Résumé
Les infections bactériennes, virales et parasitaires touchent des femmes enceintes, qu’il s’agisse d’infections aiguës ou chroniques ou de portage asymptomatique. L’utilisation d’anti-infectieux permet le traitement de l’infection maternelle, la prévention de la transmission mère-enfant, le traitement in utero d’un fœtus infecté.
Des traitements efficaces existent depuis longtemps pour la syphilis, la listériose. De nouvelles approches émergent pour dépister et traiter les infections ascendantes à partir des voies génitales, responsables d’infections néonatales par le streptocoque B et d’autres bactéries. Les antiviraux, qui traitent l’infection VIH de la mère, permettent aussi de supprimer sa transmission. Ce concept s’applique maintenant à l’hépatite B, dans l’avenir peut-être à l’hépatite C. Un progrès récent est la prévention par un antiviral de la transmission mère-enfant du cytomégalovirus en cas de primo-infection maternelle au premier trimestre de grossesse.
La recherche sur les anti-infectieux pendant la grossesse est d’actualité. Il y a un paradoxe entre les mises en garde par précaution (avec des pictogrammes pas toujours judicieux) et l’utilisation en pratique des médicaments qui expose le fœtus hors d’une surveillance exigeante. L’étude du passage transplacentaire humain doit être systématique, ainsi que la pharmacovigilance utilisant les données massives et des cohortes prospectives. L’exclusion systématique des femmes enceintes des essais cliniques est désormais contestée lorsque le pathogène comporte un danger pour la mère et/ou l’enfant.
La plupart des infections congénitales résultent d’infections ou de colonisation maternelle asymptomatique. Pour déployer une prévention secondaire, il est donc nécessaire de mener une politique de dépistage actif. La prévention primaire et la vaccination ont toujours le meilleur bénéfice/risque.
Summary
Bacterial, viral and parasitic infections affect pregnant women, whether they are acute or chronic infections or asymptomatic carriage. Anti-infective drugs allows the treatment of maternal infection, the prevention of mother-to-child transmission, and the treatment of fetuses with congenital infections.
Effective treatment of infections such as syphilis and listeriosis has been possible for years with penicillin and listeriosis. New approaches are emerging to detect and treat ascending-route infections from the genital tract to prevent neonatal infections with group B streptococcus and other bacteria. Antiviral therapy, which treats maternal HIV infection, can eliminate its transmission. This concept of preventive treatment now applies to hepatitis B, possibly in the future to hepatitis C. A recent advance is the prevention by an antiviral of mother-to-child transmission of cytomegalovirus in the case of maternal primary infection in the first trimester of pregnancy.
Research on anti-infectives during pregnancy is gaining attention. There is a paradox between precautionary warnings (with sometimes improper pictograms) and the practical use of drugs which expose the fetus without careful surveillance. The study of human placental transfer must be systematic, as well as pharmacovigilance using massive data and prospective cohorts. Systematic exclusion of pregnant women from clinical trials is now being challenged when the pathogen is a threat to the mother or child.
Most congenital infections result from asymptomatic maternal infections or colonization. In order to achieve secondary prevention, active screening policies are required. The best benefit/risk ratio against infections is primary prevention and vaccination.
Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2021.12.001
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(b) Université de Paris, Inserm IAME-U1137, Paris, France
(c) FHU PREMA, Paris, France
Bull Acad Natl Med 2022;206:225-33. Doi : 10.1016/j.banm.2021.12.001