Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

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Foster-Kennedy (syndrome de) l.m.

Foster-Kennedy's syndrome

Syndrome neuro-oculaire associant une atrophie optique du côté de la lésion à une stase papillaire controlatérale.
Caractéristique du syndrome préchiasmatique, il est provoqué par une lésion qui, simultanément, comprime progressivement un des deux nerfs optiques intracrâniens, ce qui produit l'atrophie optique homolatérale, et induit une hypertension intracrânienne, traduite notamment par l'œdème papillaire du côté opposé.
Il s'agit généralement d'une tumeur de la base du crâne (méningiome de la petite aile du sphénoïde) ou d'une tumeur du lobe frontal, celle-ci généralement accompagnée d'une anosmie homolatérale par rapport à l'atrophie optique.
Les neuropathies optiques ischémiques peuvent simuler ce syndrome (pseudosyndrome de Foster-Kennedy).

R. Foster Kennedy, neurologue américain (1911)

méningiome

[H1, P2]

Édit. 2018

Franceschetti (dysostose mandibulofaciale de) l.f.

mandibulofacial dysostosis

Syndrome malformatif facial, secondaire à une anomalie primitive du développement du premier arc branchial comprenant : obliquité en bas et en dehors des fentes palpébrales, atrophie mandibulaire, malaire et zygomatique (dont absence de la partie externe de l'orbite), malformation et implantation basse de l'oreille, suppression de l'angle nasofrontal, macrostomie, palais ogival, mèches de cheveux pré-auriculaires et retard mental.
Selon la classification des formes faciales de Paul Tessier il s'agit des fentes 6, 7 et 8. Lorsque la dysostose mandibulofaciale est complète ou presque elle porte le nom de Franceschetti. Le syndrome est parfois létal et sa pénétrance et son expression sont variables. Au niveau oculaire s'observe également: une microphtalmie, une cataracte, une hypoplasie papillaire, un colobome de la paupière inférieure, une absence localisée de cils, un dermoïde épibulbaire. D'autres anomalies peuvent être observées: appendice prétragien, langue bifide ou lobulée, malpositions dentaires. Les formes à minima, avec atteinte de l’orbite et du malaire, correspondent au syndrome de Treacher Collins. Le locus du gène (MFD1 ou TCOF1) est en 5q32-q33.1. L’affection est autosomique dominante (MIM 154500).

P. Tessier, chirurgien français (1971) ; E. Treacher Collins ophtalmologiste britannique (1900) ; A. Franceschetti, ophtalmologiste et D. Klein, généticien suisses (1949) ; P. Zwahlen, ophtalmologiste suisse (1944)

Étym. gr. dus , indique la difficulté, l’anomalie ; osteon : os

Syn. Franceschetti (syndrome de), Franceschetti-Klein-Zwahlen (syndrome de), Treacher Collins (dysostose mandibulofaciale de), Treacher Collins (syndrome de), Treacher Collins Franceschetti (syndrome de)

Sigle angl. MFD1

neurocristopathie,  macrostomie, colobome, dermoïde épibulbaire

[H3, P1, P2, P3]

Édit. 2019

Frasier (syndrome de) l.m.

Frasier syndrome

Dysgénésie génétique rare de type pseudohermaphrodisme féminin associée à une glomérulopathie aboutissant à la mort dans la deuxième décennie par insuffisance rénale.
La néphropathie glomérulaire avec protéinurie est ordinairement la première manifestation. Chez le sujet avec un caryotype XY, les organes génitaux externes sont de type féminin, les gonades sont indifférenciées avec aménorrhée primaire. Chez le sujet XX il n’y a pas d’anomalies génitales, la morphologie est féminine. Un gonadoblastome, peut se développer. Le syndrome néphrotique, entraîne le décès à l’adolescence.
L’affection est liée à des mutations du gène WT1 (Wilms Tumor 1), mutation localisée dans l’intron 9 en 11p13 conduisant à l’absence ou à l’insuffisance du facteur de transcription l’isoforme KST+ (comportant l’inclusion de trois acides aminés : K=lysine, Sérine, Thréonine).
Le syndrome de Frasier de caryotype XY  est voisin du syndrome de Denys-Drach, également dû à une mutation du gène WT1 mais l’hermaphrodisme de celui-ci est de type masculin, les signes de néphropathie sont plus précoces et d’évolution est plus rapide.

S. D. Frasier, pédiatre endocrinologue américain (1964) ; P. Denys, pédiatre belge (1967) ; A. Drash, pédiatre américain (1970)

pseudohermaphrodisme féminin, syndrome néphrotique, gonadoblastome, insuffisance rénale, aménorrhée, WT1 gene, Denys-Drash (syndrome de)

[M1, O1, O4, Q3]

Édit. 2019

frontal (syndrome) l.m.

frontal syndrome

Ensemble symptomatique complexe, en rapport avec une atteinte des fonctions attribuées aux lobes frontaux (à l'exclusion des aires motrices de Broca), et dominé par des altérations des fonctions supérieures.
Il comporte un certain degré de désorganisation des activités instrumentales spécifiques, mais aussi les conséquences possibles de l'altération des fonctions exécutives sur les comportements élaborés de la personnalité.
Parmi les divers regroupements cliniques dépendant de la topographie de ces atteintes, on oppose principalement : une apathie avec aspontanéité motrice, syndrome dysexécutif (difficulté à élaborer des stratégies et des concepts), indifférence affective, dans le syndrome dorsolatéral ; la classique moria avec euphorie expansive, humeur béate, "niaise", puérilisme bêtifiant, hyperactivité stérile, dépendance environnementale, voire désinhibition comportementale (urination instinctuelle), dans le syndrome orbitofrontal.
À ces modifications de la personnalité s'associent des troubles de l'abstraction, du jugement, des stéréotypies, des persévérations, et des comportements d'imitation et d'utilisation.
Des signes neurologiques à type d'ataxie, d'anosmie, d'hypertonie et d'akinésie de type extrapyramidal, de préhension forcée ("grasping"), ainsi que des altérations de l'oculomotricité et des fonctions visuospatiales, peuvent également être relevés.
Les étiologies sont principalement tumorales, vasculaires, traumatiques ou dégénératives. Un dysfonctionnement frontal semble également intervenir en psychiatrie, notamment dans les états schizophréniques.

