Published 13 March 2012

Informationcannabis, législation sur les produits chimiques ou pharmaceutiquesCannabiscannabis, drugGérard Dubois *

L’auteur déclare ne pas avoir de lien d’intérêt en relation avec le contenu de cet article

Gérard DUBOIS *

Des pressions très médiatisées s’exercent avec une intensité redoublée pour dépénaliser l’usage du cannabis. Elles occultent délibérément les multiples et parfois très graves méfaits psychiques, mais aussi physiques de cette drogue, dont les démonstrations se sont accumulées au cours des trois dernières décennies.

L’Académie nationale de médecine s’est, à plusieurs reprises, exprimée contre cette dépénalisation en soulignant les effets délétères de cette drogue. Elle saisit l’occasion de deux importantes études récentes qui confirment sa nocivité cardio-vasculaire comme elle l’avait déjà mentionnée dès 2008 [1], mais aussi neuro-vasculaire, pour réitérer ses mises en garde, en les étendant à ces domaines de la médecine.

S’agissant des infarctus cérébraux du sujet jeune, aux séquelles souvent très graves, une étude du CHU de Strasbourg, portant sur 48 patients, confirme la responsabilité du cannabis dans ces accidents. L’imagerie neuro-vasculaire (angiographies rotationnelles en trois dimensions) a visualisé chez 21 % de ces jeunes qui consommaient du cannabis, des rétrécissements vasculaires en différents points ; lesquels disparaissaient en quelques mois après le sevrage ; cet accident ne récidivant pas si le sevrage était maintenu [2].

S’agissant de l’infarctus du myocarde, une méta analyse portant sur trente-six études rassemblant près de 50 000 cas dans la population générale s’est appliquée à déterminer et à classer les causes de cet accident. Parmi les causes mises en exergue, le cannabis multiplie par cinq le risque d’infarctus du myocarde [3].

* Membre de l’Académie nationale de médecine ; e-mail : pr.g.dubois@wanadoo.fr

Le mécanisme incriminé semble identique dans les deux maladies : rétrécissements des vaisseaux du cœur ou du cerveau, atteintes vasculaires qui pourraient affecter d’autres territoires.

BIBLIOGRAPHIE [1] Nordmann R. — Communiqué au nom de la commission VI. Cannabis : de nouvelles inquiétudes. Bull. Acad. Natl. Méd ., 2008, 192 , no 3, 583-587.

[2] Wolff V. et coll . — Cannabis use, ischemic stroke, and multifocal intracranial vasoconstriction : a prospective study in 48 consecutive young patients.

Stroke, 2011, 42, 6 , 1778-1780.

[3] Nawrot T.S. et coll . — Public health importance of triggers of myocardial infarction : a comparative risk assessment.

The Lancet , 2011, 377 , 732-740.