Résumé
La pratique du sport de haut niveau a des répercussions non négligeables sur la santé mentale, et les athlètes en parlent davantage aujourd’hui. Certaines circonstances de vie sont connues pour être à risque d’altération, comme l’entrée en structure d’entraînement de haut niveau, ou l’arrêt de carrière. D’autres évènements peuvent être déclenchants et attirer l’attention. Les blessures physiques, le surentraînement, la contre-performance sont des éléments à considérer. D’autres facteurs extrinsèques comme la pression de l’entourage, ou l’impact des réseaux sociaux sont aussi à questionner. Certains signes doivent alerter comme la perte de motivation, l’isolement, les blessures à répétition, ou les variations de poids notables. Les manifestations cliniques sont classiquement l’anxiété, la dépression, les troubles du sommeil ou du comportement alimentaire. La prévention nécessite une bonne communication dans l’entourage de l’athlète. La surveillance médicale réglementaire, définie par l’arrêté du 13 juin 2016, est une obligation utile. Deux outils ont été élaborés par le Comité international olympique en 2019. Le SMHAT-1 a été conçu à destination des professionnels de santé pour évaluer les athlètes, tandis que le SMHRT-1 a été construit pour sensibiliser les athlètes et leur entourage à reconnaître des signes à risque d’altération. La prise en charge de ces troubles doit être personnalisée et peut nécessiter un traitement médicamenteux. Dans ce cas, les effets secondaires devront être considérés, ainsi que les règles antidopage définies par l’AMA. La santé mentale reste un enjeu important pour les sportifs de niveau, et nécessite une grande attention au même titre que la santé physique.
Summary
The practice of top-level sport has a significant impact on mental health, and athletes are talking more about it today. Some life circumstances are known to be at risk of alteration, such as entry into a high-level training structure, or retirement from a career. Other events can be triggers and attract attention. Physical injuries, overtraining and poor performance are all factors to consider. Other extrinsic factors, such as social pressure or the impact of social networks, should also be considered. Some signs should give cause for alarm, such as loss of motivation, isolation, repeated injuries or significant weight changes. The clinical manifestations are typically anxiety, depression, sleep disorders or eating disorders. Prevention requires good communication with the athlete’s entourage. Regulatory medical surveillance, defined by the Order of 13 June 2016, is a useful obligation. Two tools have been developed by the International Olympic Committee in 2019. The SMHAT-1 has been designed for health professionals to assess athletes, while the SMHRT-1 has been built to raise awareness among athletes and those around them about how to recognise signs at risk of impairment. The treatment of these disorders must be personalised and may require the use of medication. In this case, the side effects will have to be taken into account, as well as the anti-doping rules defined by WADA. Mental health remains an important issue for top-level athletes, and requires the same attention as physical health.
Accès en ligne : https://doi.org/10.1016/j.banm.2025.02.002
Journée du 19/06/2024 : "Médecine des Jeux Olympiques et Paralympiques"
Bull Acad Natl Med 2025;209:514-18. Doi : 10.1016/j.banm.2025.02.002
