Résumé
Pendant des siècles, la médecine a été impuissante devant les fléaux épidémiques, tel que le mal des ardents. Il n’y avait que le recours aux saints intercesseurs pour aider les malades abandonnés des médecins. Saint-Antoine, l’ermite du désert égyptien, fondateur du monachisme oriental, parce qu’il avait résisté au feu des tentations, fut choisi comme patron de l’ordre hospitalier des Antonins, véritables précurseurs de l’Assistance publique entre le XIIe et le XVIIIe. C’est à ce saint thaumaturge qu’avaient recours les malades atteints du feu saint-Antoine que la gangrène des extrémités tuait ou transformait en démembrés, appelés aussi égrotants. Ce fléau était lié à l’effet vasoconstricteur ischémiant de l’ergot de seigle, qui contaminait les farines, particulièrement en période de disette. La suppression de pain ergoté, en éliminant la cause de cette intoxication, assura longtemps la réputation des Antonins. L’ergotisme était si redouté qu’il suscita de nombreuses gravures sur bois en pays germaniques et des représentations picturales qui sont autant de témoignages saisissants.
Summary
Ergotism was known as Holy Fire or st Antony’s Fire in the Middle Ages, because of the burning sensations and limb gangrene it entailed. It was a frequent disorder, caused by eating rye flour contaminated by the fungus Claviceps purpurea. The Hospitable Order of St Antony was founded near Vienne in France, and counted 400 establishments in Europe by 1777. Ergotism is the subject of an abundant iconography, including statues and paintings. Woodcuts show the temptations of St Antony, with strange and diabolic scenes, and individuals with gangrenous limbs. Germanic woodcuts of the XVth century show various stages of ergotism and hands and feet. The tryptics of Bosch and Grunewald bear witness to the frequency and gravity of this disorder, at the beginning of the XVIth century.
Le mal des ardents dû à l’usage de pain de seigle ergoté a été un des innombrables fléaux épidémiques qui ont répandu la terreur et fait rechercher une protection surnaturelle dans l’ignorance de leur étiologie. Parmi les innombrables saints intercesseurs — il y en avait pour toutes les maladies, certains étant généralistes, d’autres spécialisés — saint Antoine ermite, le fondateur du monachisme oriental, fut choisi comme patron de l’ordre hospitalier des Antonins, parce qu’il avait résisté au feu des tentations. Le raisonnement analogique était coutumier en ces temps imprégnés de mysticisme et de symbolisme. Cet ordre prit en charge du xiie au xviiie siècle les égrotants estropiés par l’ischémie gangreneuse. Celle-ci a suscité une iconographie abondante, des gravures germaniques anonymes et des triptyques célèbres, comme ceux de J. Bosch et M. Grunewald qui rappellent l’œuvre médico-sociale des Antonins, laquelle est tombée, depuis, dans un total oubli.
Le mal des ardents ou feu saint-Antoine
Après la brève renaissance carolingienne, l’Occident retomba dans le chaos. Les fléaux se succédaient. Aux invasions, aux guerres et aux disettes s’ajoutaient toutes sortes de « pestes » épidémiques semant la désolation. Il n’est pas étonnant qu’en cette dramatique période, autour de l’an mil, on ait cru à la fin du monde, à la colère du Ciel, surtout quand survint une calamité inconnue jusque là, l’ignis sacer. Ce vieux terme était déjà récusé par Hippocrate au sujet de l’épilepsie, car, pour lui, les maladies n’avaient que des causes naturelles, qui pouvaient être étudiées et comprises par l’observation. L’ ignis sacer était appelé aussi plaga ignis divini , ignis infernali et même ignis judicialis, termes indiquant la charge de culpabilité entourant cette maladie, interprétée comme beaucoup d’autres dans l’ignorance de leurs causes, comme la punition divine d’une faute obscure. Sempiternel retour du péché originel, qui a distillé son venin de génération en génération.
