Autre
Séance du 21 décembre 2010

Mise à jour du vocabulaire médical

Pierre Delaveau, Jean Civatte, Jacques Frottier, Claude-Pierre Giudicelli, Jacques Hureau, Aline Marcelli, Jean Ducos, Jean-Roger Le Gall, François Rodhain, Jacques Rouëssé, Invités : Jean Bedouelle, Jacques Chevallier, Francis Eustache, Dominique Hauteville, Yves Lévi, André-Paul Peltier (au nom de la Commission XIX — Langue française — sous groupe du Dictionnaire)

 

Langue française et médecine (Travaux de la Commission 19 en 2010 )

À CHAQUE ACADÉMIE, SON DICTIONNAIRE !

L’Académie nationale de médecine ne pouvait que suivre l’exemple prestigieux de l’Académie française.

Se posent d’emblée trois questions : pourquoi un dictionnaire ? De quoi est-il fait ?

Comment a-t-il été construit ?

Le Robert définit un dictionnaire comme le « recueil d’unités signifiantes de la langue (mots, termes, éléments…) rangées dans un ordre convenu, qui donne des définitions, des informations sur les signes. » Médecins et plus généralement praticiens divers des professions de santé ont obligation de maîtriser un langage clair et sans confusion : les mots sont des outils de précision autant que des instruments chirurgicaux et de son côté la prescription d’un médicament doit être à l’abri de malentendus funestes.

L’Académie possède plusieurs fonctions, en particulier celle de constituer un centre actif d’informations et d’enseignement. Les données scientifiques réunies dans le Dictionnaire répondent à cette fonction : propager de façon très étendue un enseignement actualisé, reconnu de haute valeur scientifique, auprès des professionnels de la santé, en tout premier lieu des médecins généralistes et des spécialistes qui pourront bénéficier d’échanges avec les membres de l’Académie, voire exceptionnellement en cas de besoin auprès du grand public. Composée essentiellement de médecins, mais aussi de pharmaciens et de vétérinaires (130 membres titulaires et 150 membres correspondants), l’Académie dispose d’un large potentiel de compé- tences appréciées pour élaborer ce dictionnaire avec des objectifs précis : clarifier le langage, relever tous les termes utilisés en médecine, les définir et les articuler au vocabulaire anglo-saxon. Cette activité est en harmonie avec les préoccupations de l’autorité de tutelle, le Ministère de l’Education nationale, et peut constituer par ailleurs une contribution aux efforts d’expansion des pays francophones.

Comment travailler pour la construction d’un tel dictionnaire ? Au fonds primordial des connaissances contenues dans les ouvrages médicaux de référence français et étrangers, s’ajoutent les notions issues des travaux récemment présentés devant l’Académie dont les auteurs sont sollicités pour présenter leurs intentions scientifiques et linguistiques. Leurs propositions sont alors objet de discussions et de mises en forme homogènes, aboutissant parfois à des contre-projets. Une veille incessante permet d’abondantes moissons d’idées et de mots. L’intérêt du collège académique est précisément la diversité des territoires cultivés. Chaque expert doit suggérer et se soumettre à la concertation.

La diffusion du Dictionnaire est une autre grave préoccupation qui revient en priorité à l’éditeur. Des données d’ordre économique ont conduit très tôt à la solution technique d’un support informatique offrant à l’équipe de rédaction une grande souplesse pour la réalisation d’éditions successives adaptées aux progrès de la connaissance médical.

Historique

C’est à l’initiative de deux amis, notre confrère le Pr. Jean-Charles Sournia et M. Hubert Joly, Secrétaire général du Conseil international de la lange française (CILF) que, vers les années 1990, fut lancé le projet d’un dictionnaire de médecine qui pouvait, dans l’esprit des deux promoteurs, reprendre et développer le célèbre Dictionnaire français de médecine et de biologie , édité par les Éditions Masson (1970-1972), mais resté sans lendemain. En effet rédigé par A.Manuila, éminent auteur ayant rang de chef de service à l’OMS, ainsi que par L. Manuila, M.Nicole & H.Lambert, cet ouvrage de grande richesse et de vaste champ était un document de référence capable de rivaliser avec les ouvrages étrangers. Mais, son objectif n’étant pas d’occuper dans la bibliothèque de tout médecin praticien la place d’un manuel de consultation courante, il ne pouvait prétendre à un succès commercial.

En accord avec le Pr A. Larcan, président de l’Académie en 1994, le Pr. J.Ch. Sournia estimait utile de tenir registre des connaissances médicales à un moment donné de l’Histoire et d’inclure le projet parmi diverses initiatives de l’Académie. La création d’un nouvel ouvrage d’envergure s’offrait donc et ce fut le mérite du CILF d’accepter d’en être l’éditeur.

La responsabilité scientifique fut successivement assurée par le Pr. Sournia jusqu’à sa mort brutale (le 8 juin 2000), puis par le Pr. J. Polonovski qui présida à la sortie du dernier des quinze ouvrages mis en chantier.

Il s’agit de livres reliés de 16 × 25 cm, de 250 à 970 pages, de présentation et de typographie homogènes. Les ouvrages affichent pour la plupart un pont avec la langue anglaise par l’expression portée en titre général : « français-anglais » qui se justifie partiellement du fait que les noms des entrées en français sont traduits en anglais.

 

Liste diachronique de parution des 15 ouvrages

Noms des chefs des équipes éditoriales 1997 Otorhino-laryngologie (P. Pialoux & H. Laccoureye,) 1999 Gynécologie et Obstétrique (J. Milliez) 2000 Dermatologie (J. Civatte) 2000 Psychiatrie (P. Juillet) 2001 Anesthésie et Réanimation, Urgences (M. Cara) 2001 Appareil moteur (L. Auquier & J. Cauchoix) 2001 Imagerie médicale et Rayonnements (G. Pallardy) 2001 Urologie et Néphrologie (Ch. Chatelain & M. Legrain) 2002 Appareil digestif (M. Bourel, J.P. Benhamou & S. Bonfils) 2002 Biologie (J. Polonovski) 2002 Neurologie (P. Juillet & D. Béquet) 2002 Ophtalmologie (Y. Pouliquen) 2004 Cardiologie et Maladies cardiovasculaires (Ph. Blondeau, I. Gandjbakhch, J.N. Fiessinger) 2005 Maladies infectieuses (J. Frottier & P. Ambroise-Thomas) 2008 Appareil respiratoire avec l’anatomie thoracopulmonaire (B. Debesse, J. Rochemaure).

Réalisation de l’édition actuelle

Le 26 septembre 2005, au cours de la réunion du Conseil d’administration, le Pr.

André Vacheron, président de l’Académie pour cette année, prit la décision de me confier la responsabilité « de veiller au suivi du Dictionnaire ». Pour accroître l’efficacité de nos travaux, nous avons décidé de constituer deux groupes aux tâches bien différenciées au sein de la Commission 19. Si cette dernière, dans son ensemble continue de traiter des questions générales du langage médical et de jouer un rôle normatif en signalant les usage corrects et proscrivant les inconvenants, la souscommission du Dictionnaire possède la mission lexicographique de réexaminer de façon critique les définitions déjà retenues dans les ouvrages parus sur papier et d’introduire de nouvelles entrées.

Les participants de la sous-commission du Dictionnaire sont actuellement MM. J.

Civatte, J. Frottier, C.P. Giudicelli, J. Hureau, J.R. Le Gall, F. Rodhain, J. Rouëssé et moi-même. La présence constante, à partir de 2007, de deux experts de grande autorité, J. Bedouelle et A.J. Peltier, anciens collaborateurs et amis du Pr. L. Auquier, est de vif intérêt.

Les membres de la sous-commission se sont répartis les séquences de mots à revoir, groupés en lots définis par ordre alphabétique. Ils comparèrent les différentes définitions, procédant à des fusions afin de respecter l’ensemble des apports. La première réalisation du dictionnaire faite sous forme d’ouvrages séparés comportait en effet, en raison de la pluralité des spécialités, des nuances voire des différences dans les définitions d’un même mot de sorte que nous eûmes à supprimer ces nombreux doublons (environ 30 % du total des entrées) afin d’aboutir à des libellés relativement homogènes, sans perdre la richesse des diverses contributions. Il fallut aussi, dans quelques cas, soumettre les nouveaux textes pour vérification aux auteurs initiaux ou à des spécialistes de la question traitée. Enfin il est apparu opportun d’introduire de nouvelles entrées. Les données rassemblées dans les rapports de fin d’année de la commission 19 apportent d’ailleurs des éléments préparatoires utiles à ces innovations.

Ce travail fut particulièrement laborieux : le groupe s’est réuni à de nombreuses reprises depuis le 5 décembre 2005, à raison de deux à trois séances par mois (2 en 2005, 15 en 2006, 19 en 2007, 21 en 2008, 16 en 2009, 8 en 2010), chacune durant de 9h30 à 12h30. Est-il nécessaire de souligner la nécessité d’une bonne entente des membres de l’équipe, d’un enthousiasme quasi juvénile, d’une grande disponibilité tout au cours de l’année ?

Cette activité a permis d’aboutir à des définitions de style relativement constant, obéissant au schéma suivant :

Entrée en français / anglais Définition (en caractères romains) Commentaires (en caractères italiques) Étymologie Nom de l’auteur et date de la description initiale Synonymes vrais, antonymes Sigles, acronymes Termes anciens Renvoi à d’autres entrées complémentaires Pour les éponymes : renvoi à l’entrée principale.

En tout, on estime à 50 000 au moins le nombre des entrées primaires et à 150 000 les items en comptant les mots et expressions dérivés.

Tous les textes diffusés sous forme d’ouvrages sur papier sont donc maintenant réunis dans une présentation informatisée. Ils sont depuis le mois de novembre 2010 consultables en ligne sur le site de l’Académie et sur celui de l’éditeur (Centre international de la langue française, 17 rue de Navarin, 75009 Paris). Ce vaste ensemble est facile à atteindre et, par une astuce de présentation, les textes peuvent être feuilletés comme les pages d’un livre… le plaisir d’en « ouvrir » une demeure, seule manque la bonne odeur de la typographie récente ! La présentation sous forme d’un dévédé de très faible encombrement et de maniement aisé est indispensable pour la diffusion dans les pays ne bénéficiant pas encore du haut débit dans les transmissions informatiques.

 

L’un des attraits de cet ouvrage est son intérêt pour les maladies exotiques : qu’elles soient d’origine parasitaire, fongique, microbienne ou virale et largement répandues dans le monde mais à connotation particulière hors de l’Europe, ce dictionnaire peut revendiquer un aspect universel, au modèle de la médecine actuelle.

Préparation de la prochaine édition

La vitalité de tout dictionnaire se constate dans la productivité incessante de son équipe de rédaction. Depuis juin 2010, les travaux de la future édition sont engagés .

Une méthodologie plus complexe a été adoptée.

Tout d’abord en continuant d’utiliser le classement alphabétique habituel, il est facile de délimiter des « domaines géographiques » qui sont attribués chacun à un des membres de l’équipe. Outre la révision des anciens textes, chaque membre devra s’acquitter de la lecture critique systématique des entrées qui n’avaient pas fait l’objet de doublons et en créer de nouvelles fournies par l’actualité en suscitant la participation d’experts. Ensuite apparaissent de nombreux mots nouveaux et des développements du sens habituel, en particulier en biologie. Ces termes ne figurent pas dans les textes actuels du Dictionnaire de médecine de l’édition 2010 ou insuffisamment. Le plus souvent ils appartiennent à des ensembles articulés inédits ou sont en revanche rattachés à des points d’ancrage présents dans le corps des définitions actuelles. Pour réduire les lacunes constatées, il suffira aux rédacteurs d’être vigilants et de suivre attentivement publications et communications scientifiques apportant de nouvelles données, de corriger les textes déjà adoptés dans les ouvrages sur papier et de construire de novo des définitions inédites.

Pour leur rédaction, il faudra puiser dans les communications orales de l’Académie, puis lire les articles du Bulletin , en particulier ceux des séances à thème ou dédiées.

On récolte aussi des mots et des sens plus modernes dans les travaux d’autres académies et de diverses sociétés savantes. Un appui attentif de la part des auteurs des communications serait évidemment de grande importance.

En supplément de ce travail poursuivi dans les domaines classiques, il nous semble utile d’étendre largement le champ des définitions du dictionnaire vers des domaines collatéraux qui se rattachent aux objectifs généraux de la santé.

Etant donné que des mots apparentés par le sens peuvent être dispersés du fait du classement alphabétique, il faut élaborer préalablement des sortes de panoplies : par exemple les termes utilisés pour l’asthme se retrouvent dans le domaine des mots en R avec remodelage , en I avec inflammation et intermittente (pour une catégorie de la maladie), en B afin d’accueillir basale (couche)… Désormais les mots de ces familles homogènes devront être traités ensemble et, après adoption de chacun d’eux, pris en charge par le responsable du domaine correspondant à la lettre initiale.

Bien entendu la lecture des documents scientifiques procure des nouveautés qui invitent à des insertions impromptues. Par exemple si l’espèce Campylobacter pylori était déjà connue en bactériologie, son rôle comme agent causal de l’ulcère gastrique lui a fait acquérir brusquement une notoriété considérable. L’identification de virus nouveaux est à l’origine non seulement de leur dénomination moderne mais aussi de leur implication clinique — il en est ainsi des fièvres hémorragiques africaines. La découverte de propriétés antimitotiques de telle molécule naturelle projette un éclairage inattendu sur telle plante, la pervenche tropicale par exemple, déjà signalée pour des motifs plus modestes. Particulièrement redouté par les toxicologues et considéré comme d’intérêt dépassé, l’arsenic connaît une nouvelle actualité depuis qu’on célèbre le principe de l’hormesis et que des auteurs asiatiques ont prouvé son action bénéfique dans la leucémie à promyélocytes.

De la même manière que pour la phase initiale, cette révision des définitions suivra l’ordre alphabétique et une relecture critique sera faite dans son privé par l’expert responsable puis, si elle lui paraît nécessaire, soumise à une nouvelle lecture par l’ensemble de l’équipe. En raison de la nouveauté des données introduites, la référence à des spécialistes sera souvent nécessaire. Le nombre des experts doit impérativement s’accroître par la participation active de membres titulaires et de membres correspondants.

Dans cette perspective, il paraît souhaitable que les auteurs initialement impliqués dans la construction des textes figurant dans les ouvrages imprimés soient avertis des changements fondamentaux et qu’ils acceptent éventuellement de revoir les textes initialement parus dans les ouvrages imprimés. Malheureusement plusieurs confrères qui avaient été d’actifs auteurs nous ont quittés (Ph. Blondeau, M. Bourel, M. Cara, J. Charpin, P. Juillet, C. Kénési, P. Lechat, M. Legrain, L. Orcel, P. Pialoux, Ch. Roux). Déjà le Dictionnaire d’Otorhinolaryngologie a été révisé par nos confrè- res H. Laccourreye, Cl. Chouard et F. Legent. Il en a été de même du Dictionnaire des maladies infectieuses par P. Ambroise-Thomas, J. Frottier et F. Rodhain. Des collaborateurs supplémentaires devront être invités et un appui important devrait être obtenu particulièrement de la part des membres correspondants. La constitution d’une équipe agrandie, souple, mais rigoureuse devrait permettre de travailler vite et efficacement, en profitant des moyens informatiques actuels et futurs. Le schéma architectural de la nouvelle équipe pourrait être un noyau central avec des rayons assurant une circulation aller et retour. Dans ce dessein, nous allons donc faire appel aux différents membres de la Compagnie pour les inviter à jouer le rôle d’experts pour la révision incessante des définitions et leur multiplication.

L’œuvre collective du Dictionnaire qui se veut évolutive est de grande importance : c’est une marque concrète du rayonnement de l’Académie en France et à l’extérieur. Du fait de l’actualité de ses définitions, de sa vitalité et de sa présence, le Dictionnaire de médecine doit jouer un rôle éminent pour la défense, l’illustration et le prestige de notre Compagnie comme plus généralement de la médecine française. Un rôle normatif inspiré de celui de l’Académie française lui est dévolu.

 

ILLUSTRATION ET DÉFENSE DU LANGAGE MÉDICAL FRANÇAIS Ainsi que toutes les disciplines de grande spécificité, la médecine a son langage et donc son vocabulaire propre. Comme les Romains avaient largement emprunté aux Grecs, les médecins ont cru bon de suivre leur exemple et nos maîtres ont formé, avec souvent beaucoup de bonheur, des mots issus de racines grecques.

Aujourd’hui deux difficultés sont rencontrées par les praticiens français. La première est due au recul constant de l’étude du grec ancien, comme également de celle du latin. La méconnaissance de la langue d’Hippocrate empêche la formation de néologismes bien construits, acceptables, de signification précise. « Qu’à cela ne tienne — dira-t-on — il suffit de les construire en français ». Mais alors se présente un problème annexe : la traduction dans une langue étrangère est toujours ardue, alors qu’un mot formé sur le grec ancien n’a pas besoin d’être traduit, car il suffit d’en modifier légèrement la graphie pour l’adapter aux exigences d’une autre langue (exemple : analogia, philologia, philosophia).

Le second problème est l’apport de mots d’origine anglo-américaine. Les praticiens de cette civilisation, grande pourvoyeuse de néologismes, n’apprennent pas plus que les Français le grec ancien et comme ils aiment bien les formations analogiques, métaphoriques et souvent argotiques, leur pensée est difficilement transposable en français. Il est ardu pour un Français de rendre des expressions telles que : on-off, up regulation, down regulation, wind up, etc. En fait, il faut différencier deux aspects :

d’une part la transmission du sens qui peut nécessiter le recours à une périphrase parfois chargée, d’autre part l’adoption d’un mot court, conventionnellement doté d’un sens qui n’est pas toujours évident à première vue. Finalement ces exercices alourdissent nos textes et donnent ainsi un avantage au mot anglo-américain, moins précis, parfois de signification inattendue, mais avantageusement plus court.

Actuellement trois entités administratives se préoccupent du souci de maintenir une langue claire, précise et élégante :

1. la Commission du langage médical de l’Académie nationale de médecine, 2. la Commission de terminologie et de néologie du langage médical, participant de la Commission générale de la langue française sous l’autorité de l’Académie française, 3. le Comité d’étude des termes médicaux français. Ce dernier est issu du Comité Clair-Dire qui fut un précurseur.

C’est le docteur Daniel Eyraud, chirurgien à Saint-Étienne, qui fut à son origine.

Créé en janvier 1965, ce comité Clair-Dire est devenu le « Comité d’étude des termes médicaux français » dont le premier président fut le Pr. Maurice Lamy, membre de l’Académie de médecine. Il réunit alors Marcel Monnerot-Dumaine, inspecteur général au Ministère de la Santé, Jean-Charles Sournia et Robert Clément, membres de l’Académie de médecine, Alain Guillermou, fondateur de la Biennale de la langue française, Daniel Eyraud, Georges Durand, Jean Valetta, Jean Guerre, enfin Alexandre Manuila, auteur du célèbre Dictionnaire médical cité plus haut, dont la rédaction de la 4e édition fut aidée par le comité Clair-Dire.

C’est en 1984 que Maurice Cara commença à assurer la présidence qu’il gardera jusqu’au 10 octobre 2009 jour où il nous quittera en pleine activité. Sous sa direction, le Comité se réunissait tous les deux mois, dans son ancien Service, le SAMU de Paris, à l’hôpital Necker-Enfants malades. Actuellement plusieurs des membres du Comité participent aux travaux de la Commission de Terminologie et de Néologie (domaine de la santé et domaine social), avec laquelle ont lieu de fructueux échanges.

Le Comité a publié tous les dix ans une plaquette pour actualiser et publier les définitions des mots étudiés. En raison de la faible diffusion de ces documents à tirage limité, il a entrepris la rédaction d’un ouvrage récapitulatif des travaux réalisés depuis 1965, soit pendant 45 ans. Intitulé : « Pour un langage médical vivant et correct » 1 ce livre vient de paraître. On y lit plusieurs réflexions utiles au maniement satisfaisant du langage médical et quelques exemples méritent d’être rapportés ici.

Création de néologismes

Lorsque fut mise au point l’utilisation de la résonance magnétique nucléaire , en particulier son usage en imagerie médicale, il fallut lui trouver un nom précis, tout en éliminant le mot « nucléaire » mal ressenti depuis Hiroshima. Ce nom devait d’autre part pouvoir se modifier pour désigner selon le cas l’appareil, le document produit, le technicien manipulateur. Le Comité proposa donc en 1989 « remnographie » pour désigner l’image obtenue à partir d’un remnographe, en conservant les initiales de Résonance Magnétique Nucléaire (sigle RMN). Mais c’est l’usage qui décide et, pour le moment, le sigle IRM prime pour l’imagerie par résonance magnétique, bien qu’il n’ait aucune chance de devenir un acronyme et d’engendrer d’autres dérivés…

Toutefois remnographie a été adopté par la Commission ministérielle de terminologie et de néologie et agréé par l’Académie française (JO de juin 2003).

Le risque diœkétique est méconnu en médecine d’urgence. Au siège de Spire, en 1792, Dominique Larrey démontra, au péril de sa vie, que la mortalité des blessés pouvait être réduite de moitié par la médicalisation des secours sur le lieu des combats. Mais il avait dû contrevenir au règlement militaire. À cette époque, en effet, ce dernier obligeait les chirurgiens à rester à plus de deux lieues du champ de bataille, soit à plus d’une heure de marche. On peut dire que, pour les blessés, ce règlement apportait un risque diœkétique important — depuis le grec dioikêtikos signifiant administratif. Maurice Cara a donné une illustration moderne de ce risque : du fait 1. Pour un langage médical vivant et correct. Étude critique des termes médicaux depuis 1965 jusqu’en 2009, par le Comité Clair-Dire ; ouvrage coordonné par le professeur Jacques Chevallier. La

Maison du Dictionnaire éditeur, Paris 2010, 172 pages.

de la directive européenne qui préconise, en cas d’urgence, l’appel téléphonique par le 112, on introduit fâcheusement un échelon supplémentaire avec retard dans la décision du secours, par rapport à l’appel direct au SAMU par le 15, donc un risque préjudiciable surtout en cas d’accident cardiaque ou vasculocérébral.

