Communication scientifique
Session of 22 octobre 2019

Greffe de rein d’un donneur vivant : bilan préparatoire et suivi du donneur

MOTS-CLÉS : Transplantation rénale, Donneur vivant, Débit de filtration glomérulaire, Études de suivi
KEY-WORDS : Kidney transplantation, Living donors, Glomerular filtration rate, Follow-up studies

Y. Lebranchu*

L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

La greffe de rein d’un donneur vivant représente la meilleure chance de survie à long terme du greffon (+15 % à 10 ans). Aussi doit-elle être évoquée en priorité chez tout patient insuffisant rénal chronique susceptible d’être transplanté. Si les bénéfices sont évidents pour le receveur, les risques chez le donneur doivent être identifiés afin de donner une information objective et transparente pour que le donneur prenne sa décision en toute conscience. Le bilan se fait en plusieurs étapes successives avec des examens de coût et de complexité progressivement croissants, ce qui explique sa durée (4 à 6 mois) et le fait qu’il n’aboutit à une greffe qu’une fois sur trois. Il explore, d’une part, la faisabilité de la greffe (absence de contre-indication médicale, immunologique ou chirurgicale), d’autre part, les risques pour le donneur, essentiellement le risque à long terme d’insuffisance rénale terminale qui est très faible mais néanmoins majoré. D’après les recommandations internationales KDIGO, le débit de filtration glomérulaire mesuré (mDFG) doit être supérieur à 90mL/min/1,73m2, un mDFG inférieur à 60mL/min/1,73m2 contre-indiquant le prélèvement. Un mDFG intermédiaire doit être interprété en fonction de l’âge et de certains facteurs de risques. Il importe donc que le donneur soit régulièrement suivi sur le plan médical et psychologique après le prélèvement et que les données recueillies soient renseignées dans le logiciel Cristal de l’Agence de biomédecine.

Summary

A living donor’s kidney transplantation is the best chance of a long-term graft survival (+15% 10 years later). Therefore, it should be proposed as a priority to any patient suffering from chronic renal insufficiency. If living kidney donation is highly beneficial for the recipient, medical risks for the donor must be identified in order to give him objective, transparent information to help support a well-informed decision-making. A multi-step check-up is performed with more and more demanding costly and complex tests. Four to six months are required. Only one out of three grafts will then be achieved. It is necessary to explore the feasibility of the graft (absence of medical, immunologic and surgical contraindications) and also the donor’s risks, particularly the very low but nevertheless increased long-term risks of kidney failure. International KDIGO guidelines recommend accepting living donation when measured glomerular filtration rate (GFR) is at least over 90ml/min/1.73m2 and to deny it for a GFR lower than 60ml/min/1.73m2. For intermediate GFR values, eligibility has to be individually discussed depending on age and other risk factors. Donor’s medical and psychologic outcomes should be performed and observed data must be transmitted to the French “Agence de biomédecine” Cristal database.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2019.11.014 (Discussion)

Accès sur le site EM Consulte (Discussion)

*Académie nationale de médecine, 16, rue Bonaparte, 75006 Paris, France

Bull AcadNatl Med 2020;204:169—173. Doi : 10.1016/j.banm.2019.11.014