Communication scientifique
Session of 23 avril 2024

Bioprothèses trachéobronchiques. Remplacement trachéobronchique par allogreffe aortique cryopréservée stentée

MOTS-CLÉS : Trachée, Bronches, Allogreffes, Autogreffes, Aorte, Cryoconservation
Tracheobronchial bioprostheses. Tracheobronchial replacement using stented cryopreserved aortic allografts
KEY-WORDS : Trachea, Bronchi, Allografts, Autografts, Aorta, Cryoprese

Emmanuel Martinod (a, b, c, ⁎) , Dana M. Radu (a, b, c), Ilaria Onorati (a, b, c), Ana Maria Santos Portela (a), Marine Peretti (a), Yurdagül Uzunhan (b, d), Olivia Freynet (d), Kader Chouahnia (e), Boris Duchemann (e), Cécile Ghander (f), Camille Buffet (f), Charles Juvin (g), Guillaume Lebreton (g), Morad Bensidhoum (h), Hervé Petite (h), Hélène Rouard (i), Nicolas Dard (b), Valérie Besnard (b), Carole Planès (b), Nicolas Vénissac (j), Christophe Trésallet k, Makoto Miyara (l), Eric Vicaut (m)

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

Dans le contexte parfaitement standardisé de la transplantation d’organes, le remplacement trachéobronchique restait une problématique non résolue malgré de nombreux travaux de recherche réalisés ces dernières décennies. Depuis 26 ans, une solution originale est évaluée, l’utilisation d’une matrice aortique rigidifiée par une endoprothèse. Des expérimentations menées au laboratoire entre 1997 et 2008 ont permis de mettre au point le remplacement trachéobronchique par greffon aortique (autogreffes, allogreffes fraîches puis cryopréservées). La régénération tissulaire observée au sein des matrices aortiques a permis l’ablation de l’endoprothèse en silicone après 6 mois. Des études prospectives depuis 2009 ont confirmé cette faisabilité chez l’homme. Le registre TRITON-01, incluant plus de 35 patients à ce jour, a permis de confirmer récemment ces résultats positifs, avec une mortalité (2,9 %) et une morbidité (22,9 %) comparables à celle des interventions majeures de chirurgie thoracique. Les complications principales à moyen et long termes ont été liées aux endoprothèses (granulomes) et nécessité un traitement mini-invasif par bronchoscopie rigide. Une régénération tissulaire épithéliale et cartilagineuse a également été observée chez l’homme, ceci permettant une ablation de l’endoprothèse après 18 mois. Les recherches se poursuivent aujourd’hui pour renforcer les indications principales, notamment dans le cadre de cancers trachéobronchiques et thyroïdiens invasifs qui restent rares, en collaboration avec des laboratoires spécialisés dans les domaines respiratoire, du cartilage et de l’immunologie pour expliquer les mécanismes de régénération.

Summary

In the perfectly standardized context of organ transplantation, tracheobronchial replacement remained an unresolved issue despite numerous research efforts these recent decades. For the past 26 years, an original solution has been evaluated: the use of an aortic matrix supported by a stent. Experiments conducted in the laboratory between 1997 and 2008 led to the development of tracheobronchial replacement using aortic grafts (autografts, fresh allografts, and then cryopreserved allografts). Tissue regeneration processes within the aortic matrices allowed for the removal of the silicone stent after 6 months. Prospective studies since 2009 have established this feasibility in humans. The TRITON-01 registry, including more than 35 patients to date, recently confirmed these positive results, with mortality (2.9%) and morbidity (22.9%) rates comparable to thatose observed after major thoracic surgery interventions. The main complications at middle- and long-term were related to the stents (granulomas) and required minimally invasive treatment using rigid bronchoscopy. Epithelial and cartilaginous tissue regeneration has also been observed in humans, allowing for stent removal after 18 months. Research continues today to strengthen primary indications, particularly in the context of uncommon invasive tracheobronchial and thyroid cancers, in collaboration with specialized laboratories in respiratory, cartilage or immunology fields to elucidate regeneration mechanisms.

Accès en ligne : https://doi.org/10.1016/j.banm.2024.04.023 (Discussion)

(a) Chirurgie thoracique et vasculaire, faculté de médecine SMBH, hôpital Avicenne, hôpitaux universitaires Paris Seine-Saint-Denis, université Sorbonne Paris Nord, Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP), Bobigny, France
(b) Inserm UMR1272, hypoxie et poumon, faculté de médecine SMBH, université Sorbonne Paris Nord, Bobigny, France
(c) Fondation Alain-Carpentier, laboratoire de recherche bio-chirurgicale, hôpital européen Georges-Pompidou, université Paris-Cité, AP–HP, Paris, France
(d) Pneumologie, faculté de médecine SMBH, hôpital Avicenne, hôpitaux universitaires Paris Seine-Saint-Denis, université Sorbonne Paris Nord, AP–HP, Bobigny, France
(e) Oncologie, faculté de médecine SMBH, hôpital Avicenne, hôpitaux universitaires Paris Seine-Saint-Denis, université Sorbonne Paris Nord, AP–HP, Bobigny, France
(f) Endocrinologie, hôpital La Pitié-Salpêtrière, Sorbonne université, AP–HP, Paris, France
(g) Chirurgie cardiaque, hôpital La Pitié-Salpêtrière, Sorbonne université, AP–HP, Paris, France
(h) CNRS, B3OA UMR CNRS 7052, université de Paris, 75010 Paris, France
(i) EFS Île-de-France, banque des tissus, AP–HP, Créteil, France
(j) Chirurgie thoracique, hôpitaux universitaires de Lille, France
(k) Chirurgie digestive, faculté de médecine SMBH, hôpital Avicenne, hôpitaux universitaires Paris Seine-Saint-Denis, université Sorbonne Paris Nord, AP–HP, Bobigny, France
(l) Inserm, département d’immunologie, centre d’immunologie et des maladies infectieuses (CIMI-Paris), hôpital Pitié-Salpêtrière, Sorbonne université, AP–HP, Paris, France
(m) Unité de recherche clinique, hôpitaux Saint-Louis – Lariboisière – Fernand-Widal, université de Paris, AP–HP, Paris, France
⁎Auteur correspondant.

Bull Acad Natl Med 2024;208:1180-8. Doi : 10.1016/j.banm.2024.04.023