Trouver un équivalent français pour un terme étranger est une action délicate et diverses circonstances sont à envisager : certains mots étrangers peuvent être francisés par légère modification de l’orthographe. Ainsi clearance est devenu clairance et doping a donné dopage. Pour certains termes existe déjà un équivalent français, méconnu volontairement ou non. Alors, dans un congrès scientifique organisé en France, pourquoi parler de communications par posters , alors qu’il suffit de dire communications par affiches et pourquoi workshops au lieu d’ateliers ?

Ailleurs, il faut vraiment traduire et le Comité réussit parfois avec bonheur à faire adopter ses propositions : hémocolmatage pour blood patch ; écotropisme pour homing ; microrragie au lieu de spotting . Quant à sex workers, la traduction actuellement courante est : « travailleurs de l’industrie du sexe », une longue périphrase qui n’a aucune chance de succès. Or il était facile de créer un néologisme, par exemple « sexergète », depuis deux radicaux bien connus : sex — et erg —, celui-ci lié à l’idée de travail, comme dans « ergonomie ». De plus se présente l’appui au moins pour des lettrés ! de ce pharaon Ptolémée qui, dans l’Egypte ancienne, comme beaucoup d’autres souverains, portait le surnom d’évergète depuis « eu » (bien) et « ergète »… On avait là une élégante solution toute trouvée. Malheureusement la mode est en ce moment à l’anglo-saxon et non au grec !

Le Comité a répondu aux demandes de nombreux scientifiques, protesté par lettres auprès des journalistes pour leurs écarts à la télévision, écrit dans des journaux médicaux, publié des documents, échangé ses avis avec les instances de la terminologie. C’est ainsi qu’il a fait connaître son travail d’incitation, posant des garde-fous, donnant son avis sur tout ce qui aujourd’hui peut être accepté, toléré, recommandé ou interdit dans le langage médical. Il continuera avec vaillance…

Dans une prochaine publication du Bulletin de l’Académie, seront évoquées plusieurs situations critiquables et proposés des remèdes. Ce serait l’occasion, avec la collaboration effective du CETMF, de dresser un pilori public où seraient affichés les mauvais usages et une sorte de podium pour célébrer les suggestions à encourager. Il convient qu’en toute occasion, communication orale, rédactions d’un texte bref, d’une affiche ou d’un important article soit respectée la qualité du langage médical.

 

CANCER, CARCINOME, NÉOPLASME…

QUELS MOTS POUR LE DIRE ?

La définition du mot cancer , telle qu’elle apparaît dans notre actuel Dictionnaire de

Médecine est : « Prolifération anarchique de certaines cellules à la suite d’un dérè- glement des mécanismes de contrôle de leur croissance ce qui entraîne leur multiplication anarchique, d’où la locution « tumeur maligne », souvent employée, qui correspond à une approche microscopique de cet état ».

Évidemment, il n’en n’a pas été de même au cours des siècles. Connu depuis la plus haute Antiquité, le cancer a été baptisé comme tel, soit par Hippocrate, soit par les prêtres d’Esculape — la paternité est discutée. L’origine étymologique de ce mot utilisé avec un sens médical est, chacun le sait, le grec karkino{ signifiant écrevisse, crabe, pince, en raison de l’aspect que prend un cancer évolué (en particulier celui du sein). En outre, cette évocation est liée probablement au fait que le cancer ne lâche pas sa proie. Si le latin cancer apparut pour la première fois, en 1372, parmi les signes du zodiaque, en médecine, selon le dictionnaire étymologique et historique de Larousse (1971), le mot cancer a été utilisé en français dans la traduction des œuvres de Guy de Chauliac (1503), précédant le mot carcinome proposé par Guéroult en 1547. Pour désigner la même affection, de nombreux autres vocables ont été utilisés ultérieurement, s’appuyant sur une étymologie plus ou moins exacte, souvent en raison de phénomènes de mode.

Bien qu’il soit peut-être plus correct d’utiliser le mot carcinome du fait que le grec est plus ancien que le latin, celui-ci n’est employé que dans certains cas et dans certaines spécialités telles que la dermatologie. Les auteurs anglo-saxons l’utilisent volontiers.

En France, certains le préfèrent au mot cancer jugé trop abrupt pour le patient, même si le discours actuel ne prend plus guère la précaution de dissimuler ce diagnostic. Si l’emploi de carcinome suivi d’un adjectif ou d’un substantif précisant sa localisation est d’usage courant, par exemple, dans les expressions binomales de carcinome bronchique et de carcinome utérin, ce mot est entaché d’une certaine affectation. Il est en revanche courant lorsque carcinome est utilisé comme suffixe, avec l’utilisation d’ « adénocarcinome » ou d’« hépatocarcinome ».

Le mot latin « cancer » est le plus largement utilisé surtout lorsqu’on s’adresse au grand public. La localisation est précisée soit par un adjectif, soit par un substantif.

Dans les faits et contrairement à la logique, il ne désigne en général que les lésions épithéliales, s’opposant alors au mot sarcome sur lequel nous reviendrons. Dans le langage courant, on dira un « cancer des muscles », mais cette locution paraîtra grossière à un public médical qui a adopté « sarcome musculaire ». Cancer est la racine de nombreux autres substantifs ou adjectifs tels que « précancéreux ». Certains n’ont eu qu’une existence plus ou moins éphémère. Il en est ainsi de « cancerémie », substantif retrouvé dans l’édition de 1908 du dictionnaire de Littré 2 défini 2. Littré E/Gilber A. Dictionnaire de médecine, chirurgie 21e édition A. Gilbert Baillière 21e édit Paris 1908.

comme la « pénétration dans le sang des matières qui se trouvent à la surface d’un cancer ulcéré : elle expliquerait la multiplicité chez un même individu des tumeurs dites « cancéreuses » . Dans le même dictionnaire on retrouvait aussi « cancé- risme », au sens d’état cancéreux, mais ce terme n’eut point de succès. « Cancérose » ou « prédisposition à avoir un cancer » a été utilisé jusque dans les années 40 avant de tomber en désuétude.

Carcinome ou cancer ? Finalement que préférer ? L’usage a adopté des mots hybrides alors qu’il serait souhaitable de préférer une étymologie homogène. C’est ainsi que si l’on voulait être puriste il faudrait, pour les lésions strictement intraépithéliales, dire cancer in situ et non carcinome in situ (expression pourtant retenue dans la classification TNM), mais carcinologie et non cancérologie, carcinogène et non cancérogène, carcinologue et non cancérologue, carcinophobe et non cancérophobe. Quant au mot « cancéreux », selon B. Hoerni 3 il a d’abord été employé comme adjectif au xviiie siècle, puis utilisé comme substantif à partir de 1845, et les mots composés de « cancer » et d’une racine grecque l’ont été à partir de 1920.

Continuons, par ordre alphabétique, à faire la revue des synonymes, ou considérés comme tels, du mot cancer.

Epithelioma (d’επι : dessus et de θελη : mamelon) a été inventé par le Danois Hannover (1814-1894) qui en 1852 le proposa en raison de la ressemblance des cellules cancéreuses avec celles d’un épithélium. Il est surtout utilisé par les dermatologues : épithélioma baso-cellulaire, spino-cellulaire de Malherbe, etc. Les AngloSaxons l’emploient peu et n’y attachent pas forcément un caractère de malignité.

Le mot néoplasme a pour origine le grec νεο , nouveau, et πλασμι , action de façonner, de modeler, mais théoriquement il correspond à une formation aussi bien bénigne que maligne. En usage courant il ne désigne qu’une tumeur maligne. Il a donné l’adjectif « paranéoplasique » (en anglais : paraneoplastic ) dépourvu de synonyme et correspondant à un syndrome dont les manifestations sont apparemment très différentes de la tumeur qui en est pourtant la cause et qui est maligne — toutefois stricto sensu , la malignité n’est pas obligatoire.

Le suffixe « ome » vient de ωμο´ , cru, ou d’ωμα, épaule et tumeur (ωμαδιο est celui qui aime la chair crue) et le discours devient métaphorique avec le sens de dur, cruel, inhumain pour ce même ωμο . Très largement utilisé, ome peut aussi bien désigner des tumeurs bénignes : angiome, chondrome, fibrome diffus envahissant, lipome, méningiome, ostéome… que des tumeurs malignes : chordome, glioblastome, lymphome, mélanome, néphroblastome, neuroblastome. Dans « gliome », ome peut désigner une tumeur aussi bien bénigne que maligne. C’est de lui que vient le suffixe omatose qui a donné la lymphogranulomatose.

Quant au mot grec ογκο : « tumeur, grosseur d’un corps, enflure et crochet », il a fourni une série de mots actuellement à la mode qui ont surtout du succès auprès des Anglo-Saxons. C’est de lui que vient « oncologie », branche de la médecine 3. Hoerni B. Les cancers de A à Z Ed Frison-Roche Paris 2001 p. 117 rubrique « cancer ».

consacrée à l’étude et au traitement des tumeurs, qu’elles soient bénignes ou malignes. C’est par une extension regrettable qu’elle ne s’intéresse qu’aux seuls cancers. De là viennent plusieurs adjectifs et substantifs : oncologique, qui se rapporte à l’oncologie ; oncologiste ou oncologue, médecin spécialisé en oncologie.

Il est curieux de constater que le mot « oncologue » reste obscur pour le grand public, remplaçant le mot « cancérologue » dépourvu d’ambigüité. Moins fréquemment employés sont les mots d’« oncolyse » pour la destruction de cellules tumorales, d’« oncose » (anglais oncosis ) pour toute affection caractérisée par le développement d’une tumeur (sans précision, malin ou bénin) d’« oncotique » ( oncotic ) qui concerne les tumeurs, et d’« oncotomie » ( oncotomy ) signifiant incision d’une tumeur, d’une tuméfaction, d’un abcès. Cette fois, ce dernier mot est employé selon son étymologie, car les abcès rentraient dans le Pentateuque chirurgical, au chapitre des tumeurs contre nature 4, mais son usage est exceptionnel.

Le mot sarcome qui vient de σαρκιον « petit morceau de chair », désigne une tumeur maligne (donc un cancer) mais uniquement née des cellules mésenchymateuses.

C’est Ambroise Paré qui l’utilisa pour la première fois en français en 1560. Ce mot faillit tomber en désuétude au xixe siècle. Il fut d’abord repris, en 1807, par Abernethy, cet auteur anglais, qui avait entrepris une classification anatomique des tumeurs, pour désigner plus ou moins exactement les cancers dits « encéphaloïdes » décrits par Laënnec et ainsi nommés en raison de leur aspect macroscopique. Il fut aussi utilisé par Cornil et Ranvier pour désigner des tissus embryonnaires. Ce mot n’apparaît pas dans le dictionnaire de Poujol de 1857 5. Il est largement développé dans celui de Jaccoud 6 (tome 32 1882). Selon celui de Bouley 7 (1891) c’est Virchow en particulier qui lui redonna vie en constatant les similitudes qu’il y avait entre les tumeurs « fibro-plastiques » et les bourgeons charnus lors des cicatrisations. Il désigne donc toutes les tumeurs malignes nées du tissu conjonctif. Si cancer est synonyme de tumeur maligne, doit-on distinguer dans l’ensemble des tumeurs malignes les cancers et mettre sur le même pied d’égalité le mot sarcome ? Non, si l’on considère la définition initiale que nous avons rapportée en tête de cet article, selon laquelle le mot cancer recouvre la notion de sarcome. En revanche, sarcome s’oppose donc étymologiquement à épithélioma, mais en pratique courante, on l’oppose souvent à carcinome.

Quant au mot « tumeur » du latin tumere ( être gonflé), chacun sait qu’il peut désigner un processus aussi bien bénin que malin.

Certains mots ont presque totalement disparu du langage actuel. Il en est ainsi de squirrhe , du grec σκιρροσ : substantif signifiant tumeur et adjectif au sens de dur, 4. Selon Paul Broca

Traité des tumeurs Historique p. 1-44 Paris 1866 35376, p. 26.

5. Poujol Félix, André Augustion Dictionnaire de Mdecine pratique e(t des sciences qui lui servent de fondement publié par Mr l’Abbé Migne (Nouvelle encyclopédie théologique) 1857.

6. Jaccoud Nouveau dictionnaire de médecine chirurgie partiques, illustrés de figures intercalées dans le texte, sous la direction du Dr Jacoud. Tome 32 Paris J.B. Baillières 1882.

7. Bouley Henri-Marie/Reynal Jean Nouveau dictionnaire pratique de médecine, de chirurgie et d’hygiène vétérinaire. Vol 19 (RECF-SALERS) Paris Asselin et Houzeau 1891.

endurci. Encore plus désuet le mot encéphaloïde fut un qualificatif particulièrement utilisé par Laënnec. Enfin quelques cancers sont désignés par le nom de l’auteur qui les a décrits telles la maladie de Paget du mamelon et la tumeur de Krückenberg.

Quant aux auteurs qui voulaient rayer du vocabulaire le mot « cancer », ils considéraient avec l’histologiste Charles Robin, « que recouvrant un grand nombre d’entités différentes ce mot n’(a) [avait] pas plus de valeur que le mot dartre et autres termes, qui, disparus de la pathologie, n’ont qu’un sens vulgaire et empirique 8 ». Cette réflexion ne manque pas de surprendre de la part d’un utilisateur du microscope et elle montre que la notion de cancer telle que nous la concevons actuellement n’avait pas encore convaincu l’ensemble du monde médical.

En conclusion, il nous semble que le mot cancer est celui qui doit être préféré à tout autre. En dépit de leur incorrection étymologique, l’usage a consacré les termes de cancérologie, cancérologue, cancérigène… Le mot sarcome est aussi à maintenir, il distingue une forme particulière de cancer, son usage relève plus du langage médical que du langage courant.

À PARTIR DU PRÉFIXE PHARMACO Si l’on juge d’après le nombre des citations, le mot grec pharmakon fut, chez les anciens auteurs, d’Homère à Dioscoride, d’Eschyle à Platon, de fort grande importance encore que l’origine linguistique en reste inconnue. Plus vraisemblablement ce serait un emprunt comme le sont nombre de mots de plantes. On se trouve à un carrefour où se croisent les chemins menant à des plantes médicinales récoltées dans la nature, à des poisons, d’autres à des plantes magiques, d’autres encore à des remèdes et aussi à des ingrédients pour teintures et fards comme plus généralement à tout produit qui relèverait aujourd’hui de la chimie appliquée.

L’utilisation de ce mot par le langage médico-pharmaceutique moderne a privilégié le sens bénéfique pour la santé, l’objectif prioritaire de traiter malades et blessés. Le préfixe pharmaco- a donc largement servi le vocabulaire médical et pharmaceutique et il continue de le faire en créant même sa propre discipline et sa filiation.

pharmacologie n.f.

pharmacology

Science multidisciplinaire des médicaments et des substances d’origine exogène, dites xénobiotiques, susceptibles d’utilisations thérapeutiques, étude qui correspond à plusieurs disciplines pharmaceutiques : chimie thérapeutique, pharmacognosie, pharmacotechnie, toxicologie pro parte

8. Littré E/Gilber A. Dictionnaire de médecine, chirurgie 21e édition A. Gilbert Baillière 21e édit Paris 1908 p. 219.

 

De façon plus restreinte et habituelle, la pharmacologie étudie les effets d’une substance isolée ou d’un principe actif contenu dans un produit complexe sur un organisme vivant. Elle met en évidence les caractéristiques spatio-temporelles de ces effets, leurs évolutions en fonction des doses, leur réversibilité (ou non) et tente d’en comprendre les mécanismes. Cette science connaît des développements multiples qui intègrent les méthodes d’observation, d’analyse, de modélisation et de pathologie expérimentale les plus récentes. Il en résulte en particulier une connaissance plus précise des interactions des médicaments et de l’organisme. C’est le fondement de toute thérapeutique rationnelle.

 

Etym. gr. pharmakon : poison, remède ; logos : discours, science pharmacologue n.m.

pharmacologist

Praticien et chercheur consacrant ses recherches aux effets et au métabolisme des agents pharmacologiques (candidats au statut de médicament) ou des médicaments reconnus comme tels.

Les pharmacologues ont une culture originelle dispensée par les facultés de pharmacie, de médecine, de sciences, les écoles vétérinaires et les écoles d’ingénieurs.

pharmacocinétique n.f.

pharmacokinetics

Étude de l’absorption, de la distribution et de l’élimination des médicaments dans l’organisme en fonction du temps dans les différents compartiments de l’organisme.

L’étude de l’évolution des concentrations du principe actif d’un médicament et de ses métabolites en fonction du temps dans les différents compartiments de l’organisme se décompose en quatre phases : la résorption (appelée absorption par les auteurs anglo-saxons), la distribution, les biotransformations et l’élimination du principe actif et de ses métabolites. Le sort des principes actifs médicamenteux est évalué par l’évolution de leur concentration sanguine en fonction du temps, qui est un reflet de la concentration dans la biophase, c’est-à-dire au site actif récepteur.

 

Cette concentration dépend des propriétés physicochimiques (essentiellement de la liposolubilité et de la fixation aux protéines), de la distribution (débit cardiaque, débits sanguins régionaux et, pour le cas des anesthésiques volatils, de la ventilation alvéolaire) et de l’élimination (effet de premier passage hépatique, métabolisme hépatique, cycle entérohépatique, excrétion rénale et, éventuellement, ventilation). Pour la plupart des médicaments la cinétique est dite d’ordre 1, c’est-à-dire que leur métabolisme augmente proportionnellement à la concentration : la décroissance est exponentielle et l’analyse mathématique permet d’individualiser deux ou trois exponentielles de constantes de temps différentes correspondant chacune à un compartiment différent, ce qui permet de construire des modèles physiques analogiques ou mathématiques pour simuler la pharmacocinétique.

 

Dans certains modèles, on inclut la biophase avec son site actif. Ces modèles permettent de calculer le volume de distribution, la clairance plasmatique totale, la demivie de distribution et d’élimination du produit. Ils sont utilisés en clinique pour adapter les doses aux effets pharmacologiques recherchés, notamment en anesthésie assistée par ordinateur à objectif de concentration (voie intraveineuse exclusivement). La pharmacocinétique des anesthésiques gazeux et volatils est suivie par l’évolution de leur concentration dans l’air alvéolaire (en pratique la concentration téléexpiratoire).

→ anesthésie assistée par ordinateur, constante de temps, échanges plasmatiques, échanges gazeux, demi-vie de distribution, clairance plasmatique, cycle entérohépatique, concentration téléexpiratoire pharmacodynamie n.f.

pharmacodynamics

Branche de la pharmacologie qui étudie en fonction du temps et des doses les différents effets et les mécanismes d’action des médicaments sur les systèmes, organes, tissus et cellules des êtres vivants.

Sur son site principal d’action, l’effet d’un médicament, plus précisément d’un principe actif médicamenteux (anesthésique par ex.) est fonction de sa concentration sanguine qui définit une relation dose-effet ou concentration-effet utilisée pour les modèles pharmacocinétiques précisant les protocoles d’administration d’un médicament en fonction du but recherché.

 

La connaissance de la pharmacodynamie et de la pharmacocinétique est importante pour comprendre les effets d’un médicament et d’éventuelles influences réciproques en cas de prescriptions associées comme aussi de la consommation de certains aliments (ex. pamplemousse). Ces connaissances sont à la base des techniques d’administration des médicaments à l’aide des seringues électriques pilotées par ordinateur.

→ pharmacocinétique pharmacotechnie n. f.

pharmacotechny

Discipline pharmaceutique majeure qui recouvre les notions de formulation, de fabrication et de présentation des médicaments .

 

Actuellement plusieurs objectifs principaux guident les travaux de recherche, en particulier l’identification des cibles que doivent atteindre les principes actifs, l’accroissement du rendement d’efficacité thérapeutique, une réduction des effets indésirables des médicaments, une amélioration du mode d’emploi pratique, une garantie accrue des incidents dûs à des initiatives non maîtrisées chez des enfants.

 

Etym . gr. pharmakon : médicament ; technê : métier

Syn. pharmacie galénique pharmacognosie n.f.

pharmacognosy

Discipline consacrée à l’étude des matières premières, essentiellement végétales, renfermant des substances pharmacologiquement actives ou pouvant servir à la production de médicaments (ex. du Pavot à l’opium, puis à la morphine et à la codéine, ou du pancréas de Porc à l’insuline).

Autrefois dénommée « matière médicale ».

pharmacophore n.m.

pharmacophore

Dans une molécule douée d’activités pharmacologiques, motif chimique considéré sous sa configuration spatiale à 3 D qui est responsable de cette action et dont une modification de l’arrangement entraîne généralement des changements d’activité et de toxicité éventuelle.

pharmacomodulation n.f.

pharmacomodulation

Modification au cours d’opérations de chimie de synthèse des molécules pharmacologiquement actives par l’introduction de substituants à effet supposé favorable, par retrait de groupes à effet défavorable ainsi que par des changements dans l’agencement spatial en vue d’améliorer les activités existantes ou de faire apparaître de nouvelles propriétés.

