Résumé
Bien que le traitement de remplacement dopaminergique soit utilisé depuis les années 1960 dans la maladie de Parkinson, ce n’est que récemment que les troubles du comportement associés à ces médicaments ont été décrits. Réunis sous le terme « d’addiction comportementale », ils comprennent les troubles du contrôle des impulsions, le syndrome de dérégulation dopaminergique, et le punding. Tandis que l’addiction proprement dite survient quasi exclusivement avec de la levodopa, les troubles du contrôle des impulsions apparaissent électivement sous agonistes dopaminergiques. Dans la maladie de Parkinson, la prévalence de ces troubles estimée à 10 à 17 % est largement supérieure à la population générale. L’addiction comportementale dans la maladie de Parkinson représente donc un problème majeur de santé publique en raison de ses impacts familiaux, sociaux, économiques et juridiques. La prévention et la diminution des doses de traitement dopaminergique associé sont pour l’heure les bases de la prise en charge de ces troubles.
Summary
Although dopamine replacement therapy has been used in Parkinson’s disease since the 1960s, it is only recently that behavioral disorders associated with these drugs have been described. Gathered under the term “behavioral addiction”, they include impulse control disorders, dopamine dysregulation syndrome (DDS), and punding. Whereas addiction per se occurs almost exclusively with levodopa, impulse control disorders appear preferentially during dopamine agonist therapy. The prevalence of these disorders is estimated to be 10-17% in Parkinson’s disease, a rate far higher than in the general population. Behavioral addiction in Parkinson’s disease is thus a major public health problem, notably because of its familial, social, economic and legal implications. Preventive measures, and dopaminergic drug dose reduction, are currently the best strategies for managing these disorders.
Bull. Acad. Natle Méd., 2014, 198, no 7, 1297-1308, séance du 14 octobre 2014