Résumé
Depuis de nombreuses années en France, le débat éthique relatif à la fin de vie se cristallise autour d’une opposition entre partisans du respect de la vie et défenseurs de l’euthanasie. Dans les faits cependant, c’est une voie intermédiaire qui tend à dessiner ses contours à l’échelle internationale : la dépénalisation du suicide assisté. On peut mettre au crédit de cette « troisième voie », le fait qu’elle évite la transgression de l’interdit de tuer puisque c’est le patient qui s’administre lui-même un produit létal. Il n’en demeure pas moins que le médecin continue à porter une lourde responsabilité. En tant que prescripteur, il lui incombe de poser le diagnostic et d’établir la recevabilité de la demande de suicide. Il en résulte un cas de conscience qui appelle une réflexion philosophique de fond sur les causes du suicide et la légitimité pour un tiers d’y apporter son concours.
Summary
For many years in France, the ethical debate on the end of life has centered on the opposition between supporters of respect for life and defenders of euthanasia. In practice, however, it is an intermediate way, which tends to take shape on an international scale: the decriminalization of assisted suicide. We can credit this “third way” with the fact that it avoids transgressing the ban on killing since it is the patient who administers himself a lethal product. Nevertheless, the doctor continues to bear a heavy responsibility. As a prescriber, he or she is responsible for making the diagnosis and establishing the admissibility of the suicide request. The result is a matter of conscience that calls for a fundamental philosophical reflection on the causes of suicide and the legitimacy for a third party to contribute to it.
Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2022.05.001
Accès sur le site EM Consulte
Bull Acad Natl Med 2022;206:626-31. Doi : 10.1016/j.banm.2022.05.001