Les chroniqueurs médiévaux, pour la plupart des religieux, tels Flodoart, Raoul Glaber, Adhémar de Chabannes, Sigebert de Gembloux, Aymar Falco donnèrent des descriptions concordantes de cette peste de feu qui consumait les corps et détachait les membres gangrenés après des douleurs intolérables. Toutes les régions étaient touchées, l’Ile-de-France, la Lorraine, le Limousin, l’Aquitaine lors des épidémies qui faisaient des dizaines de milliers de morts et d’estropiés. La Vierge, qui a été de tout temps considérée comme la plus puissante des médiatrices, a été invoquée d’emblée, ainsi que les saints locaux, Sainte Geneviève, Saint-Martial, Saint Hilaire. Mais, dans cette compétition, ce fut saint Antoine l’Égyptien (251- 356), qui l’emporta, ses reliques venant d’arriver en Dauphiné. Ce père du désert nous est connu grâce à son disciple, Athanase, patriarche copte d’Alexandrie, l’église copte, étymologiquement égyptienne, étant la première église chrétienne. Il s’agit plutôt d’une hagiographie [1] que d’une biographie, pour exhorter les moines à ressembler au fondateur du monachisme et à résister, comme lui, au feu des tentations qui ne manquent pas d’assaillir l’ascète. Repris au xiiie siècle par l’évêque génois Jacques de Voragine dans la Légende dorée [2], compendium de tous les récits hagiographiques, le témoignage d’Athanase eut une influence durable sur les théologiens et les artistes, qui y puisèrent jusqu’à nos jours une iconologie du bien et du mal.
L’ordre hospitalier des Antonins
Au début se constitua une confrérie pour soigner les égrotants qui accouraient de toutes parts se mettre sous la protection de saint Antoine. Il paraissait préférable de demander la guérison au Tout-Puissant courroucé par un intermédiaire estimé qui saurait plaider le pardon et la guérison. L’avocat du monde profane est dans ce cas un saint intercesseur. Très vite, un conflit d’intérêt naquit entre le petit prieuré dauphinois gardant les reliques et débordant de malades, alors que les ressources affluaient à la puissante abbaye bénédictine de Montmajour, qui, depuis Arles, contrôlait la Provence et le Dauphiné. En 1247 le pape Innocent IV créa l’ordre hospitalier des Antonins, ou Antonites en Allemagne, selon la règle des chanoines de saint-Augustin et en 1297, Boniface VIII le rendit autonome, dépendant seulement du Saint-Siège. Le prieuré devint abbaye chef d’ordre à Saint-Antoine-enViennois, près de Lyon, avec un abbé élu et un hôpital de deux cents lits. Les fonds arrivèrent alors à l’institution charitable grâce aux quêtes exclusives au nom de saint Antoine et aux subsides des papes de Rome et d’Avignon, des dauphins et rois de France, des empereurs romains germaniques. Maximilien leur avait même accordé l’emblème de l’aigle à deux têtes soutenant le tau symbolisant la béquille des égrotants. L’institution des cochons de saint Antoine, nourris au gré de leurs errements dans les communes, apportait la viande et le baume pour les malades, jusqu’à leur suppression au xvie siècle par mesure d’hygiène.
Au temps de son plus grand rayonnement, l’ordre comptait quarante et une commanderies générales, deux cents préceptories et quatre cents hôpitaux dans l’Europe médiévale, y compris en Méditerranée orientale et dans le Moyen-Orient [3]. Le plus grand nombre était dans le sillage de l’abbaye-mère dans la vallée du Rhône, en Alsace, en Lorraine et le long de la côte Atlantique sur les chemins des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle (fig. 1). Il semble qu’il y ait eu une corrélation entre la répartition des hôpitaux antonins et l’incidence des épidémies d’ergotisme.
Témoignent encore de cette grandeur passée, l’abbaye chef d’ordre en Dauphiné entourée de son village médiéval et son pendant, de l’autre côté des Alpes, la préceptorie de Sant-Antonio-di-Ranverso, près de Turin, les deux conservant des monuments et des fresques du xve de grand intérêt. On peut y joindre le polyptyque
Fig. 1. — Préceptories et hôpitaux des Antonins dans l’Europe médiévale (d’après Mischlewski) commandé à Mathias Grünewald pour la préceptorie d’Issenheim, ce monument de l’art, daté de 1510, étant aujourd’hui conservé au musée de Colmar en Alsace.
