Communication scientifique
Session of 27 mai 2025

Endométriose : un nouveau paradigme pour le diagnostic et le traitement

MOTS-CLÉS : Endométriose, Endométriose intra-utérine, Prise en charge de la maladie, Diagnostic, Thérapeutique
Endometriosis: A new paradigm for diagnosis and treatment
KEY-WORDS : Endometriosis, Adenomyosis, Disease management, Diagnosis, Therapeutics

Charles Chapron (a, b, c, d, e, ⁎) , Louis Marcellin (a, b, c, d, e), Mathilde Bourdon (a, b, c, d, e), Guillaume Parpex (a, b, c, d, e), Lorraine Maitrot-Mantelet (b, c, d), Chloé Maignien (b, c, d), Geneviève Plu-Bureau (a, b, c, d, f), Pietro Santulli (a, b, c, d, e)

Résumé

L’endométriose, maladie inflammatoire chronique définie par la présence de tissu endométrial en dehors de l’utérus, est responsable de douleurs pelviennes et d’infertilité. Observée chez 10 à 15 % des femmes, cette maladie ayant un impact majeur sur la qualité de vie des patientes avec un coût socio-économique important doit être considérée comme un véritable problème de santé publique. Les progrès considérables de l’imagerie (échographie pelvienne par voie vaginale et imagerie par résonance magnétique) ont révolutionné les modalités diagnostiques de l’endométriose. La cœlioscopie à simple visée diagnostique n’a aujourd’hui plus d’indications. Ce changement de paradigme sur le plan du diagnostic impacte la prise en charge thérapeutique. Trois options peuvent être proposées : les traitements hormonaux, la chirurgie et l’assistance médicale à la procréation (AMP). Dans la mesure où le diagnostic est aujourd’hui non chirurgical et qu’il est possible de débuter un traitement sans preuve histologique, le traitement médical est l’option thérapeutique de première intention pour les patientes souffrant de douleurs pelviennes et n’ayant pas de désir de grossesse immédiat. En cas de désir de grossesse, le choix se pose entre la chirurgie et l’AMP. Il est possible d’effectuer une AMP sans exérèse préalable des lésions endométriosiques. La chirurgie ne doit plus être considérée comme le traitement systématique de première intention des patientes infertiles. La prise en charge moderne de l’endométriose doit être individualisée grâce à une approche intégrée, multimodale et multidisciplinaire centrée sur la patiente.

Summary

Endometriosis, a chronic inflammatory disease characterized by the presence of endometrial tissue outside the uterus, is responsible for pelvic pain and infertility. Observed in 10 to 15% of women, this disease has a major impact on patients’ quality of life and imposes a significant socioeconomic burden, making it a public health concern. The significant advancements in imaging techniques, such as transvaginal ultrasound and magnetic resonance imaging (MRI), have revolutionized the diagnostic approach to endometriosis. Diagnostic laparoscopy is no longer indicated in routine practice. This paradigm shift in diagnosis has also influenced therapeutic management. Three options are available: hormonal treatments, surgery, and assisted reproductive technology (ART). Given that the diagnosis is now non-surgical, and treatment can be initiated without histological confirmation, medical treatment is the first-line therapeutic option for patients suffering from pelvic pain who do not have an immediate desire for pregnancy. For those with a desire for pregnancy, the choice lies between surgery and ART. It is possible to proceed with ART without prior excision of endometriotic lesions. Surgery should no longer be considered the first-line treatment for infertile patients. Modern management of endometriosis must be individualized through an integrated, multimodal, and interdisciplinary approach centered on the patient.

Accès en ligne : https://doi.org/10.1016/j.banm.2024.11.027

(a) Faculté de santé, faculté de médicine Paris Centre, université Paris-Cité, Paris, France
(b) Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP), Paris, France
(c) Hôpital universitaire Paris Centre (HUPC), centre hospitalier universitaire (CHU) Cochin, Paris, France
(d) Service de gynécologie obstétrique II et médecine de la reproduction (Pr Chapron), Paris, France
(e) Inserm U1016, Department “Dévelopment, Reproduction and Cancer”, Institut Cochin, Paris, France
(f) Équipe Epopé, Inserm UMR 1153, Paris, France

⁎Auteur correspondant. Service de gynécologie obstétrique II et médecine de la reproduction, CHU Cochin, bâtiment Port-Royal, 123, boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France

Bull Acad Natl Med 2025;209:957-66. Doi : 10.1016/j.banm.2024.11.027