Communication scientifique
Session of 26 janvier 2016

Le point sur les infections néonatales

MOTS-CLÉS : ANTIBIOPROPHYLAXIE. MALADIES NÉONATALES
What is new in neonatal infection ?
KEY-WORDS : ANTIBIOTIC PROPHYLAXIS. INFANT, NEWBORN, DISEASES

Christèle GRAS-LE GUEN*,**,***, Elise LAUNAY*, Cécile BOSCHER*, Jocelyne CAILLON**,***

Mme GRAS-LE GUEN déclare avoir un lien d’intérêt en relation avec le contenu de cet article: présentations scientifiques sur invitation des laboratoires Biomerieux et Thermo Fisher qui sont partenaires de l’étude clinique nationale en cours sur le sujet (PHRC DIACORD).
Les autres auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt en relation avec le contenu de cet article.

Résumé

L’infection néonatale précoce (INP) reste une préoccupation majeure dans les pays en voie de développement comme dans les pays industrialisés. Parce qu’aucun élément clinique ni marqueur biologique n’est assez sensible, ni spécifique pour permettre à lui seul d’établir le diagnostic, la prise en charge repose sur un faisceau d’arguments cliniques et biologiques et expose de nombreux nouveau-nés a des examens complémentaires et antibiothérapies néonatales dont les effets délétères sont aujourd’hui établis (émergence de bactéries multi résistantes, perturbations du microbiote impliquées dans la survenues de pathologies ultérieures). Alors que la prévalence des infections néonatales précoces a diminué depuis la généralisation de l’antibioprophylaxie per-natale, l’évidence s’impose d’adapter notre stratégie médicale à ces modifications épidémiologiques récentes. Une approche basée sur un fort niveau de preuve scientifique, combinant des données d’anamnèse, cliniques et de biologie comme la procalcitonine semble à ce jour la meilleure stratégie pour distinguer la population des nouveau-nés à très faible risque infectieux de celle à fort risque et limiter ainsi les indications d’antibiothérapie néonatale.

Summary

Diagnostic of early neonatal infection remains a serious challenge. Since clinical symptoms and biological markers are neither sensitive nor specific, a lot of newborns suspected of infection, undergo biological analysis and empirical antibiotic treatment awaiting bacteriological results. However, the prevalence of the disease has dramatically decreased since the last twenty years, subsequently to the generalization of the per partum antibioprophylaxis strategy. Because the possible deleterious effects of neonatal antibiotic treatment are well described now, it appears very urgent to restrict their use to the infected newborns only. Recent studies underline the benefit of using procalcitonin (PCT) to differentiate viral infections of bacterial infections. PCT in blood cord could become a new and efficient marker to help neonatologists taking care of infection-suspected newborns. An evidence based approach is necessary, combining anamnestic, clinical and biological data as PCT to identify the very low risk newborns population and to limit the neonatal antibiotic prescriptions.

* Service de Pédiatrie, Hôpital Mère Enfant, CHU Nantes, 8 quai Moncousu, 44099 NANTES Cedex; e-mail : christele.gras-leguen@chu-nantes.fr** Laboratoire de microbiologie, CHU Nantes** EA 3826, faculté de médecine, Université de Nantes

Bull. Acad. Natle Méd., 2016, 200, no 1, 81-90, séance du 26 janvier 2016 81