Cette discipline fait appel au drug design et à la modélisation pharmacologie moléculaire l.f.

molecular pharmacology

Branche de la pharmacologie qui considère les agents potentiellement actifs selon leur structure spatiale et leurs points d’ancrage éventuels sur des récepteurs cellulaires à l’échelle du nanomètre (10-9 m).

pharmacogénétique n.f.

pharmacogenetics

Domaine de la pharmacologie qui étudie les variations de la pharmacocinétique et de la pharmacodynamie des médicaments en fonction des caractéristiques génétiques d’un individu ou d’un animal.

pharmacogénomique n.f.

pharmacogenomic

Branche de la pharmacologie qui, partant de la connaissance du génome, repère les gènes impliqués dans une maladie considérée, détermine l’expression tissulaire de ces gènes et des protéines qu’ils codent afin de conduire à l’identification de cibles potentielles et au choix d’agents actifs.

pharmacoprotéomique n. f.

pharmacoprotéomique

Branche de la pharmacologie qui, partant de la connaissance du génome, repère les protéines biosynthétisées par les gènes impliqués.

pharmacologie inverse l.f.

inverse pharmacology

Pharmacologie de développement récent, qui résulte de l’isolement dans le génome de gènes identifiés par homologie avec d’autres gènes, ou à la suite de séquençages industriels sans sélection préalable, ces gènes exprimés dans les cellules pouvant les rendre sensibles à l’action de certaines substances, on en déduit qu’ils codent pour des enzymes ou des récepteurs pharmacologiquement actifs.

Cette branche de la pharmacologie suit donc une démarche qui va du gène à la fonction, alors que la pharmacologie moléculaire traditionnelle procédait de la fonction à la protéine puis au gène : elle recherchait une protéine douée d’activité biologique dite pharmacologique, en se fondant sur l’effet de substances sur certaines cellules. Le biochimiste isolait la protéine et, par synthèse d’oligonucléotides basés sur la séquence, localisait le gène correspondant.

 

La pharmacologie inverse a ainsi identifié de nombreux soustypes de récepteurs, p. ex.

de la sérotonine (14 soustypes au lieu de 3 ou 4 attendus en pharmacologie classique) ou de la dopamine (7 au lieu des 2 connus), etc.

pharmacologie clinique l.f.

clinical pharmacology

Étude et évaluation des actions d’un médicament sur l’Homme, portant sur les variations d’une fonction normale ou pathologiquement modifiée, le métabolisme et la destinée d’un principe actif médicamenteux dans des conditions physiologiques particulières (enfance, grossesse, allaitement, grand âge…) ou pathologiques (ex.

insuffisance rénale, hépatique…).

Cette discipline aboutit à favoriser l’usage approprié des médicaments .

pharmacovigilance n.f.

adverse drug monitoring

Système collectif décentralisé de surveillance d’une population dans un territoire géographique donné ayant pour objectif d’obtenir, colliger et valider les liens de causalité entre les médicaments utilisés et leurs effets inattendus, indésirables ou non, après la délivrance de l’autorisation de mise sur le marché et, par extension, les structures administratives assurant cette surveillance (Code de la santé publique art.

R. 5121-150 et suivants) .

 

Son rôle est d’attirer l’attention de ceux qui fabriquent, prescrivent, délivrent et consomment les médicaments aux problèmes posés par leurs effets indésirables, afin d’identifier ces derniers au plus vite, d’en expliquer les mécanismes et de les prévenir ultérieurement. La pharmacovigilance a également pour objectif de mettre en évidence de nouveaux effets thérapeutiques.

 

En France, l’organisation de la pharmacovigilance est définie par le décret du 24 mai 1984, qui stipule que « Tout médecin … ayant constaté un effet inattendu ou toxique susceptible d’être dû à un médicament qu’il a prescrit, doit en faire la déclaration immédiate au centre régional de pharmacovigilance ».

 

La pharmacovigilance comporte une Commission nationale et 26 Centres régionaux qui sont chargés de recueillir les déclarations faites par les médecins et les pharmaciens.

Ils ont un rôle d’analyse, d’enquête, d’information et de conseil. La Commission nationale peut proposer une modification de l’information sur un médicament comme aussi de son conditionnement, une restriction de ses indications voire même le retrait du marché.

 

La pharmacovigilance s’intègre dans les autres structures de surveillance sanitaire telles que la matériovigilance et l’hémovigilance.

 

Du fait de leur situation en dehors du circuit normal des médicaments, les produits classés dans la catégorie des compléments alimentaires échappe actuellement au système de pharmacovigilance, ce qui les prive de possibles informations utiles.

→ hémovigilance, hématovigilance, signalement, notification, complément alimentaire.

pharmacodépendance n.f.

drug addiction, drug dependence 1) Selon l’OMS, « état psychique et quelquefois également physique, résultant de l’interaction entre un organisme vivant et une substance, se caractérisant par des modifications du comportement et par d’autres réactions, qui comprennent toujours une compulsion à prendre le produit de façon continue ou périodique afin de retrouver ses effets psychiques et quelquefois d’éviter le malaise de la privation ».

Cet état peut s’accompagner ou non de tolérance. Un même individu peut être dépendant de plusieurs produits.

Syn. toxicomanie 2) En France, dépendance de personnes à l’égard de la consommation irraisonnée de produits pharmaceutiques.

→ addiction pharmacothésaurismose n.f.

pharmacothesaurismosis

Fixation prolongée de certains médicaments dans l’organisme, de quelques mois à quelques dizaines d’années, pouvant entraîner de graves lésions (sels d’or, amiodarone, chloroquine).

→ thésaurismose pharmacosensibilité n.f.

pharmacosensibilty 1) Processus par lequel une cellule, un individu ou une population réagit à une stimulation ou à une agression due à une substance xénobiotique.

2) Par extension, propriété de la cellule ou de l’individu permettant ce processus.

En réalité ce suffixe sensibilité ne convient pas ici car il possède plusieurs sens parfaitement admis et différents de ce nouvel usage impropre ; en outre peut intervenir une idée de comportement immunologique lorsque on parle d’hypersensibilité et de sensibilisation.

pharmaco-épidémiologie n.f.

pharmacoepidemiology

Domaine de la pharmacologie mettant en application les méthodes et les raisonnements épidémiologiques pour évaluer l’efficacité et les risques des médicaments, généralement sur de grandes populations.

pharmacologie sociale l.f.

social pharmacology

Branche de la pharmacologie qui s’intéresse aux relations croisées entre médecins, malades, entreprises du médicament, pharmaciens, assurance maladie et affaires réglementaires.

Syn. pharmacologie sociétale pharmacothèque n.f.

pharmacothèque

Dans une entreprise pharmaceutique, collection d’échantillons de lots de médicaments fabriqués et de matières premières correspondantes.

Ces échantillons sont de précieux témoins des processus de fabrication qui peuvent être consultés en cas d’incident ou d’accident d’utilisation du médicament intéressé.

 

Etym . gr. pharmakon : médicament ; thêkê : boîte pharmacométrie n.f.

pharmacometry

Branche de la pharmacologie ayant, autant que possible, pour objet l’évaluation mesurée de l’effet des agents actifs in vitro et in vivo .

 

Etym . gr. pharmakon : médicament ; metron : mesure

À L’ORIGINE DES ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES déclaration obligatoire (maladies à) l.m.

notifiable disease notification

Maladie inscrite sur une liste établie par les pouvoirs publics et pour laquelle l’observation d’un cas doit faire l’objet d’une déclaration auprès des autorités sanitaires.

La procédure de surveillance épidémiologique consiste en un recueil exhaustif de données pour une analyse de la situation de certaines maladies infectieuses et la mise en place d’actions préventives adaptées.

 

La déclaration obligatoire est fondée sur la transmission de données individuelles à l’autorité sanitaire. L’obligation concerne les médecins libéraux et hospitaliers ainsi que les biologistes responsables de laboratoires d’analyse de biologie médicale publics et privés. Les déclarations doivent être faites auprès des médecins inspecteurs de santé publique des Agences de santé publique selon deux procédures : signalements et notifications. Les données sont centralisées et analysées par l’Institut de veille sanitaire qui les transmet aux pouvoirs publics (Direction générale de la Santé) avec des recommandations sur les mesures à prendre ou les actions à mettre en place. En France, les maladies humaines à déclaration obligatoire sont aujourd’hui au nombre de 30. Il existe parallèlement une liste de maladies animales à déclaration obligatoire.

Il existe une liste des maladies humaines et une autre liste pour les maladies animales à déclaration obligatoire.

→ surveillance épidémiologique, signalement, notification notification n.f.

notification 1) En épidémiologie infectieuse, procédure de surveillance consistant en une transmission au médecin inspecteur de santé publique des Directions régionales de la santé (précédemment des DDAS), par les médecins et les biologistes, par voie postale, de données individuelles rendues anonymes concernant les cas observés de certaines maladies infectieuses.

2) En pharmacovigilance, notification et signalement ne semblent pas avoir reçu la même signification.

Intervenant après le signalement et souvent après confirmation du diagnostic, la notification a pour objet le suivi épidémiologique des maladies à déclaration obligatoire.

 

Etym . lat. notificare, notificum : faire connaître → surveillance épidémiologique, déclaration obligatoire (maladie à), signalement signalement n.m.

report

Procédure de surveillance épidémiologique consistant en une déclaration au médecin inspecteur de santé publique des Directions régionales de la santé, par les médecins cliniciens et les biologistes, des cas suspectés ou diagnostiqués de certaines maladies infectieuses.

Il s’agit d’une procédure d’urgence et d’alerte effectuée par tout moyen approprié permettant une mise en place rapide des mesures de prévention individuelle et collective autour des cas et, si besoin, de déclencher des investigations visant à identifier l’origine de la contamination et à agir pour la réduire. Les données transmises par les déclarants peuvent être nominatives.

 

Etym. lat. signum : signe → surveillance épidémiologique, déclaration obligatoire (maladie à), notification anthropozoonose n.f.

anthropozoonosis

Terme autrefois employé pour désigner une maladie naturellement transmise des animaux à l’Homme.

On lui préfère aujourd’hui le terme de zoonose.

 

Etym . gr. anthrôpos : homme ; zôon : animal → zoonose zooanthroponose n.f.

zooanthroponosis

Terme autrefois employé pour désigner une maladie naturellement transmise de l’Homme à l’animal.

On lui préfère aujourd’hui le terme de zoonose.

→ zoonose barrière d’espèce l.f.

species barrier

Ensemble des phénomènes qui tendent à s’opposer à l’infection de plusieurs espèces d’hôtes (définitifs ou intermédiaires) par un agent infectieux.

Selon les micro-organismes considérés, cette barrière peut être plus ou moins efficace.

Elle est à la base de la spécificité d’hôte et se trouve aisément franchie par les agents de zoonoses. La barrière d’espèce fait appel à différents mécanismes impliquant généralement des récepteurs particuliers.

 

Etym. lat. barra : barre → spectre d’hôtes, spécificité d’hôte ENTOMOLOGIE MÉDICO-VÉTÉRINAIRE Les espèces, biologie, écologie, éthologie clade n.m.

clade

Ensemble de taxons monophylétiques.

Un clade comprend une espèce ancestrale et toutes les espèces qui en descendent.

 

Etym. gr . klados : branche espèce n.f.

species

Unité taxinomique fondamentale de la classification des êtres vivants.

Classiquement, une espèce représente l’ensemble des individus interféconds et ne se reproduisant pas avec les individus d’une autre espèce. En pratique, cette définition biologique n’est que rarement utilisable ; de plus, elle ne peut s’appliquer qu’à des organismes à reproduction sexuée. Dès lors, l’espèce désigne l’ensemble des individus très proches, indistinguables morphologiquement ; en microbiologie, il s’agira de microorganismes présentant les mêmes caractères métaboliques ou antigéniques. L’espèce est désignée par une dénomination latine binominale (dénomination linnéenne).

 

Etym. lat. species : espèce → espèces-jumelles, spécifique espèces-jumelles l.f.p.

sibling species

Par cette expression, on désigne des espèces indistinguables, ou très difficilement distinguables, par les seuls caractères morphologiques.

En pratique, en se fondant sur la seule morphologie, les espèces-jumelles se trouvent confondues sous une même entité spécifique et donc une même dénomination.

On distingue le cas des espèces absolument identiques à tous les stades de développement (elles constituent un ‘‘ complexe d’espèces ’’) et le cas des espèces présentant néanmoins de petites différences morphologiques à un stade au moins de leur développement (elles forment alors un ‘‘ groupe d’espèces ’’). On considère généralement que les espèces constituant un complexe ont la même origine phylogénétique et sont en cours de spéciation.

Bien qu’identiques ou presque, par leur morphologie, les espèces-jumelles peuvent présenter d’importantes différences sur le plan de leur bio-écologie et sur celui de leur capacité vectorielle vis-à-vis d’un agent infectieux donné. Certaines peuvent donc être vectrices, d’autres non. Les espèces-jumelles représentent ainsi une source majeure de difficultés pour les épidémiologistes.

→ espèce, spéciation, capacité vectorielle génétique des populations l.f.

population genetics

Branche de la génétique qui a pour objet l’étude du polymorphisme génétique au sein d’une population ou entre populations.

Les variations de caractères héréditaires résultent de phénomènes de sélection ; leur étude débouche sur la compréhension des mécanismes d’évolution et de spéciation.

→ spéciation, population, dème, dème n.m.

deme

Ensemble des individus d’une même espèce se reproduisant entre eux (gamodème) et constituant une population génétiquement isolée, le plus souvent en raison de barrières géographiques ou écologiques.

Etym . gr. dêmos : peuple

Syn. de gamodème : population → population gamodème n.m.

gamodeme

Ensemble des individus formant un seul groupe .

 

Etym. gr. gamos : union ; dêmos : peuple → dème dérive génétique l.f.

genetic drift

Changement dans les fréquences alléliques, résultant de facteurs aléatoires et non de processus de sélection, observé au sein d’une population isolée et généralement réduite.

→ population, génétique des populations clonage n.m.

cloning

Constitution d’un clone dérivant d’un seul organisme ou d’une seule cellule en procédant, suivant les cas, par multiplication asexuée, par parthénogénèse ou par implantation d’un noyau dans un œuf receveur préalablement énucléé.

→ clone clone n.m.

clone

Ensemble des cellules ou des organismes présentant les mêmes caractères génétiques (le même génotype) car issus d’un seul organisme ou d’une seule cellule par multiplication asexuée.

Etym . gr. klôn : rejeton → clonage population n.f.

population

Ensemble des individus d’une même espèce vivant dans un même habitat naturel (biotope) et se reproduisant librement entre eux.

Syn. : gamodème → dème, génétique des populations environnement n.m.

environment

Désigne l’ensemble de tous les éléments, biotiques et abiotiques, qui composent le milieu dans lequel vit un organisme.

Ce terme est souvent utilisé actuellement pour désigner de façon restrictive le cadre de vie des hommes.

 

Etym. gr . entomos : insecte ; pathogène : qui cause une maladie → écosystème, habitat, écologie écosystème n.m.

ecosystem

Ensemble formé par toutes les populations d’êtres vivants (biocoenose), les caractères physiques et chimiques du milieu dans lequel elles vivent (biotope) et les interactions complexes entre ces deux composants.

Un écosystème est, par nature, dynamique. Son état se modifie en permanence en raison de perturbations du biotope ou de variations des espèces qui y vivent.

→ biocoenose, biotope biocoenose n.f.

biocoenosis

Terme désignant l’ensemble des êtres vivants (végétaux, animaux, microorganismes) peuplant un biotope.

L’ensemble constitué par la biocoenose et le biotope constitue l’écosystème.

 

Etym . gr. bios : vie ; koinos : commun

Syn. biocénose → biotope, écosystème biotope n.m.

biotope

Environnement physico-chimique et climatologique, abiotique, d’un habitat naturel, doté d’une dimension spatio-temporelle définie et abritant une biocoenose particulière.

L’ensemble du biotope et de la biocoenose qu’il abrite constitue l’écosystème.

 

Etym . gr. bios : vie ; topos : lieu → biocoenose, écosystème habitat n.m.

habitat

Milieu naturel dans lequel se développe préférentiellement une espèce animale ou végétale.

Les écologistes distinguent habituellement les microhabitats correspondant à une distribution très localisée au sein d’un biotope et des macrohabitats qui sont des entités écologiques plus étendues et sont souvent confondus à tort avec le biotope lui-même.

 

Etym. lat. habitus : manière d’être → biotope allopatrie n.f.

allopatry

Absence de coexistence, en une même région, de deux espèces ou, plus généralement, de deux entités géographiques.

Etym . gr. allos : autre ; lat. patria : pays du père → sympatrie allopatrique adj.

allopatric

Désigne deux espèces ou, plus généralement, deux entités taxinomiques ne coexistant pas dans une même région géographique.

→ allopatrie halophile adj.

halophilic, halophilous

Se dit d’une espèce animale ou végétale ou d’un micro-organisme, qui tolère un milieu riche en sel, ou se développe dans un tel milieu, qu’il soit aquatique (eau de mer, eau saumâtre) ou non (sol).

 

Certains organismes sont halophiles obligatoires, d’autres halophiles facultatifs.

 

Etym . gr. halos : sel ; philein : aimer héliophile adj.

heliophilous

Se dit d’une espèce animale ou végétale vivant ou se développant, dans un milieu fortement ensoleillé.

Etym. gr. helios : soleil ; philein : aimer → Ant. sciaphile hydrophile adj.

hydrophilous

Désigne une espèce animale ou végétale adaptée à la vie aquatique ou vivant dans des habitats très humides.

Etym . gr. hydôr, hydatos : eau : philein : aimer → xérophile, hygrophile hygrophile adj.

hygrophilic

Désigne une espèce animale ou végétale adaptée à l’humidité et vivant dans des environnements à hygrométrie atmosphérique élévée.

A ne pas confondre avec hydrophile .

 

Etym . gr. hygros : humide ; philein : aimer → xérophile, hydrophile xérophile adj.

xerophilous

Désigne une espèce animale ou végétale adaptée à la sécheresse et vivant dans des environnements secs voire arides.

Etym. gr. xeros : sec ; philein : aimer → hygrophile xérophilie n.f.

xerophily

Terme utilisé pour désigner un environnement sec.

→ hygrophilie sciaphile adj.

sciaphilous

Se dit d’une espèce animale ou végétale vivant, ou se développant, à l’abri des rayons solaires, dans un milieu ombragé.

Etym . gr. skia : ombre ; philein : aimer → héliophile hétérométabole adj.

heterometabolous

En entomologie, désigne un insecte dont le développement comporte des métamorphoses incomplètes.

Dans ce cas, la larve présente des caractères morphologiques essentiels retrouvés chez l’adulte après que se soient effectuées des mues successives. Son écologie est généralement comparable à celle de l’adulte (ex.: larve et adulte de punaise). Le développement des insectes hétérométaboles ne comporte pas de stade nymphal ou à l’inverse du cas des insectes holométaboles.

 

Etym . gr. heteros : autre ; metabolê : transformation → holométabole holométabole adj.

holometabolous

En entomologie, désigne un insecte dont le développement comporte des métamorphoses complètes.

Dans ce cas, la larve et l’adulte présentent des caractères morphologiques et écologiques bien différents (ex.: larve et adulte de moustique). Entre le stade larvaire et le stade adulte, se situe un stade intermédiaire appelé, selon les cas, nymphe ou pupe.

→ hétérométabole spécifique adj.

specific 1) En clinique : se dit d’un signe fonctionnel ou d’un symptôme qui n’est observé que dans une maladie déterminée.

Par ex. la douleur précordiale de la maladie coronarienne.

2) En biologie, qui se rapporte à une espèce.

3) En microbiologie, se dit d’un milieu favorisant le développement d’un microorganisme donné par rapport aux contaminants éventuels.

4) En infectiologie, se dit d’un agent infectieux qui n’est capable de se développer que chez une seule espèce d’hôte ou d’un arthropode hématophage ne se gorgeant que sur une seule espèce de vertébré.

→ spécificité d’hôte, barrière d’espèce, spectre d’hôtes 5) En immunologie, se dit d’un anticorps ne réagissant qu’avec un seul antigène.

6) En thérapeutique, se dit d’un médicament particulièrement et constamment efficace contre une maladie (par ex. la colchicine utilisée contre la crise de goutte) .

 

Etym . lat. species : espèce spécificité d’hôte l.f.

host specificity

Caractérise la capacité d’un agent infectieux de ne se développer que chez une seule espèce d’hôte(s) (ou un petit nombre d’espèces taxinomiquement proches) ou la capacité d’un arthropode hématophage de n’effectuer ses repas de sang que sur une espèce donnée de vertébré.

Selon le spectre d’hôtes d’un micro-organisme, sa spécificité est donc plus ou moins étroite. Elle est parfois très stricte (cas du pou humain) ou, au contraire, très large lorsque de nombreux hôtes peuvent être infectés (cas du toxoplasme). Dans le cas des parasites, elle peut être stricte en ce qui concerne les hôtes intermédiaires et lâche pour les hôtes définitifs, ou inversement. La spécificité d’hôtes traduit l’existence de barriè- res d’espèce.

 

Etym. lat. species : espèce → spécifique, barrière d’espèce, spectre d’hôtes spécifique (maladie) l.f.

specific (disease)

Maladie toujours provoquée par les mêmes causes et sensible aux mêmes traitements thérapeutiques (exemple historique : la syphilis).

spectre d’hôtes l.m.

host spectrum

Ensemble des espèces susceptibles d’être infectées par un agent infectieux donné ou de représenter une source de sang pour un arthropode hématophage déterminé.

En fonction de la spécificité de l’agent, le spectre d’hôtes sera plus ou moins large ou étroit.

 

Etym. lat. spectrum : simulacre → spécificité d’hôtes, barrière d’espèce, zoophile adj.

zoophilic 1) En parasitologie, se dit d’un parasite propre aux animaux.

2) En entomologie, se dit d’un arthropode hématophage effectuant ses repas sanguins préférentiellement ou uniquement sur l’animal.

Etym . gr. zôon : animal ; philein : aimer → anthropophile zoophilie n.f.

zoophily 1) En psychiatrie, attirance sexuelle pour des animaux.

→ bestialité 2) En parasitologie, caractère d’un parasite propre aux animaux.

3) En entomologie, caractère d’un arthropode hématophage effectuant ses repas sanguins préférentiellement ou uniquement sur l’animal.