démence frontotemporale, lobe frontal, rolandrisme (syndrome)

frontal (syndrome) l.m.

frontal syndrome

Ensemble symptomatique complexe, en rapport avec une atteinte des fonctions attribuées aux lobes frontaux (à l'exclusion des aires motrices de Broca), et dominé par des altérations des fonctions supérieures.
Il comporte un certain degré de désorganisation des activités instrumentales spécifiques, mais aussi les conséquences possibles de l'altération des fonctions exécutives sur les comportements élaborés de la personnalité.
Parmi les divers regroupements cliniques dépendant de la topographie de ces atteintes, on oppose principalement : une apathie avec aspontanéité motrice, syndrome dysexécutif (difficulté à élaborer des stratégies et des concepts), indifférence affective, dans le syndrome dorsolatéral ; la classique moria avec euphorie expansive, humeur béate, "niaise", puérilisme bêtifiant, hyperactivité stérile, dépendance environnementale, voire désinhibition comportementale (urination instinctuelle), dans le syndrome orbitofrontal.
À ces modifications de la personnalité s'associent des troubles de l'abstraction, du jugement, des stéréotypies, des persévérations, et des comportements d'imitation et d'utilisation.
Des signes neurologiques à type d'ataxie, d'anosmie, d'hypertonie et d'akinésie de type extrapyramidal, de préhension forcée ("grasping"), ainsi que des altérations de l'oculomotricité et des fonctions visuospatiales, peuvent également être relevés.
Les étiologies sont principalement tumorales, vasculaires, traumatiques ou dégénératives. Un dysfonctionnement frontal semble également intervenir en psychiatrie, notamment dans les états schizophréniques.

démence frontotemporale, lobe frontal, rolandrisme (syndrome)

génodermatose liée à l'X l.f.

X-linked genodermatosis

Syndrome malformatif complexe à dominante cutanée dont le gène se trouve sur le chromosome X.
Son mode de transmission est particulier : du fait de l'absence de transmission d'un père à son fils et parce que toutes les filles d'un père sont porteuses du gène, en cas de transmission en récessivité, il y a une nette prédominance de garçons atteints (si l'affection n'est pas létale in utero) ; en cas de transmission en dominance, il y a généralement létalité des mâles et seules les filles sont atteintes. Le phénomène d'inactivation physiologique d'un des chromosomes X chez la femme aboutit à un mosaïcisme fonctionnel visualisé dans les génodermatoses liées à l'X en dominance par la présence de lésions cutanées distribuées selon les lignes de Blashko.
Les principales génodermatoses liées à l'X en récessivité sont l'ichtyose récessive liée à l'X, la dysplasie ectodermique anhidrotique, la maladie de Menkes. Les principales génodermatoses liées à l'X en dominance sont l'incontinentia pigmenti, le CHILD syndrome, la maladie de Bazex, Dupré et Christol, le syndrome orofaciodigital de Papillon-Léage et Psaume, la chondrodysplasie ponctuée avec ichtyose.

J. H. Menkes, neuropédiatre américain (1962) ; A. Bazex, A. Dupré, B. Christol, dermatologues français (1964) ; E. Papillon-Léage, et J. Psaume stomatologues français (1954)

Gitelman (syndrome de) l.m.

Gitelman syndrome

Syndrome caractérisé par une alcalose métabolique avec hypokaliémie, associée à une hypomagnésémie importante et à une faible excrétion urinaire de calcium, secondaires à une tubulopathie rénale distale.
Les symptômes essentiellement neuromusculaires débutent après l'âge de six ans et la maladie est généralement reconnue durant l'adolescence ou l'âge adulte. Ce sont des crampes, une faiblesse et des douleurs musculaires, une fatigue parfois accompagnées de douleurs abdominales, de vomissements et de fièvre. Une paresthésie du visage est souvent présente. La maladie se complique rarement de rhabdomyolyse, de paralysie ou de tétanie. Fréquemment sont observés des vertiges, une polydipsie sans polyurie et une nycturie. Une chondrocalcinose est souvent associée. La pression artérielle est diminuée par rapport à celle de la population générale. Un arrêt cardiaque soudain a parfois été rapporté. En général, la croissance est normale mais peut être retardée chez les patients atteints de sévères hypokaliémies et hypomagnésémies.
Le syndrome de Bartter est le diagnostic différentiel le plus important.
Un complément en magnésium est recommandé ainsi qu’un régime riche en sodium et en potassium. Une surveillance cardiologique est justifiée pour dépister les éventuelles arythmies cardiaques. Le pronostic à long terme de l’affection est excellent.
La prévalence des homozygotes est estimée à environ 1/40 000 mais celle des hétérozygotes est d'environ 1% dans les populations caucasiennes, faisant ainsi du syndrome de Gitelman la maladie tubulaire rénale héréditaire la plus fréquente.
L’affection est transmise selon le mode autosomique récessif. La majorité des patients présentent des mutations du gène SLC12A3 (solute carrier family 12, member 3) qui code pour le co-transporteur Na-Cl (NCC) sensible aux diurétiques thiazidiques. Plus de 140 mutations différentes, réparties sur l'ensemble de la protéine ont été rapportées. Chez une petite minorité de patients, des mutations du gène CLCNKB codant pour le canal chlore ClC-Kb ont été identifiées. Le défaut de transcription du NCC mène à une absence de réabsorption du sodium et du chlore dans le tubule contourné distal. La perte de NaCl au niveau tubulaire conduit à une hypovolémie (donc à une hypotension) et à une alcalose métabolique dite de contraction (l’hypovolémie active le système rénine-angiotensine-aldostérone se traduisant par une tentative de réabsorption du sodium (canal sodé épithélial) et d’excrétion de potassium contribuant à l’alcalose métabolique et à l’hyokaliémie). L’inhibition de l’absorption du NaCl dans le tubule contourné distal a des conséquences sur la réabsorption du calcium et du magnésium dans ce segment.

