Communication scientifique
Session of 16 février 2010

Introduction

Pierre Joly *

 

Séance thématique

De l’environnement prénatal à la pathologie de l’adulte :

le rôle de l’épigénétique

Pierre JOLY *

INTRODUCTION

Aujourd’hui la séance thématique préparée par nos confrères Pierre Jouannet et Yves Le Bouc va nous emmener dans le monde de l’épigénétique.

Le terme « épigénétique » remonte à 1942 pour définir la branche de la biologie qui étudie les relations de cause à effet entre les gènes et leurs produits, faisant apparaître le phénotype.

Elle est née, en effet, de la difficulté d’expliquer la complexité des mécanismes régissant l’expression des gènes, normale ou pathologique et la diversité des phénotypes par la seule approche du code génétique.

C’est ainsi que les cellules spécialisées présentent un génome constant et pourtant leurs potentialités sont différentes.

Grâce à l’épigénétique, on comprend mieux désormais le fonctionnement et la régulation du génome à partir de la carte de l’épigénome qui a été dressée il y a peu.

L’épigénétique porte des espoirs considérables dans la compréhension, le diagnostic donc à terme le traitement de maladies aussi diverses que les tumeurs, l’anévrisme aortique, les parasitoses, certaines pathologies neurologiques. La reproduction qui nous intéresse tout particulièrement aujourd’hui est également un exemple de l’importance de l’épigénétique.

L’épigénétique est sortie de l’époque du scepticisme qui accompagne toujours l’enthousiasme des prosélytes. Comme le dit Georges David, l’épigénétique est à la fois une nouvelle dimension biologique et un changement d’état d’esprit.

Cette discipline a pris ces dernières années une dimension considérable complétant utilement l’approche génétique.

Si j’en juge par les projets que la Fondation pour la Recherche Médicale soutient ;

l’an passé nous avons aidé une vingtaine de projets pour environ un million d’euros,

INSERM, CNRS surtout mais aussi des Universités Françaises et Etrangères. En 2004 nous n’en avions aidé que cinq ! Le nombre des projets a été multiplié par quatre en cinq ans !

Il était bon que notre confrère Pierre Jouannet qui s’est entouré d’experts comme notre confrère Yves Le Bouc, qui a également participé à l’organisation de cette journée, Deborah Bourc’his, Hélène Jammes et Annick Harel-Bellan, vienne faire pour nous « l’état de la science » dans le domaine de l’épigénétique et dresser un panorama des espoirs qu’elle porte.

 

<p>* Vice-président de l’Académie nationale de médecine.</p>

Bull. Acad. Natle Méd., 2010, 194, no 2, 269-270, séance du 16 février 2010