→ spécificité parasitaire, anthropophilie ornithophile adj.

ornithophilic

Se dit d’un arthropode ou d’un parasite présentant une ornithophilie.

Etym . gr. ornis, ornithos : oiseau ; philein : aimer → ornithophilie, zoophile ornithophilie n.f.

ornithophilia

Terme utilisé pour désigner la propension d’un parasite à vivre aux dépens d’oiseaux ou celle d’un arthropode hématophage effectuant ses repas de sang préférentiellement ou uniquement sur des oiseaux.

→ ornithophile, zoophilie Entomologie anthropophile adj.

anthropophilic 1) En parasitologie, se dit d’un parasite spécifique de l’Homme.

2) En entomologie, se dit d’un arthropode hématophage effectuant ses repas sanguins préférentiellement ou uniquement sur l’Homme.

Etym. gr . anthrôpos : homme → zoophile anthropophilie n.f.

anthropophily 1) En parasitologie, caractère d’un parasite spécifique de l’Homme 2) En entomologie, caractère d’un arthropode hématophage effectuant ses repas sanguins préférentiellement ou uniquement sur l’Homme.

Etym . gr. anthrôpos : homme ; philein : aimer → spécificité parasitaire, zoophilie acarologie médicale et vétérinaire l.f.

medical and veterinary acarology

Discipline dont l’objet est l’étude morphologique et biologique des acariens d’importance médico-vétérinaire Etym. acarien ; gr. logos : discours, science → entomologie médicale et vétérinaire arthropodologie médicale et vétérinaire l.f.

medical and veterinary arthropodology → entomologie médicale et vétérinaire, acarologie médicale et vétérinaire entomologie médicale et vétérinaire l.f.

medical and veterinary entomology

Discipline dont l’objet est l’étude morphologique et biologique des insectes d’importance médico-vétérinaire.

En pratique, ce terme désigne, dans une acception élargie, l’étude de l’ensemble des arthropodes d’importance médico-vétérinaire (insectes, arachnides, myriapodes, crustacés) ; le terme d’arthropodologie étant peu usité.

 

Etym. gr. entomon : insecte, de entomos : coupé ; logos : discours, science → acarologie médicale et vétérinaire âge physiologique l.m.

physiological age 1) En biologie, expression utilisée pour caractériser le vieillissement d’un organisme animal ou humain mesuré en fonction du degré d’usure de ses tissus et organes, ce qui a des conséquences des points de vue pharmacologique et toxicologique.

2) En entomologie, âge d’un arthropode hématophage déterminé à partir du nombre des pontes (ou des repas de sang) effectuées.

L’efficacité vectorielle d’un arthropode hématophage est étroitement liée au nombre de repas sanguins préalablement effectués. Plus un vecteur est âgé, plus il risque donc d’être infectant. Par conséquent, pour les insectes présentant un cycle gonotrophique bien établi, il est important de connaître leur longévité et de déterminer, lorsque c’est possible, l’espérance de vie infectante, l’âge épidémiologiquement dangereux (âge minimum à partir duquel le vecteur peut être infectant) et l’âge physiologique moyen des individus constituant la population vectrice.

→ cycle gonotrophique, vecteur, hématophagie, transmission vectorielle arthropode infecté l.m.

infected arthropod

Se dit d’un arthropode porteur d’un agent infectieux quels qu’en soient le stade de développement et la localisation dans son organisme.

La mise en évidence d’un agent infectieux chez un arthropode hématophage n’implique pas que ce dernier soit compétent, c’est-à-dire que cet agent puisse se multiplier ou se développer dans son organisme et être ultérieurement transmis par lui à un animal ou à un Homme. Un arthropode hématophage infecté n’est donc pas nécessairement un vecteur efficace. Par ailleurs, des arthropodes non hématophages peuvent constituer des hôtes intermédiaires indispensables au déroulement du cycle biologique de certains parasites qui les infectent.

 

Etym. gr . arthron : articulation ; pous, podos : pied → vecteur, compétence vectorielle, hôte intermédiaire arthropode infectant l.m.

infective arthropod

Se dit d’un arthropode porteur d’un agent infectieux sous sa forme infectante pour l’Homme ou un animal vertébré.

Dans l’organisme d’un arthropode hématophage infectant, l’agent infectieux s’est multiplié ou a achevé son développement et doit, en outre, être localisé en un site propice à sa transmission : glande salivaire pour un arbovirus, tractus intestinal dans le cas de certains trypanosomes ou de certaines rickettsies, proboscis pour les larves de filaires par exemple. L’arthropode s’est alors montré compétent vis-à-vis de l’agent infectieux considéré. Des arthropodes non hématophages hébergeant des parasites à un stade infectant pour l’Homme ou les animaux constituent des hôtes intermédiaires efficaces.

→ vecteur, compétence vectorielle, hôte intermédiaire arthropode vecteur l.m.

arthropod vector

Arthropode assurant une transmission biologique ou mécanique d’un agent infectieux.

De nombreuses maladies humaines et animales sont dues à des agents (bactéries, virus, parasites) transmis par des arthropodes vecteurs. Ces derniers peuvent être des acariens (p. ex. des tiques) ou des insectes (p. ex. des moustiques, des simulies, des glossines, des puces, des punaises, etc.). A titre d’exemple, on peut citer la peste (vect.:

puces), la fièvre jaune et la dengue (vect.: moustiques), les filarioses lymphatiques (vect.: moustiques), le paludisme (vect.: moustiques), les trypanosomoses africaines (vect.: glossines), etc. La bio-écologie des arthropodes impliqués détermine, dans une large mesure, l’épidémiologie de la maladie correspondante et la lutte contre ces vecteurs constitue généralement une part importante de la prévention.

→ vecteur, vecteur biologique, vecteur mécanique colonie n.f.

colony

Résultat du développement d’une cellule (ou d’un petit nombre de cellules) bacté- rienne ou mycélienne donnant à la surface ou à l’intérieur d’un milieu de culture solide un ensemble macroscopiquement visible de cellules en contact les unes avec les autres.

Etym . lat. colonia , de colere : cultiver colonie d’insectes, d’arthropodes l.f.

insect colony, arthropod colony

En entomologie :

1) groupe d’insectes ou d’arthropodes sociaux, généralement issus d’une même femelle et parfois répartis en castes ;

2) ensemble d’individus d’une même espèce d’arthropodes constituant une communauté entretenue au sein d’un laboratoire.

Pour procéder à des observations physiologiques, éthologiques ou génétiques, ou encore à des expériences de transmission expérimentale d’agents infectieux, on doit avoir recours à des colonies d’arthropodes entretenues en insectarium. Ces colonies sont issues d’individus recueillis dans la nature ou sont entretenues, génération après génération, au laboratoire. Dans ce dernier cas, il est fréquent d’observer des phénomènes de dérive génétique.

 

Etym . lat. colonia , de colere : cultiver → dérive génétique, insectarium hôte intermédiaire l.m.

intermediate host

Hôte hébergeant un parasite sous une forme non adulte.

Certains parasites peuvent se multiplier chez leur hôte intermédiaire, de manière asexuée (schistosomes, douves par ex.) tandis que d’autres ne se multiplient pas (filaires par ex.). Le plus souvent, l’hôte intermédiaire est indispensable à la réalisation du cycle de développement du parasite.

→ hôte définitif mésoparasite n.m.

mesoparasite

Désigne un parasite localisé dans les cavités naturelles de l’hôte, ouvertes sur le milieu extérieur (p. ex. fosses nasales, bouche, vagin).

Etym. gr . mesos : du milieu ; parasite → endoparasite, ectoparasite hématophage adj.

hematophagous

Qui se nourrit de sang.

 

Etym. gr. haima, haimatos : sang ; philein : aimer → hématophagie.

hématophagie n.f.

hematophagy

Désigne un régime alimentaire à base de sang.

De nombreux animaux présentent ce type d’alimentation : certaines chauves-souris (vampires), sangsues, helminthes (ankylostomes…), arthropodes (moustiques, simulies, puces, tiques, …). Nombre de ces derniers sont des vecteurs d’agents infectieux.

→ hématophage, préférences trophiques autogène adj.

autogenous

Se dit d’une population d’arthropodes douée d’autogénie.

Etym . gr. autos : lui-même → autogénie autogénie n.f.

autogeny

Caractère d’un arthropode habituellement hématophage dont les femelles peuvent néanmoins effectuer une première ponte viable sans avoir pris de repas sanguin.

Il s’agit d’un caractère génétiquement déterminé rencontré dans certaines populations d’arthropodes, notamment de moustiques.

→ autogène co-feeding n.m.

co-feeding

Syn. : co-repas → co-repas co-repas n.m.

co-feeding

En entomologie, terme utilisé pour désigner la prise par deux arthropodes hématophages de leurs repas sanguins, de manière concomitante, en deux points très rapprochés sur le même hôte vertébré.

 

Ce phénomène est souvent observé chez les tiques qui se rassemblent sur une même zone très réduite du tégument de l’hôte. Un agent infectieux peut alors passer directement d’une tique infectée à une tique saine sans qu’existe une infection systémique du vertébré (par ex.: transmission d’un arbovirus d’une tique à une autre sans phase de virémie). L’existence des co-repas revêt une grande importance pour l’épidémiologie de certaines maladies à tiques.

cycle d’agressivité l.m.

biting rythm, biting times

En entomologie, désigne la répartition de l’activité de piqûre dans le nycthémère.

Ainsi, selon les horaires de leurs piqûres, on reconnaît des moustiques diurnes, crépusculaires, nocturnes. Ces plages horaires doivent coïncider avec l’éventuelle périodicité des agents pathogènes dans le sang ou la peau des hôtes vertébrés pour qu’ait lieu l’infection de l’arthropode.

 

Syn. : rythme d’agressivité, horaire de piqûre → périodicité cycle gonotrophique l.m.

gonotrophic cycle

Espace de temps séparant, chez un arthropode hématophage femelle, deux repas sanguins successifs.

Le plus souvent, la durée du cycle gonotrophique est plus ou moins constante chez une espèce donnée (sauf chez les individus en phase de repos, de diapause ou d’hibernation :

phénomène de dissociation gonotrophique). Chez nombre d’arthropodes (moustiques par ex.) où chaque repas sanguin est suivi d’une ponte, la durée du cycle gonotrophique équivaut à l’intervalle de temps séparant deux pontes consécutives. Durand le cycle gonotrophique, l’activité comporte la recherche d’un hôte, l’ingestion et la digestion du sang comme aussi la recherche d’un lieu de ponte. Chez les anophèles, on admet qu’existent 5 à 8 cycles gonotrophiques durant chacun 2 à 3 jours. La durée du cycle gonotrophique entre dans le calcul de la probabilité quotidienne de survie des insectes et permet généralement de déterminer l’âge physiologique.

→ âge physiologique, vecteur, transmission vectorielle, hématophagie endophage adj.

endophagic

En entomologie, se dit d’un arthropode hématophage effectuant ses repas sanguins à l’intérieur de l’habitat de son hôte.

 

Ainsi, les repas sont effectués dans les habitations pour les arthropodes anthropophiles endophages, dans les étables, les écuries, les terriers pour les arthropodes zoophiles endophages.

 

A ne pas confondre avec endophile.

 

Etym. gr. endos : à l’intérieur ; phagein : manger → endophagie, exophage endophagie n.f.

endophagia

En Entomologie, caractère d’un arthropode hématophage effectuant ses repas sanguins à l’intérieur de l’habitat de son hôte.

A ne pas confondre avec endophilie → endophage, exophagie endophile adj.

endophilic

En Entomologie, se dit d’un arthropode ayant pour gîtes de repos des abris constitués par l’habitat de son hôte comme l’intérieur des habitations, des étables ou des porcheries, des poulaillers, des terriers, etc.

Les arthropodes endophiles se trouvent ainsi exposés à des températures généralement supérieures à celles qui règnent à l’extérieur. D’autre part, dans le cadre de la lutte antivectorielle, ils sont également exposés aux pulvérisations intra-domiciliaires d’insecticides.

 

A ne pas confondre avec endophage.

 

Etym. gr. endos : à l’intérieur ; philein : aimer, se plaire dans → endophilie, exophile endophilie n.f.

endophilia

En Entomologie, caractère d’un arthropode ayant des gîtes de repos, des abris, constitués par l’habitat de son hôte comme l’intérieur des habitations, des étables ou des porcheries, des poulaillers, des terriers, etc.

A ne pas confondre avec l’endophagie → endophile, exophilie case-piège l.f.

house trap

Dispositif permettant d’étudier en permanence les entrées et les sorties d’arthropodes vecteurs potentiels dans une habitation.

Il s’agit d’une maison, construite selon les normes en usage dans la région, équipée de différents pièges d’entrée et de sortie permettant la capture des arthropodes, principalement des moustiques attirés par les personnes qui l’habitent. On peut ainsi étudier l’endophagie et l’endophilie des différentes espèces de vecteurs, leur cycle d’agressivité dans le nycthémère, ainsi que l’efficacité des pulvérisations intra-domiciliaires d’insecticides.

→ endophagie, endophilie, lutte anti-vectorielle, cycle d’agressivité exophage adj.

exophagic

En entomologie, se dit d’un arthropode hématophage effectuant ses repas sanguins à l’extérieur de l’habitat de son hôte.

A ne pas confondre avec exophile.

 

Etym . gr. ek : à l’extérieur de ; phagein : manger → exophagie, endophage exophagie n.f.

exophagia

En entomologie, caractère d’un arthropode hématophage effectuant ses repas sanguins à l’extérieur de l’habitat de son hôte.

A ne pas confondre avec l’exophilie

Etym . gr. ek : à l’extérieur, hors de ; phagein : manger → exophage, endophagie exophile adj.

exophilic

En entomologie, se dit d’un arthropode ayant pour gîtes de repos des abris extérieurs (anfractuosités, végétation basse, creux d’arbres, etc.).

Les arthropodes exophiles se trouvent ainsi exposés à des températures généralement inférieures à celles qui règnent à l’intérieur des maisons. D’autre part, dans le cadre de la lutte antivectorielle, ils sont difficiles ou impossibles à atteindre par pulvérisations d’insecticides.

 

A ne pas confondre avec exophage.

 

Etym . gr. ek : à l’extérieur, hors de ; philein : aimer → exophilie, endophile exophilie n.f.

exophilia

En entomologie, caractère d’un arthropode ayant pour gîtes de repos des abris extérieurs (anfractuosités, végétation basse, creux d’arbres, etc.).

A ne pas confondre avec l’exophagie.

→ exophile, endophilie eurygame adj.

eurygamous

En entomologie, se dit d’une espèce ou d’une population nécessitant de disposer d’un grand espace pour s’accoupler en vol.

Les colonies de ces insectes sont, dès lors, difficiles ou impossibles à entretenir dans des cages au laboratoire.

 

Etym . gr. eurys : spacieux ; gamos : union → sténogame sténogame adj.

stenogamous

En entomologie, se dit d’une espèce ou d’une population ne nécessitant pas de disposer d’un grand espace pour s’accoupler.

Susceptibles de s’accoupler dans un espace restreint, ces insectes peuvent ainsi être entretenus dans une cage d’élevage en laboratoire.

 

Etym. gr. stenos : étroit ; gamos : union → eurygame entomopathogène adj.

entomopathogenic

Se dit d’un agent infectieux pathogène pour les insectes (vecteurs ou ravageurs de cultures).

De nombreux agents entomopathogènes (virus, bactéries, champignons, protozoaires, helminthes) font l’objet de recherches dans le cadre de la lutte biologique contre les arthropodes vecteurs ; certains, comme Bacillus thuringiensis , sont déjà commercialisés et utilisés sur le terrain.

 

Etym. gr . entomos : insecte ; pathogène : qui cause une maladie → lutte biologique,

Bacillus thuringiensis

Bacillus thuringiensis l. m

Bacillus thuringiensis

Bacille à Gram positif, aérobie, sporulé, fagellé, inclus dans le groupe dit

Bacillus cereus , à côté du B. anthracis , responsable du charbon.

 

Il est présent dans le sol, l’eau et sur les feuilles de nombreux végétaux . Il contribue à l’équilibre biologique en produisant des protéines toxiques pour divers insectes (Lépidoptères, Diptères, Coléoptères), en détruisant les cellules de l’intestin moyen de la larve, la rendant consommable par ce bacille. Les applications en agriculture biologique (sylviculture et agronomie des céréales et de la vigne) sont considérables, mais un nouveau domaine se développe en parasitologie pour la lutte contre les insectes prédateurs, en particulier des moustiques et des simulies.

Il existe de nombreux sérotypes de B. thuringiensis ; le plus utilisé actuellement est le sérotype H 14 de B. t. israelensis .

 

Etym. Thuringe , ville de Basse-Saxe où la bactérie a été identifiée en 1911 .

(abrégé Bt) → lutte biologique

PARASITOLOGIE parasitémie n.f.

parasitemia

Présence, permanente ou temporaire, d’un parasite dans le sang.

De nombreuses espèces parasitaires peuvent se trouver dans le sang de leur hôte ; il peut s’agir de champignons (levures par ex.), de protozoaires ( Plasmodium, trypanosomes…), d’helminthes (schistosomes, microfilaires …). C’est le cas, en particulier, des parasites habituellement transmis par des arthropodes hématophages qui leur servent de vecteurs.

périodicité n.f.

periodicity

En parasitologie, désigne la variation nette d’abondance présentée, dans le nycthé- mère, par certains parasites sanguicoles, notamment certaines microfilaires.

 

Certaines espèces de filaires, comme Loa loa , ont des microfilaires diurnes (densité maximale dans le sang périphérique constatée à midi), alors que d’autres ont des microfilaires à périodicité nocturne (densité maximale à minuit), par exemple certaines formes de Wuchereria bancrofti ; d’autres microfilaires encore sont subpériodiques. La périodicité doit coïncider avec le rythme d’agressivité du vecteur pour qu’ait lieu la transmission. La connaissance d’une telle périodicité est utile dans le cadre du diagnostic biologique direct par mise en évidence des parasites.

→ microfilarémie, filaire, sub-périodicité périodique adj.

periodic

Qui présente une périodicité.

→ périodicité sub-périodicité n.f.

subperiodicity

En parasitologie, désigne une périodicité atténuée, c’est-à-dire une légère variation d’abondance présentée, dans le nycthémère, par certains parasites sanguicoles, notamment certaines microfilaires.

Parmi les filaires, certaines ont des microfilaires dotées d’une sub-périodicité nocturne (certaines populations de Brugia malayi par exemple), d’autres des microfilaires sub-périodiques diurne (certaines populations de Wuchereria bancrofti ).

→ périodicité sub-périodique adj.

subperiodic

Se dit d’un parasite présentant une sub-périodicité.

→ périodique, périodicité amicrofilarémie n.f.

amicrofilaremia

Absence de microfilaire dans le sang périphérique.

Chez les personnes parasitées par des filaires à microfilaires sanguicoles, une amicrofilarémie est constatée en raison soit d’un manque de respect, lors de leur recherche, de la périodicité des microfilaires, soit de l’efficacité du traitement de la filariose.

 

Etym. lat. a privatif ; filaire → microfilarémie, filariose, filariose lymphatique, loase amicrofilarémique adj.

amicrofilaremic

Se dit d’un sujet filarien ne présentant pas de microfilaire dans le sang périphérique.

→ amicrofilarémie amoebose n.f.

amoebiasis

Syn. amibiase → amibiase amibiase dysentérique l.f.

amoebic dysenteria

Etym. amibe ; suffixe ase , caractérisant une maladie parasitaire invasion

Syn. dysenterie amibienne → dysenterie amibienne amibiase intestinale l.f.

intestinal amoebiasis

Parasitisme de l’intestin par des amibes pathogènes.

En pratique, il s’agit de la maladie parasitaire entraînée par l’amibe Entamoeba histolytica . Surtout répandu dans les pays en développement, ce parasite est disséminé par ses kystes éliminés dans les selles. La contamination a lieu par voie orale : ingestion de kystes avec l’eau souillée, les aliments.

 

Le parasitisme par la forme minuta d’ E. histolytica, non invasive, est habituellement asymptomatique. Le passage à la forme histolytica peut survenir brusquement : les amibes se fixent sur les muqueuses colique et rectale avant de pénétrer dans ces muqueuses, entraînant une forte réponse inflammatoire locale et la formation de lésions caractéristiques (abcès en ‘‘ bouton de chemise ’’). Il en résulte une colite ulcéreuse non fébrile avec diarrhées et, parfois, une dysenterie amibienne. Des formes fulminantes sont décrites chez les jeunes enfants et les personnes immunodéprimées.

Des complications peuvent survenir : hémorragies intestinales importantes, perforation colique, autres localisations secondaires (abcès amibien hépatique, pulmonaire …), exceptionnellement amoebome. Le diagnostic est établi par l’observation directe du parasite dans les selles. L’absence de formes kystiques est habituelle durant les épisodes dysentériques. L’analyse sérologique fournit généralement des résultats négatifs dans les amibiases intestinales. Le traitement repose sur l’administration de médicaments nitro-imidazolés (amoebicides tissulaires).

Entamoeba histolytica , amibiase hépatique, dysenterie amibienne, abcès amibien, amoebome mésoparasite n.m.

mesoparasite

Désigne un parasite localisé dans les cavités naturelles de l’hôte, ouvertes sur le milieu extérieur (p.ex. fosses nasales, bouche, vagin).

Etym. gr . mesos : du milieu ; parasite → endoparasite, ectoparasite LES ECHINOCOCCOSES échinocoque n. m. ou adj.

echinococcus

Ténia du genre

Echinococcus dont les formes larvaires peuvent accidentellement parasiter l’Homme, notamment celles d’

Echinococcus granulosus, agent de l’hydatidose (kyste hydatique) et celles d’

E. multilocularis, agent de l’échinococcose alvéolaire.

Etym. gr . echinos : hérisson ; kokkos : grain échinococcose n.f.

echinococcosis

Parasitisme par un ténia du genre

Echinococcus.

