Résumé
Introduction : Afin de mieux accompagner les victimes de violences conjugales, un nouveau protocole original et innovant a été mis en place en juillet 2020 pour qu’elles bénéficient à la fois d’une prise en charge médicale, sociale et judiciaire dès leur passage aux Urgences du CHU d’Amiens. L’objectif de cette étude est donc de faire un état des lieux de cette nouvelle prise en charge.
Méthodes : Toutes les bénéficiaires de ce protocole ont été inclus sur la durée de juillet 2020 au 1er avril 2021.
Résultats : Douze victimes exclusivement féminines dont l’âge moyen est de 33,8 ans (19–47 ans) l’ont utilisé. Parmi les trois victimes qui avaient des enfants (25 %), une seule précisait qu’eux aussi étaient victimes (8,3 %). Trois victimes (25 %) étaient enceintes, état connu de leur agresseur. Toutes rapportaient des coups directs (coups de poings ou de pieds, étranglements, gifles ou cheveux tirés), une seule (8,3 %) l’utilisation d’une arme blanche. Cinq d’entre elles évoquaient des violences verbales associées (41,6 %). On retrouvait des ecchymoses chez 10 victimes et un retentissement psychologique chez 7 d’entre elles (58,3 %). Le nombre de jours d’ITT variait de 1 à 3jours. Dix victimes évoquaient des violences antérieures et/ou répétées. Pour deux d’entre elles, il existait un dépôt de plainte antérieure (15,4 %). Pour deux victimes il n’y a pas eu de suite à ce dispositif (16, 6 %).
Conclusion : Cette étude montre le réel intérêt de ce nouveau protocole car pour près de 80 % des victimes, il y a eu une prise en charge judiciaire et une protection des victimes.
Summary
Introduction : In order to better support victims of domestic violence, a new original and innovative protocol was implemented in July 2020 so that they benefit from medical, social and legal care as soon as they arrive in the Emergency Department of the University Hospital of Amiens. The objective of this study is therefore to assess this new care.
Methods : All the beneficiaries of this protocol were included over the period from July 2020 to April 1, 2021.
Results : Twelve exclusively female victims with an average age of 33.8 years (19–47 years) used the protocol. Of the three victims who had children (25%), only one specified that they too were victims (8.3%). Three victims (25%) were pregnant, a condition known to their assailant. All victims reported direct hits (punches or kicks, strangulation, slaps or pulled hair), only one (8.3%) the use of a bladed weapon. Five of them mentioned associated verbal violence (41.6%). Bruising was found in 10 victims and psychological repercussions in 7 of them (58.3%). The number of ITT days varied between 1 and 3 days. Ten victims spoke of previous and/or repeated violence. For two of them, there was a previous complaint (15.4%). For two victims there was no follow-up to this procedure (16.6%).
Conclusions : This study shows the real interest of this new protocol because for nearly 80% of the victims, there was a judicial handling and a protection of the victims.
Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2021.07.002
Accès sur le site EM Consulte
*Auteur correspondant.
Bull Acad Natl Med 2021;205:976-80. Doi : 10.1016/j.banm.2021.07.002