On possède la liste des quinze grands maîtres de 1100 à 1297 et des trente-cinq abbés successifs, presque tous français, jusqu’à la dissolution de l’ordre en 1776. La description la plus complète de la prise en charge des égrotants a été faite en 1200 par le chartreux Hugues évêque de Lincoln, quand il s’était arrêté à Saint-Antoine-enViennois sur le chemin de la Grande Chartreuse [4]. De même, les statuts des hôpitaux antonins nous sont parvenus [5]. Réservés exclusivement au mal des ardents, y compris pendant la période des séquelles, l’obligation était faite de démasquer toute supercherie et lors des épidémies, il y avait une répartition des malades suivant les disponibilités dans les divers hôpitaux de l’ordre. Le déclin vint avec la diminution des ressources et des épidémies d’ergotisme, par suite d’un meilleur drainage des sols évitant le développement de l’ergot de seigle. La relation entre le mal des ardents et l’ergot de seigle, attendra le xviie siècle pour être incriminée à propos de la gangrène des Solognots et prouvée expérimentalement par l’Abbé Teissier et de Jussieu entre 1770 et 1780. Le champignon parasite des céréales sera dénommé Claviceps purpurea, et ses nombreux alcaloïdes seront isolés et utilisés en thérapeutique à partir du xxe.
L’iconographie de l’ergotisme
La gangrène ischémique nécessitait souvent le recours à l’amputation. Dans leur bel ouvrage sur l’histoire de la chirurgie à Strasbourg, Louis et Emmanuelle Hollender ont montré comment la corporation des Wundärzte, médecins des plaies, avait formé dès le xiie siècle un corps d’élite. Ignorant le latin, s’exprimant en langue germanique vulgaire, ils étaient ainsi protégés du dogmatisme scolastique qui régna si longtemps en pays latin, ce qui leur permit de privilégier l’observation directe et l’expérience [6]. Parmi eux, Hans von Gersdorff, né vers 1450 près de Wissembourg en Basse Alsace et mort en 1522, avait acquis une solide expérience sur les champs de bataille parmi les troupes strasbourgeoises opposées à Charles le Téméraire. Il nous intéresse ici parce qu’il fit paraître en 1517 chez Schott à Strasbourg son Feldtbuch der Wundtartzney, manuel militaire des blessures de guerre. Cet ouvrage eut un grand succès, car il fut réédité quatre fois entre 1524 et 1540 à Strasbourg, traduit en latin en 1542, publié à Francfort en 1551 et à trois reprises en néerlandais en 1593, 1622 et 1651. C’est le lieu de rappeler que Gutemberg vécut à Strasbourg de 1434 à 1444, ce qui explique l’essor de l’imprimerie dans cette ville libre, florissante qui fut une des premières à sortir du Moyen Âge. Hans von Gersdorff était le chirurgien de l’hôpital antonin de Strasbourg, où seuls les laïcs pouvaient pratiquer des interventions sanglantes, le quatrième concile de Latran, en 1215, les ayant interdites aux clercs.
Le Feldtbuch contient vingt-trois gravures dont une représente une panoplie d’instruments, une autre une amputation de jambe. Le patient étant assis, un aide retire la peau en arrière, il la fixe et met un garrot à plusieurs tours, puis l’os est coupé avec une scie et non à la hache, enfin l’assistant rabat les muscles et la peau pour recouvrir l’os. Au second plan, un égrotant ayant un pansement à la main gauche, porte sur son habit le tau des Antonins (fig. 2). Cette gravure dite serratura, c’est à dire sciage, est la première image connue d’une amputation, dont Hans von Gersdorff dit en avoir réalisé plus d’une centaine à l’hôpital antonin de Strasbourg, lequel dépendait d’Issenheim.
Le Feldtbuch comporte aussi une gravure sur bois qui a l’intérêt d’associer le patron des Antonins avec ses attributs symboliques permettant aussitôt de l’identifier (le tau, la ou les clochettes pour appeler aux quêtes, le livre de la règle, le cochon antonin et le feu) et une victime du feu qui lève la main gauche en un geste de supplication. La vérité clinique est sacrifiée à la signification symbolique, puisque le patient est représenté avec une invalidité, la jambe droite appuyée sur un pilon, pour
Fig. 2. — Amputation de jambe à l’hôpital antonin de Strasbourg. Gravure sur bois du Feldtbuch de Hans von Gersdorff, 1517.
Fig. 3. — Saint Antoine imploré par un malade atteint du mal des ardents. Gravure sur bois du Feldtbuch de Hans von Gersdorff, 1517.
permettre la marche, la main droite s’aidant du tau, ce qui correspond à la phase des séquelles invalidantes, alors que de la main gauche s’élèvent des flammes, pour figurer le mal des ardents à son début (fig. 3).
