Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

129 résultats 

système respiratoire l.m.

systema respiratorium (TA)

respiratory system

Ensemble de tous les organes qui contribuent à la fonction de respiration, depuis le nez jusqu’aux alvéoles pulmonaires.
Il appartient à l’appareil de la nutrition

système respiratoire semifermé l.m.

semi-closed rebreathing system

Expression désuète et déconseillée (en anglais comme en français)

semi-ouvert (système respiratoire), système à réinspiration partielle

tuyau d'un système respiratoire l m.

tube of a respiratory system, tubing

Tuyau d'un appareil d'anesthésie, d'inhalation ou de ventilation artificielle comportant un système dans lequel passe le mélange respiratoire.
Il s'agit bien souvent de tuyaux annelés ou armés afin qu'ils ne se coudent pas. On distingue le tuyau de sortie de l'appareil vers le patient, tuyau d'insufflation, et le tuyau de retour, tuyau expiratoire, qui ramène le mélange expiré par le patient vers l'appareil.
Dans les systèmes de ventilation spontanée, la branche inspiratoire est le tuyau de sortie de l'appareil.

Étym. du francique : thuta : tuyau

acidose fœtale respiratoire l.f.

respiratory fœtal acidosis

acidose fœtale gazeuse

[R1,O3,O6]

Édit. 2017

acidose respiratoire l.f.

respiratory acidosis

Augmentation de la PaCO2 au-delà de 42mm de Hg (5,6 kPa) et élévation des bicarbonates avec diminution du pH au-dessous de 7,36.
Elle est liée à une hypoventilation alvéolaire dont les causes sont l'emphysème, la bronchite chronique, une atteinte des muscles respiratoires, mais aussi un collapsus cardiovasculaire, voire l'utilisation prolongée de diurétiques, de tranquillisants chez des malades âgés ou fatigués.

[C2,G5,K1,K2,R1]

Édit. 2017

alcalose respiratoire l.f.

respiratory alkalosis.
Alcalose caractérisée par une diminution de la concentration artérielle en ions H+ (élévation du pH) par une hypocapnie due le plus souvent à une hyperventilation spontanée ou provoquée (hypoxémie, de cause neurogène, ou due à un mauvais réglage d'une ventilation mécanique).
On distingue les hyperventilations d'origine :
- centrale avec PaO2 augmentée en rapport avec un stimulus psychique, une hyperthermie, une affection du système nerveux central, une intoxication salicylée ;
- hypoxique avec une PaO2 abaissée d'origine ventilatoire (pneumopathie, traumatisme du thorax, pneumothorax suffocant), ou circulatoire (embolie pulmonaire, collapsus cardiovasculaire), sanguine (anémie, hypoxie exogène - par ex. altitude - intoxication méthémoglobinée ou oxycarbonée) ;
- mécanique passive en réanimation (ventilation mécanique réglée trop forte).

Étym. arabe al kali : cendre pour lessive, puis alcalinité

Davenport (diagramme de), hypocapnie.

[C2,K1]

Édit. 2017 

amyloïdose respiratoire l.f.

respiratory amyloidosis

amylose respiratoire

[A3,K2,N3]

Édit. 2017

amylose respiratoire l.f.

respiratory amylosis

Présence de dépôts extracellulaires d'amylose au niveau de l'appareil respiratoire.
Il peut s'agir d'une atteinte trachéobronchique diffuse ou localisée. C'est la biopsie de la muqueuse bronchique qui permet de faire le diagnostic.
Parfois c'est une amylose parenchymateuse nodulaire isolée qui pose le problème du diagnostic d'une tumeur. Seule la biopsie chirurgicale le résout. Enfin ce peut être une amylose parenchymateuse interstitielle diffuse.

Étym. gr. amulon : amidon

amylose, amylose pulmonaire

[A3,K2,N3]

Édit. 2017 

appareil respiratoire et thermalism e l.m.

respiratory system and spa

thermalisme et appareil respiratoire

cycle respiratoire l.m.

breathing cycle

Succession d'une inspiration et d'une expiration : ce cycle a une durée dont la fréquence respiratoire est l'inverse.