H. J. Gitelman, J. B. Graham, L. G. Welt médecins américains (1966)

Syn. hypokaliémie-hypomagnésémie familiale

Bartter (syndrome de), SLC12A3 (gène), CLCNKB (gène), rhabdomyolyse, chondrocalcinose

[M1, O1, Q2]

Édit. 2018

Gougerot-Sjögren (syndrome de) l.m.

Gougerot-Sjögren’s syndrome, Gougerot-Houwer-Sjögren’s syndrome, Sjögren’s syndrome

Maladie autoimmune marquée cliniquement par un assèchement progressif des muqueuses, surtout buccales, mais aussi respiratoires, digestives, génitales etc., ainsi que par des conjonctivites et caractérisé histologiquement par une infiltration lymphoplasmocytaire et une dégénérescence progressive des glandes exocrines.
L’affection à prédominance féminine – rapport H/F de 9/1 – a un pic d’incidence à 50 ans. La caractéristique de la maladie est d’être une pathologie des glandes exocrines responsable de la sécheresse de la bouche et des conjonctives oculaires, ainsi que d’une importante adynamie et de douleurs articulaires. L'atrophie des glandes salivaires et lacrymales est à l'origine d'un syndrome sec (Sicca syndrome) associant au moins une xérostomie et une xérophtalmie attestée par le test de Schirmer. Il existe une infiltration lympho-plasmocytaire des glandes salivaires et lacrymales associée à des lésions canalaires et à une sclérose interstitielle.
D’évolution chronique, le syndrome de Gougerot-Sjögren peut aussi comporter des atteintes musculaires, cardiovasculaires rénales (tubulopathie), biliaires, neuropsychiatriques,  etc..  Surtout, il peut coexister avec des maladies systémiques et auto-immunes telles que polyarthrite rhumatoïde, lupus érythémateux disséminé, sclérodermie, vascularites, dermatopolymyosites, connectivite mixte (on a d’ailleurs parlé pour lui de véritable « carrefour des connectivites »), hépatite chronique active, cirrhose biliaire primitive, thyroïdite.
Le risque de lymphome malin B est de 15 à 20 fois plus élevé que dans une population normale du même âge : les formes histologiques habituelles sont des lymphomes de faible degré de malignité et de la zone marginale. Leur localisation préférentielle porte sur les organes dans lesquels l’affection est active à savoir les glandes parotides et le tube digestif. Les anomalies immunitaires y sont constantes: facteurs rhumatoïdes présents dans près de 100% des cas même en l’absence de polyarthrite rhumatoïde, hypergammaglobulinémie, cryoglobulinémie, anticorps antinucléaires, dont les anticorps anti-Ro (ou anti-SS-A) et anti-La (ou anti-SS-B).

H. Gougerot, dermatologue français, membre de l’Académie de médecine (1926), H. Sjögren, ophtalmologiste suédois (1933) ; X. Mariette, médecin rhumatologue français et Lindsay A. Criswell, médecin rhumatologue américaine (2018)

Syn. syndrome de Sjögren, syndrome sec, syndrome de l’œil sec, kérato-conjonctivite sèche, syndrome arthro-oculo-salivaire

Schirmer (test de), connectivite, syndrome sec, de Godwin (lésion lymphoépithéliale bénigne de) syndrome sec xérostomie xérophtalmie néphropathie tubulaire chronique polyarthrite rhumatoïde, lupus érythémateux disséminé, sclérodermie, vascularite, dermatopolymyosite, connectivite mixte hépatite chronique active, cirrhose biliaire primitive, thyroïdite, lymphome malin B, facteurs rhumatoïde, cryoglobulinémie, anticorps anti-SS-A, anticorps anti-SS-B

[N3,I1,P2,P3,F1]

Édit. 2018 

hépatite stéatosique non alcoolique l.f.

non alcoholic steato hepatitis (NASH)

Atteinte hépatique, en lien avec le syndrome métabolique et en particulier l’insulinorésistance dont les lésions varient de la stéatose optiquement isolée, de bon pronostic, à l'hépatite stéatosique non alcoolique de pronostic réservé, voire à la cirrhose et au carcinome hépatocellulaire. 
25 % de la population mondiale serait atteinte de stéatopathies métaboliques NAFLD (Non alcoholic fatty liver diseases) et 15 à 20 % des NAFLD auraient une NASH.
Elles sont découvertes à l'occasion  d'une élévation modérée des transaminases ou de la ɤ glutamyl-transpeptidase ou une élévation de la ferritine associé à une sidérémie et à un coefficient de la saturation de la transferrine normaux dans 80 % des cas. Cette présentation est appelée « hyperferritinémie métabolique ». L’échographie révèle un foie brillant hyperéchogène traduisant une stéatose. L'iconographie permet le diagnostic de stéatose, mais pas celui d'hépatite stéatosique non alcoolique.Parfois les patients ne présentent aucune anomalie biologique hépatique.
L’examen anatomopathologique montre des lésions histologiques indistinguables de celle de l’hépatite alcoolique. Les lésions se caractérisent par la ballonisation des hépatocytes, leur clarification, l’inflammation et une stéatose macrovacuolaire. La stéatose est pathologique lorsqu’elle concerne plus de 5 % des hépatocytes.
La fibrose ne fait pas partie des critères histologiques de la maladie, mais elle peut s’y associer à un stade évolué et se compliquer de cirrhose. La fibrose est l'élément essentiel à évaluer. Compte tenu de la prévalence très élevée de la NAFLD et aussi de la NASH, la biopsie est remplacée par les marqueurs non invasifs de fibrose que sont l'élastographie hépatique avec une sonde adaptée aux obèses M ou XL et les différents tests sériques de fibrose. 
La NASH peut avoir d'autres causes. La consommation d'alcool comporte des anomalies histologiques indistingables de la NASH. L'association de l'alcoolisme  et  du syndrome métabolique est d'ailleurs possible. La NASH peut  compliquer une dérivation jéjuno-iléale, une pullulation microbienne intestinale, un grêle court, une a-bêta lipoprotéinémie, un hypopituitarisme, une hypothyroidie ou encore avoir une origine toxique industrielle ou médicamenteuse. Mais le syndrome métabolique est de loin la cause la plus fréquente.