En pratique, en médecine humaine, ce terme est surtout utilisé pour désigner les parasitoses dues aux larves d’échinocoques (hydatidose, échinococcose alvéolaire).

 

Étym. gr . echinos : hérisson ; kokkos : grain → hydatidose, kyste hydatique, échinococcose alvéolaire échinococcose alvéolaire l.f.

alveolar echinococcosis

Parasitose presque toujours hépatique provoquée par la larve d’un petit ténia, Echinococcus multilocularis , parasite de l’intestin de carnivores sauvages (Renards …) à l’état adulte et dont les larves se développent normalement chez différents rongeurs sauvages.

Jadis surtout observée en Bavière et au Tyrol (d’où l’ancienne dénomination d’‘‘ échinococcose bavaro-tyrolienne ’’), l’échinococcose alvéolaire est assez peu fréquente en

France, où elle existe surtout en Franche-Comté et en Savoie. La contamination humaine résulte de l’ingestion de fruits ou de baies sauvages (myrtilles) souillées par les déjections de Renards parasités ou de la manipulation de dépouilles de ceux-ci (chasseurs, trappeurs). Après une très longue incubation, parfois de plus de 20 ans, le tableau clinique rappelle celui d’un cancer du foie, associant une hépatomégalie dure, volumineuse et un ictère cholostatique. L’évolution se fait vers un envahissement progressif de toute la glande hépatique, entraînant un pronostic très sombre en l’absence de traitement (exérèse, greffe hépatique). Des cas de greffes parasitaires à distance, par essaimage de fragments de membrane proligère, ont été observés, avec des localisations notamment pulmonaires et cérébrales.

Echinococcus multilocularis échinococcose polykystique l.f.

polycystic echinococcosis

Cestodose larvaire existant en Amérique du Sud, due à

Echinococcus rangeli ou à E.

oligarthrus.

Beaucoup plus rare que le kyste hydatique, cette affection est caractérisée par la présence d’une masse polykystique parfois volumineuse, généralement intrahépatique.

Relativement bien tolérée, elle est encore plus chronique que l’échinococcose alvéolaire et elle répond assez bien à un traitement médical par l’albendazole.

Echinococcus oligarthrus, Echinococcus vogeli échinococcose secondaire l.f.

secondary echinococcosis

Complication redoutable de l’hydatidose en cas de rupture, spontanée ou lors d’un acte chirurgical, d’une hydatide dans le péritoine.

Les protoscolex et les vésicules filles libérés par cette rupture essaiment dans toute la cavité abdominale et donnent naissance, chacun, à une nouvelle hydatide, multipliant ainsi les risques de complications diverses.

 

Echinococcus canadensis Echinococcus canadensis

Ténia échinocoque appartenant au ‘‘ complexe

Echinococcus granulosus ’’.

Cet échinocoque peut être à l’origine de kyste hydatique chez l’Homme. Cette cestodose larvaire, qui affecte surtout le Porc, semble assez fréquente en Europe centrale (Autriche, Slovénie…). La maladie humaine est caractérisée par une longue incubation et des kytes de petite taille.

Echinococcus granulosus , hydatidose, kyste hydatique

Echinococcus granulosus Echinococcus granulosus

Ténia échinocoque de très petite taille, mesurant de 4 à 7 millimètres, parasite à l’état adulte de l’intestin des Chiens et de divers canidés et, à l’état larvaire, d’herbivores, notamment du Mouton qui est l’hôte intermédiaire habituel.

L’Homme peut se contaminer accidentellement par ingestion d’aliments ou d’eau de boisson souillés par les œufs (embryophores) du ténia qui sont éliminés avec les déjections de chiens parasités. La larve ou hydatide est une vésicule souvent volumineuse remplie de liquide, préférentiellement située dans le foie puis, par ordre de fréquence décroissante, dans les poumons, la rate, etc. Outre le liquide hydatique riche en albumine (qui peut être à l’origine d’un choc anaphylactique en cas de rupture dans le péritoine), l’hydatide contient des vésicules filles et des protoscolex dont la libération peut entraîner une échinococcose secondaire avec développement de nouvelles hydatides. On a jadis identifié quatre sousespèces au sein d’un ‘‘ complexe Echinococcus granulosus : ’’ E.granulosus granulosus, E. g. equinus, E. g. borealis et E. g. canadensis . Elles se différenciaient par quelques caractères morphologiques et enzymatiques mais, surtout, par des hôtes intermédiaires différents. On distingue actuellement différentes souches d’ E. granulosus , en fonction de l’hôte intermédiaire : souches équine, bovine, ovine, ou porcine, souches du Dromadaire, du Chameau, du Buffle et de la Chèvre et enfin souches de divers animaux sauvages (cervidés, marsupiaux, ongulés, lagomorphes).

→ hydatidose, kyste hydatique,

Echinococcus canadensis

Echinococcus multilocularis Echinococcus multilocularis

Ténia équinocoque mesurant quelques millimètres, parasite à l’état adulte de l’intestin de carnivores sauvages (Renard …) et qui a pour hôtes intermédiaires habituels différents rongeurs sauvages.

La contamination humaine entraîne l’échinococcose alvéolaire avec le développement, généralement dans le foie, plus rarement dans les poumons ou dans d’autres organes, d’une vésicule parasitaire mal limitée et qui, par augmentation progressive de volume, tend à envahir tout l’organe dans lequel elle est située.

→ échinococcose alvéolaire Echinococcus oligarthrus Echinococcus oligarthrus

Ténia échinocoque très répandu en Amérique du Sud, dont les hôtes intermédiaires habituels sont différents animaux sauvages (Opossum, Agouti, Paca…) et l’hôte définitif un félidé (Jaguar, Puma).

 

L’infestation accidentelle de l’Homme entraîne une échinococcose polykystique.

→ échinococcose polykystique Echinococcus vogeli Echinococcus vogeli

Ténia échinocoque existant dans les zones tropicales de l’Amérique du Sud, dont les hôtes intermédiaires habituels sont différents animaux sauvages (Opossum, Agouti, Paca…) et l’hôte définitif un canidé.

L’infestation accidentelle de l’Homme entraîne une échinococcose polykystique.

→ échinococcose polykystique VIROLOGIE virémie n.f.

viremia

Présence permanente ou temporaire de virus dans le sang.

C’est le cas, en particulier, des virus habituellement transmis par des arthropodes hématophages (arbovirus) qui leur servent de vecteurs. Dans ce cas, le titre de la virémie doit être suffisamment élevé pour permettre l’infection du vecteur (en fonction de la réceptivité de celui-ci). Plus la virémie sera longue, plus grand sera le nombre d’arthropodes qui s’infecteront sur l’individu virémique.

 

Etym . lat. virus : poison → virémique virémique adj.

viremic

Se dit d’un vertébré, Homme ou animal, en période de virémie.

Etym . lat. virus : poison → virémie amplificateur (hôte) amplificator (host)

En virologie, se dit d’une espèce animale ou de l’espèce humaine dont les individus, une fois infectés par un virus, en assurent une forte réplication et sont ainsi capables de remettre en circulation une très grande quantité de virions.

 

A titre d’exemple, on peut citer les porcs domestiques qui, une fois infectés par le virus de l’encéphalite japonaise, présentent une virémie prolongée de titre très élevé et sont ainsi capables d’infecter un très grand nombre de moustiques vecteurs. Ce rôle d’hôte amplificateur a une grande importance dans l’épidémiologie de la maladie.

 

Etym. lat. amplificare : élargir

LES HANTAVIROSES Les maladies dues à des Hantavirus sont connues en Scandinavie et en Mandchourie depuis les années 1930 mais le premier

Hantavirus , celui de la ‘‘ fièvre hémorragique de Corée ’’, ne fut isolé qu’en 1976. Hantan est le nom de la rivière qui sépare les deux Corée où la mise en valeur des terres pour la culture du riz a favorisé le pullulement des rongeurs à l’origine de la survenue de plusieurs milliers de cas chez les soldats des Nations-Unies au cours de la guerre de Corée, dans les années 1950.

On connaît aujourd’hui une cinquantaine d’ Hantavirus , répartis en Eurasie et sur le continent américain ; jusqu’à présent, 26 d’entre eux se sont révélés pathogènes pour l’Homme. Schématiquement, le tableau clinique des hantaviroses humaines est, dans le Nord de l’Europe et en Asie orientale, celui de la ‘‘ fièvre hémorragique avec syndrome rénal ’’, alors qu’en Amérique, ces infections se manifestent par un ‘‘ syndrome cardiopulmonaire aigu ’’.

Chacun de ces virus est lié à un rongeur particulier qui ne parait pas souffrir de son infection et en constitue le réservoir. La contamination de l’Homme a lieu principalement par inhalation de particules souillées par les excrétas des rongeurs infectés.

Le nombre des infections humaines à Hantavirus signalées est en constante augmentation en raison du développement de certaines activités qui intensifient les contacts Hommes-rongeurs et de la mise au point de nouvelles techniques de diagnostic virologique. Elles sont particulièrement fréquentes en Russie et en Chine (probablement 150 000 à 200 000 cas annuels dans ce dernier pays).

Hantavirus Hantavirus

Genre de virus à ARN de la famille des Bunyaviridae , hébergés chroniquement par des rongeurs muridae et cricetidae ou, pour certains, par des insectivores (soricidae, talpidae), et transmis à l’Homme par inhalation de poussières souillées par les excreta de ces animaux.

Au total, on connaît une cinquantaine d’Hantavirus différents . En Eurasie, ils sont responsables des diverses formes de fièvre hémorragique, de gravité variable, souvent accompagnées d’un syndrome d’insuffisance rénale aigüe et dues notamment aux virus

Hantaan, Séoul, Puumala ou Dobrava . Sur le continent américain, les Hantavirus entraînent des syndromes cardiopulmonaires aigus (virus Sin Nombre et Andes par ex.). Ces virus peuvent être isolés en culture cellulaire.

Etym.: de Hantaan, nom du premier virus de ce genre isolé (Corée, Chine) → fièvre hémorragique avec syndrome rénal, syndrome pulmonaire à Hantavirus, Hantaan (virus) hantavirose n.f.

hantavirosis

Maladie zoonotique due à un virus du genre

Hantavirus.

Ces infections se présentent, chez l’Homme, sous deux tableaux cliniques en rapport avec une augmentation de la perméabilité vasculaire : la fièvre hémorragique avec syndrome rénal en Eurasie, et le syndrome pulmonaire à Hantavirus en Amérique. Les réservoirs naturels des virus sont des rongeurs ou des insectivores chroniquement infectés dont les excreta sont contaminants.

Hantavirus, fièvre hémorragique avec syndrome rénal, syndrome pulmonaire à

Hantavirus

Fièvre hémorragique avec syndrome rénal fièvre hémorragique avec syndrome rénal l.f.

haemorrhagic fever with nephritis

Maladie aigüe fébrile, due à plusieurs

Hantavirus du continent eurasiatique, associant des hémorragies et une insuffisance rénale.

Le tableau clinique initial associe, après une incubation de deux semaines environ, fièvre, céphalées, myalgies diffuses, douleurs lombaires, troubles visuels, rash cutané, nausées et vomissements, hypotension, troubles de la vision, thrombocytopénie, polyleucocytose et hémoconcentration. Surviennent ensuite des manifestations hémorragiques habituellement discrètes et une insuffisance rénale (oligurie, protéinurie, hématurie microscopique, élévation de la créatinine, acidose métabolique), parfois un syndrome méningé. Le taux de mortalité est faible en Europe.

Une forme modérée de la maladie est connue en Finlande et en Europe de l’Ouest sous le nom de nephropathia epidemica due au virus Puumala ; le tableau clinique est ici dominé par l’insuffisance rénale .

 

Les formes graves, généralement dues, en Europe, au virus Dobrava , sont caractérisées par la survenue d’une coagulation intra-vasculaire disséminée avec hémorragies muqueuses, purpura, ecchymoses, état de choc. L’insuffisance rénale peut nécessiter le recours à la dialyse. La mortalité est alors de l’ordre de 10 %. Des formes sévères se rencontrent également en Extrême-Orient.

 

Le diagnostic est clinique et biologique (thrombopénie, présence d’IgM spécifiques).

Le traitement est symptomatique.

Volontiers épidémique, cette maladie est répandue en Eurasie. Les réservoirs naturels de ces virus sont des rongeurs sauvages, ou parfois des insectivores, qui excrètent le virus dans leurs urines, leurs déjections et leur salive. La contamination humaine se fait par inhalation de poussières contaminées par des excréments de rongeurs (ou d’insectivores) chroniquement infectés ou, plus rarement, par morsure. La survenue des épidémies est souvent liée à la dynamique des populations des réservoirs naturels. En France, cette infection s’observe surtout dans le quart Nord-Est du pays, chez des sujets exerçant une profession les mettant en contact avec la forêt et chez les agriculteurs. La prévention consiste surtout à éviter les contacts avec les rongeurs réservoirs dont certains peuvent être péri-domestiques.

Hantavirus, Hantaan (virus), Puumala (virus), Dobrava (virus) fièvre hémorragique de Corée l. f.

 

Corean haemorrhagic fever

Ancienne dénomination de la fièvre hémorragique avec syndrome rénal décrite en Corée et due à un Hantavirus , le virus Séoul .

→ fièvre hémorragique avec syndrome rénal,

Séoul (virus), Hantavirus nephropathia epidemica l.f.

nephropathia epidemica

Forme modérée de fièvre hémorragique avec syndrome rénal, observée en Europe de l’Ouest et en Scandinavie, principalement en Finlande.

Syn. : néphropathie épidémique → fièvre hémorragique avec syndrome rénal néphropathie épidémique l.f.

nephropathia epidemica

Syn. : nephropathia epidemica → fièvre hémorragique avec syndrome rénal Amur (virus) l. m .

Amur virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Ce virus a été isolé du rongeur Apodemus peninsulae qui en est vraisemblement le réservoir en Russie orientale et en Chine. Il est responsable de formes sévères de fièvre hémorragique avec syndrome rénal.

 

Sigle : AMRV →

Hantavirus , fièvre hémorragique avec syndrome rénal

Belgrade (virus) l. m .

Belgrade virus

Syn. : virus Dobrava → Dobrava (virus) Dobrava (virus) l. m.

 

Dobrava virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Le virus Dobrava est responsable d’une fièvre hémorragique avec syndrome rénal souvent sévère, notamment dans les Balkans (Grèce, Albanie, Slovénie, Serbie, …) où la mortalité peut atteindre 12 %.

Plusieurs lignées de ce virus circulent en Europe et en Russie, la lignée Dobrava-Aa étant la plus fréquente en Europe centrale. Leurs réservoirs sont des rongeurs du genre Apodemus ( A. flavicollis pour Dobrava-Af , A. agrarius pour Dobrava-Aa, A.

ponticus pour Dobrava-Ap).

Sigle: DOBV Syn. : virus Belgrade → fièvre hémorragique avec syndrome rénal,

Hantavirus

Hantaan (virus ) l. m.

 

Hantaan (virus)

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus, répandu dans toute l’Eurasie.

 

Le virus Hantaan , dont on connaît au moins cinq sous-types, est l’un des responsables de la fièvre hémorragique avec syndrome rénal, survenant souvent sur un mode épidémique. Le tableau clinique, habituellement modéré, associe un état fébrile, des céphalées, des troubles digestifs, quelques hémorragies, plus rarement une insuffisance rénale aiguë avec oligurie et quelques signes neurologiques. L’évolution est habituellement favorable, avec une guérison sans séquelles. Le diagnostic biologique repose sur l’isolement et l’identification du virus en cultures cellulaires et sur la sérologie.

 

Ses réservoirs sont constitués par des rongeurs sauvages, en particulier des Apodemus et sa répartition s’étend de la France à l’Est de la Russie et à la Chine.

 

Sigle: HTNV → fièvre hémorragique avec syndrome rénal,

Hantavirus

Khabarovsk (virus) l. m.

 

Khabarovsk virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Dans l’est de la Russie ce virus est probablement responsable, chez l’Homme, de fièvre hémorragique avec syndrome rénal. Son réservoir est le rongeur Microtus fortis.

 

Sigle: KHBV → fièvre hémorragique avec syndrome rénal,

Hantavirus

Puumala (virus) l. m.

 

Puumala (virus)

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus .

 

Il est l’un des responsables de la fièvre hémorragique avec syndrome rénal de gravité modérée, encore appelée nephropathia epidemica. Le tableau clinique associe un état fébrile, des myalgies, des céphalées, des troubles digestifs, quelques hémorragies, une insuffisance rénale aiguë avec oligurie et parfois quelques signes neurologiques. L’évolution est habituellement favorable, avec une guérison sans séquelles. Le diagnostic biologique repose sur l’isolement et l’identification du virus en cultures cellulaires et sur les analyses sérologiques. Se manifestant parfois sur un mode épidémique, ce virus est présent en Europe, surtout fréquent en Scandinavie et du Nord-Est de la France à la Russie ; il est absent des régions méditerranéennes. Son réservoir est constitué par le Campagnol roussâtre ( Myodes glareolus ). L’Homme se contamine, surtout en milieu rural, par contact direct avec ce rongeur ou indirectement par l’intermédiaire de ses excreta.

 

Sigle : PUUV

Etym . Puumala : ville de Scandinavie → fièvre hémorragique avec syndrome rénal, nephropathia epidemica, Hantavirus

Saaremaa (virus) l. m .

Saaremaa virus.

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus est responsable de fièvres hémorragiques avec syndrome rénal au cours desquelles les signes digestifs sont particulièrement fréquents. Son réservoir naturel est constitué par le rongeur Apodemus agrarius. Il est répandu en Scandinavie et dans les pays baltes.

 

Sigle : SAAV → fièvre hémorragique avec syndrome rénal,

Hantavirus

Séoul (virus) l. m.

 

Seoul virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Il est responsable de fièvre hémorragique avec syndrome rénal de gravité modérée (autrefois décrite sous le nom de Fièvre hémorragique de Corée) survenant surtout en Asie orientale : Corée, Chine, Vietnam. C’est le seul Hantavirus connu pour circuler en milieu urbain. Ses réservoirs naturels sont constitués par des rats ( Rattus rattus et surtout R. norvegicus ), ce qui confère à ce virus une distribution potentiellement mondiale.

 

Sigle : SEOV → fièvre hémorragique avec syndrome rénal,

Hantavirus

Sooching (virus) l. m .

Sooching virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyavirida e et au genre Hantavirus.

 

Ce virus, proche du virus Amour , a été isolé d’ Apodemus peninsulae en Corée.

Hantavirus

Thailand (virus) l. m.

 

Thailand virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Ce virus, répandu en Asie du Sud-Est, est probablement responsable, chez l’Homme, de fièvre hémorragique avec syndrome rénal. Ses réservoirs sont des rongeurs du genre Bandicota ( B. indica principalement).

 

Sigle : THAIV → fièvre hémorragique avec syndrome rénal,

Hantavirus

Tula (virus) l. m.

 

Tula virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre Hantavirus.

En Russie, ce virus est probablement responsable, chez l’Homme, de fièvre hémorragique avec syndrome rénal. Son réservoir est le rongeur Microtus arvalis.

 

Sigle: TULV → fièvre hémorragique avec syndrome rénal,

Hantavirus

Topografov (virus) l. m.

 

Topografov virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

En Europe et en Sibérie, ce virus est probablement responsable, chez l’Homme, de fièvre hémorragique avec syndrome rénal. Son réservoir est le Lemming ( Lemmus sibiricus ). Il existerait également en Amérique du Nord.

 

Sigle: TOPV → fièvre hémorragique avec syndrome rénal,

Hantavirus

Syndrome pulmonaire à Hantavirus syndrome pulmonaire à

Hantavirus l.m.

hantavirus pulmonary syndrome

Maladie aigüe fébrile, due à plusieurs

Hantavirus du continent américain, caracté- risée par des troubles cardiaques et respiratoires.

Après une incubation de deux semaines environ, le tableau clinique initial comporte de la fièvre, des myalgies, des céphalées, des douleurs abdominales, des vomissements et de la diarrhée ; assez rapidement surviennent un œdème pulmonaire et des épanchements pleuraux, une détresse respiratoire, parfois une dépression de l’activité cardiaque.

Biologiquement, on note une hémoconcentration, une thrombocytopénie, une hyperleucocytose et parfois une atteinte rénale. Les manifestations hémorragiques sont absentes. Avec certains de ces virus, les cas mortels ne sont pas rares. Le traitement est symptomatique. Dans les cas sévères (par exemple les infections à virus Sin Nombre), la mortalité est de l’ordre de 40 %.

Volontiers épidémique, cette dernière maladie est principalement répandue dans les régions rurales du continent américain, du Canada au Chili et en Argentine ; elle y constitue le tableau habituel des hantaviroses mais de rares cas sont parfois observés en Europe ou en Asie.

Les réservoirs des virus en cause sont des rongeurs ; la survenue des épidémies est souvent liée à la dynamique des populations de ces animaux. Les rongeurs infectés excrètent le virus dans leurs urines, leurs déjections et leur salive. La contamination humaine se fait par inhalation de poussières contaminées par des excréments de rongeurs chroniquement infectés ou, plus rarement, par morsure de rongeur. La contamination interhumaine demeure exceptionnelle. La prévention consiste à éviter les contacts avec les rongeurs réservoirs dont certains peuvent être péri-domestiques.

 

Syn. : syndrome cardio-pulmonaire à Hantavirus,

Hantavirus, Andes (virus), Sin Nombre (virus) syndrome cardio-pulmonaire à Hantavirus l. m.

 

Hantavirus cardiopulmonary syndrome

Syn. : syndrome pulmonaire à Hantavirus → syndrome pulmonaire à

Hantavirus

Andes (virus) l. m.