[C2,K1]

déficit du complexe III de la chaîne respiratoire mitochondriale l.m.

mitochondrial respiratory chain, complex III, deficiency of

maladie dite cytochromique du muscle et du système nerveux

détresse respiratoire aigüe de l'adulte (syndrome de) l.m.

acute respiratory insufficiency on adult (ARDS)

Grave insuffisance respiratoire aigüe avec hypoxémie réfractaire à l'oxygénothérapie, nécessitant une assistance respiratoire complexe et prolongée.
L'aspect radiologique (poumon blanc, poumon dense) correspond à un œdème interstitiel et alvéolaire (poumon humide ; atélectasie congestive) entraînant une diminution de la compliance pulmonaire (poumon rigide).
Sous le même tableau clinique, biologique et radiologique, ce syndrome regroupe des atteintes pulmonaires comparables (œdème, dépôts fibrineux, membranes hyalines) mais relevant de causes différentes, dont il faut exclure la bronchopathie obstructive chronique ou l'insuffisance ventriculaire gauche (Ashbaugh).
Le diagnostic se fonde sur l'association de plusieurs critères :
- cliniques : cyanose, tachypnée, tachycardie ;
- radiographiques : opacités bilatérales interstitielles et alvéolaires, d'où l'expression d'œdème pulmonaire non cardiogénique ;
- biologiques : PaO2 < 50 mm Hg à l'air, elle peut descendre jusqu'à 30 mm Hg ;
- fonctionnels : l'inhalation d'O2 n'entraîne qu'une faible élévation de la PaO2, il peut exister une hypocapnie et parfois une acidose associée, la pression capillaire pulmonaire est normale ou basse (< 12 mm Hg) après débranchement du respirateur. La capacité vitale est diminuée ainsi que la capacité résiduelle fonctionnelle, le volume de fermeture est augmenté, la compliance est diminuée et les boucles volume-pression sont très perturbées.
L'évolution se fait schématiquement en trois phases :
1- œdème lésionnel avec atteinte des pneumocytes de type I ;
2- organisation de l'œdème interstitiel (membranes hyalines, infiltration de leucocytes et de fibroblastes, obstruction des capillaires par de la fibrine et des leucocytes, prolifération des pneumocytes de type II) ;
3- développement d'une fibrose anarchique, souvent surinfectée.
La mortalité élevée (45% chez l'adulte de moins de 65 ans) devient très grande en cas de défaillance multiviscérale.

D. G. Ashbaugh, médecin américain (1967)

Syn. poumon de choc

Sigle  SDRA

défaillance multiviscérale

détresse respiratoire du nouveau l.f.

neonatal respiratory distress syndrome

Dyspnée croissante survenant chez le nouveau-né avec polypnée et cyanose.
En dehors des causes chirurgicales, cardiaques, neurologiques et malformatives, elle a surtout trois origines : l’inhalation de liquide amniotique ou de méconium, la maladie des membranes hyalines ou une infection bronchopulmonaire.

syndrome de détresse respiratoire du nouveau-né

détresse respiratoire transitoire du nouveau-né l.f.

neonatal tachypnea, transient respiratory distress of the neonate

Détresse respiratoire développée immédiatement après la naissance, qui est due à une résorption insuffisante de l'eau intrapulmonaire.
Cette dyspnée est caractérisée par une tachypnée qui peut dépasser 100/min. L'hypoxie peut nécessiter une courte assistance ventilatoire mécanique.
Le thorax est comprimé lors de l'expulsion par les voies naturelles, ce qui facilite la sortie du liquide. Supprimant l'essorage du thorax lors de la descente dans la filière génitale, l'extraction par césarienne favorise l'apparition de cette dyspnée,
L'évolution peut être favorable en près de 24 h, si l'on institue une oxygénothérapie de complément.

pneumothorax du nouveau-né

encéphalopathie respiratoire l.f.

