Communication scientifique
Session of 18 octobre 2011

Présentation

MOTS-CLÉS : réparation de l’adn

Jean-Yves Le Gall *

Présentation

Jean-Yves LE GALL *

Cette séance est donc consacrée, à l’occasion de la conférence invitée de Jean-Marc Egly, aux « Mécanismes de réparation de l’ADN et leur pathologie ».

Rappelons simplement que chacune de nos cellules, qu’elle doit somatique ou germinale, subit en permanence une série d’agressions chimiques ou physiques susceptibles d’altérer la structure de son ADN : agressions chimiques liées au métabolisme intermédiaire lui-même (par exemple production de radicaux libres ou d’espèces réactives de l’oxygène) ou exogènes comme les divers polluants, agressions physiques avec au premier plan les radiations ionisantes et les rayons UV. Par ailleurs, lors des divisions cellulaires, la fidélité de la réplication assurée par les DNA polymérases n’est pas absolue et nécessite donc l’intervention de systèmes de correction.

Les altérations structurales provoquées sont nombreuses : adduits (fixation de divers groupements chimiques sur les bases puriques ou pyrimidiques), pontages intra et interbases (comme la dimérisation des thymines), pontages ADN-protéines, cassures de brins, pertes de bases…… Étant donné l’importance biologique et génétique du maintien d’une structure normale de l’ADN, les mécanismes de réparation sont nombreux, habituellement spécifiques d’un type d’anomalie donné et sous la dépendance d’une série de systèmes enzymatiques et de cofacteurs protéiques en particulier de facteurs de transcription. Diverses anomalies des gènes codant ces enzymes et ces protéines sont responsables de maladies héréditaires dont les plus connues sont sans doute l’ataxie télangiectasie, le syndrome de Bloom, le xeroderma pigmentosum, l’anémie de Fanconi… Certaines de ces anomalies sont également à l’origine de prédisposition, avec une très forte pénétrance, à divers états cancéreux avec au premier plan les formes héréditaires du cancer du colon (syndrome de Lynch) (gènes MSH2, MLH1…) et du cancer du sein (gènes BRCA1, BRCA2…).

Enfin, rappelons également que cette pathologie héréditaire, relativement rare voire exceptionnelle, ne doit pas faire oublier que les anomalies acquises de l’ADN, échappant à l’efficacité des systèmes de réparation, sont à l’origine des proliférations malignes et au moins, pour une part, du vieillissement cellulaire.

* Membre de l’Académie nationale de médecine, e-mail : legall56@orange.fr

Bull. Acad. Natle Méd., 2011, 195, no 7, 1687, séance du 18 octobre 2011