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Session of 9 octobre 2018

Présentation de l’association Française d’Urologie – AFU

Thierry LEBRET*

L’Association Française d’Urologie (AFU) est une vieille dame, née en 1896 avec Félix GUYON, elle a su garder fraicheur et jeunesse pour rester dynamique et consensuelle. Elle a évolué au fil du temps pour suivre la transformation de  l’urologie. Initialement considérée comme une sous spécialité de la chirurgie viscérale, l’urologie s’est petit à petit autonomisée et est devenue maintenant une spécialité à part entière avec beaucoup de singularités par rapport aux autres disciplines médicales. En premier lieu c’est une spécialité médico-chirurgicale qui concerne deux appareils intimement liés, l’appareil urinaire des deux sexes et l’appareil génital masculin. Elle intègre le diagnostic, avec bien sur l’endoscopie (bas et haut appareil), l’échographie et les explorations fonctionnelles comme l’urodynamique, mais aussi la chirurgie, les traitements physiques (lithotripsie pour les calculs urinaires, ondes focalisées en cancérologie …), la prise en charge psychologique (andrologie) et le traitement médical (infectiologie, andrologie, cancérologie…).

L’AFU doit donc couvrir un champ de compétence très étendu. Cette association, reconnue d’utilité publique, a en fait pour but la promotion de la science urologique et l’étude de toutes les questions relatives aux soins et en particulier la recherche, la pratique professionnelle et son évaluation, l’enseignement initial et continu. Cette société savante regroupe maintenant plus de 95 % des urologues pratiquant sur le territoire français. Sans distinction de pratique professionnelle (publique, privée, universitaire, ESPIC, mixte…), elle s’est réorganisé en 1986 pour être en harmonie parfaite avec l’exercice de l’urologie moderne.

Afin de couvrir toutes les facettes de la discipline, l’AFU a mis en place des comités scientifiques au nombre de huit

– transplantation rénale et insuffisance rénale, (CTIR)

– cancérologie (CCAFU),

– troubles mictionnels et urologie fonctionnelle (CTMH)

– andrologie et  médecine sexuelle (CAMS)

– urologie de la femme (incontinence urinaire et statique pelvienne) (CUROPF)

– lithiase et endoscopie (CLAFU)

– infectiologie (CIAFU)

– neuro-urologie (CNAFU)

 

À coté de ces comités scientifiques, l’AFU s’est dotée de comitéss transversaux : comité des pratiques professionnelles, comité de formation continue, comité d’évaluation, comités d’éthique et de déontologie. Au total près de 450 urologues ont une mission au sein de notre association. C’est, par exemple, grâce à eux que sont éditées les fiches d’informations pour les patients, qui couvrent l’ensemble des actes réalisés par les urologues. Ces fiches ont pour but d’expliquer l’acte, de donner des informations sur les bénéfices attendus et les risques de cet acte. Connues sous le nom fiche info-patients, elles sont reconnues dans le monde médico-judiciaire comme le modèle le plus abouti des fiches réalisées par les sociétés savantes. Elles sont très fréquemment consultées sur notre site UROFRANCE. Vitrine de l’AFU sur le net et organisé autour de la cellule de communication, UROFRANCE, qui est en continu nourri de l’actualité urologique. Le site patient est une autre source d’information sur les pathologies urologiques. La cellule de communication de l’AFU coordonne les vecteurs de communication :  la « news letter » mensuel pour toutes les informations scientifiques et professionnelles, le journal Uro-jonction , trimestriel sur papier qui permet une analyse plus approfondie de l’actualité grâce à des dossiers préparés avec l’équipe de rédaction. Enfin Canal AFU a vu le jour cette année, c’est une émission bimensuelle de 30 minutes en direct sur le net et interactive, postcastable après sa diffusion du mercredi soir.

 

Le journal scientifique de l’AFU est édité sous trois formes : Progrès en Urologie qui publie des articles originaux et qui est la première revue francophone en terme d’impact factor, Progrès FMC pour la formation continue et enfin Progrès Vidéo pour les films, essentiellement de techniques chirurgicales.