Des gravures germaniques anonymes du xve montrent des images similaires. Dans celle de la figure 4, le maître du feu est entouré de deux égrotants aux mains « enflammées », tandis que deux diables velus frappent aux fenêtres, en rappel des tentations subies par l’ascète. La figure 5, datée de 1450, est encore plus suggestive avec des mains et des pieds suspendus en « ex-voto anatomiques », coutume antique et encore en usage pour remercier de la guérison, même au prix d’une infirmité. Une fresque lorraine de Sillegny montre aussi le rôle de saint Antoine intercesseur.
Des nombreux tableaux concernant ce thème et conservés dans les musées, nous retiendrons surtout le fameux triptyque de Hiéronymus Bosch daté de 1500-1505, les tentations de saint Antoine du musée d’art antique de Lisbonne, dont il existe une douzaine de répliques. Saint-Antoine y est représenté quatre fois. Le saint agenouillé au centre du panneau médian nous regarde avec sérénité après les épreuves qu’il a subies, lévitation et chute sur le panneau de gauche et tentations sur le panneau de droite. On reconnaît deux égrotants sur le panneau central. L’un d’eux debout appuie son membre amputé sur un pilon, tandis que l’homme étendu, au chapeau haut-de-forme et à la cape rouge, regarde un pied (son pied ?) détaché où l’os est à nu. Certains exégètes de Bosch [7] — et son hermétisme en a suscité beaucoup — ont cru y voir un magicien avec sa canne, alors que le pied détaché par la gangrène posé sur un linge et la béquille en forme de tau sont une allusion évidente à l’ergotisme.
Une confirmation que ce peintre connaissait les conséquences du mal des ardents est apportée par son triptyque du Jugement dernier de Vienne. Sur le volet fermé de droite en grisaille, en bas de Saint Bavon, un égrotant regarde à nouveau son pied détaché posé sur un linge. Osons même supposer que Bosch aurait usé d’acide dlysergique, alcaloïde hallucinatoire de l’ergot, pour concevoir un tel délire des formes dans son univers pictural ?
Les Antonins avaient-ils des remèdes spécifiques ?
En plus du pain dépourvu de l’agent toxique et du saint Vinage, les hôpitaux antonins disposaient de la thériaque, dont un des composants majeurs, l’opium, avait une vertu antalgique. On sait aussi que les monastères devaient entretenir un jardin des simples, avec un herboriste jouant le rôle d’apothicaire. L’usage des plantes médicinales remonte à Sumer, à l’Egypte ancienne et au Corpus hippocratique. La Materia medica de Dioscoride, codifiée par Galien et enrichie de l’apport arabophone, en particulier andalou, utilisait les plantes selon la théorie des contraires et des humeurs. Les clercs interprétèrent les vertus des plantes selon un raisonnement analogique, comme un signe de la Providence mettant les ressources végé- tales à la disposition des humains. Le jardin médicinal devint mystique, les fragrances participant de cette mystique, comme l’odeur de sainteté révélant les corps saints [8, 9]. Les Antonins distinguèrent le feu ardent du feu de glace, ce
Fig. 4. — Saint Antoine, égrotants et ex- voto. Gravure sur bois, 1450 (cabinet des estampes, Munich).
Fig. 5. — Saint Antoine, égrotants et ex-voto. Gravure sur bois, 1450 (cabinet des estampes, Munich).
dernier correspondant aux parties insensibles, prêtes à se détacher sous l’effet de l’ischémie. Les herbes dites chaudes telles que les orties et la moutarde étaient utilisées en frictions dans les feux de glace, pour provoquer une vasodilatation et la reprise de la circulation ; au contraire les herbes froides, roses, violettes, étaient opposées aux douleurs du feu ardent initial. Ce raisonnement paraît fondé depuis que l’on reconnaît aux dérivés de l’ergot une action vaso-active. Ces plantes étaient utilisées en onguent ou per os, et leurs formules tenues secrètes ont été retrouvées par