Sigle NASH

NASH test, syndrome métabolique, insulinorésistance,  stéatose, cirrhose hépatique, carcinome hépatocellulaire, stéatose hépatique, hépatite stéatosique non alcoolique, fibrose hépatique, hépatite alcoolique, élastographie hépatique, dérivation jéjuno-iléale, a-bêta lipoprotéinémie, hypopituitarisme, hypothyroidie

[L1, R1, R2]

Édit. 2019

hernie diaphragmatique, exomphalocèle, absence de corps calleux, hypertélorisme, myopie et surdité neurosensorielle l.f.

diaphragmatic hernia, exomphalos, absent corpus callosum, hypertelorism, myopia, and sensorineural deafness

Un des patients porteurs de ce syndrome présente un colobome irien et un décollement de la rétine.
L’affection est autosomique récessive (MIM 222448) liée à une mutation du gène LRP2 (low-density protein receptor-related Protein 2) locus en 2q31.1 codant pour la mégaline, glycoprotéine transmembranaire endocytique des cellules endothéliales, intervenant avec de nombreux ligands dans le transport des lipides de faible densité, des vitamines A et D, en immunologie et le développement et la fonction de nombreux organes. Sa mutation entraîne la perte de fonction de la mégaline et l’excrétion dans les urines de ses ligands.
L’affection est très voisine sinon identique au syndrome facio-oculo-acousticorénal (FOAR)
Syn.syndrome de Donnai et Barrow

D. Donnai et Margaret Barrow, médecins généticiens britanniques (1993)

facio-oculo-acousticorénal (syndrome)

[L2,H1,P2,Q2]

Édit. 2015

huiles toxiques (syndrome des) l.m.

toxic oil syndrome, spanish oil disease

Syndrome ressemblant à la fasciite à éosinophiles de Shulman se caractérisant cliniquement par une atteinte cutanée, un syndrome de Raynaud, des arthromyalgies et anatomiquement par une vascularite lympho-histiocyto-éosinophilique.
L’atteinte cutanée est constituée d’érythème, œdème sous-cutané, induration sclérodermiforme de la peau. L’affection peut se compliquer d’une hypertension artérielle ou pulmonaire, de thromboses veineuses profondes, de péricardite et d’encéphalopathie qui expliquent l’évolution mortelle possible.
Ce syndrome qui, en 1981, a touché en Espagne et au Maroc plus de 12 000 personnes, a été rapporté à la consommation d’huile frelatée par l’addition d’aniline, dont l’association à des acides gras forme des oéloanilides toxiques. Le traitement de la phase aigüe relève de la corticothérapie.

L. E. Shulman, médecin rhumatologue américain (1974) ; M. Raynaud, médecin français, membre de l’Académie de médecine (1862)

fasciite avec éosinophiles, Shulman (fasciite de), Raynaud (syndrome de)

[G4,J1,I1,K2,K4,H1]

Édit. 2015

hyperéosinophile sanguine idiopathique l.m.

idiopathic hypereosinophilic syndrome

Éosinophilie sanguine supérieure à 1,5 G/L d’une durée de six mois à l’exclusion d’une éosinophilie réactionnelle ou secondaire, une hémopathie clonale à éosinophile, un syndrome myéloprolifératif, un syndrome myéloprolifératif/myélodysplasique, une mastocytose systémique et en l’absence d’un excès de blastes.
En présence d’une atteinte d’organes en relation avec l’éosinophilie on évoque un syndrome hyperéosinophile idiopathique ; en l’absence d’atteinte d’organes on parle d’hyperéosinophilie idiopathique ou hyperéosinophilie de signification indéterminée

W. R. Hardy et R. E. Anderson, médecins américains (1968) ; M. J. Chusid, pédiatre américain (1975) ; P. Valent, hématologiste autrichien (2012)

Syn. syndrome hyperéosinophile essentiel

hyperéosinophilie sanguine, hyperéosinophilie sanguine (causes des), syndrome myéloprolifératif, mastocytose systémique

[F1]

Édit. 2018

hyperéosinophilies sanguines primaires l.f.p.

1. Hyperéosinophilies clonales :
- leucémie chronique à éosinophiles,
- leucémie chronique à éosinophiles associée à PDGFRA,
- leucémie chronique à éosinophiles associée à PDGFRB,
- syndrome myéloprolifératif avec 8p11,
- syndrome PCM1-JAK2,
- leucémie myéloïde chronique avec chromosome de Philadelphie ou BCR-ABL1,
- leucémie myéloblastique M4 à éosinophiles,
- mastocytose systémique.
2. Hyperéosinophilie idiopathique :
Syndrome hyperéosinophilique ou hyperéosinophilie idiopathique, à l’exclusion d’une cause secondaire ou d’une pathologie clonale. Un terme nouveau est proposé pour cette dernière terminologie : hyperéosinophilie de signification indéterminée.

