestes est aussi à considérer comme des sports à haut risque d’incontinence urinaire d’effort.

Ces sports sont en effet caractérisés par des impacts au sol brutaux associés à des efforts violents. Les sports s’accompagnant d’une violente hyperpression abdominale (haltérophilie par exemple) sont également à risque. A l’opposé des activités telles que la natation, le cyclisme ou le golf comportent peu de risque. Dans les activités à risque l’incontinence urinaire d’effort peut entraîner un arrêt de l’activité dans 20 % des cas, un changement de discipline sportive dans 18 % des cas ou tout simplement le port de protection dans 55 % des cas [8].

La prise en charge de cette incontinence est donc nécessaire et doit permettre la poursuite de l’activité sportive sans compromettre la qualité de vie, en particulier sexuelle et obstétricale de ces femmes jeunes et souvent nullipares.

Le mécanisme de l’incontinence urinaire d’effort de la sportive n’est pas différent de celui de l’incontinence urinaire d’effort banale. Les fuites d’urines sont dues à une hyperpression abdominale se répercutant sur une vessie et un urètre dont le support par le plancher périnéal est altéré : c’est la théorie du hamac urétro-vésical de De Lancey. Les sports à risque provoquent en effet une hyperpression abdominale soit chronique soit aigue et des efforts violents plus ou moins brefs qui entraînent des traumatismes répétés sur le plancher périnéal (dont la pression peut aller jusqu’à quatre fois le poids corporel) [10].

Cependant il pourrait exister une prédisposition individuelle : une étude a, par exemple, mis en évidence chez certaines sportives une incontinence toute relative du sphincter strié de l’urètre. Cette même étude mettait également en évidence une hyperlaxité articulaire qui pouvait éventuellement faire suspecter une anomalie du tissu conjonctif. Ainsi certaines gymnastes particulièrement souples choisies ou sélectionnées par cette souplesse, seraient-elles plus exposées à l’apparition d’une incontinence urinaire d’effort[6].Demêmelespossibilitésd’absorptionplusoumoins efficaces de l’impact par le plancher périnéal pourraient également intervenir :

l’existence d’une forte corrélation entre la diminution de la flexibilité du pied et l’incontinence urinaire d’effort chez des athlètes nullipares va dans le sens de cette anomalie préexistante [11]. Par contre, il ne semble pas que la pratique régulière et intensive d’activités sportives à fort impact expose à un taux nettement plus élevé d’incontinence cliniquement significative ultérieurement ; mais cette enquête n’a été réalisée que chez des athlètes de niveau olympique et devrait probablement être vérifiée parmi d’autres catégories de sportives [12].

Le traitement de l’incontinence urinaire de la sportive — traitement qui ne doit être proposé que si la gêne le nécessite — doit permettre la poursuite et/ou la reprise plus ou moins rapide, de l’activité sportive en question. Il ne doit pas compromettre la qualité de vie sexuelle et future ni les possibilités de maternité et d’accouchement par voie naturelle [13].

Les premières options sont conservatrices, en particulier par la rééducation pelvipérinéale éventuellement associée à l’utilisation de tampons vaginaux ou d’obturateurs urétraux. Mais ces mesures suffisent rarement en cas d’incontinence urinaire importante ce qui peut alors justifier une prise en charge chirurgicale faisant appel aux techniques récentes mini-invasives (bandelette type TVT ou transobturatrice) même si le manque de recul de ces techniques nouvelles (concernant la pérennité du résultat et l’absence d’incidence sur les grossesses ultérieures) doivent rendre encore prudent.

La prévention est donc indispensable. Elle repose sur l’information des sportives et de leur encadrement en particulier pour celles qui pratiquent les sports à risque.

Dans une enquête réalisée en 1992 auprès de 155 élèves gymnastes de Clermont Ferrand plus de un sur deux se montrent intéressées par ce sujet et notamment sur la rééducation périnéale [14]. Dans les activités à risque, l’intégration d’un programme d’éducation périnéale devrait être recommandée avec des résultats probablement d’autant plus intéressants qu’il s’adresse à des sportives habituées à un entraînement musculaire et à une discipline rigoureuse.