respiratory encephalopathy

Tableau clinique observé chez un insuffisant respiratoire, composé principalement de céphalées intenses, persistantes, de mouvements anormaux à type fréquent de flapping tremor ou astérixis, ralentissement psychomoteur pouvant atteindre un coma, et modifications de l'humeur avec surtout tendance à l'euphorie.
Des formes pseudotumorales sont possibles, avec hypertension intracrânienne (céphalées, œdème papillaire) et divers signes de localisation. Une accentuation des troubles au cours du sommeil est due à l'augmentation de la dyspnée en décubitus.
Sa complexité physiopathologique est liée aux effets conjugués de l'hypoxie et de l'hypercapnie (augmentation de taux d'anhydride carbonique dans le sang), qui semblent surtout provenir de l'acidose cellulaire provoquée par celle-ci. À ces incidences directes sur la cellule nerveuse s'ajoute une importante vasodilatation cérébrale, parfois responsable d'hypertension intracrânienne. Ces manifestations sont également aggravées par la polyglobulie, qui augmente la viscosité sanguine.
Il s'agit surtout d'une bronchopneumopathie chronique obstructive avec emphysème, principalement en poussée infectieuse, mais aussi d'affections neurologiques aigües ou chroniques avec extension aux voies respiratoires : poliomyélite, syndrome de Guillain et Barré, sclérose latérale amyotrophique, myasthénie ou myopathie de Duchenne, notamment.
La ventilation assistée peut permettre une suppléance ventilatoire efficace. Mais elle est très pénible pour le patient.

flapping tremor, astérixis, hypertension intracrânienne, bronchopneumopathie chronique obstructive, emphysème, poliomyélite antérieure aigüe, polyradiculonévrite aigüe, sclérose latérale amyotrophique, myasthénie, myopathie de Duchenne, ventilation assistée

[H1, K1]

Édit. 2019

épreuve d'effort respiratoire

training test, exercise test

Épreuve destinée à apprécier la capacité respiratoire au cours d’un effort quantifié.
Elle est indiquée pour le diagnostic et l’évaluation de l’importance d’une dyspnée ou avant un programme de réentraînement à l'effort. La mesure de la consommation d'oxygène et de la production de dioxyde de carbone, ainsi que l’enregistrement d’un électrocardiogramme peuvent être réalisés au cours d’un effort physique progressif sur tapis roulant ou sur bicyclette ergométrique. Une première appréciation consiste à demander au patient de dire le nombre d’étages qu’il peut gravir sans arrêt. Un test d'effort simple consiste à mesurer la distance parcourue au cours d’une marche d’une durée de 6 ou de 12 mn au cours de laquelle les arrêts et leur durée sont notés et le degré de saturation en oxygène du sang est mesuré.

électrocardiogramme d'effort

[B3,K1]

Édit. 2020

exploration fonctionnelle respiratoire (E.F.R.) l.f.

functional respiratory evaluation

Étude de la fonction respiratoire reposant sur la mesure des débits et volumes pulmonaires ainsi que sur celle des échanges gazeux.
Quatre étapes sont nécessaires pour apprécier la fonction respiratoire :
- la mesure de la ventilation par l'étude des volumes pulmonaires mobilisables et non mobilisables, celle des débits pulmonaires de repos et maximaux et celle des propriétés mécaniques de l'appareil respiratoire ;
- l'étude des échanges gazeux entre l'air et le sang en particulier, la consommation d'oxygène, la capacité de transfert du CO ;
- le transport sanguin s'apprécie sur la mesure des gaz du sang artériel, l'équilibre acidobasique ainsi que l'hémodynamique pulmonaire;
- la commande neuromusculaire enfin, évaluée à partir du rythme respiratoire, des résultats de la stimulation par le CO2 ou l'hypoxie, les performances des muscles respiratoires.
On complète par l'évaluation de la réactivité bronchique et par le retentissement respiratoire des exercices musculaires.

[B3,K1]

Édit. 2018  

fréquence respiratoire l.f.

breathing frequency

Nombre de cycles respiratoires par unité de temps.
Chez l'adulte, la fréquence normale est de 16 à 18 cycles par minute.

[K1]

Édit. 2019

glaucome et pause respiratoire l.m.

glaucoma and sleep apnea

Glaucome dont l'hypertonie est maximale au matin, avec ronflements bruyants et apnée prolongée plus marquée lors de mouvements oculaires rapides dans le sommeil.
L’affection est autosomique dominante (MIM 137763).

J. T. Walsh et J. Montplaisir, neurologues canadiens (1982)

glotte respiratoire l.f.

partie intercartilagineuse de la glotte

infection à virus respiratoire syncytial l.f. 

respiratory syncytial virus infection

virus respiratoire syncytial (infection à)

insuffisance respiratoire aigüe l.f.