G. Lavier, médecin français, membre de l’Académie de médecine 1944-1945 ; J. Gotlib, hématologiste américain (2012) ; P. Valent, hématologiste autrichien (2012) ; S. Chappuis, médecin interniste suisse (2013) ; L. Michaux, hématologiste belge (2015) ; D. A. Arber, anatomopathologiste américain (2016)

hyperéosinophilie sanguine, hyperéosinophilie sanguine (causes des), hyperéosinophile sanguine idiopathique, leucémie chronique à éosinophiles

hypertension abdominale l.f.

abdominal compartment syndrome

L’hypertension abdominale ou hyperpression abdominale (HPA) appelée aussi syndrome du compartiment abdominal (SCA) est une entité clinique peu connue, dont les causes sont multiples.
La pression abdominale normale est de 0 à 5 mm Hg. On distingue 4 degrés d’HPA de 7 à 30 mm Hg. Le syndrome du compartiment abdominal (SCA) se définit par une pression intra-abdominale dépassant un seuil critique, accompagnée de conséquences locales (hépatiques, intestinales et rénales) et générales (circulatoires, respiratoires et neurologiques).
Le SCA peut être aigu secondaire à une pancréatite aigüe, des brulures graves, un sepsis, un traumatisme important de l’abdomen, après une intervention chirurgicale majeure nécessitant des transfusions et/ou une réanimation liquidienne intensive, par exemple une chirurgie d’anévrysme aortique. Il peut potentiellement conduire à un syndrome de détresse respiratoire de l'adulte, à une défaillance multiviscérale et au décès dans environ 50% des cas, malgré un traitement adapté.
Le SCA peut aussi être chronique. Il peut aussi être récurrent c’est-à-dire récidiver après traitement.
Le tableau clinique peut être trompeur; manifestations respiratoires, anurie ou conséquences circulatoires pouvant être au premier plan. L'évaluation clinique de l'hypertension abdominale par la palpation est souvent trompeuse ; la mesure de la pression intravésicale reflet de la pression intra-abdominale permet de préciser le stade du SCA. Outre une réanimation adaptée, le traitement du SCA est la décompression chirurgicale lorsque la pression abdominale est supérieure à 25 mm Hg et s’accompagne de perturbations fonctionnelles de différents organes.  

J. M. Burch, chirurgien américain (1996)

Syn. syndrome du compartiment abdominal

cœlioscopie (anesthésie pour)

[L1, L2]

Édit. 2020

hypertension portale de l'enfant l.f.

children's portal hypertension

Augmentation de la pression dans le système veineux porte, pouvant se développer précocement dès les premières semaines de la vie de l'enfant.
L’hypertension portale peut être pré-hépatique, intrahépatique ou beaucoup plus rarement post-hépatique.
L’hypertension portale pré-hépatique se manifeste par une splénomégalie isolée en l’absence d’hépatomégalie, une biologie hépatique souvent normale et une circulation veineuse collatérale éventuellement associées à une ascite. Elle survient au cours d'une phlébite de la veine porte consécutive à une omphalite ou à un cathétérisme veineux ombilical infecté ou prolongé au-delà de 48 heures. Cette cause représente 40 % des obstructions porte laquelle est idiopathique dans 60 % des cas. La sclérose hépato-portale ou l’hyperplasie nodulaire régénérative sont les conséquences d’une veinopathie oblitérante responsable d’un bloc présinusoidal.
La fibrose hépatique congénitale et les cirrhoses sont les principales causes de bloc intra-hépatique. Dans ces cas il existe souvent une hépatomégalie ferme. Les cirrhoses sont des cirrhoses biliaires (atrésie des voies biliaires) ou syndrome de déficit en alpha -antitrypsine, (maladie de Byler).
Les principales causes de bloc sus-hépatique sont :
- la thrombose des veines sus-hépatiques (syndrome de Budd-Chiari) exceptionnelle chez l’enfant de diagnostic échographique simple ;
- une maladie veino-occlusive, définie par une oblitération des veinules centrales dont le diagnostic est histologique ; les causes sont en majorité toxiques et
- les causes cardiaques (péricardite constrictive).
Des accidents hémorragiques peuvent émailler l'évolution : les hémorragies digestives viennent de varices du bas œsophage ou de la grosse tubérosité gastrique.
La mise en place d'une sonde de Blakemore de taille adaptée et l'administration de lysine-vasopressine sont à faire en urgence. La ligature élastique des varices œsophagiennes est à réaliser sous endoscopie. Le traitement chirurgical (anastomose portocave pour éviter les hémorragies) ou la pose d’un TIPS (trans intrahepatic porto-systemic shunt) sont à discuter au cas par cas.
Les accidents d'encéphalopathie portocave sont rares si les précautions habituelles sont prises. Les hémorroïdes sont rares à cet âge.
Dans tous les cas il faut rechercher un syndrome hépatopulmonaire ou une hypertension artérielle pulmonaire associés.

Étym.  : Byler : maladie décrite chez des descendants Amish de Jacob Byler

cathéter veineux ombilical, hémorragie digestive grave, omphalite, cirrhose biliaire secondaire, atrésie des voies biliaires, maladie de Byler, Budd-Chiari (syndrome de), péricardite constrictive, sonde de Blackmore, lysine-vasopressine, encéphalite portocave, syndrome hépatopulmonaire, hypertension artérielle pulmonaire

[O1,L1]

hyperthermie maligne l.f.

malignant hyperpyrexia, malignant hyperthermia, hyperthermia of anesthesia
Syndrome clinique qui s'observe le plus souvent au cours d'anesthésies générales, d'infections virales ou lors d’efforts effectués dans certaines conditions.
Elle se traduit par un tableau associant une hyperthermie majeure à une rigidité musculaire et à une acidose métabolique. Elle entraîne une nécrose musculaire diffuse et une insuffisance rénale. La mortalité atteint 70% des cas en l’absence de traitement à base de dantrolène.
Certaines anomalies sont parfois observées telles qu’une petite taille, une cryptorchidie, un pectus carinatum, une lordose lombaire, une cyphose thoracique, parfois un aspect de syndrome de Noonan, une hypertonie des muscles volontaires, un strabisme et un ptosis. Hétérogène, l'hyperthermie maligne est fréquemment associée aux myopathies à axe central ("central core"), plus rarement aux autres formes de cette maladie. Hormis certains cas de dysfonctionnement musculaire préexistant, elle n'a pas de lien avec le syndrome malin des neuroleptiques. Le risque opératoire est important: 1/20000.
D'hérédité autosomique dominante le plus souvent, l’affection est liée à une mutation du gène du récepteur à la ryanodine, avec ouverture anormalement prolongée du canal calcique du réticulum sarcoplasmique, à l'origine d'une fuite de calcium. Locus du gène (MHS) en 19q13.1. (MIM 145600, 154275, 154276, 180901).