De même le dépistage des facteurs congénitaux prédisposants et le repérage des exercices à risque devraient être favorisés. Des conseils peuvent être également donnés aux sportives : vidange vésicale avant l’exercice sportif en cause (ce que beaucoup de sportives pratiquent déjà spontanément) et recommandation de ne pas recourir à une restriction hydrique trop importante peu compatible avec leur activité.

Le prolapsus génital

Très curieusement, si l’incontinence urinaire est parfaitement identifiée et documentée, les cas de prolapsus rapportés sont extrêmement rares. L’explication réside vraisemblablement dans le fait que la grande majorité des athlètes n’a pas eu de maternité alors que l’accouchement constitue le facteur déterminant des ptôses génitales. Cependant, il n’est plus rare que des championnes du monde ou des
championnes olympiques reprennent la compétition après une première grossesse.

C’est chez elles qu’il convient de se montrer particulièrement vigilant quant à la reprise de l’entraînement en privilégiant en premier lieu la rééducation périnéale et en l’harmonisant avec la rééducation abdominale qui peut apparaître aux athlètes comme primordiale et prioritaire.

La même vigilance doit s’exercer chez les professeurs de sport et les entraîneuses sportives.

LES INCIDENCES NEURO-HORMONALES

Elles trouvent toutes leur originalité dans les circonstances de survenue, les manifestations cliniques en cascade, l’importance de la prévention.

Les circonstances de survenue

Ces troubles menacent toutes les sportives en raison des contraintes particulières du sport de compétition :

— entraînement intensif au long cours — efforts physiques majeurs répétés — stress de la compétition — recherche de performances — obsession du résultat Certaines disciplines sportives sont plus exposées quand s’ajoutent des exigences pondérales tels :

— les sports artistiques (gymnastique, patinage, plongeon, natation synchronisée) où « l’apparence » joue un rôle dans la notation du jury.

— les sports d’endurance (course de fond, cyclisme, triathlon) — les sports à catégorie de poids (judo, karaté) Toutes ces contraintes sont rarement isolées mais au contraire le plus souvent associées entre elles avec une prépondérance pour certaines associations :

— efforts physiques intenses répétés au long cours — exigence pondérale et diététique draconienne — pression psychologique renforcée par des compétitions répétées.

Enfin, le retentissement sur l’appareil génital féminin est d’autant plus marqué qu’il concerne de très jeunes filles en phase pré-pubertaire, c’est-à-dire à une période ou l’équilibre hormonal est instable, fragile et très sensible aux influences exté- rieures.

Les manifestations cliniques

Ce retentissement sur l’appareil génital s’effectue par l’intermédiaire du cortex cérébral en provoquant une inhibition progressivement totale des noyaux hypothalamiques (arcuate nucleus) responsables de la stimulation cyclique de l’hypophyse et des gonades. Quelquefois même avant d’avoir ovulé, les ovaires sont mis en veille fonctionnelle avec anovulation et carence hormonale notamment estrogénique.

En période péri-pubertaire

On assiste à de profonds bouleversements physiologiques tant sur le plan génital que sur la croissance liée à des facteurs endocriniens, environnementaux et notamment nutritionnels.

La GH via la sécrétion de l’IGF1 constitue le régulateur essentiel de la croissance à cette période.

La GH est stimulée ou régulée par les hormones sexuelles en particulier les stéroïdes, par l’alimentation surtout protidique, les facteurs psychologiques et l’exercice physique. On sait par exemple qu’une activité physique modérée (moins de six à sept heures par semaine) stimule la sécrétion de GH et d’IGF1.

Le pic de masse osseuse est soumis aux mêmes influences hormonales nutrionnelles et génétiques. La GH et L’IGF1 jouent aussi un rôle essentiel de même que l’estradiol et l’apport calcique. L’activité musculaire est stimulante sous réserve d’être modérée. Par contre toute activité supérieure à huit heures par semaine doit être considérée comme excessive chez l’enfant et l’adolescente [25]. Elle peut retentir sur la croissance à la puberté si les apports alimentaires sont insuffisants pour compenser les dépenses énergétiques. Certains sports qui exigent un contrôle sévère du poids peuvent remplir ces conditions délétères telles la gymnastique, la danse, la lutte ou la course de fond [33].

