Communication scientifique
Session of 25 janvier 2022

Physiopathologie de la sclérose en plaques : actualités

MOTS-CLÉS : Sclérose en plaques/physiopathologie, Immunothérapie, Remyelinisation, Neurodégénérescence
Multiple sclerosis: Update on pathogenesis
KEY-WORDS : Multiple sclerosis/physiopathology, Immunotherapy, Demyelinating diseases, Neurodegeneration, Remyelination

C. Lubetzki*

Liens d’intérêt (sans rapport avec l’article) : participation à des advisory boards et à des symposiums pour BIOGEN, MERCK SERONO, REWIND, ROCHE, GLIXOGEN et soutien à la recherche (financement partiel d’une thèse d’université) par BIOGEN.

Résumé

La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire du système nerveux central, dont le déclenchement est favorisé par des facteurs génétiques et environnementaux. Le point de départ du processus pathologique (en périphérie ou dans le système nerveux central) reste controversé. La composante inflammatoire, qui associe immunité adaptative (lymphocytes T et B) et immunité innée, induit, dans les phases rémittentes de la maladie, des lésions focales dans la substance blanche, associant démyélinisation et atteinte axonale. Lors des phases progressives de la maladie, la pathologie devient plus diffuse, avec une neurodégénérescence qui touche la substance blanche et la substance grise, associée à une prédominance de la réaction immune innée. Le développement des immunothérapies (immunomodulateurs et immunosupresseurs) a considérablement réduit la fréquence des poussées, directement liées à l’inflammation focale. En revanche, ces immunothérapies n’ont qu’une efficacité modeste sur l’accumulation du handicap au cours des phases progressives de la maladie. La remyélinisation, qui permet de réparer certaines lésions et de prévenir la neurodégénérescence, peut être extensive chez certains patients. Son efficacité diminue avec l’âge et la durée de la maladie. La connaissance des mécanismes impliqués dans le processus de régénération myélinique a fait émerger une recherche translationnelle active, avec des résultats prometteurs de certains essais thérapeutiques de phase précoce.

Summary

Multiple sclerosis is an inflammatory disease of the central nervous system, driven by genetic and environmental factors. Whether the pathological process begins in the periphery (outside-in process) or in the central nervous system (inside-out process) is still controversial. During the relapsing phase of the disease, the inflammatory component, associating an adaptive immune response (T and B lymphocytes) and an innate immune response, causes focal lesions in the white matter, with demyelination and axonal damage. A more diffuse pathology occurs during the progressive phase of the disease, leading to neurodegeneration affecting both white and grey matter, with a predominance of innate immune response. Immunotherapies (immunomodulators and immunosuppressants) strongly reduce the frequency of relapses, which are directly related to focal inflammation. These therapies, however, have only a modest impact on the accumulation of disability during the progressive phases of the disease. Remyelination, allowing some lesions repair and preventing neurodegeneration, can be extensive in some patients but decreases with aging and disease duration. Deciphering the mechanisms involved in myelin regeneration has led to active translational research with promising results in some early phase clinical trials.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2022.03.006

Accès sur le site EM Consulte

*Département médico-universitaire de neurosciences, Institut du cerveau, hôpital de la Salpêtrière, Sorbonne université, AP–HP, Paris, France

Bull Acad Natl Med 2022;206:721-6. Doi : 10.1016/j.banm.2022.03.006