Information
Session of 25 mai 2004

Comité exécutif du panel interacadémique IAMP. Réseau interacadémique de recherche sur la santé de la mère et de l’enfant (RIME)

Executive Committee of the InterAcademy Medical Panel (IAMP). Mother-Child Health International Research Network (MCH-IRN)

David Challoner(USA), Guy Blaudin de Thé *

Résumé

L’Académie nationale de médecine avait consacré, en 1997, un rapport aux effets du soleil sur l’organisme humain. Depuis cette date, la prévention a fait relativement peu de progrès tandis que les connaissances biologiques se sont considérablement accrues : — Alors que l’on croyait que seuls les rayons ultraviolets très énergétiques (UVB) provoquaient des cancers, on sait aujourd’hui que les ultraviolets moins énergétiques (UVA) y contribuent autant et dans certaines conditions davantage. Les produits antisolaires devraient filtrer avec la même efficacité les UVA et les UVB. Les produits ne filtrant que les UVB doivent être vigoureusement déconseillés. — Il n’y a pas de parallélisme entre les effets aigus notamment l’érythème et les coups de soleil et les effets chroniques car les mécanismes biologiques sont différents. La disparition des coups de soleil grâce à l’utilisation des crèmes antisolaires n’assure donc pas une réduction équivalente du vieillissement de la peau et du risque de cancer. — Les rayons UV peuvent léser l’œil (cristallin et rétine). Seules des lunettes contre le soleil filtrant les UVA et B assurent une protection efficace. — Les campagnes de prévention et de dépistage ont contribué à l’information du public, mais l’effet est insuffisant et un effort complémentaire est indispensable pour obtenir une meilleure prévention et notamment réduire l’exposition des enfants. Les patients souffrant d’un mélanome mouraient une fois sur quatre il y a 10 ans, ils meurent maintenant une fois sur cinq : c’est le résultat des campagnes de diagnostics précoces répétées chaque année. Ce progrès est réel mais très insuffisant d’autant que la fréquence de ces cancers continue à augmenter de 10 % chaque année. Par ailleurs, les carcinomes basocellulaires, également liés à l’exposition au soleil, sont les plus fréquents des cancers humains et, même si leur mortalité est très faible, leur morbidité est importante et coûteuse. Dans les deux cas, ces résultats sont décevants car, parmi les agressions de notre environnement, les conséquences des expositions excessives aux ultraviolets sont particulièrement bien connues et constituent même un modèle des interactions entre santé et environnement. S’il est hélas clair que l’information ne suffit pas à changer les comportements, elle est néanmoins nécessaire et doit être dirigée à la fois vers les

L’Académie nationale de médecine avait consacré, en 1997, un rapport aux effets du soleil sur l’organisme humain. Depuis cette date, la prévention a fait relativement peu de progrès tandis que les connaissances biologiques se sont considérablement accrues : — Alors que l’on croyait que seuls les rayons ultraviolets très énergétiques (UVB) provoquaient des cancers, on sait aujourd’hui que les ultraviolets moins énergétiques (UVA) y contribuent autant et dans certaines conditions davantage. Les produits antisolaires devraient filtrer avec la même efficacité les UVA et les UVB. Les produits ne filtrant que les UVB doivent être vigoureusement déconseillés. — Il n’y a pas de parallélisme entre les effets aigus notamment l’érythème et les coups de soleil et les effets chroniques car les mécanismes biologiques sont différents. La disparition des coups de soleil grâce à l’utilisation des crèmes antisolaires n’assure donc pas une réduction équivalente du vieillissement de la peau et du risque de cancer. — Les rayons UV peuvent léser l’œil (cristallin et rétine). Seules des lunettes contre le soleil filtrant les UVA et B assurent une protection efficace. — Les campagnes de prévention et de dépistage ont contribué à l’information du public, mais l’effet est insuffisant et un effort complémentaire est indispensable pour obtenir une meilleure prévention et notamment réduire l’exposition des enfants. Les patients souffrant d’un mélanome mouraient une fois sur quatre il y a 10 ans, ils meurent maintenant une fois sur cinq : c’est le résultat des campagnes de diagnostics précoces répétées chaque année. Ce progrès est réel mais très insuffisant d’autant que la fréquence de ces cancers continue à augmenter de 10 % chaque année. Par ailleurs, les carcinomes basocellulaires, également liés à l’exposition au soleil, sont les plus fréquents des cancers humains et, même si leur mortalité est très faible, leur morbidité est importante et coûteuse. Dans les deux cas, ces résultats sont décevants car, parmi les agressions de notre environnement, les conséquences des expositions excessives aux ultraviolets sont particulièrement bien connues et constituent même un modèle des interactions entre santé et environnement. S’il est hélas clair que l’information ne suffit pas à changer les comportements, elle est néanmoins nécessaire et doit être dirigée à la fois vers les

* Constitué de D. AVERBECK, N. BASSET-SEGUIN, F. BERNERD, J.P. CESARINI, Ch. CORBÉ, F. DEMENAIS, L. DUBERTRET (rapporteur), J.J. GROB, R. MASSE, R. MONIER, P. MORLIÈRE, E. MOUSTACCHI, H. SANCHO-GARNIER, E. SAGE, R. SANTUS, A. SARASIN.

 

* Membre de l’Académie nationale de médecine ** Composé de 2 co-présidents : David Challoner (USA) et Guy de Thé (France) et 7 membres (Japon, Royaume-Uni, Afrique du Sud, Philippines, Turquie, Mexique et Chine) et 4 invités (inter Academy Council, Délégation chinoise).

 

Bull. Acad. Natle Méd., 2004, 188, no 5, 837-841, séance du 25 mai 2004