Communication scientifique
Session of 22 novembre 2005

Conclusion

André Vacheron*

Conclusion

André VACHERON*

Les médecins disposent aujourd’hui de médicaments remarquablement efficaces.

Ces médicaments peuvent avoir des effets indésirables et leur iatrogenèse possible doit être bien connue. Leur prescription comporte souvent des risques chez les patients âgés, les enfants, les insuffisants rénaux. Elle exige une vigilance attentive.

Les traitements anticoagulants par les antivitamines K illustrent la nécessaire collaboration de tous les acteurs de la chaîne de soins. Près de 600 000 de nos concitoyens reçoivent une antivitamine K. Les accidents hémorragiques des antivitamines K, par surdosage le plus souvent, sont la première cause d’hospitalisation pour effets indésirables liés aux médicaments. Mais une mauvaise gestion, une surveillance insuffisante lors d’intervention chirurgicale à risque hémorragique qui impose l’arrêt de l’antivitamine K et son remplacement par une héparine sous cutanée, la calciparine étant la plus indiquée, la plus efficace, la plus maniable, car elle peut être interrompue douze heures avant l’opération, expose à l’accident tromboembolique cérébral qui peut être catastrophique, notamment chez les porteurs de prothèses valvulaires mécaniques. Les prescriptions doivent être coordonnées par le médecin, le chirurgien et l’anesthésiste et faire l’objet de protocoles écrits.

Aujourd’hui le médecin est devenu le maillon dans une chaîne de soins et non plus toute la chaîne à laquelle le patient s’accrochait. Dans cette chaîne, le médecin qui prescrit et le pharmacien qui délivre le médicament ont un rôle capital pour la sécurité du patient. L’excellente séance thématique de cette après-midi en apporte la démonstration.

* Président de l’Académie nationale de médecine.

Bull. Acad. Natle Méd., 2005, 189, no 8, 1759, séance du 22 novembre 2005