Published 26 February 2019

Communications

Le déploiement de la télémédecine pour répondre aux enjeux du XXIe siècle : exemples d’expérimentation en Picardie par Olivier JARDÉ Service de médecine légale et sociale, CHU Amiens-Picardie ; UPJV, UFR de médecine ; Cluster e-santé Le Bloc, Amiens clusters.

La modification profonde actuelle de l’organisation du système de santé et des pratiques des professionnels entraîne un certain nombre de préoccupations en matière d’accès aux soins. Face à ces incertitudes et interrogations, la télémédecine constitue une nouvelle forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication. Elle permet d’établir un diagnostic, de requérir un avis spécialisé, de prescrire des produits, des prestations ou des actes, et d’assurer un suivi. Elle prend ainsi aujourd’hui différentes formes : télé-consultation, télé-expertise, télé-surveillance, télé-assistance médicale, et régulation médicale La télémédecine est un levier incontournable pour garantir un accès aux soins pour tous en répondant, en partie, aux inégalités territoriales de santé comme en témoigne un certain nombre d’exemples locaux en Picardie. Toutefois pour permettre un déploiement efficient et à grande échelle il convient de lever l’ensemble des freins : responsabilité, financement de l’activité de télémédecine, numérique et accessibilité … pour ne pas aggraver les inégalités territoriales de santé. Donnée d’importance, un décret au Journal officiel du 15 septembre 2018 autorise, sous réserves du respect du parcours de soins et qu’une consultation auprès du médecin sollicité ait eu lieu dans les 12 mois précédents, le remboursement par la Sécurité sociale de la consultation de télémédecine.

Prise en charge diagnostique et thérapeutique des uvéites par Bahram BODAGHI Service d’ophtalmologie, DHU vision et handicaps, Sorbonne Université, CHU Pitié-Salpétrière, Paris.

Les uvéites sont des affections oculaires fréquentes (10 000 nouveaux cas annuels), situées au carrefour de plusieurs spécialités médicales. Leur distribution étiologique est particulièrement variée depuis des affections auto-immunes limitées à l’œil ou associées à une maladie systémique jusqu’à des maladies infectieuses dont certaines sont encore mal caractérisées. La fréquence des complications (cataracte, glaucome) et le risque de cécité sont très importants à prendre en compte et imposent une discipline rigoureuse à l’ophtalmologiste qui doit mener à bien l’enquête étiologique en collaborant avec les collègues internistes, rhumatologues, infectiologues ou pédiatres et initier le traitement le plus efficace avant que les dégâts anatomiques ne grèvent le pronostic visuel. Les progrès récents sont diagnostiques : apports de la microbiologie, de la biologie moléculaire et de l’imagerie (tyndallométrie laser, angiographie à la fluorescéine et au vert d’indocyanine, tomographie par cohérence optique avec possibilité d’angiographie non invasive). Les progrès sont aussi thérapeutiques avec l’introduction de thérapeutiques innovantes basées sur les agents biologiques (tels le sirolimus, les immunoglobulines intraveineuses, les anti-TNFα, les anti IL-1ß ou anti IL-6). Ces progrès ont permis de réduire significativement les conséquences de ces affections chez les patients tout en leur préservant une meilleure qualité de vie. Un effort important est actuellement réalisé pour mieux définir chaque entité nosologique et proposer une prise en charge personnalisée.

 

L’évolution des espèces à travers celle de leur génome – exemples des gènes impliqués dans la reproduction des mammifères par Philippe MONGET Physiologie de la reproduction et des comportements, UMR INRA-CNRS-IFCE, Université de Tours, Nouzilly.

Les gènes impliqués dans la fonction de reproduction comptent parmi les gènes qui présentent une évolution particulièrement rapide, c’est-à-dire présentant des caractéristiques fonctionnelles différentes entre espèces proches. Cette évolution rapide peut se faire à travers des naissances de gènes chez les mammifères, comme c’est le cas de nombreux gènes d’expression exclusivement ovocytaire (KHDC1, NALP…). Elle peut également se faire par mort de gènes par pseudogénisation (transformation en un pseudo-gène … bien que l’observation d’un pseudogène n’ait aucune relation avec le mécanisme de sa formation), comme les gènes codant les protéines de la zone pellucide, progressivement perdus au cours de l’évolution des vertébrés. Cette évolution peut également se réaliser sous sélection positive, comme c’est le cas de gènes codant les Odorant Binding Proteins ou le récepteur GPR50 de la famille des gènes codant les récepteurs de la mélatonine. Nombre de ces évolutions sont très probablement apparues par hasard, ont abouti à des modèles vivants adaptés à l’environnement du moment, et ont été conservées. La description de l’ensemble de ces événements et des mécanismes moléculaires qui les sous-tendent sont autant de défis à relever dans les prochaines années, grâce notamment aux séquençages des génomes entiers et aux outils mathématiques dédiés à la phylogénie.