Andes virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Associé notamment au rongeur Oligoryzomys longicaudatus , ce virus, dont on connaît plusieurs lignées, est l’un des principaux responsables des syndromes pulmonaires à Hantavirus, souvent sévères, observés chez l’Homme en Amérique Latine, notamment au Chili, en Argentine, en Uruguay et en Bolivie.

 

Sigle : ANDV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus .

 

Araraquara (virus) l. m.

 

Araraquara virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus est sans doute la principale cause de syndromes pulmonaires à Hantavirus au Brésil.

Son réservoir naturel est probablement le rongeur Bolomys lasiurus.

 

Sigle : ARAV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus,

Araucaria (virus) l. m.

 

Araucaria virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Ce virus sud-américain est très proche du virus Juquitiba →

Hantavirus, Juquitiba (virus)

Bayou (virus) l. m.

 

Bayou virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus est une cause de syndromes pulmonaires à Hantavirus au Texas et en

Louisiane. Son réservoir est le rongeur Oryzomys palustris.

 

Sigle : BAYV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus

Bermejo (virus) l. m .

Bermejo virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus, qui n’est sans doute qu’un variant du virus Andes , est cause de syndromes pulmonaires à Hantavirus en Bolivie, au Paraguay et en Argentine. Il est associé au rongeur Ologoryzomys chacoensis.

 

Sigle : BMJV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus, Andes (virus)

Black Creek Canal (virus) l. m .

Black Creek Canal virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus est une cause de syndromes pulmonaires à Hantavirus en Floride. Son réservoir naturel est le rongeur Sigmodon hispidus .

 

Sigle : BCCV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus,

Castelo dos Sonhos (virus) l. m.

 

Castelo dos Sonhos virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus est une cause de syndromes pulmonaires à Hantavirus au Brésil où son réservoir naturel est le rongeur Oligoryzomys moojeni .

 

Sigle : CASV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus,

Central Plata (virus) l. m.

 

Central Plata virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Ce virus, qui n’est sans doute qu’un variant du virus Andes , est une cause de syndromes pulmonaires à Hantavirus eu Uruguay. Son réservoir est le rongeur Oligoryzomys flavescens .

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus, Andes (virus)

Choclo (virus) l. m.

 

Choclo virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus est une cause de syndromes pulmonaires à Hantavirus au Panama ; son réservoir naturel est le rongeur Oligoryzomys fulvescens .

 

Sigle : CHOV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus

Juquitiba (virus) l. m .

Juquitiba virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus est une cause de syndromes pulmonaires à Hantavirus au Brésil. Il est associé au rongeur Oligoryzomys nigripes en Argentine, Brésil et Paraguay. Les virus Araucaria et Itapua en sont probablement des variants.

 

Sigle : JUQV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus,

Laguna Negra (virus) l. m .

Laguna Negra virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus est une cause de syndromes pulmonaires à Hantavirus au Paraguay et en

Bolivie . Il est associé au rongeur Calomys laucha au Paraguay et C. callosus en

Argentine, au Brésil et en Bolivie.

 

Sigle : LNV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus

Lechiguanas (virus) l. m.

 

Lechiguanas virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus, qui est sans doute un variant du virus Andes , est une cause de syndromes pulmonaires à Hantavirus en Argentine et Uruguay. Son réservoir naturel est le rongeur Oligoryzomys flavescens en Argentine.

 

Sigle : LECV → Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus,

Maciel (virus) l. m.

 

Maciel virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Isolé du rongeur Necromys benefactus en Argentine, ce virus est proche du virus Araraquara.

 

Sigle : MACV →

Hantavirus, Araraquara (virus)

Maripa (virus) l. m.

 

Maripa virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus a été mis en évidence en Guyane française chez un patient souffrant de fièvre, myalgies, diarrhée avec melœna, vomissements, toux et dyspnée nécessitant la mise en place d’une assistance respiratoire.

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus

Monongahela (virus) l. m .

Monongahela virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus, qui n’est sans doute qu’un variant du virus Sin Nombre , est une cause de syndromes pulmonaires à Hantavirus dans l’Est des Etats-Unis et au Canada. Son réservoir est le rongeur Peromyscus maniculatus.

 

Sigle : MGLV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus

New York (virus) l. m .

New York virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus, associé au rongeur Peromyscus leucopus , est une cause de syndrome pulmonaire à Hantavirus aux Etats-Unis (New York, Rhode Island).

 

Sigle : NYV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus

Oran (virus) l. m.

Oran virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des

Bunyaviridae et au genre Hantavirus.

 

Ce virus, qui n’est sans doute qu’un variant du virus Andes , est une cause de syndromes pulmonaires à Hantavirus en Argentine. Son réservoir est le rongeur Oligoryzomys longicaudatus .

 

Sigle : ORNV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus Andes (virus)

Sin Nombre (virus) l. m .

Sin Nombre virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus est l’un des plus fréquemment en cause dans la survenue de syndromes pulmonaires à Hantavirus souvent sévères observés aux Etats-Unis (surtout dans le

Sud-Ouest mais on sait qu’il est présent dans au moins 31 états,) et au Canada. Son réservoir est le rongeur Peromyscus maniculatus.

 

Sigle : SNV →

Hantavirus, syndrome pulmonaire à Hantavirus

Hantavirus dont la pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue

Alto Paraguay (virus) l. m .

Alto Paraguay virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus a été isolé au Paraguay chez le rongeur Holochilus chacarius . Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

Hantavirus

Ape Aime (virus) l. m.

 

Ape Aime virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus a été isolé au Paraguay chez le rongeur Akodon montensis . Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

Sigle : AAIV → Hantavirus

Ash River (virus) l. m.

 

Ash River virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Ce virus a été isolé aux Etats-Unis (Minnesota) de Sorex cinereus. Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

Sigle : ARRV → Hantavirus

Bloodland Lake (virus) l. m .

Bloodland Lake virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyavirida e et au genre Hantavirus.

 

Associé, aux États-Unis, au rongeur Microtus ochrogaster , sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : BLLV →

Hantavirus

Calabazo (virus) l. m .

Calabazo virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des

Bunyaviridae et au genre Hantavirus.

 

Associé, à Panama, au rongeur Zygodontomys brevicauda , sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

Hantavirus

Camp Ripley (virus) l. m.

 

Camp Ripley virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Associé, aux Etats-Unis, à la Musaraigne Blarina brevicauda , sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : RPLV →

Hantavirus

Cano Delgadito (virus) l.m .

Cano Delgadito virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Associé au rongeur Sigmodon alstoni au Venezuela, sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : CDGV →

Hantavirus

Cao Bang (virus) l. m.

 

Cao Bang virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus a été isolé d’insectivores ( Anourosorex squamipes) au Vietnam. Son rôle pathogène pour l’Homme n’est pas connu.

 

Sigle : CBNV →

Hantavirus

Catacamas (virus) l. m.

 

Catacamas virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Proche du virus Bayou , ce virus a été isolé chez le rongeur Oryzomys couesi au Honduras. Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

Hantavirus, Bayou (virus)

El Moro Canyon (virus) l. m .

El Moro Canyon virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus a été isolé chez le rongeur Reithrodontomys megalotis aux Etats-Unis et au

Mexique. Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : ELMCV →

Hantavirus

Isla Vista (virus) l. m.

 

Isla Vista virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus a été isolé chez le rongeur Microtus californicus aux Etats-Unis. Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : ILV →

Hantavirus

Itapua (virus) l. m .

Itapua virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Ce virus, qui semble n’être qu’un variant du virus Juquitiba , a été isolé au Paraguay chez Oligoryzomys nigripes. Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

Hantavirus, Juquitiba (virus)

Jemez Springs (virus) l. m.

 

Jemez Springs virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Ce virus a été isolé chez la Musaraigne Sorex monticolus aux Etats-Unis (New

Mexico, Colorado). Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : JMSV →

Hantavirus

Maporal (virus) l. m .

Maporal virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus a été isolé de rongeurs Sigmodontinae au Venezuela. Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

Hantavirus

Muleshoe (virus) l. m.

 

Muleshoe virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus a été isolé du rongeur Sigmodon hispidus aux Etats-Unis. Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : MULV →

Hantavirus

Pergamino (virus) l. m.

 

Pergamino virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus, proche du virus Araraquara, a été isolé du rongeur Akodon azarae en

Argentine. Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : PRGV →

Hantavirus

Prospect Hill (virus) l. m.

 

Prospect Hill virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Connu aux États-Unis et au Canada, ce virus a pour réservoir le rongeur Microtus pennsylvanicus . Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : PHV →

Hantavirus

Rio Mamoré (virus) l. m.

 

Rio Mamore virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Connu en Bolivie, ce virus a pour réservoir le rongeur Oligoryzomys microtis . Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : RIOMV →

Hantavirus

Rio Segundo (virus) l. m .

Rio Segundo virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus a été isolé du rongeur Reithrodontomys mexicanus au Costa Rica et au

Panama. Sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : RIOSV →

Hantavirus

Sangassou (virus) l. m.

 

Sangassou virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Isolé en Guinée du rongeur Hylomyscus simus , sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : SANGV →

Hantavirus

Tanganya (virus) l. m.

 

Tanganya virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

 

Isolé d’un insectivore, la Musaraigne Crocidura theresae , en Guinée, sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue.

 

Sigle : TGNV →

Hantavirus

Thottapalayam (virus) l. m.

 

Thottapalyam virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Isolé en Inde d’un insectivore, la Musaraigne Suncus murinus , il ne présente pas de pathogénicité connue pour l’Homme.

 

Sigle: TPMV →

Hantavirus

Vladivostok (virus) l. m.

 

Vladivostok virus

Virus à ARN, appartenant à la famille des Bunyaviridae et au genre

Hantavirus.

Ce virus est associé au rongeur Microtus fortis dans l’Est de la Russie ; sa pathogénicité pour l’Homme n’est pas connue. Il est peut-être identique au virus Khabarovsk.

Sigle : VLDV → Hantavirus, Khabarovsk (virus)

LE FILM BACTÉRIEN bactéries planctoniques l.f. p.

planktonic bacteria

Cellules bactériennes isolées ou groupées en petit nombre suivant leur mode de division, capables lorsqu’elles sont transportées dans un milieu riche en nutriments, de se multiplier selon les phases successives de tout phénomène biologique naturel :

latence, multiplication exponentielle avec métabolisme intense, maximum stationnaire, multiplication ralentie et déclin.

Elles sont sensibles aux antibactériens.

 

Etym. gr. plankton : qui erre ; bakteria : bâton biofilm microbien l.m.

microbial biofilm

Population microbienne fixée sur un support inerte ou vivant, mono- ou pluri spécifique (une ou plusieurs espèces), vivant en communauté étroite à l’intérieur d’une matrice constituée d’exopolymères, polysaccharidiques ou protéiques, dans un équilibre dynamique.

Etym. gr. bios : vie ; angl. film : couche biofilm (propriétés caractéristiques d’un) l. f. p.

biofilm (characteristic properties of one)

Ce sont des propriétés physiques et biochimiques qui ont des conséquences en pathologie humaine et animale et en hygiène industrielle et domestique.

Propriétés physiques : l’observation au microscope électronique à balayage montre une surface irrégulière, plus ou moins lacunaire avec la présence constante d’une matrice cellulaire qui se reconstitue rapidement en cas d’agressions par des enzymes destructrices ou des surfactants ,

Propriétés biochimiques : les cellules incluses dans un biofilm survivent en milieu très pauvre, ont un métabolisme réduit, un gradient décroissant d’activité depuis la surface jusqu’au support et résistent spontanément aux antibiotiques, antiseptiques et désinfectants.

biofilm (formation d’un) l. f.

biofilm (training of one)

Il peut être constitué de bactéries, de fungi imperfecti (champignons imparfaits ou inférieurs) ou d’algues microscopiques uni- ou pluricellulaires qui peuvent s’associer dans un même biofilm.

La succession des évènements est la suivante :

— adhésion : dans un flux laminaire ou tourbillonnaire, au voisinage d’un support inerte ou vivant, quelques éléments franchissent la barrière des forces de répulsion dues à l’énergie de surface du support et des bactéries (forces de Van der Waals et forces acido-basiques) pour adhérer à la surface du support. Cette adhésion, dite primaire, est très solide, voire indestructible ;

— co-agrégation : sur ces premiers éléments, d’autres cellules se fixent par co-agré- gation, correspondant à des forces moins solides que celles de l’adhésion primaire.

Au fur et à mesure de l’épaississement du biofilm, des co-agrégats peuvent se détacher soit pour libérer des bactéries planctoniques, soit pour constituer un nouveau biofilm ;

— à ce moment là, le biofilm a atteint son équilibre dynamique.

→ bactéries planctoniques biomatériau n.m.

biomaterial.

Littéralement, matériau compatible avec la vie, ce qui nécessite une innocuité obligatoire, l’absence de propriétés pro-inflammatoires, une inertie chimique lorsqu’il est en contact avec le sang, les tissus et les médicaments injectables, une capacité aussi faible que possible à fixer bactéries et fungi .

 

Etym. gr. bios : vie ; lat. materia : matière cathéter n. m.

catheter.

Tige creuse fabriquée avec un biomatériau, destinée à être introduite dans un canal ou un conduit naturel (vaisseau, cœur, urètre, œsophage…) à des fins exploratoires ou thérapeutiques.

Etym. gr. kathienai : plonger cathéter périphérique l.m.

peripheral catheter.

Cathéter court, utilisé pour perfusions et transfusions, introduit dans une veine périphérique et laissé en place, en moyenne, 2 jours et demi.

Une infection locale sur un cathéter périphérique est possible mais rare (incidence : 4,6 à 6,1 %) et sans conséquences graves le plus souvent. L’incidence par jour de traitement est voisine de 1 %. Les paramètres favorisant l’infection sont :

— une durée supérieure à 72 h (mais le plus souvent une semaine), — la colonisation du site d’insertion, — la contamination du pavillon du cathéter, — de l’humidité ou la présence de sang sous le pansement.

 

Etym. gr. kathienai : plonger → cathéter cathéter veineux central l.m.

cental venous catheter.

Cathéter utilisé pour apporter divers médicaments, en particulier instituer une chimiothérapie, une nutrition parentérale ou de grandes quantités de produits dérivés du sang. Il permet aussi des prélèvements pour des mesures hémodynamiques.

 

La pose nécessite un personnel formé à une asepsie de type chirurgical. L’insertion est le plus souvent réalisée par voie sous-clavière, jugulaire interne ou basilicale. Il peut se produire une infection sur cathéter veineux central .

 

Abrév. CVC.

→ cathéter, cathétérisme infectieux infection sur catheter l.m.

infectious catheterization

CVC-associated bloodstream infection (BSI), Intravascular-device BSI, catheterrelated BSI L’infection sur cathéter veineux central (CVC) peut être d’origine externe ou endogène.

L’origine externe peut être due au personnel de soins par des bactéries des mains ou du rhinopharynx. La cause peut être aussi une antisepsie insuffisante de la plaie d’insertion.

L’origine endogène est fonction du site de l’intervention, indépendante des mesures d’asepsie effectuées par le personnel.

Les signes de l’infection sur cathéter sont essentiellement : une fièvre supérieure à 38° C, l’inflammation du site d’insertion, la présence de micro-organismes dans le cathéter et d’autres sites : sang périphérique, plaie d’insertion.

L’infection est favorisée par les âges extrêmes, l’immuno-déficienc, la nutrition parentérale, la nature du biomatériau (le PVC est thrombogène, le polyuréthane et les silicones fixent moins les bactéries ; les cathéters plus hydrophobes fixent mieux les bactéries hydrophobes (flore cutanée, Staphylocoques à coagulase négative, Coryné- bactéries…) et les plus hydrophiles favorisent l’adhésion des bacilles à coloration de Gram négative, le staphylocoque doré, les entérocoques, le plus souvent d’origine endogène. La capacité du cathéter à fixer les protéines plasmatiques est aussi un facteur de risque et, à un moindre degré, leur pouvoir pro-inflammatoire. La prévention des infections des cathéters veineux centraux est difficile en raison de leur caractère multifactoriel.

→ cathéter plaque dentaire l.f.

dental plaque

Biofilm présentant l’aspect d’un dépôt teinté, mou, glyco-lipido-protidique, adhé- rent à la dent et à la gencive, contenant des sels minéraux des oligo-éléments et englobant plusieurs espèces d’agents infectieux et des cellules mortes.

Bien qu’en faible proportion dans la plaque dentaire, Streptococcus mutans est considéré comme l’agent principal de la cariogenèse ; son habitat est l’émail de la dent (parties convexes et planes), tandis que les bacilles se regroupent dans les parties concaves.

En prévention, le brossage dentaire semble plus efficace que l’utilisation de bains de bouche antiseptiques. Les produits du commerce ont rarement une concentration bactéricide. Ils sont cependant recommandés en cas de suites infectieuses après intervention sur carie et d’avulsion dentaire.

→ biofilm antisepsie n.f.

antisepsis

Application sur des tissus vivants (peau ou muqueuse) d’antiseptique provoquant un effet sur la structure ou le métabolisme des micro-organismes à un niveau d’intensité jugé approprié pour prévenir et ou limiter l’infection de ces tissus.

Etym. gr . anti : contre ; sêptikos : putréfié antiseptique n.m.

antiseptic

Produit chimique utilisé pour pratiquer l’antisepsie (antibiotiques exclus) dont l’innocuité vis-à-vis de la peau et des muqueuses est nécessaire.

La détermination de l’activité antiseptique d’une substance est régie par un ensemble de normes européennes (EN) permettant d’étiqueter le produit comme bactériostatique ou bactéricide, fongistatique ou fongicide, virustatique ou virucide.

Les principaux antiseptiques sont des alcools, des oxydants (eau oxygénée, dérivés halogénés : iodés ou chlorés, persels dont le permanganate de potassium), des dérivés métalliques (sulfate de cuivre et de zinc, sels d’argent, organomercuriels), des ammoniums quaternaires, des acides faibles, des dérivés biguanidiques (hexamidine, chlorhexidine), des carbanilides. Les colorants tels que le vert ou le violet de méthyle et l’éosine sont actuellement moins employés.

Les antiseptiques peuvent être utilisés en solution aqueuse, alcoolique, hydroalcoolique (éventuellement associés à un agent lavant nécessitant alors un rinçage) ou encore sous forme d’émulsions (lotions, crèmes ou pommades) laissées en place.

 

Etym. gr . anti : contre ; sêptikos : putréfié → lavage hygiénique des mains, traitement des mains par friction, lavage chirurgical de la peau décontamination n.f.

decontamination

Opération, au résultat momentané permettant d’éliminer, de tuer ou d’inhiber les micro-organismes indésirables en fonction des objectifs fixés.

 

Le résultat de cette opération est limité aux microorganismes présents au moment de l’opération.

 

Note : l’usage du terme « désinfection » en synonymie du terme « décontamination » est prohibé.

désinfectant adj. et n.m.

disinfectant

Qualifie un produit chimique ou un procédé utilisé dans des conditions définies et appliqué à des milieux inertes pour éliminer ou tuer les microorganismes et/ou inactiver les virus présents.

Leur innocuité vis-à-vis de la peau et des muqueuses n’est donc pas nécessaire, contrairement aux antiseptiques.

→ antiseptique désinfectants (classification des) l. f.

disinfectants classification

La Société d’hygiène hospitalière classe les désinfectants en sept catégories :

A — surfaces : sols, murs, mobilier fixe et mobile, appareils de grand volume non immergeables…

Les désinfectants de cette catégorie peuvent avoir en outre des propriétés détergentes (usage en aérosols).

 

Sous-catégorie A1 : locaux communs, couloirs, accès aux chambres de malades non contagieux.

Sous-catégorie A2 : locaux spéciaux, chambres de malades contagieux, salles de réanimation, bloc opératoire.

B — instruments : nettoyage de matériel avant stérilisation. Ils doivent être à la fois détergents et désinfectants pour protéger l’environnement.

C — matériel médico-chirurgical réutilisable : désinfection chimique par trempage.

D — linge.

E — excréta et déchets.

F — peau : antiseptiques.

désinfection chimique n.f.

chemical disinfection

Réduction du nombre de micro-organismes dans ou sur une matrice inanimée, provoquée par une action irréversible du produit sur leur structure ou leur métabolisme, à un niveau jugé approprié pour un objectif défini.

 

Le Comité Européen de Normalisation a édité la norme générale EN 14885 pour la qualification de l’activité des désinfectants. Les normes destinées aux applications à différents secteurs sont en cours de révision (activité bactéricide, sporicide, fongicide et virucide dans les secteurs vétérinaire, industriel et domestique et médical).

 

La Pharmacopée européenne exige une activité bactéricide dans des conditions définies.

friction hydroalcoolique l.f.

hydroalcoolic handrub → traitement hygiénique des mains par friction traitement hygiénique des mains par friction l. m.

hygienic handrub

Traitement des mains par un produit bactéricide approprié dont l’activité est ciblée sur les micro-organismes de la flore transitoire, afin de prévenir leur transmission, sans tenir compte de l’action sur la flore résidente de la peau.

La friction hydro-alcoolique peut être utilisée en remplacement du lavage hygiénique sur des mains visuellement propres, non souillées par des liquides ou matières organiques, sèches et en l’absence de talc et poudre. Elle ne dispense pas du port de gants (non talqués) pour la protection du personnel lors de soins exposant à un contact avec du sang ou des liquides biologiques. Une friction hydro-alcoolique doit être effectuée immédiatement après le retrait des gants. La procédure d’application de la friction est décrite dans la norme européenne EN 1500.

lavage hygiénique des mains l.m hygienic wash of hands

Traitement des mains par un produit bactéricide approprié, dont l’activité est ciblée sur les micro-organismes de la flore transitoire, afin de prévenir leur transmission, sans tenir compte de la flore résidente de la peau.

