Conclusion
Jean DUBOUSSET Les traumatismes de la moelle épinière concernent 1200 à 1500 victimes chaque année dans notre pays, l’incidence vitale et fonctionnelle de la qualité de leur prise en charge à été démontrée. Des recherches visant à agir par voie locale ou générale sur la moelle traumatisée pour limiter le développement des lésions ou orienter favorablement la cicatrisation n’ont pas prouvé leur efficacité. La greffe d’un nerf périphé- rique sur les voies motrices centrales au-dessus de la lésion a permis de façon surprenante de « shunter la lésion » en réanimant un groupe de muscles appartenant à la partie paralysée du corps. Ces tentatives gardent un caractère expérimental.
L’enseignement de cette réunion est que la qualité des soins au moment de l’accident conditionne le pronostic : le protocole des soins sur les lieux de l’accident doit être l’objet d’un effort pédagogique national et l’aiguillage immédiat du blessé vers un centre compétent pour ce type d’accident, sans hospitalisation intermédiaire s’impose comme une règle absolue.
DISCUSSION
M. Jean HOUDART
Cette séance, consacrée aux traumatismes de la moelle, peut être considérée comme établissant à nouveau l’état de l’organisation hospitalière et de la prise en charge de ces traumatisés. Une séance identique avait, en effet, eu lieu en mars 1994, insistant en particulier sur le rôle de la recherche, face à la « désespérance » du pronostic de ces traumatisés. Ce que nous avons entendu permet de dire que les quelques progrès, qui doivent être poursuivis, permettent une prise en charge plus rapide avec réaction et stabilisation des lésions osseuses. En revanche, les progrès escomptés dans l’évolution de la cicatrice gliale empêchant la repousse axonale du faisceau pyramidal n’ont pas, jusqu’à ce jour, été obtenus de telle sorte que ces traumatismes, comme par le passé, évoluent toujours vers la paraplégie et la tétraplégie.
Il est sûr que la recherche fondamentale doit se poursuivre en étroite liaison avec les centres de référence qui devraient recevoir tous les blessés de la moelle épinière lorsque leur état vital initial permet de les envoyer à ces centres. Le problème est l’organisation de ces orientations sur le lieu même du traumatisme.
M. Jean MINÉ
Pensez-vous que l’Institution nationale des Invalides pourrait apporter son concours au réseau envisagé ? Elle a une longue expérience en matière de traitement des séquelles du traumatisme de la moelle, possède l’ensemble des spécialités souhaitables d’autant qu’elle bénéficie du concours du professeur Degeorges, ex chef du service de neuro-chirurgie du Val-de-Grâce, ce qui complète la panoplie des spécialités indispensables en la matière.
Bien évidemment l’Institution nationale des Invalides, grâce à sa longue expérience et son organisation interne, doit faire partie des centres de références, en particulier de ces centres de réhabilitation qui doivent être associés aux centres de références aigus qui reçoivent les blessés médullaires en première main.
Bull. Acad. Natle Méd., 2005, 189, no 6, 1175-1176, séance du 7 juin 2005