Baisse brutale de la PaO2 au-dessous de 60 mm de mercure avec ou sans élévation de la PaCO2)

Étym. lat. in : préfixe négatif ; sufficiens : qui convient

insuffisance respiratoire chronique l.f.

respiratory insufficiency, respiratory failure

Etat pathologique transitoire ou persistant relevant d’une incapacité de l’appareil respiratoire à assurer les échanges gazeux indispensables à l’organisme (apport d’oxygène et et/ou élimination du dioxyde de carbone) se traduisant dans le sang artériel par une baisse de la pression partielle d’oxygène (PaO2) et/ou une élévation anormale de la pression partielle du dioxyde de carbone (PaCO2).
Elle est la conséquence définitive de différentes affections  qui conduisent à discerne :
- les insuffisances obstructives liées à une atteinte parenchymateuse (bronchopneumopathies chroniques obstructives, asthme sévère),
- les insuffisances restrictives, généralement dues à une atteinte squelettique, neurologique ou neuromusculaire.
Le syndrome est caractérisé par une dyspnée apparaissant lors d'efforts de plus en plus faibles et évoluant finalement vers une dyspnée permanente.
L'insuffisance respiratoire se présente sous des aspects un peu différents selon la partie de la fonction respiratoire qui est la plus atteinte, car l'insuffisance d'une partie de la fonction est compensée dans une certaine mesure par les autres parties : l'insuffisance ventilatoire entraîne une hypercapnie, compensée par la circulation, mais inversement quand la fonction circulatoire devient insuffisante l'hypoxie tissulaire qui en résulte est compensée au repos par une hyperpnée, d'où hypocapnie. Toutes les insuffisances respiratoires graves sont caractérisées par un syndrome d'hypoxie-hypercapnie avec compensation rénale de l'acidose respiratoire par rétention des bicarbonates Il en résulte des perturbations de l'équilibre humoral entraînant des troubles cardiaques, rénaux, cérébraux, etc. L'insuffisance respiratoire ne peut être ramenée à une simple insuffisance ventilatoire.

Étym. lat. in : préfixe négatif ; sufficiens : qui convient

bronchopathie, asthme, asthme, hypercapnie, hypoxie, incapacité fonctionnelle insuffisance fonctionnelle, respiration,

insuffisance respiratoire chronique (décompensation aigüe d'une) l.f.

acute insufficiency in chronic respiratory insufficiency

Les insuffisants respiratoires chroniques peuvent se décompenser rapidement sous l'influence de causes minimes (Par ex. infection bronchique banale) : du fait de la compensation de leur hypercapnie chronique, ces patients ont accumulé une grande quantité de bicarbonates dans leur milieu intérieur et leur équilibre acidobasique est particulièrement instable.
La situation est caractérisée par l'apparition rapide d'un ou de plusieurs signes tels que l'augmentation de la dyspnée avec tachypnée, des troubles psychiques, la mise en charge de tous les muscles ventilatoires (tirage, respiration abdominale paradoxale), l'aggravation des données de dosages des gaz du sang. Chez de tels malades, en général atteints de pneumopathie obstructive, la réanimation est délicate : une ventilation artificielle imprudente peut amener des barotraumatismes pulmonaires, un collapsus circulatoire (collapsus de reventilation) et une perfusion trop rapide peut entraîner un œdème pulmonaire.

Étym. lat. in : préfixe négatif ; sufficiens : qui convient

collapsus de reventilation, hypocapnie, incapacité fonctionnelle, insuffisance fonctionnelle

kinésithérapie respiratoire l.f.

respiratory physiotherapy

Ensemble des traitements visant à permettre aux malades, ayant un encombrement bronchique, d'évacuer leurs sécrétions et d'utiliser au mieux et en les renforçant, leurs muscles respiratoires.
Les muscles à faire travailler sont surtout le diaphragme et les muscles de la sangle abdominale. Les techniques kinésithérapiques sont très utiles aux bronchitiques chroniques bronchorrhéiques, dilatés des bronches, emphysémateux et asthmatiques.
La kinésithérapie est nécessaire dans la prévention et le traitement des séquelles pleurales au cours des pleurésies en particulier purulentes et tuberculeuses, pour la préparation aux interventions et durant leurs suites opératoires.

Syn. rééducation respiratoire

| /6 | page suivante