Communication scientifique
Session of 13 novembre 2012

SÉANCE THÉMATIQUE SUR LA PROTÉOLYSE INTRACELLULAIRE LE RÔLE DE SES DÉFAILLANCES DANS L’ÉTIO-PATHOGÉNIE DE CERTAINES MALADIES DÉGÉNÉRATIVES HUMAINES Introduction

Alors que les études biologiques modernes ont apporté beaucoup à la connaissance des synthèses protéiques, comparativement peu d’études biologiques et surtout médicales ont été consacrées à leur dégradation : la protéolyse.

Or, toutes les études ayant montré que l’équilibre protéique étant en constant état dynamique de renouvellement, il est clair qu’il ne peut y avoir de synthèse sans dégradation préalable et ultérieure.

Sur le plan biologique, deux Prix Nobel ont contribué à notre connaissance dans ce domaine : l’individualisation du lysosome en 1950, par de Duve et l’identification du système ubiquitine-protéasome (UPS) par Herschko, Rose et Ciechanover en 1980. Des investigations complémentaires ont montré la complexité et la complémentarité de ces deux systèmes.

Si les maladies lysosomiales ont acquis depuis longtemps leur place dans  la nosologie médicale, le système UPS est demeuré veuf et son atteinte n’est invoquée plus ou moins timidement qu’à titre d’hypothèse.

C’est pourquoi l’Académie nationale de médecine a inscrit dans ses préoccupations l’analyse des étapes de la protéolyse et l’inventaire de ses possibles défaillances. Elle a confié à Madame Irène Maire, l’étude du lysosome, à Monsieur Lionel Pintard celle du système UPS et à Monsieur Jean-Jacques Hauw celle des corps inclus, des déchets et protéines anormales. Bien que la dégradation protéique intervienne dans un grand nombre de processus biologiques et cellulaires (cycle cellulaire, division cellulaire, régulation des facteurs de transcription, cancérogenèse au travers de l’inhibition des anti-oncogènes), nous limiterons notre sujet aux cellules à vie longue, essentiellement les neurones et les cellules dérivées, neuro-sensorielles, où les défaillances de dégradation risquent d’avoir les conséquences les plus visibles et les plus irréversibles et les répercussions cliniques les plus évidentes.

Aborder ce sujet, c’est aussi envisager le vieillissement et l’usure ; c’est aussi ouvrir une porte étio-pathogénique à l’ensemble des maladies dégénératives.

Bull. Acad. Natle Méd., 2012, 196, no 8, 1559-1560, séance du 13 novembre 2012