Résumé
Certaines eaux conditionnées, eaux minérales naturelles (EMN, eaux de source principalement, peuvent avoir un contenu minéral à l’origine d’effets cliniques qui méritent d’être mentionnés pour l’information des consommateurs. L’effet diurétique est lié au volume d’eau et à la vitesse d’ingestion, mais les minéraux ne sont pas susceptibles de jouer un rôle concret ; il n’y a donc pas matière à mention.
Les eaux bicarbonatées (à partir de 600 mg/L d’hydrogénocarbonate) facilitent la digestion en agissant sur le transit gastroduodénal et les fonctions hépatobiliaires. Les eaux sulfatées (à partir de 200 mg/L chez l’adulte et 140 mg/L chez l’enfant) sont susceptibles d’accélérer le transit intestinal et d’avoir un effet laxatif qui est accru si les eaux sont riches en magnésium (à partir de 50 mg/L). Ces effets doivent faire l’objet de mentions.
La carence en fluor entraîne des caries dentaires que la fluoration des eaux de consommation humaine dans les limites fixées par les recommandations internationales permet de prévenir sans effet délétère, dentaire ou osseux. Un apport fluoré excessif conduit à une altération de la structure et de la qualité des dents et du squelette. Un apport supplémentaire de fluor qui serait bénéfique à la santé osseuse n’est pas déterminé à ce jour. Les apports quotidiens ne doivent pas dépasser 0,05 mg/kg de poids corporel par jour. Les nourrissons et jeunes enfants ne doivent pas consommer une eau dont la concentration en fluor soit supérieur à 0,3 mg/L s’ils font l’objet d’une supplémentation médicale en fluor.
La composition physicochimique essentielle de toutes les eaux destinées à la consommation humaine doit être communiquée aux consommateurs de manière lisible. Les boissons, préparées à partir d’eaux conditionnées et addition de nutriments d’autre nature, doivent porter une information nutritionnelle adaptée à la consommation aux divers âges de la vie. Les eaux rendues potables par traitement peuvent exposer à des carences minérales encore mal évaluées.
La consommation au long cours d’une eau conditionnée, EMN en particulier, doit être approuvée par le médecin traitant.
Summary
Packaged waters, mainly natural mineral waters (NMW) and spring waters, may have a mineral content causing clinical effects which deserve to be mentioned for the information of consumers. The diuretic effect is related to the volume of water and the speed of ingestion, but minerals are not likely to play a concrete role; so there is nothing to mention.
Bicarbonate waters (from 600 mg/L of hydrogen carbonate) facilitate digestion by acting on gastroduodenal transit and hepatobiliary functions. Sulfated waters (from 200 mg/L in adults and 140 mg/L in children) are likely to accelerate intestinal transit and have a laxative effect which is increased if the waters are rich in magnesium (from 50mg/L). These effects must be mentioned.
Fluoride deficiency leads to dental caries that fluoridation of water for human consumption within the limits set by international recommendations can prevent without dental or bone deleterious effects. An excessive intake of fluoride leads to an alteration in the structure and quality of teeth and the skeleton. An additional intake of fluoride that would benefit bone health is not determined at this time. Infants and young children should not consume water with a fluoride level greater than 0,3 mg/L if they are receiving medical fluoride supplementation.
The essential physicochemical composition of all water intended for human consumption must be communicated to consumers in a legible manner. Beverages, prepared from waters (NMW, spring waters) and the addition of other nutrients, must carry nutritional information suitable for consumption at different stages of life. Water made drinkable by treatment can expose to mineral deficiencies that are still poorly assessed.
Long-term consumption of packaged water, natural mineral water particularly, must be approved by the attending physician.
Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2022.03.003
Accès sur le site EM Consulte
**Académie nationale de médecine, Paris.
***Hôpital Cochin, Paris.
Bull Acad Natl Med 2022;206:579-90. Doi : 10.1016/j.banm.2022.03.003