Chez les gymnastes, différentes études ont montré un ralentissement de croissance à partir de dix ans ainsi qu’un retard pubertaire [30-31].

Le retentissement clinique de ces troubles hormonaux sur l’axe gonadotrope se traduit par :

— retard pubertaire — absence ou instabilité de l’ovulation responsable d’insuffisance lutéale — irrégularité menstruelle avec oligospagnioménorrhée (trois à six cycles par an), aménorrhée, (un cycle ou moins par an), absence de règles pendant six mois consécutifs.

— infertilité le cas échéant.

Chez l’adolescente et la jeune femme : la triade de l’adolescente sportive (female Athlete triad) [15-17]

Décrite en 1992 par l’Américan College of Sports Medecine sous l’appellation de Female Athlete Triad (F.A.T.), elle se traduit par des symptômes qui apparaissent dans un ordre chronologique avec des effets en cascade :

— troubles du comportement alimentaire, — aménorrhée, — ostéoporose.

Les troubles du comportement alimentaire [18-22]

Ils sont le plus souvent liés à la nécessité d’une réduction parfois drastique du poids pour l’exercice de la discipline à laquelle s’ajoutent de possibles dérives personnelles en rapport avec l’âge de la sportive, sa structure psychologique, l’intensité et la fréquence de l’entraînement, le début de l’orientation sportive par rapport à la puberté sans oublier l’environnement au sens le plus large du terme (famille, entraîneurs…).

Les moyens pour obtenir cette perte de poids sont bien connus puisque ce sont les mêmes que dans l’anorexie mentale. Ils conduisent à des comportements déviants souvent incontrôlés. Dans une étude [23] publiée en 1987 par Dummer et portant sur 487 nageuses âgées de neuf à dix-huit ans, on retrouve les régimes restrictifs (77 %), les vomissements (flipping) (12,5 %), les laxatifs (2,5 %), les diurétiques (1,5 %).

Chez les athlètes féminines, les désordres alimentaires se situent entre 15 et 62 % et se rencontrent notamment dans les sports d’apparence (gymnastique, patinage, sport équestre, danse…) [23, 24].

Ces pratiques de restriction pondérale ont amené certains auteurs à établir une relation avec la réduction significative de la taille et du poids des championnes olympiques de gymnastique entre 1976 et 1992 (48,1 kg et 1,61 mètres en 1976 pour 37,6 kg et 1,44 mètres en 1992). Cette interprétation doit cependant être nuancée par le fait qu’actuellement les figures imposées dans cette discipline exigent des athlètes, de petit gabarit, sélectionnées sur des critères morphologiques et non modelées par des facteurs alimentaires.

L’aménorrhée

Les mêmes mécanismes évoqués pour les désordres alimentaires sont à l’origine de l’aménorrhée. En outre, tous les résultats [23, 24] montrent l’implication forte de désordres nutritionnels (déficit nutritionnel global par rapport aux dépenses énergétiques, déficit quantitatif en apport lipidique et protéique) sans sous estimer les autres facteurs et notamment l’intensité et la durée des efforts physiques comme dans le jogging [17].

On retrouve aussi en permanence des anomalies de l’axe gonadotrope :

— réduction de la fréquence et de l’amplitude des pulses de LH (Sultan) [25], — suppression des sécrétions cycliques de FSH et de LH, — diminution importante de la sécrétion de leptine (hormone du tissu adipeux), trois fois moins élevée chez les athlètes que chez les sédentaires [26-28].

Toutes ces perturbations aboutissent à une absence de maturation folliculaire, une anovulation, une insuffisance lutéale et un déficit estrogénique important. Cette aménorrhée est réversible à l’arrêt des facteurs responsables et notamment après régularisation alimentaire et énergétique et constante après un an. S’y surajoutent d’autres conséquences endocriniennes (hypercorticisme, diminution de l’IGF1, diminution de T3) [25].

Les pilules mixtes estroprogestatives actuelles rétablissent un pseudo cycle menstruel artificiel et maintiennent une estrogénie à minima notamment avec les pilules les plus couramment utilisées et faiblement dosées à 30 µg d’estrogène.

