Communication scientifique
Séance du 22 mars 2022

Actualité de la génétique des chondrocalcinoses

Familial chondrocalcinosis: An update

P. Richette (a, ⁎, b) , H.-K. Ea (a, b), T. Bardin (a, b), C. Collet (b, c), P. Netter (d)

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

Les formes familiales de chondrocalcinose sont exceptionnelles, car très peu de familles ont été rapportées. Deux formes de transmission autosomique dominante ont été identifiées. L’une liée au locus CCAL1, sur le chromosome 8q, où se trouve le gène TNFRSF11B et la deuxième liée au locus CCAL2, sur le chromosome 5p et qui code pour la protéine ANKH. Les tableaux cliniques de ces deux formes semblent légèrement différents : si les mutations de ANKH sont responsables d’une forme inflammatoire polyarticulaire, la mutation dans TNFRSF11B s’associe à une polyarthropathie qui paraît précéder l’apparition des dépôts de pyrophosphate de calcium (PPC). Les mutations dans ANKH sont décrites comme étant de type gain de fonction : elles ont été mises en évidence en 5’UTR, ainsi que dans les exons 1, 2 et 12 du gène. Elles sont à l’origine le plus souvent d’une accumulation de pyrophosphate inorganique (PPi) qui expliquent les dépôts de PPC dans les cartilages. En revanche, la mutation TNFRSF11B semble être de type perte de fonction et ne s’accompagne pas d’anomalie du métabolisme du PPi ni de l’expression de ANKH. Les mécanismes à l’origine les dépôts de PPC ne sont pas connus, mais semblent faire intervenir une augmentation de la résorption de l’os sous-chondral.

Summary

Familial forms of chondrocalcinosis are exceptional, as very few families have been reported. Two forms of autosomal dominant transmission have been identified. One is linked to the CCAL1 locus, on chromosome 8q, where the TNFRSF11B gene is located, and the second is linked to the CCAL2 locus, on chromosome 5p, which codes for the ANKH protein. The clinical pictures of these two forms seem to be slightly different : while the mutations in ANKH are responsible for a polyarticular inflammatory form, the mutation in TNFRSF11B is associated with a polyarthropathy that seems to precede the appearance of calcium pyrophosphate deposits (CPP). Mutations in ANKH are described as gain-of-function mutations: they have been identified in the 5’UTR, as well as in exons 1, 2 and 12 of the gene. They are most often responsible for an accumulation of inorganic pyrophosphate (PPi), which explains the PPC deposits of PPC in cartilage. In contrast, the TNFRSF11B mutation appears to be a loss-of-function type and is not accompanied by abnormalities in PPi metabolism or ANKH expression. The mechanisms underlying SLC deposition are not known but appear to involve increased resorption of subchondral bone.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2022.03.010

Accès sur le site EM Consulte

(a) Service de rhumatologie, hôpital Lariboisière, AP–HP, 2, rue Ambroise-Paré, 75010 Paris, France
(b) Université de Paris, Inserm, UMR-S 1132 BIOSCAR, 75010 Paris, France
(c) UF de génétique moléculaire, hôpital Robert-Debré, AP–HP, 75019 Paris, France
(d) UMR 7365 CNRS, université de Lorraine, France

⁎Auteur correspondant.

Bull Acad Natl Med 2022;206:813-7. Doi : 10.1016/j.banm.2022.03.010