M. A. Denborough,  médecin interniste australien (1960) ; J. O. King, neurologue et M. A. Denborough, médecin interniste australiens (1973)

Syn. susceptibilité à l'hyperthermie maligne, King-Denborough (syndrome de)

Sigle HM

hyperthermie maligne d'exercice, hyperthermie maligne anesthésique congénitale, dantrolène, récepteur à la ryanodine, MHS1 and MHS5 genes

[G2]

INSR gene , l.angl. pour insulin receptor

Gène, situé sur le locus chromosomique 19p13.3-p13.2,  codant pour un récepteur à l’insuline, protéine localisée dans de nombreuses membranes cellulaires où elle se lie à l’insuline circulante dans le courant sanguin.
Des mutations de ce gène entraînent le lepréchaunisme ou syndrome de Donohue, le syndrome de Rabson-Mendehall et le syndrome de résistance à l’insuline type A.

Syn. CD220, HHF5, insulin receptor isoform Long preproprotein, insulin receptor isoform Short preproprotein, IR

lepréchaunisme, Donohue (syndrome de), Rabson-Mendehall (syndrome de), résistance à l'insuline type A (syndrome de)

irido-cornéo-endothélial (syndrome) l.m.

iridocorneal endothelial syndrome (ICE)

Ensemble regroupant trois affections décrites séparément : atrophie essentielle de l'iris, syndrome de Chandler, syndrome de Cogan-Reese ou iris-nævus syndrome.
Les anomalies observées dans ces affections comprennent : atrophie irienne, déplacement et déformation de la pupille, synéchies antérieures, œdème cornéen.
La présence de nodules pigmentés à la surface de l'iris est très caractéristique de l'iris nævus-syndrome.

P. A. Chandler, ophtalmologue américain (1955) ; D. G. Cogan et A. B. Reese, ophtalmologues américains (1969)

Étym. gr. iris : arc en ciel

atrophie essentielle de l'iris

Kallmann (syndrome de) l.m.

Maladie génétique du développement embryonnaire apparaissant dans l’enfance, caractérisée par l'association d'un hypogonadisme hypogonadotrophique par déficit en gonadolibérine (GnRH) et d'une anosmie ou hyposmie (avec hypoplasie ou aplasie des bulbes olfactifs).
Sa prévalence serait d'environ 1/8 000 garçons et 1/40 000 filles.
Les principales manifestations cliniques sont : l'association d'un micropénis et d'une cryptorchidie chez le jeune garçon (inconstant), une absence de puberté spontanée (circonstance la plus fréquente de découverte de la maladie) et un déficit partiel ou complet de perception des odeurs chez les deux sexes.
D'autres anomalies peuvent être associées, notamment des mouvements en miroir des membres supérieurs (syncinésies controlatérales d'imitation), une aplasie rénale unilatérale (ou parfois bilatérale, non viable), une fente labiale ou palatine, une agénésie dentaire, une surdité.
Le syndrome de Kallmann est dû à un défaut du développement du système olfactif et de la migration embryonnaire des neurones synthétisant la GnRH.
Une prédominance des cas sporadiques est notée. Dans les formes familiales, trois modes de transmission ont été décrits : récessif lié au chromosome X (MIM 308700 forme 3), autosomique dominant (MIM 147950), ou autosomique récessif (MIM 244200 forme1). On sait aujourd'hui qu'une transmission oligogénique de la maladie est également possible, dans une proportion qui reste à déterminer.
A ce jour, cinq gènes responsables de la maladie ont été identifiés : KAL1, responsable de la forme liée au chromosome X, et FGFR1, FGF8, PROKR2, PROK2, impliqués dans les formes de transmission autosomique. Une mutation dans l'un de ces gènes n'est cependant retrouvée que dans moins de 30% des cas. Plusieurs autres gènes restent à découvrir.
Les méthodes de diagnostic biologique utilisent les explorations hormonales (dosage des hormones sexuelles, test de stimulation par la GnRH) et l'exploration qualitative et quantitative de l'odorat (olfactométrie). Une analyse morphologique des bulbes olfactifs en imagerie par résonance magnétique (IRM) peut être utile (notamment chez le jeune enfant, chez qui il est difficile d'évaluer cliniquement l'odorat). Le diagnostic différentiel inclut le déficit isolé en GnRH (hypogonadisme hypogonadotrophique sans anosmie) et le syndrome CHARGE, qui comporte diverses autres anomalies du développement embryonnaire en plus d'un syndrome de Kallmann.

F. Kallmann, psychiatre et généticien américain (1944), G. de Morsier, neurologue suisse (1954), J-P. Hardelin, neurologiste français (2009) ; Catherine Dodé, généticienne français (2009)

Syn. dysplasie olfacto-génitale de Kallmann-De Morsier, dysplasie olfacto-génitale de Morsier, hypogonadisme hypogonadotrope congénital avec anosmie, hypogonadisme hypogonadotrope familial avec anosmie, hypogonadisme gonadotrophique, hypogonadisme hypothalamiq

Réf. J-P. Hardelin, Orphanet février 2009

syndrome CHARGE, GnRH (test de stimulation par la), ichtyose liée à l'X, dysplasie septo-optique , Kaplan-Grumbach-Hoyt (syndrome de)

[A4,O6,Q2,Q3]

Lambert-Eaton (syndrome myasthéniforme de) l.m.