L’ostéoporose

C’est la conséquence de l’hypoestrogénie prolongée qui agit comme dans la ménopause en provoquant une ostéopénie suivie d’une ostéoporose avec comme consé- quences chez les jeunes athlètes :

— tassements vertébraux, — fractures de contrainte, — scoliose, malgré l’effet positif de l’entraînement physique et du développement musculaire.

L’incidence de telles anomalies ou accidents est significative pour de nombreux auteurs et plus marquée pour certains sports comme les courses à pieds, les danses de ballet ou la différence de pourcentage des fractures de contrainte passe d’environ 20 % pour les athlètes réglées à environ 60 % pour les athlètes aménorrhéiques. La durée de l’aménorrhée est un facteur déterminant. Par contre, les études n’ont pas définitivement établi de corrélation entre fracture et densité osseuse.

Enfin, Warren établit une relation entre l’incidence des fractures et l’âge des premiè- res règles [29].

Evolution

Tous les auteurs signalent une réversibilité de ces troubles sous réserve de la suppression des facteurs contraignants aussi bien alimentaires que psychologiques.

En particulier dans l’année qui suit la reprise d’un comportement normal les règles réapparaissent.

Le traitement de ces troubles neuro-hormonaux

Il peut faire appel à une estrogénothérapie de substitution.

Elle vise à rétablir une estrogénie voisine de la normale mais les résultats sont divergents. En outre, l’utilisation d’estrogènes fait craindre aux athlètes un retentissement négatif — sans fondement — sur leurs performances sportives. Les pilules estroprogestatives ont leur place puisqu’elles apportent le minimum efficace d’estrogènes tout en garantissant un effet contraceptif. Leur efficacité sur l’ostéoporose est discutée avec des enquêtes peu nombreuses et discordantes quant à l’impact sur la densité osseuse.

L’hormone gonadotrophine chorionique (HCG) considérée comme un produit dopant illicite comme les anabolisants n’a pas sa place dans ce traitement.

Les bi-phosphonates ont fait l’objet d’expérimentation sans résultat définitif.

La prévention

En fait, seules les mesures préventives visant à un compromis entre les exigences sportives quelles qu’elles soient et un équilibre alimentaire et psychologique sont de nature à éviter ces situations infiniment regrettables et même tout à fait inacceptables s’agissant de jeunes voire de très jeunes filles. Elles doivent prendre notamment en compte l’âge des sportives à leur début [29], leur statut pubertaire, la durée hebdomadaire, l’intensité et le rythme des entraînements, la fréquence et la répétition des compétitions.

Ces mesures préventives passent en outre par une information et des règles de bonne conduite applicables à tous les échelons de l’exercice sportif qu’il s’agisse des responsables de club, des fédérations sportives, des entraîneurs, des médecins de club, des diététiciens, des psychologues, des sponsors, en un mot de tous ceux qui de près ou de loin accompagnent la jeune sportive. Il faut insister sur le rôle déterminant des parents qui doivent non seulement les protéger des sollicitations voire des influences mercantiles mais être concernés par les mesures auxquelles sont soumises leurs adolescentes.

Les recommandations les plus fortes concernent :

— l’équilibre et le régime alimentaires établis et suivis par des nutritionnistes et des diététiciens professionnels, — les conditions des entraînements tant en ce qui concerne l’intensité des séances que du temps cumulé par semaine (ne pas dépasser huit heures pas semaine avant la puberté). Quand elles ne sont pas respectées, les risques d’incidents sont fortement majorés, — la limitation des compétitions,
— l’encadrement psychologique est tout aussi essentiel et nécessite la coopération active de l’encadrement familial avec l’aide de professionnels, — le contrôle d’influence des coachs, de la médiatisation et de ses éventuelles conséquences mercantiles, — la mise en place d’une coordination efficace entre tous les acteurs et responsables des sports de haut niveau, qu’il s’agisse des clubs, des fédérations, des institutions spécialisées s’unissant dans une même préoccupation autour de la sportive avec une place particulière pour le médecin. Celui-ci reste le recours obligé pour l’écoute délicate des problèmes gynécologiques de l’adolescente et la mise en œuvre de mesures thérapeutiques.