E. Clementz [10].
Dans de nombreux tableaux liés à l’iconographie antonine [11] le saint thaumaturge est associé à un herbier médicinal. Le plus représentatif est dû à Mathias Grünewald, qui a peint son célèbre retable en 1510, à la demande de Guy Guers, précepteur antonin d’Issenheim. Face au retable sculpté de Nicolas de Haguenau au milieu duquel saint Antoine trône en abbé, celui de Grünewald, chef d’œuvre de la peinture universelle, est le joyau du musée Unterlinden de Colmar. Composé de huit panneaux ouverts selon les fêtes liturgiques, celui de la rencontre des deux ermites, thème souvent repris par les artistes, est un paradigme d’herbier thérapeutique. Paul de Thèbes est vêtu d’une tunique de feuilles de palmier tressées, selon l’indication de J. de Voragine [2], tandis qu’Antoine est habillé somptueusement, non en ermite, mais en dignitaire de l’ordre dont il est le patron. De l’ensemble de la scène se dégage une impression de sérénité accentuée par la présence de la biche qui se repose au pied des deux ermites, dans une symbolique paradisiaque. Le paysage évoque plus la forêt vosgienne que le désert égyptien rappelé par le palmier. L’oiseau qui apporte le pain, dans une symbolique eucharistique du pain partagé venant du ciel, ressemble plus à un coq de bruyère qu’à un corbeau. En bas du panneau, sont représentées les armes du commanditaire antonin et quatorze plantes médicinales dont la scrofulaire aquatique dite aussi herbe de saint Antoine. Un pavot , papaver dubium, pousse près de Paul l’ermite ; la prunelle , prunella vulgaris, dont l’ancien nom en alsacien est sankt Antonikrüt est visible à côté de saint Antoine. Toutes les plantes médicinales représentées par Grünewald sont répandues en Alsace et à l’étage inférieur des Vosges.
CONCLUSION
En cherchant les signifiants, ce qui est caché sous le visible présenté par l’art, se rencontrent des disciplines aussi diverses que l’histoire de la médecine, la théologie historique et l’histoire des mentalités appelée aussi psycho-sociologie historique, dans un lien qui permet d’appréhender les constantes de l’angoisse humaine quelles que soient les époques et les interprétations. Il n’est pas étonnant que la santé — notre bien le plus précieux — offre le plus vaste champ de problématiques. L’ergot de seigle est une plante médicinale précieuse. Son histoire est exemplaire de la méthodologie à suivre en pharmacologie, le monde végétal offrant d’autres exem- ples de vertus à certaines doses et de toxicité à une posologie non contrôlée (digitale, pavot, pervenche, colchique…).
BIBLIOGRAPHIE [1] Athanase saint. — Vie d’Antoine, introduction, traduction du grec, notes, index par G.J.M.
Bartelink . Sources chrétiennes, no 400, éd. du Cerf, Paris, 1994.
[2] Voragine J. de. — La Légende dorée , Garnier, Flammarion, Paris éd. tomes 1 et 2, 1967.
[3] Mischlewski A. — Un ordre hospitalier au Moyen Âge, les chanoines réguliers de SaintAntoine-en-Viennois . Presses Universitaires de Grenoble, 1995.
[4] Magna Vita Sancti Hugonis Lincolniensis. — Lib.V, cap. XIII-XIV, éd et trad. anglaise par Décima L. Douie et Hugh Farmer . Nelson ed. Londres, 1901-1902, rééd. 1985.
[5] Darodes G. — Statuts de l’hôpital des démembrés de Saint-Antoine. Recueil de textes latins et étrangers choisis et traduits sur l’hôpital de Saint-Antoine du e e
XII au XV siècle. éd. Guirimand,
Grenoble, 1991 .
[6] Hollender L., During-Hollender E. — Chirurgiens et chirurgie à Strasbourg . Strasbourg, éd. Coprur, 2000 .
[7] Friedlander M., Cinotti M. — Tout l’œuvre peint de J. Bosch. Paris, Flammarion, 1967 .
[8] Dilleman G. — « La pharmacopée au Moyen Âge »
Revue Histoire de la Pharmacie. I. Les ouvrages », 1968,199 , 163-170 — « Les médicaments » 1969, 200, 235-243.
[9] Beck B. — « Jardin monastique, jardin mystique. Ordonnance et signification des jardins monastiques médiévaux » Revue Histoire de la Pharmacie, 2000, I, 87 , 377-394.
[10] Clementz E. — Les Antonins d’Issenheim. Essor et dérive d’une vocation hospitalière à la lumière du temporel. Thèse d’Histoire, Besançon, 1995 et éd. Soc. Sav. Alsace, Strasbourg, 1998.
[11] Battin J. — Le feu saint Antoine ou ergotisme gangreneux et l’iconographie antonine, des origines à nos jours. Thèse de doctorat d’histoire de l’Art, Université Michel de Montaigne — Bordeaux III, 2006, 325 p., 324 fig., et entre Médecine et Religion, un volume illustré, Glyphe, Paris, 2010.
Bull. Acad. Natle Méd., 2009, 193, no 8, 1925-1936, séance du 3 novembre 2009