 

L’AFU organise également plusieurs grandes manifestations Le congrès français d’urologie (CFU)  reste le plus grand congrès francophone et regroupe plus de 4000 participants chaque année en novembre porte Maillot à Paris. Les journées d’onco-urologie médicale (JOUM), au printemps, avec plus de 600 participants, permettent de faire le point annuellement sur les avancées des traitements médicaux pour les cancers concernant l’urologie : le cancer de la prostate,  de la vessie, du rein, de la surrénale et les organes génitaux. En effet, c’est là encore une singularité de l’urologie, l’aspect chirurgical est largement complété par l’application médicale. Que ce soit au moment du diagnostic (endoscopie) ou du traitement (plus de 55 % des urologues ont une compétence ordinale en cancérologie leur permettant la primo prescription des traitement médicaux anticancéreux), l’urologie a gardé une certaine part d’autonomie. En miroir aux JOUM sont également organisées les journées d’andrologie et de médecine sexuelle (JAMS) à l’automne avec une diffusion simultanée et interactive aux pays du Maghreb, au Liban et aux autres pays francophones en fonction des horaires. Les journées d’innovation technique et technologie (JITTU), tous les 2 ans en hiver, regroupent des industriels et les ingénieurs autour des urologues pour une synthèse des avancées dans des domaines très variés (robotique, endoscopie, source  d’énergie, imageries…).

 

La gouvernance de l’AFU, répond à des statuts très stricts. Tous les 3 ans, l’élection du conseil d’administration est organisée au moment du congrès. Avec, entre 50 et 60 % de participation, 24 urologues sont élus pour être administrateurs. Au sein de ces 24, un bureau composé de 6 administrateurs est élu (président, vice-président, secrétaire général et adjoint, trésorier et adjoint). Le président ne peut exercer qu’un seul mandat ce qui est gage de renouvellement et de dynamisme.

 

L’organisation de l’enseignement a été divisée en deux : uroDPC pour la formation médicale continue, alors que c’est le collège d’urologie (CFU : collège français d’urologie) qui est en charge de l’enseignement initial. Cet enseignement est entièrement financé par l’AFU avec 8 modules d’enseignement correspondant aux 8 sur spécialités (cf comités). Une fois par an, et pendant 3 ans,  l’interne ou le jeune chef de clinique se rend en séminaire sur 1 semaine afin d’avoir cet enseignement interactif en immersion totale avec les enseignants ; tous logés ensemble à fin de réaffirmer le compagnonnage tant utile à la formation. Pour les urologues exerçant depuis quelques années et souhaitant bénéficier d’une actualisation de leur connaissance, pendant 3 jours chaque année en janvier, sont également organisés les SUC (séminaires d’urologie continue) avec le même principe d’immersion totale entre les enseignés et les enseignants. Enfin des journées thématiques sont organisées sur Paris dans la maison de l’urologie (MUR).

La MUR est un local de 450 m² en triplex acquis il y a 8 ans dans le 17e arrondissement à Paris. Elle comprend plusieurs salles de réunion et abrite le bureau du président de l’AFU et des 4 permanents (déléguée générale et 3 assistantes). Elles ont la gestion de l’ensemble des actions de AFU. Afin de couvrir l’ensemble des domaines concernés par leur spécialité, cette MUR est considérée comme la maison de tous les urologues, elle abrite le syndicat national des chirurgiens urologues français (SNCUF), le CFU, le conseil national professionnel (CNP), le CNU et également l’association française des infirmiers et infirmières en urologie (AFIIU) qui organise leur journées (600 participants) lors du congrès français d’urologie de la porte Maillot.

 

L’AFU est, comme on peut le constater, extrêmement bien organisée et l’adhésion massive des urologues à cette unique société savante de l’urologie, témoigne d’une reconnaissance unanimement reconnue. Il y règne confraternité et convivialité quelques soit le mode d’exercice professionnel et c’est toujours avec plaisir que les urologues se retrouvent à la MUR ou lors d’événements majeurs dont certains n’excluent pas une part de festivité.

* Président de l’AFU

Bull. Acad. Natle Méd., 2018, 202, no 7, 1453-1455, séance du 9 octobre 2018