Lambert-Eaton’s myasthenic syndrome

Syndrome atteignant surtout l'homme vers la quarantaine, qui se manifeste par un déficit moteur proximal des membres inférieurs avec aréflexie tendineuse, une fatigabilité excessive et parfois des signes myasthéniformes minimes et transitoires à type de ptosis, diplopie, troubles de la phonation et de la déglutition.
Une dysautonomie avec troubles de l'accommodation pupillaire, de la sudation, sécheresse des yeux et de la bouche, impuissance sexuelle, est fréquente, de même que des paresthésies. Les réflexes tendineux sont faibles mais plus nets après un effort musculaire. Un déficit moteur apparaît rapidement à la fatigue.
Le diagnostic différentiel avec la myasthénie vraie se fait par l'examen électromyographique. En effet, l'étude électrophysiologique montre une diminution nette de l'amplitude du potentiel d'action musculaire. Comme dans la myasthénie, la stimulation répétitive à basse fréquence entraîne un décrément de la réponse mais, contrairement à la myasthénie, une stimulation unique du muscle après un effort prolongé ou après tétanisation est suivie d'une augmentation de l'amplitude de la réponse (potentialisation ou facilitation). À haute fréquence, on observe un "incrément" anormal.
Cette affection est due à une insuffisance de libération présynaptique de l'acétylcholine causée par des anticorps dirigés contre les canaux calciques présynaptiques voltage-dépendants. Considéré d'abord comme un syndrome paranéoplasique (surtout cancer bronchique à petites cellules), son cadre nosologique s'est élargi car cette association ne se rencontre que dans la moitié des cas alors que l'association à d'autres cancers ou à d'autres maladies auto-immunes est fréquente. Dans 10% des cas, le syndrome reste isolé.
La guanidine ou la 3' 4' diaminopyridine apporte une amélioration de la symptomatologie. Le traitement repose encore sur les anticholinestérasiques, les corticoïdes, les immunoglobulines, l'azathioprine, les échanges plasmatiques.

E. H. Lambert, L. M. Eaton, neurologues américains (1956)

Syn. syndrome myasthénique de Lambert-Eaton

Laurence-Moon-Bardet (syndrome de) l.f.

Bardet Biedl’s syndrome

Syndrome malformatif récessif autosomique associant une obésité, une polydactylie, un retard mental, une rétinite pigmentaire et un hypogénitalisme.
Ce syndrome est appelé plus volontiers syndrome de Bardet Biedl car la description de Laurence-Moon correspond à des faits un peu différents dans lesquels l’atteinte nerveuse est prédominante alors que la polydactylie est absente. L’affection est autosomique récessive.

J. Laurence et R. Moon, ophtalmologistes britanniques (1866) ; G. Bardet, médecin français (1920)

Bardet-Bield (syndrome de)

Lennox-Gastaut (syndrome de) l.m.

Lennox Gastaut's syndrome

Syndrome épileptique de l'enfant, de pathogénie inconnue, comportant une triade symptomatique : crises épileptiques, anomalies électroencéphalographiques spécifiques et altérations graves du développement psychomoteur avec troubles de la personnalité.
Il appartient au cadre des épilepsies généralisées secondaires à des encéphalopathies non spécifiques et apparemment primitives.
On peut observer :
- des crises toniques diurnes et/ou surtout nocturnes, pendant le sommeil lent ;
- des crises axiales, axorhizomyéliques ou globales, symétriques ou avec une prédomnance unilatérale marquée, brèves, se limitant à une déviation tonique des yeux, associées à des troubles respiratoires. Plus longues, elles se terminent par une phase vibratoire. Plus rarement, elles comportent des automatismes gestuels ;
- des absences atypiques ;
- des états de mal, fréquents, avec obnubilation, crises toniques subintrantes et plus rarement myoclonies. Prolongés, répétés, ils sont toujours très résistants au traitement.
Sur les EEG, des pointes-ondes lentes diffuses (2-21/2 c/s) sont associées à des pointes et polypointes-ondes multifocales prédominant dans les régions frontales et temporales. Au cours du sommeil lent, sont relevées une tendance à la bisynchronie des pointes-ondes lentes diffuses et des décharges de pointes rythmiues autour de 10 c/s, prédominant sur les régions antérieures avec ou sans manifestations cliniques associées.
Les troubles psychiatriques n'ont pas de spécificité : déficit intellectuel précoce, troubles de la personnalité et du caractère. L'expression varie selon l'âge d'apparition du syndrome.
L'évolution est toujours sévère, avec pharmacorésistance constante.
On distingue une forme primitive (30% des cas), une forme secondaire dans le cadre d'une affection préexistante ayant pu entraîner en particulier un syndrome de West, et d'autres étiologies rencontrées dans les épilepsies généralisées secondaires.

