Communiqué
Session of 13 décembre 2005

La grippe aviaire

André VACHERON* et Charles PILET**

Devant les inquiétudes induites par la « grippe aviaire », l’Académie nationale de médecine tient à rappeler que :

• Le virus H5N1 de la « grippe aviaire », dont certains variants sont hautement pathogènes pour les oiseaux, n’est dangereux pour l’homme que dans des circonstances de contacts très particulières et inhabituelles dans la plupart des pays européens.

Ce virus a provoqué, depuis 2003, 68 décès dans le monde alors que la grippe humaine saisonnière provoque la mort de plus de 2000 personnes annuellement en France .

• Il est vrai que si le virus H5N1 (ou tout autre virus grippal très pathogène pour l’animal) devait se recombiner avec un virus humain, ou muter, le virus ainsi formé pourrait devenir très dangereux en s’adaptant à l’homme (On ne peut pas non plus exclure une éventuelle mutation d’un virus humain, le rendant très pathogène pour l’homme.) A la date de publication du présent communiqué, de telles modifications virales n’ont pas été signalées, depuis les pandémies du passé.

• La psychose actuelle relative aux dangers de la « grippe aviaire » n’a donc pas lieu d’être, notamment au plan alimentaire, d’autant que le virus H5N1 hautement pathogène n’a pas été isolé pour le moment en France.

• Ces constatations ne devraient cependant pas conduire à un relâchement d’une veille sanitaire adaptée, fondée sur les nécessaires données de l’épidémiologie animale.

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L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 13 décembre 2005, a adopté le texte de ce rapport moins deux abstentions.

* Membre de l’Académie nationale de médecine. ** Président de l’Académie nationale de médecine.

 

Bull. Acad. Natle Méd., 2005, 189, no 9, 1877-1878, séance du 13 décembre 2005