La procédure à suivre pour un résultat correct est décrite dans la norme EN 1499.

sepsis n.m.

sepsis

Ensemble de manifestations locales et générales faisant suite à une infection et comportant une inflammation généralisée de l’organisme.

D’introduction assez récente en infectiologie, ce terme remplace partiellement septicémie qui souligne la présence de bactéries dans le sang.

 

On dénombre actuellement 50 000 cas de sepsis sévères par an en France. Le plus souvent, cette manifestation pathologique survient en milieu hospitalier et s’inscrit donc parmi les affections nosocomiales.

 

Etym. gr. sêpein : corrompre

LES DIFFÉRENTES PRÉSENTATIONS DE L’EAU eaux destinées à la consommation humaine l.f. p waters intended for the human consumption

Selon l’article R 1321-1 du Code de la santé publique, cette locution qui correspond, dans le langage courant à « l’eau potable », englobe :

— toutes les eaux qui, soit en l’état, soit après traitement, sont destinées à la boisson, à la cuisson, à la préparation d’aliments ou à d’autres usages domestiques, qu’elles soient fournies par un réseau de distribution, une source ou à partir d’une citerne, d’un camion-citerne, d’un bateau-citerne, présentées en bouteilles ou en conteneurs ;

— toutes les eaux utilisées dans les entreprises alimentaires pour la fabrication, la transformation, la conservation ou la commercialisation de produits ou de substances destinés à la consommation humaine, y compris la glace alimentaire.

Les eaux destinées à la consommation humaine doivent :

— ne pas contenir d’Escherichia coli et d’entérocoques, de micro-organismes, de parasites ou de toutes substances constituant un danger potentiel pour la santé des personnes ;

— être conformes aux limites de qualité, portant sur des paramètres microbiologiques et chimiques, définies par arrêté du ministre chargé de la Santé ;

— satisfaire à des références de qualité, portant sur des paramètres microbiologiques, chimiques et radiologiques, établies à des fins de suivi des installations de production, de distribution et de conditionnement d’eau et d’évaluation des risques pour la santé des personnes, fixées par arrêté du ministre chargé de la Santé, après avis de l’Autorité de sûreté nucléaire.

 

Syn . eau potable eau de source l.f .

spring water

Eau d’origine souterraine, microbiologiquement saine et protégée contre les risques de pollution, apte à la consommation humaine sans traitement ni adjonction.

 

Il ne s’agit pas d’une eau minérale naturelle et ne peut se prévaloir d’effets favorables à la santé .

eau minérale naturelle l.f .

natural mineral water

Eau possédant un ensemble de caractéristiques chimiques lui conférant des proprié- tés favorables à la santé.

Elle se distingue des « eaux destinées à la consommation humaine » par sa teneur en minéraux, oligoéléments et autres constituants, par ses effets considérés comme béné- fiques sur la santé et par sa pureté originelle. Ces caractéristiques sont conservées par l’origine souterraine de cette eau tenue à l’abri des risques de pollution. L’exploitation de cette eau doit être autorisée par le ministre chargé de la Santé, après avis de l’Académie nationale de médecine. Elle fait l’objet d’un contrôle de qualité par les services de l’Etat (ARS). Elle ne peut faire l’objet d’aucun traitement ou adjonction sauf dans des cas précis prévus par arrêté ministériel.

eaux conditionnées l.f.p.

packaged waters

Eaux préemballées dans des contenants : bouteilles, bonbonnes, bidons, citernes, etc.

Ce sont, le plus généralement, des eaux minérales naturelles, des eaux de sources et des eaux rendues potables par un traitement. Elles doivent répondre aux dispositions des articles R.1321-69 à R.1321-94 et de l’annexe 13-4, du Code de la santé publique, relatifs aux eaux préemballées .

eau bactériologiquement maitrisée l. f.

water bactériologiquement mastered

Utilisée dans les établissements de santé, eau initialement destinée à la consommation humaine dont la qualité microbiologique a été améliorée par un traitement (généralement par filtration), sans avoir été stérilisée.

Elle est destinée aux patients les plus vulnérables, réservée aux soins des muqueuses ou pour prévenir un risque infectieux particulier (par ex. le rinçage terminal des fibroscopes).

eau purifiée l. f.

purified water

Codifiée par la monographie de la Pharmacopée européenne, c’est une eau destinée à la préparation de médicaments autres que ceux qui doivent être stériles et exempts de pyrogènes.

 

Elle est préparée par distillation, par échange d’ions ou par tout autre procédé approprié à partir d’eau destinée à la consommation humaine. Elle ne doit pas être confondue avec l’eau hautement purifiée.

 

Syn . Aqua purificata eau hautement purifiée l. f.

highly purified water

Codifiée par la monographie de la Pharmacopée européenne, elle désigne une eau destinée à la préparation de médicaments lorsqu’une qualité microbiologique élevée est nécessaire sans pour autant être destinée aux cas nécessitant l’emploi de l’eau pour préparations injectables.

Elle est obtenue par des procédés appropriés à partir d’une eau destinée à la consommation humaine selon des procédés de production particuliers qui comprennent, par exemple l’osmose inverse à double passage, combinée à d’autres techniques appropriées telle que l’ultrafiltration et la désionisation.

 

Syn. Aqua valde purificata eau pour préparation injectable (EPPI) l. f.

water for injectable preparation

Produite par distillation à partir d’eau destinée à la consommation humaine ou d’eau purifiée, elle est utilisée pour la préparation industrielle de médicaments administrés par voie parentérale.

L’EPPI peut se présenter en vrac, quand elle est destinée à la préparation industrielle de médicaments dont le véhicule est aqueux. Elle n’est pas nécessairement stérile car c’est le produit final qui le sera.

Elle est stérilisée quand elle est destinée à la dissolution, au moment de l’emploi, d’une préparation pour administration parentérale. Elle est répartie en conditionnements unitaires (ampoule pour les petits volumes et flacon de verre avec opercule en caoutchouc et bague de sertissage en aluminium pour les volumes de 100 mL à 10 000 mL) et stérilisée par la chaleur après conditionnement. L’EPPI stérilisée doit répondre aux exigences de qualité de la Pharmacopée européenne pour l’eau purifiée mais, par surcroît, sa concentration limite en endotoxines ne doit pas dépasser 0,25 U.I. par mL.

Syn.

Aqua ad injectabilia adoucissement n. m.

sweetening

Traitement de l’eau destiné à limiter l’entartrage des canalisations et des équipements de distribution de l’eau (réduction de la teneur en ions calcium et magnésium par des résines échangeuses d’ions).

 

Les ions sodium remplaçant les ions calcium et magnésium, la conductivité de l’eau ainsi traitée n’est donc pas ou peu modifiée. L’adoucissement constitue le plus souvent un prétraitement dans la filière nécessaire à l’obtention d’eau purifiée, d’eau déminé- ralisée, d’eau pour dilution des solutions concentrées d’hémodialyse ou d’eau pour le fonctionnement de certains appareils à usage hospitalier (la blanchisserie, la production de vapeur, la production d’eau chaude, les installations de chauffage central, la production de glace technique…).

eau adoucie l.f.

softened water

Eau destinée à la consommation humaine dans laquelle les teneurs en ions calcium et magnésium ont été abaissées par passage sur des résines échangeuses d’ions pour réduire le pouvoir entartrant.

eau déminéralisée l. f.

demineralized water

Eau dans laquelle la quasi-totalité des cations et anions a été éliminée par un traitement de désionisation.

Elle est obtenue par passage sur des résines échangeuses d’ions ou par osmose inverse.

Pour ses usages pharmaceutiques et en établissement de soins, elle doit subir les contrôles décrits dans la monographie « Eau purifiée » de la Pharmacopée française.

distillation de l’eau l. f.

distillation of the water

Opération de chauffage de l’eau jusqu’à évaporation, suivie d’une condensation sur une paroi froide.

Elle constitue le plus souvent le traitement physico-chimique ultime d’une filière de production d’eau purifiée ou d’eau pour préparation injectable . L’eau obtenue est d’une très grande pureté physico-chimique et microbiologique mais n’est pas stérile, sa conductivité est extrêmement faible et sa corrosivité importante. Si la distillation est pratiquée dans de bonnes conditions, l’eau distillée est exempte d’endotoxines .

eau distillée l. f.

distilled water

Eau ayant été purifiée par distillation simple ou multiple.

Quasiment exempte de composés organiques et inorganiques, stérile et apyrogène à la sortie du distillateur, elle peut subir une recontamination microbienne, selon ses conditions de stockage. Pour ses usages en établissement de soins et pharmaceutiques, l’eau distillée doit être conforme à la monographie « Eau purifiée » de la Pharmacopée française.

osmose inverse n. f.

reverse osmosis

Procédé physico-chimique de rétention visant à séparer de l’eau la totalité des particules et la majorité des molécules inorganiques et organiques dissoutes.

L’osmose inverse est réalisée par passage de l’eau sur une membrane semi-perméable sous l’action d’une force supérieure à la pression osmotique. Elle assure l’élimination de la majorité des composés présents dans l’eau (particules, colloïdes, ions contaminants organiques y compris endotoxines bactériennes et micro-organismes). La conductivité d’une eau osmosée est fortement réduite par rapport à la valeur initiale et sa corrosivité est importante.

 

L’osmose le plus souvent mise en œuvre après un adoucissement et une ou plusieurs filtration(s) peut constituer la dernière phase d’une filière de traitement d’eau purifiée, d’eau pour dilution des solutions concentrées d’hémodialyse, d’eau pour le fonctionnement de certains appareils à usage hospitalier (autoclaves, laveurs désinfecteurs…).

Les traitements par osmose inverse ne doivent pas être considérés comme stérilisants.

eau osmosée l. f.

osmosée water

Eau purifiée par filtration à travers une membrane d’osmose semi-perméable, en acétate de cellulose ou en polymères aromatiques, grâce à l’action d’une force supérieure à la pression osmotique.

Elle est quasiment exempte de composés inorganiques et organiques. En terme de qualité, elle se situe entre l’eau déminéralisée et l’eau distillée. Pour ses usages en établissement de soins et pharmaceutiques, elle doit être conforme à la monographie « Eau purifiée » de la Pharmacopée française .

eau pour dilution des solutions concentrées pour l’hémodialyse l. f.

water for dilution of the solutions concentrated for the hemodialysis Généralement dénommée « eau pour hémodialyse », elle est obtenue à partir d’eau destinée à la consommation humaine par tout procédé approprié (Pharmacopée européenne).

« Les conditions de préparation, de transfert et de conservation permettent de limiter le risque de contamination chimique et microbienne ».

 

Dans les établissements de santé, elle est produite in situ (filtration, adoucissement, double osmose inverse) et amenée aux postes de dialyse par des réseaux de distribution spécifique.

 

Elle doit répondre aux exigences de qualité microbiologique et chimique (chlore total disponible, chlorures, fluorures, nitrates, sulfates, aluminium, ammonium, calcium, magnésium, métaux lourds, sodium ).

 

Syn . Aqua ad concentratas solutiones diluendas haemodialysi eau pour irrigation l. f.

water for irrigation

Préparation aqueuse stérile de grand volume destinée à l’irrigation des cavités, des lésions et des surfaces corporelles, par exemple au cours d’interventions chirurgicales.

Les récipients (flacon versable) sont unidoses et leur orifice ne doit pas être adaptable aux dispositifs de perfusion. L’étiquetage doit indiquer que l’eau ne doit pas être injectée, qu’elle doit être utilisée en une seule fois et que les quantités non employées doivent être jetées. L’eau pour irrigation doit contenir moins de 0,5 UI/mL d’endotoxines bactériennes. Elle doit être conforme à la monographie « préparations pour irrigation de la Pharmacopée européenne » eau versable l. f.

water versable → eau pour irrigation eaux usées l. f. p.

waste waters

Terme général désignant les effluents liquides rejetés après usage notamment par les foyers, les élevages, les industries, les bureaux, les établissements de soins.

Les niveaux de contamination et la diversité des polluants et contaminants microbiologiques sont liés aux types d’activités d’où elle est issue. Dans le cadre de la politique « pollueur-payeur » les agences de l’eau réalisent des analyses chimiques, microbiologiques et toxicologiques permettant de fixer des redevances qui serviront à financer les actions de dépollution.

assainissement des eaux l. m .

assanation of waters

Ensemble des opérations de collecte et de traitement des eaux usées avant déversement dans l’environnement.

 

L’assainissement individuel traite les eaux d’un foyer et se compose généralement d’une fosse septique avant diffusion dans le sol. L’assainissement collectif réunit les eaux des réseaux de collecte en vue d’un traitement, dans une station d’assainissement ou d’épuration, constitué de procédés physiques, chimiques et biologiques, appliqués en série, pour retenir et dégrader les matières organiques carbonées, azotées et phosphorées et produire des biomasses microbiennes récupérées sous forme de boues et des gaz (dioxyde de carbone, azote, méthane, composés volatils odorants…).

dénombrement des

Escherichia coli dans les eaux l.f.

enumeration of the Escherichia coli in waters

Considéré comme indicateur de contamination fécale, des valeurs limites de ce paramètre figurent dans toutes les réglementations concernant la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, les eaux usées traitées et les eaux de baignade. Il est généralement accompagné, au moins, du dénombrement des entérocoques fécaux.

molécule mère l.m.

molecule mother

Désigne le devenir d’une molécule qui a subi des transformations métaboliques et qui peut retrouver sa structure initiale au cours des étapes du métabolisme ou au cours de son évolution dans l’environnement.

Il peut s’agir de molécules médicamenteuses éliminées et transformées dans les eaux usées (ex. sulfaméthoxazole métabolisé en N-acétylsulfaméthoxazole).

LA MÉMOIRE mémoire n. f.

memory

La mémoire est la fonction mentale qui permet d’encoder, de stocker et de récupérer des informations très diverses (souvenirs personnels, connaissances générales sur le monde, habiletés perceptivo-motrices ou cognitives…).

Sous cette définition apparemment très simple se cache une multiplicité de situations.

L’encodage peut être intentionnel (avec la volonté d’apprendre) ou au contraire incident (comme dans beaucoup de situations de la vie courante) où nous mémorisons les informations sans effort délibéré. Le stockage peut être temporaire (de l’ordre de quelques secondes ou de quelques minutes), le temps d’effectuer une tâche en cours, ou au contraire porter sur des durées très longues (des années ou des décennies). La récupération est parfois intentionnelle et guidée par l’effort ; dans ce cas, le sujet doit rechercher les bons indices pour accéder à l’information cible, tandis que dans d’autres situations, plus nombreuses, l’accès à cette information est automatique et le sujet n’a pas conscience de faire un effort et même d’utiliser sa mémoire. A côté de ces aspects opérationnels de la mémoire (les étapes : encodage, stockage, récupération), on distingue différents systèmes de mémoire, qui diffèrent par leur règles de fonctionnement et leurs substrats cérébraux (comme la mémoire épisodique, la mémoire sémantique, la mémoire de travail, la mémoire perceptive, la mémoire procédurale). Toutes ces distinctions n’ont pas seulement un intérêt expérimental et théorique, elles permettent de guider un examen clinique de la mémoire et facilitent le diagnostic de plusieurs pathologies neurologiques ou psychiatriques (maladie d’Alzheimer, dépression…) encodage n. m.

encoding

C’est la première étape de toute activité mnésique qui permet la mise en mémoire de l’information.

Les mécanismes mis en jeu sont très différents d’une situation à l’autre : par exemple entre l’encodage d’une information qui ne donne lieu qu’à un traitement superficiel (et est oubliée après quelques secondes), et l’encodage d’une autre information, donnant lieu à un traitement profond (sémantique), intégrée de cette façon aux connaissances préexistantes du sujet et qui sera conservée de façon durable.

stockage n. m.

storage

Étape de l’activité mnésique qui renvoie aux mécanismes qui permettant aux informations d’être stockées plus ou moins durablement, même si elles doivent subir divers remaniements.

Les mécanismes de stockage peuvent être passifs et, dans ce cas, la durée de la rétention (ou maintien en mémoire) est brève. Dans d’autres cas, le stockage implique la mise en œuvre de mécanismes complexes (regroupés sous le terme de consolidation) qui favorisent le stockage durable de l’information.

récupération n.f.

retrieval

Étape de l’activité mnésique permet au sujet d’avoir accès aux informations (qui ont été encodées et stockées) puis de les utiliser.

Souvent l’information est récupérée de façon implicite, sans que le sujet ait même conscience d’utiliser une information mnésique. Dans d’autres situations, la récupéra- tion est explicite : elle peut être automatique (ecphorique) quand un indice génère de façon irrépressible l’information à rappeler ; elle peut aussi reposer sur des mécanismes stratégiques si le sujet doit rechercher les meilleurs indices qui le conduiront à l’information recherchée.

mémoire épisodique l. f.

episodic memory

Système de mémoire correspondant des événements personnellement vécus, situés dans leur contexte temporel et spatial d’acquisition.

Sa caractéristique fondamentale est de permettre le souvenir conscient d’une expé- rience antérieure : l’événement lui-même (quoi) mais aussi le lieu (où) et le moment où il s’est produit (quand). Cette mémoire se caractérise également par l’expérience subjective de revivre l’événement. La récupération d’un souvenir en mémoire épisodique implique un voyage mental dans le temps associé à la « conscience autonoétique » (ou conscience de soi). Cette forme de conscience, qui caractérise spécifiquement la mémoire épisodique, signifie que l’individu prend conscience de sa propre identité et de son existence dans le temps subjectif s’étendant du passé au futur.

E. Tulving mémoire sémantique l. f.

semantic memory

Système de mémoire correspondant à celle des mots, des concepts, des connaissances sur le monde indépendamment de leur contexte d’acquisition.

La mémoire sémantique permet une conduite introspective sur le monde sans que l’objet qui donne lieu à la réflexion soit présent et sans référence à des souvenirs personnels. Le concept s’étend néanmoins à des connaissances générales sur soi (sémantique personnelle : exercer telle profession, habiter dans telle région). La mémoire sémantique est associée à la « conscience noétique », ou conscience de l’existence du monde, des objets, des événements et de diverses régularités.

→ noétique mémoire de travail l. f.

working memory

Système de mémoire responsable du traitement et du maintien temporaire des informations nécessaires à la réalisation d’activités aussi diverses que la compréhension de textes, l’apprentissage et le raisonnement.

La mémoire de travail, qui comprend plusieurs composantes, correspond à une formulation moderne de la mémoire à court terme. Elle comprend plusieurs systèmes satellites de stockage, coordonnés et supervisés par une composante attentionnelle, l’administrateur central qui gère en outre le passage de l’information vers les systèmes de mémoire à long terme. Les principaux systèmes satellites sont au nombre de trois.

La boucle phonologique est responsable du stockage des informations verbales, de leur manipulation et de leur rafraîchissement. Le calepin visuo-spatial est impliqué dans le stockage des informations spatiales ainsi que dans la formation et la manipulation des images mentales. Enfin, le buffer (littéralement « système tampon) épisodique est chargé du stockage temporaire d’informations intégrées provenant de diverses sources (multimodales).

A. Baddeley mémoire perceptive l. f.

perceptual memory

Parfois appelée système de représentation perceptive) correspond au fait qu’une information, avant même d’être identifiée, est plus facilement détectée (même si elle est présentée rapidement ou sous une forme dégradée) si elle a déjà été présentée antérieurement.

Les tâches expérimentales qui permettent d’évaluer la mémoire perceptive reposent sur la mesure des effets d’amorçage perceptif. Ces effets correspondent au phénomène selon lequel la présentation d’un stimulus spécifique biaise le traitement ultérieur de ce même stimulus, d’un item appauvri ou proche de celui-ci, ceci à l’insu du sujet, sans prise de conscience du lien entre les deux événements. Ces effets d’amorçage perceptifs mesurent la mémoire perceptive de façon implicite mais cette mémoire intervient aussi de manière explicite.

mémoire procédurale l. f.

procedural memory

La mémoire procédurale permet d’acquérir des habiletés avec l’entraînement (au fil de nombreux essais), de les stocker et de les restituer sans faire référence aux expériences antérieures.

Elle s’exprime dans l’action du sujet et ses contenus sont difficiles à verbaliser .

 

La mémoire procédurale est une mémoire automatique, difficilement accessible à la conscience. Elle permet de réaliser des activités (faire du tennis, jouer au piano) sans nous rappeler explicitement les procédures et sans conscience du moment où nous les avons apprises. L’apprentissage procédural se distingue de la mémoire procédurale proprement dite car il nécessite la coopération de divers systèmes cognitifs, notamment la mémoire de travail et la mémoire épisodique. Il nécessite des efforts, une attention soutenue et une verbalisation de la procédure. A cette étape de l’apprentissage procé- dural, le sujet est conscient des processus contrôlés mis en jeu. Ce n’est que lorsque la procédure est devenue automatique et ne requiert plus d’attention soutenue ni de verbalisation que l’on peut parler de mémoire procédurale.

LES DIFFÉRENTS ACTES acte n.m.

action, act

Toute action humaine adaptée à une fin, de caractère volontaire ou non, considérée comme un fait objectif.

1) En psychologie, action d’un être capable d’intention .

 

Un passage à l’acte traduit une conduite impulsive, le plus souvent violente, par laquelle se manifeste un désir ou un fantasme jusque-là réprimé ou refoulé , une action considé- rée essentiellement selon sa causalité ou sa finalité , un acte impulsif, inattendu, imprévisible : un acte insensé, un acte de démence, un acte gratuit, commis sans raison ou sans mobile apparent.

2) En psychanalyse, un acte manqué est une action ou conduite imprévue qui exprime le conflit de deux intentions, un désir inconscient refoulé venant perturber un projet ou un comportement visé consciemment par le sujet.

3) En neurophysiologie, un acte réflexe est un mouvement indépendant de la volonté, causé par l’excitation de la racine sensitive d’un nerf.