W. G. Lennox, neurologue américain (1939), H. Gastaut, neurologue français, membre de l’Académie de médecine (1965)

Syn. encéphalopathie épileptogène de l'enfant avec pointes-ondes lentes, petit mal variant (ce dernier terme à éviter)

leucémie aigüe myéloblastique (LAM) : définition et critères l.f.

acute myeloid leukaemia (definition, criteria) (AML)

Prolifération clonale de cellules à caractère anarchique développées à partir des précurseurs hématopoïétiques (blastes) des lignées médullaires.
Le terme “myéloblastique” inclut toutes les cellules appartenant aux lignées granulocytaire (neutrophile, éosinophile, basophile), monocytaire/macrophagique, érythrocytaire, mégacaryocytaire et mastocytaire. Des critères cytologiques, histochimiques et immunophénotypiques conduisent à préciser l’origine de la lignée des cellules malignes et leur état de maturation. L’étude cytogénétique identifie de façon précise certaines variétés de leucémies aigües. Des mutations géniques se rencontrent au cours de variétés de LAM ; certaines de ces mutations péjorent le degré de gravité, d’autres l’améliorant.
Le pourcentage de blastes demeure le critère déterminant pour affirmer la néoplasie myéloïde. Un pourcentage de blastes égal ou supérieur à 20 des cellules leucocytaires sanguines ou des cellules nucléées médullaires signe le diagnostic de leucémie aigüe myéloblastique.
La maladie se développe en règle générale dans la moelle osseuse :
- sa présence altère l’hématopoïèse normale, aboutissant au syndrome d’insuffisance médullaire, caractérisé par des cytopénies (anémie, granulopénie, thrombopénie), dont les conséquences cliniques conduisent aux manifestations révélatrices de la maladie ;
- la maladie peut également s’étendre au sang avec apparition de blastes circulants ou à d’autres organes hématopoïétiques (rate, ganglions, foie ...) ou non hématopoïétiques (peau, gencives, système nerveux central ...), constituant le syndrome tumoral présent plus fréquemment dans certaines formes de leucémies.
Les LAM, avec une incidence globale de l’ordre de 3 pour 100.000 habitants par an en France, sont pour la majorité, des pathologies de l’adulte ; leur incidence s’accroît avec l’âge ; l’âge médian de survenue est de 65 ans. L’origine des LAM n’est pas connue. Cependant, un certain nombre de facteurs de risque leucémogène ont été identifiés : les radiations ionisantes, les chimiothérapies anticancéreuses (et principalement les alkylants), le benzène… Plusieurs affections constitutionnelles prédisposent au risque de leucémie aigüe, telle le syndrome de Down.

leucémie aigüe myéloblastique (classification) ,leucémie myéloblastique aigüe : apport de la génétique et des données moléculaires ,leucémie myéloblastique aigüe (paysage génomique)

leucémie chronique à éosinophiles l.f.

chronic eosinophilic leukemia CEL

Syndrome myéloprolifératif rare résultant de la prolifération de précurseurs éosinophiles et conduisant à une éosinophilie sanguine, médullaire et tissulaire, provoquant des atteintes des organes par libération de médiateurs toxiques contenus dans les granulations (cytokines, enzymes, protéines).
Les signes cliniques habituels sont: fibrose endomyocardique, troubles valvulaires, neuropathie périphérique, toux, diarrhée, prurit.
 Le diagnostic de cette leucémie repose sur les critères suivants :
1. éosinophilie sanguine lors de plusieurs examens : 1.5 G/L,
2. absence de chromosome de Philadelphie t(9;22) ou de gène de fusion BCR-ABL1 ou de toute anomalie évoquant un autre syndrome myéloprolifératif (thrombocythémie essentielle, polycythémie, splénomégalie myéloïde chronique) ou un syndrome myélodysplasique/myéloprolifératif (leucémie myélomonocytaire chronique, leucémie myéloïde chronique atypique)
3. Absence de réarrangement PDGFRA : gène de fusion FIP1L1-PDGFRA ou autre
4. Absence de réarrangement PDGFRB : t(5;12)(q31-q35;p13) ou autre
5. Absence de réarrangement FGFR1
6. Blastoses sanguine et médullaire < 20 % sans anomalie du chromosome 16 ni de signe de leucémie aigüe myéloblastique
7. Il existe une anomalie cytogénétique ou moléculaire clonale, ou le % de blastes est > 2% dans le sang ou > 5 % dans la moelle osseuse.
Cette leucémie répond à la thérapeutique ciblée par inhibiteur de tyrosine kinase ; elle peut évoluer en leucémie aigüe

PDGFRA gene, FIP1L1-PDGFRA gene, PDGFRB gene, FGFR1, chromosome Philadelphie

liposclérose péri-urétérale l.f.

retro-peritoneal fibrosis

Compression progressive, uni- ou bilatérale des uretères par une liposclérose post-inflammatoire du tissu cellulaire périurétéral.
Syndrome d'Ormond (1948), déjà décrit par Albaran (1905), l'adénoliposclérose dysprotéinique rétro-péritonéale ou lipomatose rétro-péritonéale pseudotumorale est caractérisée par des signes généraux (altération de l'état général avec asthénie, poussées fébriles intermittentes et hypertension artérielle) des signes locaux de la région lombaire (lombalgies, coliques néphrétiques, oligo-anurie intermittente) avec des signes de compression vasculaire (artérielle ou veineuse) rectosigmoïdienne et duodéno-pancréatique. L'imagerie (échographie, urographie) montre une rétention pyélique avec hydronéphrose bilatérale et sténose des uretères par compression extrinsèque visible à l'urétropyélographie rétrograde.
Ce syndrome peut survenir au cours d'un traitement au long cours de migraines par antisérotonine (méthylsergide) ou par d'autres dérivés de l'ergot de Seigle (tartrate d'ergotamine, dihydroergotamine). Il régresse, en principe, à l'arrêt du traitement et peut réapparaître lors de sa reprise. Le même syndrome a été signalé au cours de traitements par β-bloquant, amphétamine, carboplatinium. Certaines observations évocatrices d'un processus comparable font état d'autres localisations viscérales (cœur, médiastin, poumon et plèvre, pédicule du foie, tissus rétro-orbitaire), des anévrismes aortiques avec péri-aortite ont été signalés. La pathogénie est mal connue (phénomènes vasomoteurs avec persistance de l'effet de la sérotonine sur des récepteurs non bloqués, angéite d'hypersensibilité, affection auto-immune, etc.).

Étym. gr. lipos : graisse ; skleros : dur, raide

Syn. adiposclérose (du lat. adeps : graisse), mot hybride, à éviter

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