Toutes ces dispositions ne peuvent à elles seules suffire. Elles supposent une information éclairée, une participation consentante et une responsabilisation de tous les instants des athlètes et surtout des plus jeunes d’entre elles. Elles visent à éviter et à condamner un acharnement qui confine parfois à l’esclavage sportif au profit d’un esprit de compétition sain toujours animé par des principes élémentaires de précaution et plus simplement par le bon sens.

REMERCIEMENTS

A Madame le Docteur Françoise FRAISSE et Madame le Docteur MAITRE, Département Médical, Institut National du Sport et de l’Education Physique, 11 Avenue du Tremblay, 75012 PARIS pour leur précieuse collaboration et la richesse de leur expérience.

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[33] MALINA R.M. — Physical growth and biological maturation of young athletes.

Exerc. Sport Sci.

Rev. 1994 , 22 , 389-433.

DISCUSSION

M. Roger HENRION

Est-il vrai que certaines athlètes soviétiques de haut niveau étaient volontairement fécondées puis avortées pour bénéficier des modifications biologiques du début de la grossesse ?

Qu’espéraient exactement les entraîneurs de cette pratique monstrueuse ?

Il est tout à fait exact, même si les informations sont confidentielles qu’un certain nombre de jeunes athlètes ont été victimes de ces pratiques ignobles et scandaleuses avec l’arrière pensée de les faire bénéficier d’éventuels bienfaits de la grossesse sur la masse sanguine et le relâchement musculo-ligamentaire. En fait ces modifications ne sont réelles qu’en fin de grossesse et donc inopérantes dans la période concernée. La réglementation actuelle interdit par extension l’usage de HCG, inscrite dans le registre des produits dopants et interdits chez les femmes mais également chez l’homme pour lesquels cette hormone spécifique de la grossesse augmente la sécrétion endogène de testostérone.

M. Jean-Louis CHAUSSAIN

La perte calcique liée à l’hypoestrogénisme est en grande partie compensée par l’exercice physique. L’analyse d’une large population de sportives de haut niveau a montré que la diminution de la densité osseuse est deux à trois fois moins fréquente que dans une population comparable non sportive. La déprivation calcique, liée à la fois à l’activité sportive et aux régimes alimentaires non contrôlés est responsable de l’aménorrhée des sportives. Le traitement estrogénique est-il justifié alors qu’un supplément alimentaire permettrait d’obtenir des résultats meilleurs à court et long terme ?

Dans la mesure où tous les troubles constatés, et notamment l’aménorrhée puis l’hypoestrogénie, ont pour primum movens un déséquilibre entre apport calorique et dépenses énergétiques, les recommandations capitales visent à rétablir non seulement un régime alimentaire équilibré à la fois en protéines et en calcium mais également à mieux adapter les entraînements et le rythme des compétitions notamment chez les plus jeunes athlètes.

Les estrogènes ont une influence bénéfique pour corriger l’hypo-estrogénie mais leur influence sur la réduction osseuse n’est pas bien évaluée. Par ailleurs les athlètes sont très réticentes à la prise de médicaments en raison des contrôles sportifs. Enfin sur les très jeunes athlètes à la croissance inachevée les estrogènes accélèrent l’ossification des cartilages de conjugaison avec un risque potentiel sur l’évolution de la taille.

M. Charles-Joël MENKES

La reprise d’une alimentation normale avec un apport de vitamines et calorique suffirait et la réapparition des règles permettrait de corriger la perte de masse osseuse. Dans ces conditions, chez des sujets jeunes, y a-t-il vraiment une indication des biphosphonates, dont on ne connaît pas l’effet, à très long terme, sur l’os.

La réapparition des règles est effectivement conditionnée par la reprise d’un fonctionnement normal de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien et dans ce domaine le retour à une alimentation équilibrée mais aussi le contrôle des dépenses énergétiques sont essentiels, à condition de restaurer à un niveau correct l’indice de masse graisseuse. Les biphosphonates sont actuellement en cours d’expertise dans les cas d’ostéopénie voire d’ostéoporose chez les sportives mais les résultats ne sont pas actuellement, à ma connaissance, suffisamment documentés pour en recommander l’usage régulier.