4) En droit, a) écrit nécessaire à la validité ou à la preuve, d’une situation juridique ;

b) toute action engageant la responsabilité d’une autorité dans la limite de ses attributions, en vertu de sa compétence (acte administratif, préfectoral, médical, chirurgical, opératoire).

Il existe de nombreuses expressions juridiques qualifiant la nature de l’acte considéré (ex : acte juridique, manifestation de la volonté publique ou privée, destinée à produire des effets de droit ; acte administratif, décision unilatérale d’une autorité administrative). Être payé à l’acte.

Au pluriel, recueil de documents, de procès-verbaux, de décisions, etc., émanant d’une autorité (documents d’une chancellerie, d’une assemblée délibérante, etc.) Dans la salle des actes de certaines facultés, se soutiennent les thèses.

 

Etym. latin acta, pluriel de actum, participe passé substantivé de agere, « agir ».

→ acte chirurgical, acte imposé, acte manqué, acte médical acte médical l.m.

medical act, medical action, medical attendance

Acte accompli par un membre d’une profession médicale dans le cadre réglementaire de son exercice.

acte chirurgical l.m surgical procedure

Acte médical effractif, diagnostique ou thérapeutique, dont la réalisation est confiée à un membre d’une profession médicale ayant été dûment formé et validé dans une spécialité chirurgicale officielle.

Acte effectué dans les conditions réglementaires en vigueur .

acte imposé l.m.

compelled action

Phénomène délirant qui fait partie du syndrome d’automatisme mental, associé par K. Schneider aux actes contrôlés et décrit par lui comme un des symptômes dits ‘‘ de premier rang ’’ dans les états schizophréniques.

Ce type de manifestations est rencontré dans d’autres affections telles que les psychoses hallucinatoires chroniques.

K. Schneider, psychiatre allemand (1887-1957) → Typologie de Kurt Schneider acte manqué l.m.

parapraxis

En psychologie, action motrice ou verbale qui, par sa présence ou son omission, échappe à l’intention du sujet et réalise un accomplissement de désir (inconscient).

L’acte manqué ressortit de la psychopathologie de la vie quotidienne comme lapsus, oubli, erreur, perte, maladresse, retard, etc. Il prend place également dans le déroulement de la cure.

acte exécutoire l.m.

executory act → titre exécutoire acte détachable l.m.

detachable act

En droit administratif, terme désignant, dans un acte administratif complexe constitué d’une mesure principale et d’actes connexes, ceux des actes que le juge administratif soumet à un régime contentieux distinct de celui appliqué à la mesure principale.

 

Ainsi en est-il, en droit médical administratif, de certains actes fautifs particulièrement graves pour lesquels l’auteur de l’acte endosse, à titre personnel, l’entière responsabilité civile ou pénale, à l’exclusion de toute responsabilité administrative du service.

→ faute détachable du service.

ÉTHIQUE ET EXPÉRIMENTATION ANIMALE éthique en expérimentation animale l.f.

ethics in animal experiment

Cette attitude officiellement définie concerne les recherches expérimentales nécessitées d’une part en chirurgie pour la mise au point de protocoles opératoires, d’autre part en pharmacologie, en nutrition et en cosmétologie, pour évaluer l’activité de substances et leur éventuelle toxicité ainsi que les recherches toxicologiques qui font évidemment appel à une large participation d’animaux, en particulier de rongeurs (Rat, Souris).

Au fur et à mesure que se sont constitués des comités d’éthique, les principes de l’éthique en expérimentation animale ont été diffusés à partir de publications telles que la ‘‘ Charte du Grice ’’ ou la ‘‘ Charte pour une éthique de l’expérimentation animale ’’, puis la ‘‘ Charte nationale sur l’éthique de l’expérimentation animale ’’ (2008) issue des comités régionaux, en s’ajoutant à d’autres dispositions plus anciennes.

Le rôle fondamental d’un tel comité d’éthique est de délivrer un avis à tout chercheur, préalablement à l’expérimentation projetée. Tout établissement d’expérimentation doit relever d’un comité et seulement d’un seul afin d’éviter les possibilités de choix et de tout ‘‘ nomadisme ’’. Les membres participants, volontaires et non rétribués, au nombre de cinq par comité, doivent respecter une stricte confidentialité tant que les décisions des délibérations ne sont pas encore publiées.

L’évaluation éthique doit porter une attention particulière aux éventuelles agressions physiques ou comportementales auxquelles seraient soumis les animaux et éventuellement elle préconise les mesures à prendre en vue de supprimer ou d’alléger les effets de ces agressions → éthique, comité d’éthique règle des trois R l.f.

three R rule

Règle destinée à réduire les agressions et souffrances subies par les animaux soumis à des expériences par l’application du schéma ‘‘ Remplacer, Réduire et Perfectionner ’’, termes provenant de la traduction des verbes anglais Replace , Reduce and

Refine, raffinement .

 

Cette règle a été diffusée dès les années 1960 et son principe est intégré dans l’encadrement législatif actuel, en particulier selon les dispositifs de l’International Conference on Harmonisation (1990).

La directive 76/768/CEE concerne l’interdiction de l’expérimentation animale en cosmétologie.

En parallèle à ces réglementations, ont été mis au point de nombreux modèles in silico et in vitro . Même s’ils ne sont pas tous validés, ils sont largement utilisés aux stades précoces de développement, réduisant voire évitant des consommations d’animaux habituellement souhaitées mais pouvant être abusives. Depuis 1996, celles-ci ont nettement diminué dans les pays de l’Union européenne.

Russel, Burch (1959) méthodes substitutives l.f.p.

substitute methods

Méthodes permettant de réduire le nombre des animaux de laboratoire utilisés en expérimentation, d’optimiser leur utilisation, voire dans le meilleur des cas de la remplacer par tout autre moyen efficace, tel que les méthodes in silico utilisant des bases de données constituées à partir de résultats expérimentaux, des méthodes physico-chimiques, des systèmes biologiques préparés à partir d’organismes vivants ou non (systèmes enzymatiques reconstitués, microorganismes, cellules, modèles de tissus reconstruits…).

A ces méthodes mises en jeu et développées depuis plusieurs années, viennent s’ajouter des modèles prospectifs tels que les Omiques qui s’inscrivent dans les stratégies de substitution, les cellules souches, les organes bio-artificiels et les cultures organotypiques. Peu de méthodes réussissent isolément, il faut les utiliser de façon concertée de sorte que l’emploi de l’animal n’intervienne que tardivement et de manière ultime.

Ces méthodes trouvent des applications très diverses.

 

Leur validation est réalisée au niveau européen par ECVAM (pour European Centre for the Validation of Alternative methods ) dans le cas des substances chimiques, par EDQM (pour European Directorate for the Quality of Medicine , Direction européenne de la Qualité du médicament et soins de santé).

Mal traduite de l’anglo-américain, l’appellation ‘‘ méthode alternative ’’ est impropre.

→ méthodes de substitution absolue, méthodes de substitution relative, in silico, in vivo , in vitro , omiques, organe bioartificiel méthodes de substitution absolue l. f. p.

methods of absolute replacement

Destinées à réduire l’étendue de l’expérimentation animale, elles utilisent divers procédés d’analyse in silico et in vitro .

Systèmes experts permettant de modéliser les résultats obtenus de bases de don- nées in vivo / in vitro dits également ‘‘ méthodes CSAR ’’ pour Quantitative Structure Activity Relationships.

Méthodes physico-chimiques, comprenant en particulier le DPRA (pour ‘‘ Direct peptide reactivity ’’ ) permettant de prédire un potentiel sensibilisant, l’emploi de méthodes physiques, en particulier par CHLP, en remplacement de procédés biologiques pour le dosage et l’évaluation de la qualité des protéines recombinantes à usage thérapeutique.

— Systèmes reconstituée mettant en œuvre des récepteurs et des enzymes purifiés tels que les systèmes de cytochromes reconstitués pour suivre les voies de métabolisation d’un xénobiotique.

— Méthodes de biologie moléculaire à haut débit, dites ‘‘ Omiques ’’.

— Méthodes utilisant des microorganismes échappant à l’heure actuelle aux règles générales de considération des êtres vivants (ex. test d’Ames pour la recherche d’éventuels effets mutagènes).

— Utilisation de cultures cellulaires (lignées ou cultures primaires).

— Utilisation de tissus reconstitués (ex. peau, cornée, épithélium alvéolaire, etc.).

En fait ces méthodes ont actuellement des limites à leur utilisation en procédé unique de remplacement de l’animal entier.

méthodes de substitution relative l. f. p.

methods of relative replacement

Méthodes expérimentales utilisant un animal ou un organe, un tissu animal à la place d’un Homme ou d’un de ses organes ou tissus.

in silico lat.

in silico → méthodes de substitution absolue in vivo lat.

in vivo → méthodes de substitution absolue.

in vitro . lat in vitro

Qui est réalisé dans un récipient, un instrument de verre, c’est-à-dire hors d’un organisme vivant.

 

Etym. lat. vitrum : verre ant. in vivo

MISCELLANÉES agence régionale de santé (ARS) l. f.

regional agency of health

L’ARS est, dans chacune des vingt-six régions sanitaires, l’organisme unique de coordination de tout ce qui concerne l’hôpital, la médecine de ville et le secteur médico-social.

Crée par la loi no 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, c’est un établissement public de l’État à caractère administratif. Placée sous la tutelle du ministre chargé de la Santé, de la sécurité sociale, des personnes âgées et des personnes handicapées, elle est l’unique interlocuteur des établissements publics et privés, des professionnels de santé et des usagers.

 

Ses prérogatives concernent :

— la mise en œuvre de la politique de santé publique en liaison avec les services chargés de la santé au travail, de la santé scolaire et universitaire et de la protection maternelle et infantile ;

— la surveillance de l’état sanitaire ;

— le contrôle du respect des règles d’hygiène ;

— la prévention et l’éducation des patients ;

— l’évaluation de la formation des professionnels de santé et l’aide à l’installation de ces derniers ;

— le contrôle des actes médicaux et de la dispensation des produits de santé ;

— la conduite des programmes régionaux de l’assurance maladie, notamment en matière de gestion du risque ;

— le schéma régional d’organisation permanente des soins ;

— les autorisations de création et d’activité des établissements de santé et des services de santé ainsi que des établissements et services sociaux et médico-sociaux ;

— la nomination des directeurs d’établissements hospitaliers ;

— dans le secteur santé-environnement, les eaux et les aliments, la qualité de l’habitat et de l’air extérieur, l’impact sanitaire des activités humaines.

 

L’ARS est administrée par un directeur général et dotée d’un conseil de surveillance, présidé par le préfet de région, qui approuve le budget et le compte financier, émet un avis sur le plan stratégique régional et sur le contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens. Elle peut intervenir en cas d’urgence sanitaire.

 

Auprès de chaque agence sont placées :

— une conférence régionale de la santé et de l’autonomie qui contribue à l’élaboration de la politique de santé dans la région ;

— deux commissions de coordination des politiques publiques de santé ;

— l’une pour la prévention, la santé scolaire, la santé au travail et la protection maternelle et infantile ;

— l’autre pour la prise en charge et l’accompagnement médico-social.

 

L’ARS se substitue à plusieurs organismes : l’agence régionale de l’hospitalisation, les pôles santé et médico-sociaux des directions régionales et départementales des affaires sanitaires et sociales, l’union régionale des caisses d’assurance maladie, la mission régionale de santé et la partie sanitaire de la caisse régionale d’assurance maladie.

union régionale de professionnels de santé l.f.

regional union of healthcare professionals

Réunion de représentants des différentes professions de santé auprès des Agences régionales de santé dans le but de construire efficacement le projet régional de santé.

établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes l.m.

hospital for dependent elderlies

Établissement comportant un médecin surveillant et un pharmacien référent.

Abrév . EPAD médecine ambulatoire l.f.

ambulatory medicine

Ensemble des actes et soins dispensés au domicile du patient ou durant ses activités socio-professionelles (ex. soins à un diabétique, à un asthmatique.

plan de gestion des risques l.m.

plan of risks management

Plan établi par la société productrice d’un médicament à faible coefficient bénéfice/risques sous la responsabilité de l’AFSSaPS.

Plan qui comporte un programme d’information et d’éducation des malades et des professionnels de santé (guide et lettre d’information aux professionnels de santé, remise à chaque malade d’un carnet où est signé un accord de soins et de contraception).

 

Sigle PGR plateau technique l.m.

technical equipment

Ensemble des équipements dont dispose un hôpital ou un service hospitalier.

pôle n.m.

pole 1) En embryologie, région de l’œuf, pauvre en vitellus, contenant le noyau qui donnera la partie antérieure de l’animal, par opposition au pôle végétatif , riche en vitellus, qui produira sa partie postérieure.

2) En anatomie, chacune des deux parties opposées de certaines cellules ou de certains organes (ex. le pôle antérieur de l’œil).

3) En astronomie, chacun des deux points fixes d’un astre, d’une planète diamétralement opposés et situés à l’intersection de la surface de cet astre et de son axe de rotation.

4) En géométrie, point fixe d’un plan ou d’un espace, choisi comme origine ou jouant un rôle dans une transformation géométrique (coordonnées polaires d’un point).

5) En électromagnétisme, une des deux régions d’un élément magnétique ou électrique polarisé (ex. pôle d’un générateur, bornes portant les signes positif et négatif).

6) En logique, chacune des deux idées principales autour desquelles s’organise une démonstration, un discours.

7) Au figuré, lieu qui attire des activités, où sont rassemblées des entreprises (ex.

pôle universitaire, technologique).

8) En économie, lieu créé pour favoriser le développement économique d’une région (pôle de conversion).

Etym . du latin polus, pôle, ciel, du grec polos, pivot, axe du monde, voûte céleste, de pelesthai, se mouvoir, tourner pôle hospitalier l.m.

hospital

Regroupement de plusieurs structures hospitalières ayant des missions voisines et complémentaires.

Les pôles à objectifs hétérogènes seront amenés à organiser de nouvelles associations bisphénol A n m.

bisphénol 4,4’- (propan-2-ylidène-diphénol et p,p’-isopropylidènebisphénol

Composé organique de synthèse réunissant deux molécules de phénol et une d’acé- tone, utilisé comme monomère dans la fabrication de matières plastiques (spécialement les polycarbonates), servant en particulier à la production de flacons incolores, dont des bouteilles d’eau et des biberons.

Il est très présent dans notre environnement (production annuelle mondiale d’environ trois millions de tonnes). Les utilisation sont nombreuses : revêtement intérieur des boîtes de conserves, canalisations de transport de l’eau potable et les parois des conteneurs, résines composites d’obturation odontologique. L’expulsion de bisphénol A pourrait se faire à chaud et par le contact avec des détergents puissants à fonction acide.

Le bisphénol est un œstrogéno-mimétique, dit encore xénoestrogène, capable de se lier aux récepteurs des œstrogènes, dont l’action est d’environ 1 000 fois inférieure à celle de l’œstradiol. Des études ont montré (sans que d’éventuels liens de causalité directe soient déjà identifiés et compris) qu’une teneur urinaire élevée de ce produit était corrélée avec un risque plus élevé de diabète, de maladies cardiovasculaires, de moindre efficacité des chimiothérapies anticancéreuses d’anomalies de fonctionnement d’autres organes :foie, pancréas, thyroïde, intestin. Parmi les effets attendus et mieux compris, en tant que perturbateur hormonal, le bisphénol s’est montré capable d’affecter la reproduction d’animaux de laboratoire et pourrait être un des facteurs de délétion de la spermatogenèse chez l’Homme et son implications dans les cancers de la prostate et du sein est possible. Le placenta ne protège pas l’embryon de l’exposition au bisphénol A.

La dose journalière tolérable est encore l’objet de discussions. Le Canada a été ainsi le premier pays à classer au rang des toxiques cette substance dont l’emploi a été interdit dans certains états américains. L’EFSA a fixé la dose journalière admissible (DJA) à 0,05 milligramme/kg de poids corporel. En juin 2010, l’AFSSAPS a interdit son emploi dans le conditionnement des biberons.

thalidomide n.m.

thalidomide

Substance chimique de synthèse dérivée de la pipéridine (N-phtalimidoglutarimide) à propriétés hypnotiques, qui fut largement utilisée dans certains pays (sauf la France), où la mise en vente, en tant qu’hypnosédatif et tranquillisant peu toxique, avait été autorisée en 1957 et se poursuivit jusqu’en 1962, lorsque les autorités de santé de plusieurs pays européens reçurent des informations alarmantes convergentes : il avait connu un vif succès en particulier auprès des femmes enceintes, mais survinrent de façon épidémique de graves manifestations tératogènes qui n’apparurent que tardivement liées de façon ultérieure à son utilisation.

Celles-ci ne se produisent qu’à des moments précis du début de la grossesse, telles qu’absence d’oreille interne, paralysie des nerfs crâniens, rhizomélies (jours J21 et J22), phocomélies (de J24 à J29), sténoses ano-rectales (J34 à J36), atteintes diverses…

 

A cette époque, parmi les épreuves des essais préalables auxquelles étaient obligatoirement soumises les substances médicamenteuse pouvant conduire à des applications thérapeutiques possibles, on n’avait pas envisagé l’hypothèse d’effets tératogènes et ceux-ci n’étaient pas systématiquement recherchés chez les animaux d’expérience dans les protocoles imposés. Une conséquence heureuse de cette découverte tragique fut l’insertion désormais obligatoire dans le dossier des nouveaux médicaments, en phase I, de la recherche d’effets mutagènes et d’effets tératogènes.

 

Or cette nouvelle molécule chimique fit la preuve de plusieurs actions pharmacologiques de grand intérêt : c’est un immunomodulateur, inhibiteur de la production de cytokines, dont le TNF α , et de l’activation du facteur de transcription NFkB, selon des mécanismes encore mal connus. D’autre part le thalidomide continue d’être utilisé en raison d’indications ne recevant que peu de moyens thérapeutiques : réactions lépreuses de type II (érythème noueux lépreux), aphtose sévère au cours de l’infection par le VIH, lupus érythémateux cutané résistant aux autres traitements, infitrations lymphocytaires de la peau (maladie de Jessner-Kanof), réactions chroniques du greffon contre l’hôte, formes graves de la maladie de Behçet, prurigo actinique, maladie de RenduOsler, myélome multiple… Les applications actuelles n’ont lieu qu’en milieu strictement hospitalier, les femmes en âge de procréer étant soumises à une contraception rigoureuse.

 

Ce médicament, qui reste le traitement le plus efficace des poussées d’érythème noueux d’origine lépreuse, est uniquement distribué par les pharmacies hospitalières, au titre d’une Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU),

Prescrite à la dose de 300-400 mg/j, le thalidomide entraîne la disparition des symptômes en une quinzaine de jours. La posologie peut être ensuite diminuée, rapidement au début (jusqu’à 100 mg/j), puis plus progressivement, la durée totale du traitement n’excédant pas 1 à 2 mois. La tératogénicité de ce médicament le fait formellement proscrire au cours de la grossesse.

 

Etym. de phtalique, dérivé du naphtalène, depuis gr . naphta : bitume, et imide (amide secondaire résultant de l’action de l’ammoniac sur un gamma- ou un delta-diacide) → phocomélie thermomètre n.m.

thermometer

Dispositif médical ou appareil de mesure de la température ambiante ou localisée.

Les propriétés physiques des corps varient avec la température (ex. la dilatation des gaz, des liquides et des solides, la résistance électrique des semiconducteurs).

 

L’échelle thermométrique internationale, qui a été définie à partir de la dilatation des gaz, est centigrade, mais l’écriture avec C fait référence à Celsius, un physicien suédois.

 

Parmi les thermomètres à liquides, ceux qui sont le plus utilisés sont à base d’alcool ou de mercure. Dans le cas particulier des thermomètres médicaux, la loi de 1904, en France, précisait qu’ils devaient être individuellement certifiés, leur graduation allant, par dixièmes de degrés, de 39 à 44° C. Mais depuis 1997, en raison des risques de pollution en cas de bris, les thermomètres à mercure ne sont plus autorisés et on les a remplacés par des appareils de mesure des rayons IR enregistrant la température dans le conduit auditif au contact du tympan.

Etym. gr. thermês : chaleur ; metron : mesure → température

SOMMAIRE

A chaque Académie, son dictionnaire !

 

Pierre Delaveau, président de la Commission 19, (Langage médical, Dictionnaire de l’A.N.M. — Bibliothèque) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1769 Illustration et défense de la langue française

Jacques Chevallier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1775 Cancer, carcinome, néoplasme… : quels mots pour le dire ?

 

Jacques Rouëssé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1778 A partir du préfixe pharmaco

Pierre Delaveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1781 A l’origine des études épidémiologiques

François Rodhain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1788 Entomologie médico-vétérinaire

François Rodhain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1790 Parasitologie

François Rodhain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1808 Les échinococcoses

François Rodhain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1811 Virologie

François Rodhain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1814 Les hantaviroses

François Rodhain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1815 Le film bactérien

Mme Claude Choisy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1831 Les différentes présentations de l’eau

Yves Lévi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1838

La mémoire

Francis Eustache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1844 Les différents actes

Pierre Delaveau et Jacques Hureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1848 Éthique et expérimentation animale

Pierre Delaveau et Claude Pierre Giudicelli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1850 Miscellanées

Pierre Delaveau et Claude Pierre Giudicelli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1853

<p>* Membres de l’Académie nationale de médecine : Pierre Delaveau courriel : pg.delaveau@orange. fr, Jean Civatte, Jacques Frottier, Claude Pierre Giudicelli, Jacques Hureau. Membres correspondants de l’Académie nationale de médecine : Mme Aline Marcelli, MM. Jean Ducos, Jean-Roger Le Gall, François Rodhain, Jacques Rouëssé. Invités : Jean Bedouelle, Jacques Chevallier, Francis Eustache, Dominique Hauteville, Yves Lévi, André-Paul Peltier.</p>

Bull. Acad. Natle Méd., 2010, 194, no 9, 1769-1860, séance du 21 décembre 2010