Résumé
L’adolescence représente une période de vulnérabilité particulière pour les désynchronisations de l’horloge interne. Au-delà de la simple prédisposition génétique, la puberté s’accompagne d’un décalage significatif de la phase circadienne du sommeil, responsable de difficultés croissantes à l’endormissement le soir ainsi qu’au lever matinal. La prévalence du syndrome de décalage de phase du sommeil est alors élevée dans cette population, touchant environ 16% des adolescents. Etant donné que les besoins de sommeil restent stables, ce décalage de la phase circadienne entraîne une privation de sommeil chronique et en conséquence une fatigue voire une somnolence diurne, mais également des anomalies métaboliques, des troubles neurocognitifs avec baisse des résultats scolaires, ou encore des troubles de l’humeur.
Alors que l’importance des facteurs génétiques et biologiques a été démontrée par de nombreuses études scientifiques, la recherche sur les facteurs sociaux, cognitivo-comportementaux et psychologiques est encore émergente. Parmi ces facteurs, la révolution technologique des dernières décennies a nettement modifié le comportement de nos adolescents, et notamment leur temps passé devant les écrans. Dans le cadre de cet article, nous discuterons à travers les dernières recherches l’intrication de ces différents facteurs mais en particulier le rôle du multimédia dans les désordres circadiens du sommeil à l’adolescence.
Summary
The teenage years are a period of particular vulnerability to the desynchronization of the biological clock. Beyond genetic factors, puberty is associated with a significant delay in the circadian phase of sleep,responsible for increasing difficulties with sleep onset at night and thus with awakening in the morning. The prevalence of Delayed Sleep Phase Syndrome (DSPS) is high in the adolescent population, affecting up to 16% of teenagers. As sleep needs remain remarkably stable, adolescent sleep phase delay causes chronic sleep deprivation and subsequently daytime fatigue or even excessive daytime sleepiness, and also metabolic disturbances, neurocognitive problems associated with decreased school performances, as well as mood disorders.
Whereas genetic and biological factors have been investigated by a number of studies, research on social, cognitive-behavioural or psychological factors is still limited to date. Among the latter, the technological revolution of the past decades, -most importantly their exposure to screens- has significantly modified adolescent behavior. This article discusses the latest research on the complex interaction of these different factors. It focusses particularly on the impact of media use on circadian disorders of sleep in adolescence.
Le texte complet sera disponible ultérieurement.
Bull. Acad. Natle Méd., 2015, 199, n°7, ---, séance du 6 octobre 2015 [à paraître]