M. Jean NATALI

Pouvez-vous nous donner quelques indications sur l’état de santé des danseurs de ballet — autrement dit en France des ‘‘ petits rats ’’ de l’Opéra national.

Les danseuses de corps de ballet représentent un groupe de sportives de haut niveau particulièrement concernées par tous les problèmes rencontrés chez les autres sportives comme le soulignent toutes les statistiques étrangères publiées. On y retrouve les mêmes contraintes liées à l’âge des sujets, au début de l’engagement sportif, aux exigences de poids et d’entraînement. En France il serait très opportun d’approfondir la question.

M. Jacques BATTIN

Il est maintenant connu que, plus que le volume horaire de l’activité physique, c’est la balance énergétique qui est la donnée essentielle. Si elle se négative, la liptine baisse et déprime l’axe gonadotrope. Le lien entre liptine et axe est prouvé par le déficit génétique en lytine et son récepteur. La surveillance des sportives de haut niveau, comme le font les médecins du sport, à l’incitation de Martine Duclos avec l’absorptométrie biphotonique permettant d’apprécier la masse graisseuse et la DMQ, n’ont-elles pas commencé à donner des résultats encourageants ?

Les travaux de Martine Duclos à Bordeaux sont effectivement très intéressants et contributifs. Ils constituent un argument convaincant pour que l’on définisse un certain nombre de paramètres permettant d’apprécier le statut biologique et général des sportives et de mieux ainsi contrôler leur carrière, tout particulièrement pour les plus jeunes d’entre elles. Cela suppose une évaluation préalable de ces critères — la leptine, l’indice de masse graisseuse, la densité osseuse mais aussi le taux d’estrogène, — la GH — susceptibles d’être recommandés aux structures qui participent à l’encadrement des sportives de haut niveau.

M. Guy DIRHEIMER

Je pense qu’il faudrait mieux informer, les parents de ces jeunes championnes, des risques que courent leurs enfants. Il faudrait réfléchir par quels moyens. Peut-être par des articles
dans la presse sportive sur ce sujet ? Peut-être par une information écrite obligatoirement donné par les clubs sportifs à tous les parents des licenciées de ces sports à risque ?

Les suggestions que vous énoncez sont particulièrement pertinentes. D’une manière très générale il conviendrait que tous les acteurs qui interviennent dans l’accompagnement et l’encadrement des jeunes sportives soient sensibilisés dès le début de leur engagement sportif. Cela justifierait une réflexion approfondie sur les moyens à adopter pour atteindre l’objectif qui est de protéger les athlètes. Il faut aussi et peut-être surtout responsabiliser très vite et très tôt les sportives qui commencent précocement l’entraînement (cinq ans chez les danseuses, huit ans pour les gymnastes…) M. Pierre GODEAU

L’ostéoporose peut être prévenue chez l’adulte par une activité physique comportant un appui au sol alors que des activités comme la natation ou le cyclisme semblent moins efficaces que la marche ou la course. Or il semble que la natation à haut niveau s’accompagne de moins d’ostéoporose que d’autres disciplines. N’y a-t-il pas là un paradoxe ?

Le paradoxe est réel car l’entraînement des nageuses est tout aussi intensif que celui des autres athlètes et il se pratique dans des conditions qui réduisent les effets des appuis au sol et de la pesanteur. L’une des hypothèses avancées pour expliquer cette « protection » des nageuses à l’égard des conséquences hormonales et osseuses serait liée à une élévation beaucoup moins marquée de la température corporelle lors des efforts d’entraînement et de compétition ce qui limiterait les dysfonctionnements hypothalamo-hypophysaires.


* Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine. ** Service d’Urologie, C.H.R.U. de Lille 59037 Lille Cédex. *** Hôpital Jeanne de Flandre, 59037 Lille Cédex. Tirés-à-part : Professeur G. CREPIN, adresse ci-dessus. Article reçu le 6 juin 2005, accepté le 30 janvier 2006 .

Bull. Acad. Natle Méd., 2006, 190, no 7, 1479-1493, séance du 10 octobre 2006