Communication scientifique
Session of 4 mai 2021

Problèmes de santé publique liés à la consommation de fruits de mer

MOTS-CLÉS : Algues, Crustacés, Mollusques, Sécurité sanitaire
Public health issues associated with seafood consumption
KEY-WORDS : Crustacea, Food safety, Mollusca, Seaweed, Shellfish

C. Lupo (a)* , J.-L. Angot (b)

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

Les produits alimentaires tirés de la mer pourraient être une solution pour faire face à la demande alimentaire mondiale qui sera multipliée par deux d’ici 2050. Les fruits de mer englobent une grande variété d’organismes marins comestibles, à l’exception des poissons et des mammifères. Il s’agit des mollusques, crustacés, échinodermes et algues. Comme tout aliment, les fruits de mer peuvent comporter des dangers transmis à l’Homme par la voie alimentaire, qui ont une incidence sur la santé du consommateur. Ces dangers sont à la fois biologiques (virus, bactéries, parasites) et chimiques (toxines, allergènes, substances chimiques, microplastiques). L’exposition des populations à ces dangers par la consommation de fruits de mer s’explique notamment par leur mode de production et les habitudes de leur consommation. Tout d’abord, la qualité sanitaire des fruits de mer reflète la qualité du milieu aquatique dans lequel ils sont prélevés, qui peut être contaminé par différentes pollutions (fécales ou chimiques, chroniques ou accidentelles). Ensuite, les produits sont manipulés, souvent traités sans emploi d’additifs ou de conservateurs chimiques, et finalement distribués sans autre moyen de conservation que la réfrigération ou la congélation. Enfin, les habitudes alimentaires de ces produits favorisent l’exposition à certains dangers. La sécurité sanitaire de ces produits doit être intégrée tout au long de la chaîne alimentaire, sous la responsabilité partagée par tous les acteurs de la filière de production. La sécurité sanitaire des fruits de mer apparaît comme un enjeu de santé publique émergent de portée mondiale, car la mer ne s’arrête pas aux frontières.

Summary

Seafood could be a solution to meet global food demand that will double by 2050. Seafood includes a wide variety of edible marine organisms, except fish and mammals. These are molluscs, crustaceans, echinoderms and algae. Like any food, seafood can involve hazards transmitted to humans through food, which affect the health of the consumer. These hazards are both biological (viruses, bacteria, parasites) and chemical (toxins, allergens, chemicals, microplastics). The exposure of populations to these hazards through seafood consumption can be notably explained by their mode of production and the dietary habits. Firstly, the sanitary quality of products reflects the quality of the aquatic environment from which they are taken, which can be contaminated by various types of pollution (faecal or chemical, chronic or accidental). The products are then handled, often treated without using additives or chemical preservatives, and finally distributed without any other means of preservation than refrigeration or freezing. Finally, the dietary habits of seafood favour exposure to certain hazards. Seafood safety must be integrated throughout the food chain, under the responsibility shared by all stakeholders. Seafood safety appears to be an emerging public health issue of global scope, because the sea does not stop at borders.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2020.10.001

Accès sur le site EM Consulte

(a) Vétérinaire épidémiologiste, inspecteur de santé publique vétérinaire, Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), Laboratoire de génétique et pathologie des mollusques marins, avenue Mus-de-Loup 17390 La Tremblade, France
(b) Inspecteur général de santé publique vétérinaire, chef du corps des inspecteurs de santé publique vétérinaire, Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), 251, rue de Vaugirard, 75015 Paris, France

*Auteure correspondante.

Bull Acad Natl Med 2020;204:1017-33. Doi : 10.1016/j.banm.2020.10.001